Il fallait trouver un site pour enfouir le sable contaminé de Ngagne DIAW (Thiaroye). Mont Rolland a été pressenti mais les populations et le Maire de cette localité se sont farouchement opposés à cela.
Le Gouvernement avait décidé d’arrêter l’exploitation artisanale des batteries usagées et la société PAGRIK Sénégal SA, filiale de la société indienne GRAVITA avait un projet dans ce sens à Mbao. Là aussi, les populations et le Maire et Président de l’Assemblée nationale Mamadou SECK, ont refusé le projet qui avait déjà fait une étude d’impact environnemental et social.
Pendant ce temps l’équipe municipale de Sébikotane voulait déclasser la forêt classée pour faire un lotissement. Pour ce faire, elle a accepté d’abriter l’usine et le sable contaminé pour satisfaire sa boulimie foncière.
Le Ministère de l’Environnement, dirigé alors par Djibo L. KA, a sauté sur cette aubaine pour régler son problème sans que Mbaye CISS le Maire de Sébikotane n’obtienne ce qu’il voulait.
Le Ministère de l’Environnement a organisé le 1er septembre 2009, une réunion de pré-validation du projet d’installation de l’usine à Sébikotane à la va-vite avec son « expert » agréé du nom de Ibrahima SANPKHO qui a présenté une copie coller de l’Etude d’Impact environnemental et social (IEES) en oubliant même de changer l’entête du projet initial prévu pour Mbao. C’est dire que non seulement cet « expert » n’est pas sérieux et cette faute suffisait pour le récuser et rejeter le projet.
Cet « expert » n’a jamais apparemment mis les pieds à Sébikotane encore moins sur le site. La preuve c’est qu’il n’y avait ni étude du danger ni description de l’état initial ni même référence au désastre de Ngane DIAW avec la mort de plus d’une dizaine d’enfants. Pire, il a ignoré la présence de l’hôpital pédiatrique national en construction à 500 mètres, un orphelinat à 200 mètres, les vergers et champs, les habitations à 500m, le projet de la « Cité des fonctionnaires », le lac de Panthiour, le bassin de rétention, les eaux de ruissellement qui se déversent dans la mer du côté de Yenn et celles d’infiltration dans la nappe phréatique (voir Mémoire de Moussa CAMARA, UCAD maitrise 2010).
Pourtant, Ndiaye Cheikh SYLLA, le Directeur de l’Environnement et des Etablissements classés, s’est bouché les oreilles pour ne pas entendre le refus des populations lors de leur Assemblée générale du 05 Août 2009 et a trempé sa plume dans le sang des habitants de Sébikotane, Yam, Dougar pour signer une attestation à PAGRIK le 12 avril 2010.
L’implantation de cette usine s’est donc faite au mépris de la vie des citoyens mais aussi en violation de toutes les règles de droit.
D’abord la Convention de Bâle sur les déchets dangereux, ratifiée par le Sénégal, demande expressément que les matières dangereuses comme le plomb doivent être traitées ou éliminées dans des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) de manière à « recueillir , transporter et stocker les batteries usagées » et que « le traitement et le stockage soient effectués sur une surface imperméable qui résiste aux intempéries ou dans des conteneurs étanches prévus à cet effet et d’extraire tous les fluides et acides ».
Monsieur Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, sous les auspices duquel la Convention de Bâle a été adoptée, avait averti que « Le recyclage des batteries au plomb est une des plus graves sources de dangers potentiels, en particulier pour les ouvriers du secteur informel qui s’en chargent dans de nombreux pays en développement. Pour que ce recyclage se fasse de façon sûre, il faut respecter strictement des normes écologiques et professionnelles que ne peuvent assurer que quelques entreprises spécialisées et il n’y en a guère dans les pays en développement ».
Ensuite la constitution du Sénégal garantit à tout citoyen le droit de vivre dans un environnement sain (article 8).
En fin, le Code de l’Environnement (loi n°2001-01 du 15 janvier 2001), en son article 13 subordonne l’implantation et le démarrage d’une telle activité (traitement de batteries usagées), classée dans la catégorie des activités industrielles de type 1, entre autres, à la réalisation d’une EIES, l’implication des populations et la délivrance d’un arrêté ministériel. L’usine GRAVITA n’a satisfait aucune de ces conditions.
– L’EIES présentée est une copie-coller comme le reconnait en filigrane Monsieur Diouf de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC) qui a « rappelé à l’assistance que le projet avait fait l’objet d’une étude d’impact environnemental lorsqu’il s’implantait à Mbao où le promoteur a bénéficié d’une autorisation temporaire d’exploitation et de ce fait, il s’agit donc d’une délocalisation du projet dans la zone industrielle de Sébikotane ».
– L’usine GRAVITA, selon l’attaché de Cabinet de l’actuel Maire alors conseiller municipal, avait déposé un au niveau de l’institution locale un projet pour une papeterie.
– L’usine n’a pas d’arrêté car elle aurait satisfait à l’obligation de l’inscrire sur son enseigne (elle n’a n’en pas) à sa porte.
– Les populations ont marqué leur désaccord lors de la réunion du 05 août 2009. Les populations de Sébikotane, lors des réunions et par voie épistolaire, ont clairement signifié aux autorités qu’elles ne veulent pas de cette usine dans leur voisinage. Sous l’initiative du Comité de Défense des Intérêts de Sébikotane (CDIS), elles ont tenu plusieurs réunions et un forum, le 5 février 2011, sur l’implantation de l’usine Pagrik/Gravita. Cette rencontre a enregistré la présence d’une délégation du conseil municipal, des délégués de quartiers, des imams et autorités religieuses locales, des groupements féminins, des ASC, de l’Amicale des étudiants et élèves de Sébikotane, des Organisations communautaires de base, des travailleurs de l’usine PAGRIK, du Président de la Communauté rurale de Mont Rolland, des représentants du quartier Ngagne Diaw de Thiaroye –sur-mer, de la présidente du Mouvement pour le Développement de l’Information et de l’Education des Consommateurs (MODIEC), etc. Au cours de cette rencontre valablement représentative de toute la population, le doigt a été mis sur l’absence de délibération du Conseil municipal qui n’a pas non plus instruit une demande de permis de construire ni reçu du promoteur un dossier d’exécution des travaux, un détournement d’objectif car la zone d’implantation était préalablement destinée à des usines de transformation de produits de l’agriculture et le terrain attribué à une unité de production de fer à béton, le manque d’information des travailleurs sur les risques qu’ils encourent.
– Des responsables de l’usine et des personnes tapies dans l’ombre ont tenté de corrompre les habitants de Sébikotane et environs en leur proposant des subventions pour les ASC, les écoles et les mosquées.
Une étude effectuée sur des femmes de Sébikotane et des mécaniciens de Diamniadio portant « Impact du recyclage des batteries de véhicules sur la santé humaine et l’environnement » a permis de faire des prélèvements sur des échantillons d’air et de sol qui ont donné les résultats suivants : « Les teneurs atmosphériques de plomb à Sébikotane, site plus contaminé que le site de Diamniadio, sont de 13,6µg/m3 et celles du sol de 123812mg/kg de sol.
Les résultats biologiques obtenus ont relevé une plombémie moyenne de 152,33± 33,36 µ/L chez les non exposés et de 627,15± 193,67µg/L chez les exposés, sujets pour lesquels la valeur dépasse nettement la norme de 300 µg/L fixée pour les professionnels.
Les taux de PPZ (13,63± 9,29µg/g Hb) et d’Ala urinaire (11,16± 8,74 mg/g de créatine) ont mis en évidence le degré d’imprégnation des mécaniciens et des femmes récupératrices de plomb ».
Les méfaits du plomb sont pourtant connus de tous, surtout des autorités qui semblent insensibles au calvaire des populations. Les batteries usagées des automobiles contiennent du plomb (70%), du plastique et de l’acide sulfurique. Elles provoquent une pollution de l’air, des sols et des eaux. Le plomb est absorbé par des organismes vivants, donc introduit dans la chaîne alimentaire. L’absorption se fait aussi par voie respiratoire. Le plomb inhalé s’accumule dans les os (pendant 20 à 30 ans). Il affecte aussi le système nerveux, le retard mental (perte de 3 à 4 points du QI), les reins et le sang. Le plomb entraine des maladies graves telles que le cancer (gastrique, broncho-pulmonaire, colorectal, des voies urinaires), la pneumonie, les maladies cardiaques, la goutte, l’anémie, la diminution du volume des éjaculats et du nombre de spermatozoïdes, des nuisances sur les fœtus et l’embryon avec des conséquences psychomotrices et cognitives irréversibles, des avortements spontanés, le retard psychomoteur. Une plombémie prolongée entraîne convulsions, coma, délire et mort.
Les mammifères, la volaille et le sol ne sont pas épargnés.
GRAVTA est donc un « Tchernobyl » local qui menace la nappe phréatique donc la survie du Sénégal en tant pays.
L’usine GRAVITA est cernée de part et d’autre par l’autoroute à péage et le chemin de fer qui mène à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), ce qui signifie que les usagers de ces voies de communication vont inhaler le plomb comme les petits enfants qui vont fréquenter l’Hôpital pédiatrique de Diamniadio. Cette usine va même plomber tous les projets du Pôle de Diamniadio donc du Plan Sénégal émergent (PSE).
L’intérêt de cette usine est-il supérieur à celui de notre Nation ? Qu’est ce qui explique l’inertie des autorités ?
Sur l’attestation signée par Ndiaye Cheikh SYLLA, il était bien dit que le non-respect des normes entrainerait le retrait du certificat de conformité environnemental.
Pourtant, les services techniques de l’Etat que sont la Commission auxiliaire de Protection civile élargie à l’Inspection régionale du Travail et la Division régionale de l’Environnement et des Etablissements classés ont effectué deux (02) visites sur le site de GRAVITA, la première dite « visite technique de prévention » le 12 avril 2011 et la seconde « visite technique de contrôle » le 05 octobre 2011 pour constater que « les recommandations fondamentales, ayant trait à la sécurité, à la prise en charge sociale des travailleurs, à la protection des personnes ainsi que de l’environnement n’ont pas été respectées.
Après la visite, la séance de débriefing tenue avec tous les experts présents a permis de rappeler que les déchets rejetés par l’usine ont des conséquences dangereuses pour la santé des personnes et la protection de l’environnement.
Ils ont un effet corrosif sur certains organes et que leur accumulation au sein de l’organisme peut déclencher des maladies graves. Cette pollution touche non seulement les travailleurs mais aussi les populations environnantes qui ont été associées à la visite.
En effet, selon le Président du Comité pour la délocalisation de l’usine, des démarches ont été menées auprès de toutes les autorités afin que l’usine soit déplacée. Les populations de Dougar et Sébikotane sont obligées de fermer leurs portes la nuit et, malgré tout, elles inhalent les résidus de plomb.
Les nuisances causées par l’usine ne se limitent pas aux populations mais touchent également le cheptel. Or, un élevage intensif de type moderne est en train de se développer dans la localité et il y a des risques de contamination des milliers de poulets de chair qui sont élevés à quelques centaines de mètres de l’établissement.
Les effets néfastes de l’usine pourraient également affecter l’hôpital pédiatrique qui se trouve à proximité. Enfin, si le rythme d’urbanisation dans la zone se maintient, dans quelques années, l’établissement sera entouré d’habitations.
En conclusion, la Commission auxiliaire a préconisé la délocalisation de l’usine de recyclage de batterie GRAVITA dans un site plus approprié pour protéger les populations, l’environnement et permettre à la zone industrielle de garder son attractivité. ».
Monsieur Ndiaye Cheikh SYLLA et le Ministère de l’Environnement tiennent donc là les raisons pour arrêter le fonctionnement de cette usine de la mort.
C’est ce qu’exigent les populations de Sébikotane, Dougar, Yam et Diamniadio.
Zaïnoul Abédine DIAGNE
Ingénieur en gestion du Développement urbain
Demeurant à Sébikotane
Le Gouvernement avait décidé d’arrêter l’exploitation artisanale des batteries usagées et la société PAGRIK Sénégal SA, filiale de la société indienne GRAVITA avait un projet dans ce sens à Mbao. Là aussi, les populations et le Maire et Président de l’Assemblée nationale Mamadou SECK, ont refusé le projet qui avait déjà fait une étude d’impact environnemental et social.
Pendant ce temps l’équipe municipale de Sébikotane voulait déclasser la forêt classée pour faire un lotissement. Pour ce faire, elle a accepté d’abriter l’usine et le sable contaminé pour satisfaire sa boulimie foncière.
Le Ministère de l’Environnement, dirigé alors par Djibo L. KA, a sauté sur cette aubaine pour régler son problème sans que Mbaye CISS le Maire de Sébikotane n’obtienne ce qu’il voulait.
Le Ministère de l’Environnement a organisé le 1er septembre 2009, une réunion de pré-validation du projet d’installation de l’usine à Sébikotane à la va-vite avec son « expert » agréé du nom de Ibrahima SANPKHO qui a présenté une copie coller de l’Etude d’Impact environnemental et social (IEES) en oubliant même de changer l’entête du projet initial prévu pour Mbao. C’est dire que non seulement cet « expert » n’est pas sérieux et cette faute suffisait pour le récuser et rejeter le projet.
Cet « expert » n’a jamais apparemment mis les pieds à Sébikotane encore moins sur le site. La preuve c’est qu’il n’y avait ni étude du danger ni description de l’état initial ni même référence au désastre de Ngane DIAW avec la mort de plus d’une dizaine d’enfants. Pire, il a ignoré la présence de l’hôpital pédiatrique national en construction à 500 mètres, un orphelinat à 200 mètres, les vergers et champs, les habitations à 500m, le projet de la « Cité des fonctionnaires », le lac de Panthiour, le bassin de rétention, les eaux de ruissellement qui se déversent dans la mer du côté de Yenn et celles d’infiltration dans la nappe phréatique (voir Mémoire de Moussa CAMARA, UCAD maitrise 2010).
Pourtant, Ndiaye Cheikh SYLLA, le Directeur de l’Environnement et des Etablissements classés, s’est bouché les oreilles pour ne pas entendre le refus des populations lors de leur Assemblée générale du 05 Août 2009 et a trempé sa plume dans le sang des habitants de Sébikotane, Yam, Dougar pour signer une attestation à PAGRIK le 12 avril 2010.
L’implantation de cette usine s’est donc faite au mépris de la vie des citoyens mais aussi en violation de toutes les règles de droit.
D’abord la Convention de Bâle sur les déchets dangereux, ratifiée par le Sénégal, demande expressément que les matières dangereuses comme le plomb doivent être traitées ou éliminées dans des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) de manière à « recueillir , transporter et stocker les batteries usagées » et que « le traitement et le stockage soient effectués sur une surface imperméable qui résiste aux intempéries ou dans des conteneurs étanches prévus à cet effet et d’extraire tous les fluides et acides ».
Monsieur Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, sous les auspices duquel la Convention de Bâle a été adoptée, avait averti que « Le recyclage des batteries au plomb est une des plus graves sources de dangers potentiels, en particulier pour les ouvriers du secteur informel qui s’en chargent dans de nombreux pays en développement. Pour que ce recyclage se fasse de façon sûre, il faut respecter strictement des normes écologiques et professionnelles que ne peuvent assurer que quelques entreprises spécialisées et il n’y en a guère dans les pays en développement ».
Ensuite la constitution du Sénégal garantit à tout citoyen le droit de vivre dans un environnement sain (article 8).
En fin, le Code de l’Environnement (loi n°2001-01 du 15 janvier 2001), en son article 13 subordonne l’implantation et le démarrage d’une telle activité (traitement de batteries usagées), classée dans la catégorie des activités industrielles de type 1, entre autres, à la réalisation d’une EIES, l’implication des populations et la délivrance d’un arrêté ministériel. L’usine GRAVITA n’a satisfait aucune de ces conditions.
– L’EIES présentée est une copie-coller comme le reconnait en filigrane Monsieur Diouf de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC) qui a « rappelé à l’assistance que le projet avait fait l’objet d’une étude d’impact environnemental lorsqu’il s’implantait à Mbao où le promoteur a bénéficié d’une autorisation temporaire d’exploitation et de ce fait, il s’agit donc d’une délocalisation du projet dans la zone industrielle de Sébikotane ».
– L’usine GRAVITA, selon l’attaché de Cabinet de l’actuel Maire alors conseiller municipal, avait déposé un au niveau de l’institution locale un projet pour une papeterie.
– L’usine n’a pas d’arrêté car elle aurait satisfait à l’obligation de l’inscrire sur son enseigne (elle n’a n’en pas) à sa porte.
– Les populations ont marqué leur désaccord lors de la réunion du 05 août 2009. Les populations de Sébikotane, lors des réunions et par voie épistolaire, ont clairement signifié aux autorités qu’elles ne veulent pas de cette usine dans leur voisinage. Sous l’initiative du Comité de Défense des Intérêts de Sébikotane (CDIS), elles ont tenu plusieurs réunions et un forum, le 5 février 2011, sur l’implantation de l’usine Pagrik/Gravita. Cette rencontre a enregistré la présence d’une délégation du conseil municipal, des délégués de quartiers, des imams et autorités religieuses locales, des groupements féminins, des ASC, de l’Amicale des étudiants et élèves de Sébikotane, des Organisations communautaires de base, des travailleurs de l’usine PAGRIK, du Président de la Communauté rurale de Mont Rolland, des représentants du quartier Ngagne Diaw de Thiaroye –sur-mer, de la présidente du Mouvement pour le Développement de l’Information et de l’Education des Consommateurs (MODIEC), etc. Au cours de cette rencontre valablement représentative de toute la population, le doigt a été mis sur l’absence de délibération du Conseil municipal qui n’a pas non plus instruit une demande de permis de construire ni reçu du promoteur un dossier d’exécution des travaux, un détournement d’objectif car la zone d’implantation était préalablement destinée à des usines de transformation de produits de l’agriculture et le terrain attribué à une unité de production de fer à béton, le manque d’information des travailleurs sur les risques qu’ils encourent.
– Des responsables de l’usine et des personnes tapies dans l’ombre ont tenté de corrompre les habitants de Sébikotane et environs en leur proposant des subventions pour les ASC, les écoles et les mosquées.
Une étude effectuée sur des femmes de Sébikotane et des mécaniciens de Diamniadio portant « Impact du recyclage des batteries de véhicules sur la santé humaine et l’environnement » a permis de faire des prélèvements sur des échantillons d’air et de sol qui ont donné les résultats suivants : « Les teneurs atmosphériques de plomb à Sébikotane, site plus contaminé que le site de Diamniadio, sont de 13,6µg/m3 et celles du sol de 123812mg/kg de sol.
Les résultats biologiques obtenus ont relevé une plombémie moyenne de 152,33± 33,36 µ/L chez les non exposés et de 627,15± 193,67µg/L chez les exposés, sujets pour lesquels la valeur dépasse nettement la norme de 300 µg/L fixée pour les professionnels.
Les taux de PPZ (13,63± 9,29µg/g Hb) et d’Ala urinaire (11,16± 8,74 mg/g de créatine) ont mis en évidence le degré d’imprégnation des mécaniciens et des femmes récupératrices de plomb ».
Les méfaits du plomb sont pourtant connus de tous, surtout des autorités qui semblent insensibles au calvaire des populations. Les batteries usagées des automobiles contiennent du plomb (70%), du plastique et de l’acide sulfurique. Elles provoquent une pollution de l’air, des sols et des eaux. Le plomb est absorbé par des organismes vivants, donc introduit dans la chaîne alimentaire. L’absorption se fait aussi par voie respiratoire. Le plomb inhalé s’accumule dans les os (pendant 20 à 30 ans). Il affecte aussi le système nerveux, le retard mental (perte de 3 à 4 points du QI), les reins et le sang. Le plomb entraine des maladies graves telles que le cancer (gastrique, broncho-pulmonaire, colorectal, des voies urinaires), la pneumonie, les maladies cardiaques, la goutte, l’anémie, la diminution du volume des éjaculats et du nombre de spermatozoïdes, des nuisances sur les fœtus et l’embryon avec des conséquences psychomotrices et cognitives irréversibles, des avortements spontanés, le retard psychomoteur. Une plombémie prolongée entraîne convulsions, coma, délire et mort.
Les mammifères, la volaille et le sol ne sont pas épargnés.
GRAVTA est donc un « Tchernobyl » local qui menace la nappe phréatique donc la survie du Sénégal en tant pays.
L’usine GRAVITA est cernée de part et d’autre par l’autoroute à péage et le chemin de fer qui mène à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), ce qui signifie que les usagers de ces voies de communication vont inhaler le plomb comme les petits enfants qui vont fréquenter l’Hôpital pédiatrique de Diamniadio. Cette usine va même plomber tous les projets du Pôle de Diamniadio donc du Plan Sénégal émergent (PSE).
L’intérêt de cette usine est-il supérieur à celui de notre Nation ? Qu’est ce qui explique l’inertie des autorités ?
Sur l’attestation signée par Ndiaye Cheikh SYLLA, il était bien dit que le non-respect des normes entrainerait le retrait du certificat de conformité environnemental.
Pourtant, les services techniques de l’Etat que sont la Commission auxiliaire de Protection civile élargie à l’Inspection régionale du Travail et la Division régionale de l’Environnement et des Etablissements classés ont effectué deux (02) visites sur le site de GRAVITA, la première dite « visite technique de prévention » le 12 avril 2011 et la seconde « visite technique de contrôle » le 05 octobre 2011 pour constater que « les recommandations fondamentales, ayant trait à la sécurité, à la prise en charge sociale des travailleurs, à la protection des personnes ainsi que de l’environnement n’ont pas été respectées.
Après la visite, la séance de débriefing tenue avec tous les experts présents a permis de rappeler que les déchets rejetés par l’usine ont des conséquences dangereuses pour la santé des personnes et la protection de l’environnement.
Ils ont un effet corrosif sur certains organes et que leur accumulation au sein de l’organisme peut déclencher des maladies graves. Cette pollution touche non seulement les travailleurs mais aussi les populations environnantes qui ont été associées à la visite.
En effet, selon le Président du Comité pour la délocalisation de l’usine, des démarches ont été menées auprès de toutes les autorités afin que l’usine soit déplacée. Les populations de Dougar et Sébikotane sont obligées de fermer leurs portes la nuit et, malgré tout, elles inhalent les résidus de plomb.
Les nuisances causées par l’usine ne se limitent pas aux populations mais touchent également le cheptel. Or, un élevage intensif de type moderne est en train de se développer dans la localité et il y a des risques de contamination des milliers de poulets de chair qui sont élevés à quelques centaines de mètres de l’établissement.
Les effets néfastes de l’usine pourraient également affecter l’hôpital pédiatrique qui se trouve à proximité. Enfin, si le rythme d’urbanisation dans la zone se maintient, dans quelques années, l’établissement sera entouré d’habitations.
En conclusion, la Commission auxiliaire a préconisé la délocalisation de l’usine de recyclage de batterie GRAVITA dans un site plus approprié pour protéger les populations, l’environnement et permettre à la zone industrielle de garder son attractivité. ».
Monsieur Ndiaye Cheikh SYLLA et le Ministère de l’Environnement tiennent donc là les raisons pour arrêter le fonctionnement de cette usine de la mort.
C’est ce qu’exigent les populations de Sébikotane, Dougar, Yam et Diamniadio.
Zaïnoul Abédine DIAGNE
Ingénieur en gestion du Développement urbain
Demeurant à Sébikotane