Omar Seck, en tant qu’histoire de la Jeanne d’Arc de Dakar et ancien président de ce club, que vous inspire aujourd’hui sa situation difficile et sa dernière place au classement du championnat de football local ?
Cette situation m’inspire beaucoup de gâchis, beaucoup de temps perdu et beaucoup d’amertume. Un club qui était en 2004 le 3ième africain, qui se retrouve à la traine dans son propre championnat, c’est la catastrophe.
Cela vous surprend-il ?
Oui parce que je pensais qu’en ne réussissant pas à maintenir le niveau qu’on avait, on pouvait tout de même rester dans le ventre mou du championnat en restant au moins sur le podium. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas.
On reproche à d’anciens présidents emblématiques de la Ja comme Issa Mboup Gutenberg et vous de rester à l’écart au moment où le club implose. Ne serait-il pas temps que vous repreniez les rennes de ce club ?
Vous savez, c’est peut-être l’époque qui veut ça mais les gens sont un peu dépités et la vie moderne est un peu absorbante sur le plan des activités et de la vie familiale. Je ne sais pas si la Ja a perdu ses supporters mais on ne les sent pas non plus.
Quelle solution pensez-vous être la meilleure ?
Il faut se retrouver autour de l’essentiel, taire les rancunes et essayer de repartir du bon pied. Il faut analyser les obstacles qui ont empêché le club de rebondir et mettre au point un plan pour pouvoir, d’ici 2 ou 3 ans, rebondir.
Cette réconciliation autour de l’essentiel, est-elle vraiment possible avec les querelles entre l’actuelle équipe du président Momar Ndiaye et les autres qui se réclament de la Ja authentique ?
Disons que pendant 4 ou 5 ans, ils avaient un fond de commerce à exploiter en se disant que Omar Seck veut revenir, qu’il a pris ceci ou cela. Malheureusement, c’est ça qui a perdu le club. Si on fait un audit et qu’on situe les responsabilités, on n’en parle plus. Par contre si on prête des choses fallacieuses à des gens qui n’ont rien fait, cela se termine toujours comme ça, en eau de boudin.
Donc il est impossible de se retrouver aujourd’hui ?
Non ce n’est pas impossible. Quelqu’un comme El Hadji Malick Sy «Souris»(ancien président de la Ja et de la fédération sénégalaise de football), qui est un peu le sage du club, en a une bonne conscience et il va prendre ses responsabilités pour que les gens se retrouvent autour de lui et essayer de redresser la situation.
L’autre actualité, c’est le championnat national qui va bientôt boucler sa première phase. On nous parle toujours de professionnalisation de ce football. Quelle lecture en faites-vous ?
Je pense qu’on est allé trop vite sur cette affaire. On a mis la charrue avant les bœufs. Le professionnalisme ne se décrète pas. Il faut qu’il y ait un vécu. J’ai toujours dit qu’il fallait aller étape par étape. Au moins être semi-professionnel pendant 2 ans, voir tous les textes et réglementations. Il y a également quelque chose de fondamentale : l’Etat n’a pas accompagné ce professionnalisme. Aujourd’hui, l’Etat a presque piégé la fédération de football.
Comment ?
Parce que lorsqu’un club prend un jeune, c’est une manière de l’éduquer et d’éviter que ce jeune devienne un braqueur. En insérant des centaines de jeunes dans les centres, le club rend service à l’Etat qui devait prendre en charge cela. En Tunisie, lorsqu’ils ont voulu faire du professionnalisme, ils ont donné l’équivalent de 500 millions F Cfa par an à 4 clubs pendant 3 ans. Au bout de la 4ième année, ces clubs ont pu voler de leurs propres ailes avec les sponsors qu’ils ont pu décrocher. Mais ici, l’Etat n’a rien donné, pas même des terrains aux clubs. Ensuite, il faut protéger les joueurs socialement, voir ce qu’il va gagner s’il va à la retraite. Si c’est seulement pour payer des joueurs, nous on l’a fait avant. Est-ce que cela a fait avancer le football aujourd’hui ? Maintenant qu’on est devenu professionnel, on est censé être plus fort et ce n’est pas le cas. L’Etat a piégé la fédération parce qu’il fallait débuter. Il n’y a pas eu d’accompagnement ni rien. Les entreprises et les sociétés anonymes n’ont qu’à faire leur devoir. On n’a pas senti une volonté publique.
Ne faut-il pas repenser le football sénégalais ?
En tous cas, je pense qu’on a mis des responsables à leurs postes. Il faut maintenant qu’ils regardent ce qui ne va pas. On vient de boucler la phase aller et on doit pouvoir faire une évaluation et tirer des enseignements. Vous avez raison de dire qu’il faut repenser ce football. Le problème, c’est que nous nous focalisons sur l’équipe nationale. L’équipe nationale ne se confond pas avec le niveau du football national. C’est des binationaux qui ont été formés à l’extérieur et qui viennent jouer ici. Ce qui fait que l’équipe nationale peut avoir un niveau que le football ne suit pas forcément. En 2002, lorsque l’équipe nationale allait en coupe du monde, nous étions nous aussi aux premières loges en Coupe d’Afrique. Certains de nos joueurs locaux, comme Kalidou Cissokho, étaient même sélectionnés en Coupe du monde. Ce qui n’est pas le cas maintenant. Il n’y a aucun joueur local présélectionné dans l’équipe A. Il y a un danger qui nous guette. On pense que c’est le Cameroun qui est notre rival alors que ce n’est pas le cas. Nos rivaux actuellement sont à côté de chez nous. On n’arrive pas à se qualifier face à la Guinée Bissau. La Gambie nous a tenu en échec lors de la Can 2008. Ce sont des voisins qui n’ont plus peur de nous. Aujourd’hui, il faut que l’on revoie notre football et qu’on puisse régner en maitre dans la sous-région.
Cette situation m’inspire beaucoup de gâchis, beaucoup de temps perdu et beaucoup d’amertume. Un club qui était en 2004 le 3ième africain, qui se retrouve à la traine dans son propre championnat, c’est la catastrophe.
Cela vous surprend-il ?
Oui parce que je pensais qu’en ne réussissant pas à maintenir le niveau qu’on avait, on pouvait tout de même rester dans le ventre mou du championnat en restant au moins sur le podium. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas.
On reproche à d’anciens présidents emblématiques de la Ja comme Issa Mboup Gutenberg et vous de rester à l’écart au moment où le club implose. Ne serait-il pas temps que vous repreniez les rennes de ce club ?
Vous savez, c’est peut-être l’époque qui veut ça mais les gens sont un peu dépités et la vie moderne est un peu absorbante sur le plan des activités et de la vie familiale. Je ne sais pas si la Ja a perdu ses supporters mais on ne les sent pas non plus.
Quelle solution pensez-vous être la meilleure ?
Il faut se retrouver autour de l’essentiel, taire les rancunes et essayer de repartir du bon pied. Il faut analyser les obstacles qui ont empêché le club de rebondir et mettre au point un plan pour pouvoir, d’ici 2 ou 3 ans, rebondir.
Cette réconciliation autour de l’essentiel, est-elle vraiment possible avec les querelles entre l’actuelle équipe du président Momar Ndiaye et les autres qui se réclament de la Ja authentique ?
Disons que pendant 4 ou 5 ans, ils avaient un fond de commerce à exploiter en se disant que Omar Seck veut revenir, qu’il a pris ceci ou cela. Malheureusement, c’est ça qui a perdu le club. Si on fait un audit et qu’on situe les responsabilités, on n’en parle plus. Par contre si on prête des choses fallacieuses à des gens qui n’ont rien fait, cela se termine toujours comme ça, en eau de boudin.
Donc il est impossible de se retrouver aujourd’hui ?
Non ce n’est pas impossible. Quelqu’un comme El Hadji Malick Sy «Souris»(ancien président de la Ja et de la fédération sénégalaise de football), qui est un peu le sage du club, en a une bonne conscience et il va prendre ses responsabilités pour que les gens se retrouvent autour de lui et essayer de redresser la situation.
L’autre actualité, c’est le championnat national qui va bientôt boucler sa première phase. On nous parle toujours de professionnalisation de ce football. Quelle lecture en faites-vous ?
Je pense qu’on est allé trop vite sur cette affaire. On a mis la charrue avant les bœufs. Le professionnalisme ne se décrète pas. Il faut qu’il y ait un vécu. J’ai toujours dit qu’il fallait aller étape par étape. Au moins être semi-professionnel pendant 2 ans, voir tous les textes et réglementations. Il y a également quelque chose de fondamentale : l’Etat n’a pas accompagné ce professionnalisme. Aujourd’hui, l’Etat a presque piégé la fédération de football.
Comment ?
Parce que lorsqu’un club prend un jeune, c’est une manière de l’éduquer et d’éviter que ce jeune devienne un braqueur. En insérant des centaines de jeunes dans les centres, le club rend service à l’Etat qui devait prendre en charge cela. En Tunisie, lorsqu’ils ont voulu faire du professionnalisme, ils ont donné l’équivalent de 500 millions F Cfa par an à 4 clubs pendant 3 ans. Au bout de la 4ième année, ces clubs ont pu voler de leurs propres ailes avec les sponsors qu’ils ont pu décrocher. Mais ici, l’Etat n’a rien donné, pas même des terrains aux clubs. Ensuite, il faut protéger les joueurs socialement, voir ce qu’il va gagner s’il va à la retraite. Si c’est seulement pour payer des joueurs, nous on l’a fait avant. Est-ce que cela a fait avancer le football aujourd’hui ? Maintenant qu’on est devenu professionnel, on est censé être plus fort et ce n’est pas le cas. L’Etat a piégé la fédération parce qu’il fallait débuter. Il n’y a pas eu d’accompagnement ni rien. Les entreprises et les sociétés anonymes n’ont qu’à faire leur devoir. On n’a pas senti une volonté publique.
Ne faut-il pas repenser le football sénégalais ?
En tous cas, je pense qu’on a mis des responsables à leurs postes. Il faut maintenant qu’ils regardent ce qui ne va pas. On vient de boucler la phase aller et on doit pouvoir faire une évaluation et tirer des enseignements. Vous avez raison de dire qu’il faut repenser ce football. Le problème, c’est que nous nous focalisons sur l’équipe nationale. L’équipe nationale ne se confond pas avec le niveau du football national. C’est des binationaux qui ont été formés à l’extérieur et qui viennent jouer ici. Ce qui fait que l’équipe nationale peut avoir un niveau que le football ne suit pas forcément. En 2002, lorsque l’équipe nationale allait en coupe du monde, nous étions nous aussi aux premières loges en Coupe d’Afrique. Certains de nos joueurs locaux, comme Kalidou Cissokho, étaient même sélectionnés en Coupe du monde. Ce qui n’est pas le cas maintenant. Il n’y a aucun joueur local présélectionné dans l’équipe A. Il y a un danger qui nous guette. On pense que c’est le Cameroun qui est notre rival alors que ce n’est pas le cas. Nos rivaux actuellement sont à côté de chez nous. On n’arrive pas à se qualifier face à la Guinée Bissau. La Gambie nous a tenu en échec lors de la Can 2008. Ce sont des voisins qui n’ont plus peur de nous. Aujourd’hui, il faut que l’on revoie notre football et qu’on puisse régner en maitre dans la sous-région.
On va un peu s’arrêter à l’équipe nationale. Aujourd’hui, c’est la course aux binationaux. Comment appréciez-vous cette réalité ?
A mon avis, cela constitue un faux débat parce qu’il n’y a pas eu de binationaux qu’on a voulu naturaliser et qui ne l’a pas été. Aujourd’hui, tous les binationaux qu’on a voulu avoir, on les a eu. Donc laissons de côté les débats stériles.
Vous semblez vouloir parler de l’affaire dit des quotas qui secoue le football français…
En fait, je les comprends un peu. Je n’excuse pas pour autant ce qu’ils ont fait. Mais il faut comprendre qu’aujourd’hui, il y a des joueurs qui auraient pu être chez eux et qui n’y sont. Des joueurs comme Moussa Sow qui a joué en Espoirs et dans les catégories inférieures. Et maintenant tous ces joueurs leur échappent. C’est dépenser beaucoup d’énergie pour rien. Je les comprends donc, mais maintenant tous les pays africains ont besoin de leur meilleurs fils. Mais puisque le Sénégal n’a pas été pénalisé, il faut rendre hommage à Saer Seck (Président de l’Institut Diambars) qui est un ami et je me réjouis de la qualité de son travail.
On sent une reconstruction autour de l’équipe nationale qui s’achemine vers un match retour contre le Cameroun le 4 juin prochain. Est-ce que vous avez foi en cette nouvelle dynamique ?
Si, beaucoup. Les jeunes qu’on a aujourd’hui en veulent vraiment. Prenez l’exemple de Mamadou Niang : les autres joueurs qu’on a sont plus gourmands que lui en buts. Que ce soit Dame Ndoye ou Papis Demba Cissé. Aujourd’hui, la relève est assurée. Et puis, c’est des gens qui n’ont pas un égo surdimensionné. Grâce à l’intelligence d’Amara Traoré, le sélectionneur national, cette équipe peut aller très loin. Moi je n’ai pas peur parce que le match retour sera plus facile que le match aller. Avec toute l’armada offensive qu’on a, si jamais les Camerounais sortent de leurs bases, le match est gagné d’avance.
Il y a beaucoup de critiques sur le milieu de l’équipe qui ne semble pas aussi bien fourni que l’attaque. Pensez-vous que cela suffise pour battre le Cameroun ?
Ecoutez, on l’a déjà fait ici, on est capable de le refaire. Parce qu’aujourd’hui il nous a manqué une alimentation au milieu de terrain. Mais moi je connais Dame Ndoye. Il a marqué son premier but, avec la Jeanne d’Arc, au Cameroun contre le Canon de Yaoundé. Et comme on dit que l’assassin revient toujours sur les lieux du crime, je souhaite que ce garçon refasse le même coup. Amara sait ce qu’il lui reste à faire. On a une excellente défense.
Quel est votre avis sur la génération El hadj Diouf qui est de plus en plus écartée ?
C’est des footballeurs à qui il faut dire merci. Ils ont fait des choses formidables en leur temps. Mais il faut passer à autre chose.
Récemment, El Hadj Diouf a versé dans une sévère polémique en pointant du doigt Pape Malikhou Diakhaté, Amara Traoré, etc
Attendez, c’est vous les journalistes qui êtes la cause de tout ça. Il ne faut pas interroger quelqu’un qui amène la polémique. On n’a pas besoin de ça. Ces combats d’arrière-garde nous retardent foncièrement. Je crois que les journalistes doivent faire l’impasse sur ces gens qui ne prennent le micro que pour verser du venin.
Mais il faut bien donner sa part de parole à tout le monde…
Ecoutez, merci beaucoup à El hadj Diouf pour tout ce qu’il a fait. Mais s’il veut être un grand monsieur, il doit supporter les «Lions» et encourager tout le monde. Mais s’il a seulement été un bon joueur et un mauvais esprit, ce n’est pas la peine. Les gens ne retiendront rien de lui. Maintenant, il ne faut pas qu’il joue les perturbateurs. Ça n’intéresse personne. Il a été un excellent joueur. Il a eu sa part de succès pendant un temps. Maintenant ce sont ses jeunes frères qui sont là et il doit les pousser, c’est tout.
Ne pensez-vous pas qu’il soit en mesure d’apporter à nouveau quelque chose à l’équipe nationale ?
Non il a un peu pollué l’atmosphère de l’équipe nationale.
Même en dehors de ses écarts de conduite ?
L’entraineur est mieux placé que moi pour le dire. Mais si on me demandait mon avis, je crois qu’il faut remercier le bonhomme, le décorer, lui faire un jubilé extraordinaire, mais là, Basta. Au revoir !
Parlons un peu de vos affaires. Récemment, vous avez eu des problèmes financiers avec un associé. Où en êtes-vous à ce jour ?
Ça va, c’est une affaire réglée maintenant. Cet associé a regretté. Malheureusement, il dit que c’est sa famille qui l’y a poussé. Vous savez quand vous faites de la victimisation à outrance, les gens ont pitié de vous. Mais, en fait, dans les affaires, c’est beaucoup plus dur que ça. Moi je pense que c’est tout à mon honneur de dire que cette personne, je vais la dédommager. J’ai commencé à le faire.
Que s’est-il passé entre vous ?
Je l’ai expliqué de long en large dans le journal L’Observateur. Je n’ai pas envie de répéter à l’infini cet épisode. Il n’y a pas eu d’escroquerie ni de tentative d’escroquerie. On était en affaire et cette affaire a mal tournée. Les gens disaient qu’en affaire, on gagne ou on perd. Chacun devait s’en tenir là. Mais puisqu’il était le plus démuni et les autres ne voulaient pas le rembourser, j’ai pris sur moi l’engagement de le faire et le piège s’est refermé sur moi. Fort heureusement, le procureur a bien fait la part des choses.
N’avez-vous pas envie de revenir vers le football ?
Je peux conseiller, c'est-à-dire faire de l’aiguillage, mais je ne peux plus piloter.
Comment occupez-vous votre temps aujourd’hui ?
Vous savez, je ne suis pas comme El hadj Diouf. Les cimetières sont remplis de gens indispensables. Je m’occupe de mon petit fils, je l’amène à l’école et nous avons un échange terrible. Je lui apprends ce qu’il ignore et lui m’apprend ce que j’ai oublié.
Vous n’êtes pas tenté par la politique ?
Non du tout. Il y a des gens plus doués que moi dans ce domaine.
A mon avis, cela constitue un faux débat parce qu’il n’y a pas eu de binationaux qu’on a voulu naturaliser et qui ne l’a pas été. Aujourd’hui, tous les binationaux qu’on a voulu avoir, on les a eu. Donc laissons de côté les débats stériles.
Vous semblez vouloir parler de l’affaire dit des quotas qui secoue le football français…
En fait, je les comprends un peu. Je n’excuse pas pour autant ce qu’ils ont fait. Mais il faut comprendre qu’aujourd’hui, il y a des joueurs qui auraient pu être chez eux et qui n’y sont. Des joueurs comme Moussa Sow qui a joué en Espoirs et dans les catégories inférieures. Et maintenant tous ces joueurs leur échappent. C’est dépenser beaucoup d’énergie pour rien. Je les comprends donc, mais maintenant tous les pays africains ont besoin de leur meilleurs fils. Mais puisque le Sénégal n’a pas été pénalisé, il faut rendre hommage à Saer Seck (Président de l’Institut Diambars) qui est un ami et je me réjouis de la qualité de son travail.
On sent une reconstruction autour de l’équipe nationale qui s’achemine vers un match retour contre le Cameroun le 4 juin prochain. Est-ce que vous avez foi en cette nouvelle dynamique ?
Si, beaucoup. Les jeunes qu’on a aujourd’hui en veulent vraiment. Prenez l’exemple de Mamadou Niang : les autres joueurs qu’on a sont plus gourmands que lui en buts. Que ce soit Dame Ndoye ou Papis Demba Cissé. Aujourd’hui, la relève est assurée. Et puis, c’est des gens qui n’ont pas un égo surdimensionné. Grâce à l’intelligence d’Amara Traoré, le sélectionneur national, cette équipe peut aller très loin. Moi je n’ai pas peur parce que le match retour sera plus facile que le match aller. Avec toute l’armada offensive qu’on a, si jamais les Camerounais sortent de leurs bases, le match est gagné d’avance.
Il y a beaucoup de critiques sur le milieu de l’équipe qui ne semble pas aussi bien fourni que l’attaque. Pensez-vous que cela suffise pour battre le Cameroun ?
Ecoutez, on l’a déjà fait ici, on est capable de le refaire. Parce qu’aujourd’hui il nous a manqué une alimentation au milieu de terrain. Mais moi je connais Dame Ndoye. Il a marqué son premier but, avec la Jeanne d’Arc, au Cameroun contre le Canon de Yaoundé. Et comme on dit que l’assassin revient toujours sur les lieux du crime, je souhaite que ce garçon refasse le même coup. Amara sait ce qu’il lui reste à faire. On a une excellente défense.
Quel est votre avis sur la génération El hadj Diouf qui est de plus en plus écartée ?
C’est des footballeurs à qui il faut dire merci. Ils ont fait des choses formidables en leur temps. Mais il faut passer à autre chose.
Récemment, El Hadj Diouf a versé dans une sévère polémique en pointant du doigt Pape Malikhou Diakhaté, Amara Traoré, etc
Attendez, c’est vous les journalistes qui êtes la cause de tout ça. Il ne faut pas interroger quelqu’un qui amène la polémique. On n’a pas besoin de ça. Ces combats d’arrière-garde nous retardent foncièrement. Je crois que les journalistes doivent faire l’impasse sur ces gens qui ne prennent le micro que pour verser du venin.
Mais il faut bien donner sa part de parole à tout le monde…
Ecoutez, merci beaucoup à El hadj Diouf pour tout ce qu’il a fait. Mais s’il veut être un grand monsieur, il doit supporter les «Lions» et encourager tout le monde. Mais s’il a seulement été un bon joueur et un mauvais esprit, ce n’est pas la peine. Les gens ne retiendront rien de lui. Maintenant, il ne faut pas qu’il joue les perturbateurs. Ça n’intéresse personne. Il a été un excellent joueur. Il a eu sa part de succès pendant un temps. Maintenant ce sont ses jeunes frères qui sont là et il doit les pousser, c’est tout.
Ne pensez-vous pas qu’il soit en mesure d’apporter à nouveau quelque chose à l’équipe nationale ?
Non il a un peu pollué l’atmosphère de l’équipe nationale.
Même en dehors de ses écarts de conduite ?
L’entraineur est mieux placé que moi pour le dire. Mais si on me demandait mon avis, je crois qu’il faut remercier le bonhomme, le décorer, lui faire un jubilé extraordinaire, mais là, Basta. Au revoir !
Parlons un peu de vos affaires. Récemment, vous avez eu des problèmes financiers avec un associé. Où en êtes-vous à ce jour ?
Ça va, c’est une affaire réglée maintenant. Cet associé a regretté. Malheureusement, il dit que c’est sa famille qui l’y a poussé. Vous savez quand vous faites de la victimisation à outrance, les gens ont pitié de vous. Mais, en fait, dans les affaires, c’est beaucoup plus dur que ça. Moi je pense que c’est tout à mon honneur de dire que cette personne, je vais la dédommager. J’ai commencé à le faire.
Que s’est-il passé entre vous ?
Je l’ai expliqué de long en large dans le journal L’Observateur. Je n’ai pas envie de répéter à l’infini cet épisode. Il n’y a pas eu d’escroquerie ni de tentative d’escroquerie. On était en affaire et cette affaire a mal tournée. Les gens disaient qu’en affaire, on gagne ou on perd. Chacun devait s’en tenir là. Mais puisqu’il était le plus démuni et les autres ne voulaient pas le rembourser, j’ai pris sur moi l’engagement de le faire et le piège s’est refermé sur moi. Fort heureusement, le procureur a bien fait la part des choses.
N’avez-vous pas envie de revenir vers le football ?
Je peux conseiller, c'est-à-dire faire de l’aiguillage, mais je ne peux plus piloter.
Comment occupez-vous votre temps aujourd’hui ?
Vous savez, je ne suis pas comme El hadj Diouf. Les cimetières sont remplis de gens indispensables. Je m’occupe de mon petit fils, je l’amène à l’école et nous avons un échange terrible. Je lui apprends ce qu’il ignore et lui m’apprend ce que j’ai oublié.
Vous n’êtes pas tenté par la politique ?
Non du tout. Il y a des gens plus doués que moi dans ce domaine.