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Interview : Dr. Seydou Kanté décrypte les 100 premiers jours du Président Bassirou Diomaye Faye, à la tête du Sénégal

Docteur en géopolitique et géographie politique et titulaire d’un MBA, auteur de plusieurs ouvrages, chercheur, analyste et fondateur du site geopolitico.info, Dr. Seydou Kanté n’a ménagé aucun effort pour décrypter les 100 premiers jours au pouvoir du Président de la République, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Bonne lecture… !


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Juillet 2024 à 00:26 | | 0 commentaire(s)|

Interview : Dr. Seydou Kanté décrypte les 100 premiers jours du Président Bassirou Diomaye Faye, à la tête du Sénégal
Dr Kanté, quel est votre avis sur les premiers 100 jours du rpésident de la République, M. Bassirou Diomaye Faye, à la tête du Sénégal ?

Les premiers 100 jours du Président Bassirou Diomaye Faye ont été particulièrement encourageants pour le Sénégal. Son élection avec un soutien populaire significatif de 54, 28%, dès le premier tour, démontre un mandat fort et une volonté collective de changement des Sénégalais.

Leur choix pour un gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, met en avant une dynamique nouvelle et une aspiration claire à un leadership responsable et tourné vers l’avenir. Avec le concept « Jub Jubal et Jubanti », le Chef de l’Etat a lancé, durant les 100 premiers jours, les bases de la rupture souhaitée par les Sénégalais. Et cette rupture mènera, je l’espère bien, vers le progrès.

Le Président Bassirou Diomaye Faye a déjà mis en place plusieurs mesures clés. Pouvez-vous nous expliquer l’importance de ces actions pour le développement du Sénégal ?

Les mesures spécifiques prises par le gouvernement, sous la direction du Président Bassirou Diomaye Faye, revêtent d’une importance cruciale pour l’avenir socio-économique du Sénégal, à plusieurs égards.

Tout d’abord, la lutte contre les constructions ou occupations illégales sur le littoral, représente un engagement fort pour la préservation de l’environnement côtier et le droit des citoyens à un accès équitable à la mer, renforçant ainsi la justice sociale et environnementale. Cette initiative protège les espaces publics maritimes essentiels, tout en évitant la privatisation indue, préservant ainsi un patrimoine naturel vital pour les générations futures.

Ensuite, l’augmentation des subventions agricoles et la mobilisation efficace des ressources pour soutenir les agriculteurs, sont des mesures cruciales pour stimuler la productivité agricole et assurer la sécurité alimentaire. Ces actions démontrent un engagement concret envers le développement rural et la gestion efficiente des fonds publics, contribuant ainsi à stabiliser les revenus des agriculteurs et à renforcer la résilience économique des zones rurales.

Le remboursement de la dette de l’État envers les opérateurs agricoles, illustre également un engagement fort pour la transparence budgétaire, renforçant la crédibilité du gouvernement et assurant une gestion responsable des finances publiques. Cela permet non seulement de restaurer la confiance dans les politiques économiques, mais aussi de libérer des ressources financières essentielles, pour d’autres investissements prioritaires en développement.

La réforme foncière majeure visant à garantir la sécurité foncière des communautés rurales et à renforcer les droits des travailleurs agricoles, représente une avancée significative vers une gouvernance foncière plus équitable et inclusive. En sécurisant les droits de propriété et en promouvant une utilisation durable des terres, cette réforme soutient le développement rural durable et l’inclusion sociale, tout en réduisant les conflits liés à la terre.

Les actions pour protéger les ressources halieutiques et promouvoir une pêche durable, sont essentielles pour préserver les écosystèmes marins critiques et soutenir les communautés dépendantes de la pêche. En assurant une gestion responsable des ressources marines, le gouvernement contribue à la durabilité environnementale, tout en sécurisant les moyens de subsistance des populations côtières.

Les efforts pour renforcer les relations diplomatiques à l’échelle régionale, en faveur de l’intégration africaine et internationale, témoignent de l’engagement du gouvernement à intégrer le Sénégal dans l’économie mondiale et à promouvoir une coopération mutuellement bénéfique. Cette diplomatie active, ouvre des opportunités pour le commerce, l’investissement et le développement technologique, renforçant ainsi la position du Sénégal sur la scène internationale et stimulant le développement économique durable.

De plus, parmi les mesures mises en œuvre, on compte la réinstauration de la Journée « Set Setal » chaque premier samedi du mois, visant à promouvoir la propreté ; les actions de désengorgement des marchés et espaces publics pour améliorer notre environnement de vie ; l’instauration des vacances agricoles patriotiques ; l’envoi de missions d’audit dans divers ministères et agences pour renforcer la transparence financière ; et une réforme judiciaire majeure, fondamentale pour toute société démocratique.

Enfin, la baisse des prix des denrées de premières nécessités est une mesure directe pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages et réduire la précarité alimentaire, soutenant ainsi la qualité de vie des populations les plus vulnérables. Cette action immédiate répond aux besoins urgents, tout en jetant les bases d’une économie plus inclusive et équitable.

En marge du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinale organisé mi-juin 2024 à Paris en France, le président Emmanuel Macron a rencontré pour la première fois le Président Bassirou Diomaye Faye. Quel est l’impact potentiel de cette rencontre sur le Sénégal ?

La rencontre avec le président Macron marque un tournant dans les relations bilatérales franco-sénégalaises, mettant en lumière une coopération renouvelée et équilibrée. Les discussions sur la transition énergétique, la santé et la production locale de vaccins, soulignent un partenariat stratégique visant à renforcer l’autonomie économique et la souveraineté du Sénégal. Cela ouvre des opportunités prometteuses pour des investissements mutuellement bénéfiques et des collaborations dans des secteurs clés pour le développement durable du pays.

La déclaration conjointe, à l’issue de la rencontre, des deux présidents, souligne leur volonté commune d’établir un partenariat fondé sur le respect mutuel et l’équilibre, marquant ainsi une rupture avec les relations postcoloniales, traditionnellement déséquilibrées. En insistant sur l’importance du respect mutuel et des intérêts réciproques, cette approche démontre leur engagement à créer une relation plus juste et bénéfique pour les deux nations.

Quelles sont vos attentes pour les prochains mois du mandat présidentiel de Bassirou Diomaye Faye ?

Pour les prochains mois, je m’attends à une consolidation des réformes entreprises, avec un accent particulier sur leur mise en œuvre efficace et transparente. Il est essentiel que le gouvernement poursuive sa gestion axée sur des résultats, de consulter activement la société civile et les experts, pour assurer une gouvernance participative et une réponse continue aux défis nationaux. De plus, je souhaite voir un renforcement des initiatives visant à promouvoir une croissance économique inclusive et durable, tout en préservant notre environnement.

Quel message souhaitez-vous adresser au Président Bassirou Diomaye Faye à ce stade crucial de son mandat ?

Je tiens à saluer ses premiers pas courageux et déterminés pour répondre aux attentes des Sénégalais. En tant que président du Mouvement Initiatives Tambacounda (MITA - Tamba Nafa), je lance un appel « pressant » au Président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko, pour la reprise du trafic ferroviaire entre Dakar et Bamako. Ce corridor ferroviaire revêt une importance capitale pour le développement économique et social de la région de Tambacounda et sa réactivation est cruciale pour dynamiser les échanges entre nos deux pays.

De plus, je souhaite mettre en avant, l’urgence de terminer rapidement la construction de l’Université du Sénégal oriental. Cette institution d’enseignement supérieur jouera un rôle essentiel dans la formation des jeunes et la promotion de l’éducation dans cette partie du pays. Il est impératif que les cours puissent démarrer dès la rentrée prochaine, pour répondre aux besoins croissants en matière d’éducation.





Source : alkuma.info

Ndèye Fatou Kébé