La suppression du Sénat pose problème au moment où le chef de l’Etat s’était engagé à respecter cette recommandation. Qu’en pensez-vous ?
Bacar Diagne-Ayant affirmé que la suppression du Sénat serait à la base du nouveau régime, les « Assisistes » croient pouvoir couler le chef de l’Etat dans le moule de ses désidérata. Gouvernants et institutions doivent manifester leur adhésion au nouveau pouvoir politique en prêtant serment aux Assises Nationales. En réalité, ce serment fut prêté par des candidats à la magistrature suprême, que le peuple a clairement ignorés. Cette grande fracture entre les candidats issus des Assises Nationales et les populations révèle à la classe civile surprise, qu’il lui était impossible d’imposer par la voie élective une institution précisément consolidée au fil des années sur des considérations loin des préoccupations sociales urgentes du peuple. J’en conclus, pour ma part, que si les conclusions des Assises avaient été soumises au référendum, le Sénégal aurait enregistré le plus fort taux d’abstention de ces soixante dernières années. S’y ajoute que le Président Macky Sall n’a pas été élu sur la base de ces dites conclusions, mais bien sur la base de son programme de gouvernement YOONOU YOKOUTE. Parmi les plus vifs débats occasionnées par la discussion sur les recommandations des Assises Nationales, figure celui relatif au Sénat. Certains leaders politiques de la majorité présidentielle qui avaient jadis poli leur sabre de guerre sur le corps du Sénat, sont devenus aujourd’hui ses plus intrépides défenseurs. Deux camps anti assises se sont partagé le suffrage national : celui du président Wade qui a accumulé 40% des voix et celui du Président élu qui a engrangé 65%. Les chiffres parlent claire : les Assises constituent l’infime minorité de la nation. Tant et si bien que le débat sur le Sénat divise le bloc au pouvoir Benno Bokk Yakkar. D’un côté, ceux qui s’arc-boutent sur le respect strict et l’obéissance indifférenciée aux Assises Nationales. De l’autre, ceux qui prônent vigilance face au risque de dérives lobbyistes, de chantage et de mise en otage. Ce que le peuple souverain du Sénégal sait et désire sauvegarder, c’est que son président élu à 65% des suffrages n’est lié à aucun contrat, quel qu’il soit, si ce n’est celui de ses demandes formulées les 23 et 27 Juin. Une meilleure gouvernance politique et la fin de son calvaire sociale.
Les conclusions des Assises Nationales ont suscité un débat houleux au sein de Benno Book Yakkar(BBY). Quelle analyse en faites-vous ?
Bacar Diagne-Les Assises Nationales font aujourd’hui le lit de la division au sein de la majorité gouvernante. Là où certains observateurs craignent la séduction qu’exerce sur certains leaders une « dictature des Assises », pour ma part, je redoute tout aussi bien la dérive simplificatrice que peut engendrer une application indifférenciée des recommandations issues de cette conférence. Une raison majeure dicte la prudence et la circonspection. D’abord la légitimité et la représentativité de cette Assemblée qui se veut nationale ne sont pas avérées. Rien, dans le déroulement de l’agenda républicain ne montre que ces Assises ont capté l’adhésion de la grande majorité des Sénégalais. Organisées dans une période de crise économique aiguë et de compétition politique dense, elles n’ont pas réussi à donner aux populations du Sénégal des réponses convaincantes aux questions sociales qu’elles formulent. La preuve en a été faite lors de l’élection présidentielle de 2012 à l’occasion de laquelle, ses candidats n’ont pas su franchir le cap de 2%, tous confondus. Le peuple sénégalais à vite fait de comprendre qu’il s’est agi d’un espace de subordination des acteurs sociaux à des agents politiques de l’opposition. Aujourd’hui que le centre d’intérêt s’est déplacé, la société civile, partie prenante des Assises, cherche la voie d’allégeance aux agents du pouvoir. Aussi les leaders de ces Assises Nationales, devraient-ils revoir leurs prétentions à la baisse. Il n’ya pas de société politiquement transparente, où la volonté d’indépendance et de libération des contraintes intérieures se transforme automatiquement en institutions représentatives. C’est là où les nouvelles autorités du pays, dans le cadre du programme YOONOU YOKOUTE sur lequel il a été jugé par les électeurs, sont en train d’accomplir des pas de géant dans la consolidation des fondamentaux de la République. Il s’agit de la combinaison ardue de la liberté et de la libération, qu’elles sont en train d’opérer, en suscitant l’existence d’espaces politiques plus démocratiques (un chambre paritaire, entièrement) et où la conscience de citoyenneté est la plus forte.
Pourquoi affirmez-vous que les Assises Nationales ne sont pas représentatives de la Nation.
Bacar Diagne-Tous les leviers du pouvoir sont désormais entre les mains du Président Macky Sall. Maintenant les Sénégalaises et les Sénégalais attendent les réformes et les réponses concrètes à la demande sociale. Et vite. Après la victoire du 26 Mars de son candidat à la Présidentielle, la coalition BBY remporte les élections législatives, une situation idyllique pour l’APR. Au-delà d’un taux d’abstention record qui empêche tout triomphalisme, le peuple voit déjà loin : « Place aux mesures sociales ». Le Sénégal, après le 1er Juillet, rentre dans le vif des sujets épineux. L’attente s’organise, et la jeunesse sentinelle des promesses électorales, veillera bien à ce qu’elles soient bel et bien tenues au cours des cinq années à venir. Le dossier de la paix au Sud, l’Aqmi qui menace à l’Est, la Mauritanie, au Nord, qui rue dans les brancards et à l’intérieur du pays, les ménages qui piaffent d’impatience. Le peuple en a marre d’attendre. Le pouvoir, cerné de partout, n’a pas le temps de souffler. Il a déjà consommé son état de grâce. Il l’a passé dans la querelle des voitures volés et des audits. Face à l’emphase de ceux qui doutent, il y’a ceux qui espèrent, « bokk Yakkar » oblige. Dans ces conditions, quelles sont les chances pour la nouvelle majorité présidentielle de mettre en œuvre, à minima, les ruptures qui figuraient dans le programme de campagne. Les populations du Sénégal, n’ont pas encore pris conscience que faire une autre politique ne sera pas chose facile. C’est la raison pour laquelle, par suite de leur déficit de représentativité, les Assises Nationales ne constituent pas la préoccupation des Sénégalais dans leur majorité, et les conclusions qui en émanent sont aux antipodes des urgences. En restant à égal distance des forces politiques qui ont accompagné son élection, le président de la République est en voie d’assoir un équilibre durable au sein de sa majorité. La gestion politique des différents pouvoirs qu’il incarne constitutionnellement en est une manifestation pertinente. Dans la composition sociopolitique du gouvernement, dans le respect de la géopolitique des forces sociales au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yakkar (BBY) ainsi que dans la nomination des collaborateurs attitrés, le souci de l’équilibre est constant. Devant la nécessité impérieuse de continuer sur cette voie qui balise les pistes de production de réponses adéquates pour la satisfaction des priorités, le Président doit veiller à sortir de l’étau des tensions et des groupes politiques qui tenteront forcément de la prendre en otage. Etant le Président le mieux élu dans l’histoire électorale du Sénégal, le chef de la majorité, Macky Sall a les coudées franches et un matelas d’espérance nourri par le peuple qui lui permet de mieux bondir vers la résolution des graves questions sociales qui nous assaillent.
Bacar Diagne-Ayant affirmé que la suppression du Sénat serait à la base du nouveau régime, les « Assisistes » croient pouvoir couler le chef de l’Etat dans le moule de ses désidérata. Gouvernants et institutions doivent manifester leur adhésion au nouveau pouvoir politique en prêtant serment aux Assises Nationales. En réalité, ce serment fut prêté par des candidats à la magistrature suprême, que le peuple a clairement ignorés. Cette grande fracture entre les candidats issus des Assises Nationales et les populations révèle à la classe civile surprise, qu’il lui était impossible d’imposer par la voie élective une institution précisément consolidée au fil des années sur des considérations loin des préoccupations sociales urgentes du peuple. J’en conclus, pour ma part, que si les conclusions des Assises avaient été soumises au référendum, le Sénégal aurait enregistré le plus fort taux d’abstention de ces soixante dernières années. S’y ajoute que le Président Macky Sall n’a pas été élu sur la base de ces dites conclusions, mais bien sur la base de son programme de gouvernement YOONOU YOKOUTE. Parmi les plus vifs débats occasionnées par la discussion sur les recommandations des Assises Nationales, figure celui relatif au Sénat. Certains leaders politiques de la majorité présidentielle qui avaient jadis poli leur sabre de guerre sur le corps du Sénat, sont devenus aujourd’hui ses plus intrépides défenseurs. Deux camps anti assises se sont partagé le suffrage national : celui du président Wade qui a accumulé 40% des voix et celui du Président élu qui a engrangé 65%. Les chiffres parlent claire : les Assises constituent l’infime minorité de la nation. Tant et si bien que le débat sur le Sénat divise le bloc au pouvoir Benno Bokk Yakkar. D’un côté, ceux qui s’arc-boutent sur le respect strict et l’obéissance indifférenciée aux Assises Nationales. De l’autre, ceux qui prônent vigilance face au risque de dérives lobbyistes, de chantage et de mise en otage. Ce que le peuple souverain du Sénégal sait et désire sauvegarder, c’est que son président élu à 65% des suffrages n’est lié à aucun contrat, quel qu’il soit, si ce n’est celui de ses demandes formulées les 23 et 27 Juin. Une meilleure gouvernance politique et la fin de son calvaire sociale.
Les conclusions des Assises Nationales ont suscité un débat houleux au sein de Benno Book Yakkar(BBY). Quelle analyse en faites-vous ?
Bacar Diagne-Les Assises Nationales font aujourd’hui le lit de la division au sein de la majorité gouvernante. Là où certains observateurs craignent la séduction qu’exerce sur certains leaders une « dictature des Assises », pour ma part, je redoute tout aussi bien la dérive simplificatrice que peut engendrer une application indifférenciée des recommandations issues de cette conférence. Une raison majeure dicte la prudence et la circonspection. D’abord la légitimité et la représentativité de cette Assemblée qui se veut nationale ne sont pas avérées. Rien, dans le déroulement de l’agenda républicain ne montre que ces Assises ont capté l’adhésion de la grande majorité des Sénégalais. Organisées dans une période de crise économique aiguë et de compétition politique dense, elles n’ont pas réussi à donner aux populations du Sénégal des réponses convaincantes aux questions sociales qu’elles formulent. La preuve en a été faite lors de l’élection présidentielle de 2012 à l’occasion de laquelle, ses candidats n’ont pas su franchir le cap de 2%, tous confondus. Le peuple sénégalais à vite fait de comprendre qu’il s’est agi d’un espace de subordination des acteurs sociaux à des agents politiques de l’opposition. Aujourd’hui que le centre d’intérêt s’est déplacé, la société civile, partie prenante des Assises, cherche la voie d’allégeance aux agents du pouvoir. Aussi les leaders de ces Assises Nationales, devraient-ils revoir leurs prétentions à la baisse. Il n’ya pas de société politiquement transparente, où la volonté d’indépendance et de libération des contraintes intérieures se transforme automatiquement en institutions représentatives. C’est là où les nouvelles autorités du pays, dans le cadre du programme YOONOU YOKOUTE sur lequel il a été jugé par les électeurs, sont en train d’accomplir des pas de géant dans la consolidation des fondamentaux de la République. Il s’agit de la combinaison ardue de la liberté et de la libération, qu’elles sont en train d’opérer, en suscitant l’existence d’espaces politiques plus démocratiques (un chambre paritaire, entièrement) et où la conscience de citoyenneté est la plus forte.
Pourquoi affirmez-vous que les Assises Nationales ne sont pas représentatives de la Nation.
Bacar Diagne-Tous les leviers du pouvoir sont désormais entre les mains du Président Macky Sall. Maintenant les Sénégalaises et les Sénégalais attendent les réformes et les réponses concrètes à la demande sociale. Et vite. Après la victoire du 26 Mars de son candidat à la Présidentielle, la coalition BBY remporte les élections législatives, une situation idyllique pour l’APR. Au-delà d’un taux d’abstention record qui empêche tout triomphalisme, le peuple voit déjà loin : « Place aux mesures sociales ». Le Sénégal, après le 1er Juillet, rentre dans le vif des sujets épineux. L’attente s’organise, et la jeunesse sentinelle des promesses électorales, veillera bien à ce qu’elles soient bel et bien tenues au cours des cinq années à venir. Le dossier de la paix au Sud, l’Aqmi qui menace à l’Est, la Mauritanie, au Nord, qui rue dans les brancards et à l’intérieur du pays, les ménages qui piaffent d’impatience. Le peuple en a marre d’attendre. Le pouvoir, cerné de partout, n’a pas le temps de souffler. Il a déjà consommé son état de grâce. Il l’a passé dans la querelle des voitures volés et des audits. Face à l’emphase de ceux qui doutent, il y’a ceux qui espèrent, « bokk Yakkar » oblige. Dans ces conditions, quelles sont les chances pour la nouvelle majorité présidentielle de mettre en œuvre, à minima, les ruptures qui figuraient dans le programme de campagne. Les populations du Sénégal, n’ont pas encore pris conscience que faire une autre politique ne sera pas chose facile. C’est la raison pour laquelle, par suite de leur déficit de représentativité, les Assises Nationales ne constituent pas la préoccupation des Sénégalais dans leur majorité, et les conclusions qui en émanent sont aux antipodes des urgences. En restant à égal distance des forces politiques qui ont accompagné son élection, le président de la République est en voie d’assoir un équilibre durable au sein de sa majorité. La gestion politique des différents pouvoirs qu’il incarne constitutionnellement en est une manifestation pertinente. Dans la composition sociopolitique du gouvernement, dans le respect de la géopolitique des forces sociales au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yakkar (BBY) ainsi que dans la nomination des collaborateurs attitrés, le souci de l’équilibre est constant. Devant la nécessité impérieuse de continuer sur cette voie qui balise les pistes de production de réponses adéquates pour la satisfaction des priorités, le Président doit veiller à sortir de l’étau des tensions et des groupes politiques qui tenteront forcément de la prendre en otage. Etant le Président le mieux élu dans l’histoire électorale du Sénégal, le chef de la majorité, Macky Sall a les coudées franches et un matelas d’espérance nourri par le peuple qui lui permet de mieux bondir vers la résolution des graves questions sociales qui nous assaillent.