[Cet article a été modifié le 1er août après le démenti apporté par la fédération internationale de judo]
Après la controverse suite au refus du Comité international olympique (CIO) de faire respecter une minute de silence en souvenir de l'attentat des JO de Munich en 1972, un incident a semé l'émoi autour de la délégation de l'État hébreu.
Vendredi , un article du quotidien britannique The Telegraph (l'article a été supprimé le 1er août, ndlr) relatait la façon dont s'était déroulé l'entraînement entre des judokas libanais et israéliens. Dans cet article, le porte-parole du comité olympique israélien Nitzan Ferraro décrivait ainsi la séance: «Nous commencions à nous entraîner quand ils [la délégation libanaise de judo] sont arrivés et nous ont vus. Ils n'ont pas apprécié et sont allés voir les organisateurs qui ont placé une sorte de mur entre nous». Selon l'agence de presse Reuters, la délégation libanaise n'avait pas donné d'explication à cette demande.
Depuis, la fédération internationale de judo a donné sa version des faits: «Cela est tout simplement faux. Ce qui s'est réellement passé c'est qu'une des deux équipes s'entraînait déjà lorsque la deuxième est arrivée. La première équipe avait tout simplement oublié de réserver la salle. En voyant cela, les deux équipes se sont mises d'accord pour partager la salle afin qu'elles puissent toutes les deux s'entraîner et se préparer en même temps. Tout s'est déroulé le plus simplement et le plus naturellement du monde, sans refus quel qu'il soit» a expliqué Nicolas Messner, le directeur médias de la FIJ .
Mise en garde du CIO
La question du boycott des sportifs israéliens, plusieurs fois évoqué lors de compétitions internationales, est une question ultra-sensible. Avant le début de la compétition olympique, elle avait été été soulevée en Algérie, qui ne reconnaît pas l'État juif. En juin, Rachid Hanifi, président du comité olympique algérien déclarait auTimes qu'il ne pouvait garantir que ses athlètes acceptent de combattre un Israélien, soulignant qu'il s'agissait d'une décision sportive et politique. Il faisait référence à deux athlètes qui devaient affronter des Israéliens: le kayakiste Nassredine Bagdhadi s'est retiré d'une course un mois plus tôt en Allemagne, sous la pression du ministre algérien des Sports et la judokate Meriem Moussa a déclaré forfait lors de la Coupe du monde de judo féminin en octobre 2011.
Le 26 juillet, le judoka iranien Javad Mahjoub a invoqué une indisponibilité de 10 jours pour cause de douleurs intestinales alors qu'il devait affronter le plus titré des judokas israéliens Ariel Ze'evi à Londres. Selon le Washington Post , l'Iranien avait admis en 2011 au quotidien national Shargh avoir délibérément perdu face à un adversaire lors d'une compétition pour ne pas rencontrer un Israélien au tour suivant: «Si j'avais gagné, j'aurai dû combattre contre un athlète d'Israël. Et si j'avais refusé de concourir, on aurait suspendu ma fédération de judo pour quatre ans», avait-il déclaré.
Une situation que le CIO prend très sérieusement, mettant en garde le comité algérien et les autres délégations contre ces pratiques aux Jeux de Londres. Quatre jours avant la cérémonie d'ouverture, Denis Oswald, le président de la commission de coordination des JO a déclaré: «C'est quelque chose qui s'est déjà produit. Pas officiellement, mais des athlètes se sont retirés soi-disant sur blessures alors qu'ils devaient affronter des athlètes israéliens. Si ce genre de comportements était avéré, des sanctions seraient prises contre l'athlète mais aussi contre le comité national olympique (CNO) et le gouvernement [du pays concerné], car le plus souvent ce ne sont pas des décisions individuelles. Nous aurons un comité d'experts médicaux indépendants qui s'assurera qu'il s'agit bien de blessures.»
Selon le journal israélien Yediot Aharonot , après la déclaration polémique en juillet d'un représentant du football égyptien selon lequel «aucun Egyptien ou arabe ne voudra défier Israël, même s'il existe des accords internationaux», le comité national égyptien a voulu couper court au débat. Et de rappeler qu'il respecterait la charte olympique qui stipule que «toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l'appartenance au Mouvement olympique.»
Les forfaits des sportifs iraniens
Par le passé, plusieurs athlètes d'Iran, ennemi revendiqué d'Israël, ont déjà été soupçonnés de boycott. Aux jeux d'Athènes en 2004, le judoka iranien Arash Miresmaeili avait été disqualifié pour avoir dépassé de cinq kilos la limite de poids autorisée alors qu'il devait affronter l'Israélien Ehoud Vaks. Soupçonné d'avoir voulu masquer un boycott par ce surpoids - il avait évoqué une indisposition - il n'a finalement pas été sanctionné par les instances officielles qui ont considéré suffisant le certificat médical avancé, conformément au règlement. Son pays lui a versé 115.000 dollars de prime selon le Washington Post , somme normalement remise aux vainqueurs. À Pékin en 2008, le nageur iranien Mohamed Alirezaei s'était senti malade avant son 100m brasse disputé également par l'Israélien Tom Be'eri. Après avoir fait un court passage à l'hôpital de Pékin, il n'avait pas été sanctionné par le comité olympique. Le sportif, coutumier du fait, avait déjà déclaré forfait aux championnats du monde de natation de Rome en 2009 face à l'Israélien Michael Malul et à Shanghai en 2011 face à Gal Nevo.
Par Gary Assouline
Après la controverse suite au refus du Comité international olympique (CIO) de faire respecter une minute de silence en souvenir de l'attentat des JO de Munich en 1972, un incident a semé l'émoi autour de la délégation de l'État hébreu.
Vendredi , un article du quotidien britannique The Telegraph (l'article a été supprimé le 1er août, ndlr) relatait la façon dont s'était déroulé l'entraînement entre des judokas libanais et israéliens. Dans cet article, le porte-parole du comité olympique israélien Nitzan Ferraro décrivait ainsi la séance: «Nous commencions à nous entraîner quand ils [la délégation libanaise de judo] sont arrivés et nous ont vus. Ils n'ont pas apprécié et sont allés voir les organisateurs qui ont placé une sorte de mur entre nous». Selon l'agence de presse Reuters, la délégation libanaise n'avait pas donné d'explication à cette demande.
Depuis, la fédération internationale de judo a donné sa version des faits: «Cela est tout simplement faux. Ce qui s'est réellement passé c'est qu'une des deux équipes s'entraînait déjà lorsque la deuxième est arrivée. La première équipe avait tout simplement oublié de réserver la salle. En voyant cela, les deux équipes se sont mises d'accord pour partager la salle afin qu'elles puissent toutes les deux s'entraîner et se préparer en même temps. Tout s'est déroulé le plus simplement et le plus naturellement du monde, sans refus quel qu'il soit» a expliqué Nicolas Messner, le directeur médias de la FIJ .
Mise en garde du CIO
La question du boycott des sportifs israéliens, plusieurs fois évoqué lors de compétitions internationales, est une question ultra-sensible. Avant le début de la compétition olympique, elle avait été été soulevée en Algérie, qui ne reconnaît pas l'État juif. En juin, Rachid Hanifi, président du comité olympique algérien déclarait auTimes qu'il ne pouvait garantir que ses athlètes acceptent de combattre un Israélien, soulignant qu'il s'agissait d'une décision sportive et politique. Il faisait référence à deux athlètes qui devaient affronter des Israéliens: le kayakiste Nassredine Bagdhadi s'est retiré d'une course un mois plus tôt en Allemagne, sous la pression du ministre algérien des Sports et la judokate Meriem Moussa a déclaré forfait lors de la Coupe du monde de judo féminin en octobre 2011.
Le 26 juillet, le judoka iranien Javad Mahjoub a invoqué une indisponibilité de 10 jours pour cause de douleurs intestinales alors qu'il devait affronter le plus titré des judokas israéliens Ariel Ze'evi à Londres. Selon le Washington Post , l'Iranien avait admis en 2011 au quotidien national Shargh avoir délibérément perdu face à un adversaire lors d'une compétition pour ne pas rencontrer un Israélien au tour suivant: «Si j'avais gagné, j'aurai dû combattre contre un athlète d'Israël. Et si j'avais refusé de concourir, on aurait suspendu ma fédération de judo pour quatre ans», avait-il déclaré.
Une situation que le CIO prend très sérieusement, mettant en garde le comité algérien et les autres délégations contre ces pratiques aux Jeux de Londres. Quatre jours avant la cérémonie d'ouverture, Denis Oswald, le président de la commission de coordination des JO a déclaré: «C'est quelque chose qui s'est déjà produit. Pas officiellement, mais des athlètes se sont retirés soi-disant sur blessures alors qu'ils devaient affronter des athlètes israéliens. Si ce genre de comportements était avéré, des sanctions seraient prises contre l'athlète mais aussi contre le comité national olympique (CNO) et le gouvernement [du pays concerné], car le plus souvent ce ne sont pas des décisions individuelles. Nous aurons un comité d'experts médicaux indépendants qui s'assurera qu'il s'agit bien de blessures.»
Selon le journal israélien Yediot Aharonot , après la déclaration polémique en juillet d'un représentant du football égyptien selon lequel «aucun Egyptien ou arabe ne voudra défier Israël, même s'il existe des accords internationaux», le comité national égyptien a voulu couper court au débat. Et de rappeler qu'il respecterait la charte olympique qui stipule que «toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l'appartenance au Mouvement olympique.»
Les forfaits des sportifs iraniens
Par le passé, plusieurs athlètes d'Iran, ennemi revendiqué d'Israël, ont déjà été soupçonnés de boycott. Aux jeux d'Athènes en 2004, le judoka iranien Arash Miresmaeili avait été disqualifié pour avoir dépassé de cinq kilos la limite de poids autorisée alors qu'il devait affronter l'Israélien Ehoud Vaks. Soupçonné d'avoir voulu masquer un boycott par ce surpoids - il avait évoqué une indisposition - il n'a finalement pas été sanctionné par les instances officielles qui ont considéré suffisant le certificat médical avancé, conformément au règlement. Son pays lui a versé 115.000 dollars de prime selon le Washington Post , somme normalement remise aux vainqueurs. À Pékin en 2008, le nageur iranien Mohamed Alirezaei s'était senti malade avant son 100m brasse disputé également par l'Israélien Tom Be'eri. Après avoir fait un court passage à l'hôpital de Pékin, il n'avait pas été sanctionné par le comité olympique. Le sportif, coutumier du fait, avait déjà déclaré forfait aux championnats du monde de natation de Rome en 2009 face à l'Israélien Michael Malul et à Shanghai en 2011 face à Gal Nevo.
Par Gary Assouline