Doit-on s'attendre à des frappes israéliennes contre les sites nucléaires iraniens avant la présidentielle américaine du 6 novembre prochain? Cette perspective est mise en doute par un officiel israélien. «On parle trop, cela a entamé notre capacité de dissuasion vis-à-vis de l'Iran», souligne cette source. Benyamin Nétanyahou se serait donc résolu à différer une attaque préventive, pour des raisons politiques autant que militaires. «Pour Nétanyahou, la tentation de passer à l'action est forte mais il sait aussi que le prix à payer peut être très élevé», relève notre interlocuteur. La «tentation» du premier ministre, qui sera lui aussi confronté à des élections générales l'an prochain, rencontre un front d'oppositions diverses - des États-Unis, d'une partie de son cabinet, de nombreux responsables de la sécurité mais aussi d'une majorité d'Israéliens (50 à 63 %, selon les sondages). «Cette attaque se doit d'être un succès total, un zéro faute, sinon c'est la catastrophe», analyse l'officiel israélien pour qui les conditions de l'option militaire ne sont actuellement pas réunies.
Critiqué de toute part, Benyamin Nétanyahou aurait donc décidé de calmer le jeu. En témoignent ses déclarations, la semaine dernière, appelant la communauté internationale à fixer à Téhéran des «lignes rouges» claires pour diminuer les risques d'un conflit. Des propos qui coïncidaient avec la visite en Israël du numéro deux de l'armée américaine, l'amiral James Winnefeld. Ehoud Barak a lui aussi baissé d'un ton, même si le ministre de la Défense reste, dit-on, personnellement favorable à une frappe préventive rapide.
Dans deux ou trois mois, après la présidentielle américaine, Israël pourrait avoir remédié aux carences actuelles de ses préparatifs contre l'Iran (en matière de ravitaillement aérien notamment). Et si le très pro-israélien Mitt Romney entrait à la Maison-Blanche, Benyamin Nétanyahou serait alors assuré d'un soutien sans faille.
Par Alain Barluet
Critiqué de toute part, Benyamin Nétanyahou aurait donc décidé de calmer le jeu. En témoignent ses déclarations, la semaine dernière, appelant la communauté internationale à fixer à Téhéran des «lignes rouges» claires pour diminuer les risques d'un conflit. Des propos qui coïncidaient avec la visite en Israël du numéro deux de l'armée américaine, l'amiral James Winnefeld. Ehoud Barak a lui aussi baissé d'un ton, même si le ministre de la Défense reste, dit-on, personnellement favorable à une frappe préventive rapide.
Dans deux ou trois mois, après la présidentielle américaine, Israël pourrait avoir remédié aux carences actuelles de ses préparatifs contre l'Iran (en matière de ravitaillement aérien notamment). Et si le très pro-israélien Mitt Romney entrait à la Maison-Blanche, Benyamin Nétanyahou serait alors assuré d'un soutien sans faille.
Par Alain Barluet