Imaginez, en France, que l’on apprenne que Mounir Mahjoubi n’a jamais touché d’ordinateur de sa vie… C’est pourtant le cas de son homologue japonais Yoshitaka Sakurada. Devant les députés de la diète, le nouveau ministre nippon de la Stratégie de sécurité a en effet lancé cette phrase pour le moins surprenante, reprise par ndtv : « depuis l’âge de 25 ans […] j’ai toujours dirigé mes employés ou mes secrétaires pour faire ce genre de choses, donc je n’ai jamais utilisé d’ordinateur ».
Le ministre nippon de la cybersécurité n’a jamais utilisé de PC
L’édile de 68 ans a été nommé il y a un mois par Shinzō Abe dans le cadre d’un remaniement politique visant à rétablir l’équilibre entre les courants du Parti démocrate. Il n’a jamais obtenu de ministère dans ses 18 années de carrière parlementaire. Pour se défendre de toute incompétence, il assure « s’occuper fermement de la cybersécurité d’un point de vue citoyen ».
Pourtant, lorsque des députés lui posent des questions pertinentes, les mots lui manquent. Ainsi, lorsqu’un élu lui demande quelles seront les mesures pour prévenir les attaques contre les centrales nucléaires du pays, il est incapable de répondre. Pis, lorsqu’un parlementaire insiste, et lui demande si des clés USB pourraient servir à pirater les centrales, il se contente d’un inquiétant « je ne connais pas précisément les détails ». Et ajoute que des « spécialistes » pourront peut-être répondre à cette question.
Selon Gizmodo, il aurait même osé se défendre de toute faute, estimant que sa nomination « est une affaire qui devrait être gérée par le gouvernement dans son ensemble » et d’ajouter, « j’ai confiance dans le fait que je ne suis pas fautif ». Et ce n’est pas son seul poste de décision stratégique : Yohitaka Sakurada est aussi en charge de l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques qui seront organisés à Tokyo en 2020…
Forcément, ces déclarations ont suscité de vives réactions dans le pays. Un élu de l’opposition, Masato Imai, cité par le Guardian lance ainsi par exemple : « c’est incroyable qu’une personne qui n’a jamais touché un ordinateur soit responsable de la politique de cybersécurité ». Les réseaux sociaux ne sont guère plus cléments. Sur Twitter, un utilisateur lance « il n’a pas honte ? aujourd’hui le président de n’importe quelle entreprise utilise un PC. Il ne sait même pas ce que USB veut dire. La vache ».
Un autre suggère que Yoshitaka Sakurada a une idée bien à lui de la sécurité informatique : « si un hacker vise ce ministre Sakurada, il ne pourra lui voler aucune information. Ça pourrait bien être la meilleure des sécurités ». Pour l’instant, il n’y a pas eu d’appel à la démission – on l’imagine pourtant mal rester à son poste, surtout dans le contexte actuel où les questions de cybersécurité prennent de plus en plus de place.
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