C'est un Nétanyahou isolé qui s'apprête à mettre une fois de plus le monde en garde contre le programme nucléaire iranien dans le discours qu'il doit prononcer jeudi devant l'assemblée générale de l'ONU. «J'ai l'intention de répéter que le pays le plus dangereux du monde ne peut pas être autorisé à se doter de l'arme la plus dangereuse du monde», a répété le premier ministre israélien dimanche devant son cabinet.
Mais son intervention risque surtout d'illustrer les profondes divergences entre Israël et les pays occidentaux, États-Unis en tête, quant à l'opportunité d'une politique plus vigoureuse contre l'Iran. Pour Nétanyahou, l'Iran est proche de se doter des capacités de développer une arme nucléaire à moyen terme, et les sanctions économiques et la diplomatie ne font que permettre à Téhéran de gagner du temps.
Le premier ministre israélien a mené ces dernières semaines une vigoureuse campagne médiatique pour tenter de forcer la main à Obama et obliger les Américains à fixer officiellement une «ligne rouge», au-delà de laquelle l'Iran s'exposerait à une attaque.
Cette campagne a échoué. Le président américain a répété on ne peut plus clairement qu'il n'entendait pas se lier les mains avec un ultimatum. Tout en assurant qu'il était d'accord avec Nétanyahou pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, il a refusé de formuler des menaces militaires directes contre Téhéran.
«Quand il s'agit de décisions qui concernent notre sécurité nationale, la seule pression à laquelle je me soumets est celle qui consiste à faire ce qui est bon pour le peuple américain», a déclaré dimanche le président américain dans l'émission 60 minutes , rebuffade adressée directement à Nétanyahou. Le premier ministre israélien voit sa crédibilité entamée. En s'immisçant dans la campagne présidentielle américaine, prenant ouvertement parti pour Mitt Romney, l'adversaire républicain d'Obama, Nétanyahou a profondément irrité le président sortant, qui a refusé de le recevoir lors de son voyage aux États-Unis cette semaine.
Cette crise n'est pas la première à survenir entre Israël et son puissant allié, mais la tactique de Nétanyahou consistant à passer par-dessus le président américain en misant sur sa non-réélection, ou en en appelant directement au Congrès ou à l'opinion américaine, est vue comme contre-productive par beaucoup de responsables israéliens. Le chef du parti centriste Kadima, Shaul Mofaz, a critiqué le premier ministre pour son ingérence dans les affaires intérieures américaines, lui demandant s'il cherchait à remplacer Obama plutôt qu'Ahmadinejad.
Réserves presque unanimes
Beaucoup de responsables militaires et sécuritaires restent opposés à toute action unilatérale israélienne sans l'aval des États-Unis. Les anciens chefs des services de renseignement et un certain nombre de généraux à la retraite, seuls autorisés à s'exprimer, ont émis ces derniers mois presque unanimement des réserves quant à une attaque préventive contre l'Iran.
Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, qui était jusqu'à présent sur la même ligne dure que le premier ministre, a lui aussi récemment pris ses distances avec l'option militaire.
Par Adrien Jaulmes
Mais son intervention risque surtout d'illustrer les profondes divergences entre Israël et les pays occidentaux, États-Unis en tête, quant à l'opportunité d'une politique plus vigoureuse contre l'Iran. Pour Nétanyahou, l'Iran est proche de se doter des capacités de développer une arme nucléaire à moyen terme, et les sanctions économiques et la diplomatie ne font que permettre à Téhéran de gagner du temps.
Le premier ministre israélien a mené ces dernières semaines une vigoureuse campagne médiatique pour tenter de forcer la main à Obama et obliger les Américains à fixer officiellement une «ligne rouge», au-delà de laquelle l'Iran s'exposerait à une attaque.
Cette campagne a échoué. Le président américain a répété on ne peut plus clairement qu'il n'entendait pas se lier les mains avec un ultimatum. Tout en assurant qu'il était d'accord avec Nétanyahou pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, il a refusé de formuler des menaces militaires directes contre Téhéran.
«Quand il s'agit de décisions qui concernent notre sécurité nationale, la seule pression à laquelle je me soumets est celle qui consiste à faire ce qui est bon pour le peuple américain», a déclaré dimanche le président américain dans l'émission 60 minutes , rebuffade adressée directement à Nétanyahou. Le premier ministre israélien voit sa crédibilité entamée. En s'immisçant dans la campagne présidentielle américaine, prenant ouvertement parti pour Mitt Romney, l'adversaire républicain d'Obama, Nétanyahou a profondément irrité le président sortant, qui a refusé de le recevoir lors de son voyage aux États-Unis cette semaine.
Cette crise n'est pas la première à survenir entre Israël et son puissant allié, mais la tactique de Nétanyahou consistant à passer par-dessus le président américain en misant sur sa non-réélection, ou en en appelant directement au Congrès ou à l'opinion américaine, est vue comme contre-productive par beaucoup de responsables israéliens. Le chef du parti centriste Kadima, Shaul Mofaz, a critiqué le premier ministre pour son ingérence dans les affaires intérieures américaines, lui demandant s'il cherchait à remplacer Obama plutôt qu'Ahmadinejad.
Réserves presque unanimes
Beaucoup de responsables militaires et sécuritaires restent opposés à toute action unilatérale israélienne sans l'aval des États-Unis. Les anciens chefs des services de renseignement et un certain nombre de généraux à la retraite, seuls autorisés à s'exprimer, ont émis ces derniers mois presque unanimement des réserves quant à une attaque préventive contre l'Iran.
Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, qui était jusqu'à présent sur la même ligne dure que le premier ministre, a lui aussi récemment pris ses distances avec l'option militaire.
Par Adrien Jaulmes