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Introduction de l’anglais et généralisation des langues nationales, à l’élémentaire : Le pari du ministère


Rédigé par leral.net le Mardi 1 Octobre 2024 à 13:32 | | 0 commentaire(s)|

Largement parlé dans le monde, l’anglais est devenu incontournable dans beaucoup de domaines d’activités tels que l’informatique, l’aviation, le tourisme. Dans ce cadre, le Sénégal compte introduire son enseignement à l’élémentaire dès la prochaine rentrée scolaire, notamment dans les classes de CM1 et de CM2. Ce qui a été rappelé le 19 septembre dernier, lors de la réunion interministérielle sur la préparation de la rentrée 2024-2025. « Le Premier ministre demande au ministre de l’Education de veiller, en ce qui concerne, à l’introduction de l’Anglais, aussi bien pour la phase expérimentale que pour le déploiement, à l’élaboration d’une feuille de route précise et réaliste, en veillant à l’égalité d’accès des apprenants, ainsi que l’adéquation avec les besoins de production et du monde travail », a indiqué le secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô.

En effet, même si les acteurs de l’éducation saluent l’introduction de l’anglais à l’élémentaire, ils estiment qu’il y a des préalables, surtout en ce qui concerne la formation des enseignants. « Les secrétaires généraux ont tout de même reconnu la pertinence de l’objectif consistant à tendre vers un système éducatif bilingue. Pour la réussite de la stratégie, ils ont rappelé que compte tenu du faible nombre d’enseignants de l’élémentaire ayant le niveau L 1 en anglais (3 315 sur plus de 67 000, soit près de 4%), l’année 2024/2025 devait être consacrée à la formation en ligne des acteurs, pour atteindre une plus grande cible et dérouler le projet sur toute l’étendue du territoire national », lit-on dans le communiqué conjoint du SAEMSS et du Cusems, au terme d’une rencontre avec le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy, au cours de laquelle plusieurs sujets ont été à l’ordre du jour.

Pour sa part, le médiateur pédagogique, Khalifa Sarr embouche la même trompette. « Pour relever de tels défis et arriver à des résultats probants, le règlement de quelques préalables s’impose. Il s’agit de la formation continue des enseignants, de veiller à l’équilibre des contenus et programmes à enseigner et enfin, d’éditer des manuels et supports pédagogiques adaptés à travers une réforme des curricula », a-t-il dit.

Au Sénégal, la principale langue enseignée demeure toujours le français. Autant dire que la question de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif, se pose toujours. En plus de l’enseignement de l’anglais à l’élémentaire, le gouvernement mise aussi sur la généralisation de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif sénégalais. « Dans le système éducatif, depuis quelques années déjà, nous avons intégré les langues nationales et les performances et les résultats sont là. Nous allons généraliser cette pratique, afin que toutes les régions puissent utiliser les langues nationales dans la scolarisation et l’accompagnement éducatif de nos enfants », a dit Moustapha Guirassy. C’était à l’occasion du lancement du mois national de l’alphabétisation à Kolda. Et d’ajouter : « Les langues nationales constituent un patrimoine culturel immense, qui reflètent notre manière de penser, nos croyances et nos coutumes. C’est pourquoi, au-delà de l’apprentissage, de la lecture, de l’écriture et du calcul, l’alphabétisation basée sur nos langues permet de doter plus facilement les masses de compétences solides pour engendrer le progrès, préserver leur identité et promouvoir le nationalisme, la citoyenneté active, la paix et la justice sociale ».

Sur cette question, Khalifa Sarr pense que « cela va permettre aux enfants d’apprendre à lire et à écrire dans leurs langues maternelles, dès le bas âge». « L’utilisation des langues nationales dès l’élémentaire, aidera alors à améliorer les résultats scolaires et pourra contribuer à la qualité des enseignements / apprentissages, en permettant aux élèves de mieux réussir dans leurs études », a-t-il fait savoir. Aussi, a-t-il ajouté : « Les réalités socio-psychologiques de l’enfant étant entièrement prises en compte, par conséquent, la généralisation de l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement formel, est une réponse pertinente à la problématique de l’apprentissage ». Le système éducatif sénégalais fait face à plusieurs défis. C’est pour cela que les nouvelles autorités envisagent une réforme profonde.






Sud Quotidien

Ndèye Fatou Kébé