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Je les présume innocents!

«Aussi longtemps que je serai en vie, il n’y aura jamais de prospection de pétrole au Sénégal. Partout où le pétrole apparait, c’est la guerre qui s’installe».
Abdoulaye Wade


Rédigé par leral.net le Jeudi 22 Juillet 2010 à 15:06 | | 3 commentaire(s)|

Je les présume innocents!
«Le trader Itoc menace de se retirer du circuit de la fourniture du Sénégal en carburant». C’est le titre de l’information livrée par un journal de la place, à des populations qui ne veulent rien d’autre que la fin de leur calvaire. La volonté du retrait d’Itoc, du «circuit» des bandits qui ont mis l’énergie, -à travers elle, l’économie du Sénégal- à genoux, est une très mauvaise nouvelle pour tous patriotes; même si elle sera saluée par certains. La Sénélec, je l’ai dit et vais le redire, est devenue la cible sur laquelle tous les bandits à col blanc ont lancé une Opa. C’est la vache laitière du régime Wade, la chasse gardée des conspirateurs du palais.

L’intrusion des limiers de la Division des Investigations criminelles dans ce qu’il faut, maintenant, appeler «l’affaire du pétrole frelaté» est un acte majeur, dans sa symbolique. C’est comme ça que les grandes démocraties vident leurs dossiers litigieux. Mais je reste convaincu que c’est juste un bluff, un suppositoire destiné à calmer les mécontents, à endormir le peuple. Abdoulaye Wade ne permettra jamais à des officiers de police judiciaire, à des juges d’instruction de fouiner dans ...les barils de pétrole et d’y chercher les responsables de l’avarie du fioul livré par Itoc. C’est son domaine privé, son jardin privé où seul Samuel peut accéder.

L’achat par la Sénélec de pétrole frelaté n’est pas chose nouvelle. Pour mémoire, lorsqu’il a été limogé de son poste de directeur de Sénélec, Samuel Sarr s’était vu confier la responsabilité de fournir le Sénégal en pétrole. Et il a été le premier, le seul à ce jour, qui a gaspillé plus de 2 milliards de nos maigres Francs à l’achat de pétrole frelaté que ses amis marocains lui ont fourgué. Et à ma connaissance, il n’a jamais été inquiété pour cette affaire, comble du manque de respect de Wade à l’égard du pays, il a été promu ministre. «Son pétrole» il l’avait dépoté dans les fûts de Total, détériorant, au passage, les cuves de la compagnie française en dépit du refus de celle-ci de recevoir le produit incriminé. La similitude de ces deux actes, sous le règne du même homme, est franchement écœurante.

C’est de notoriété publique maintenant, Wade et ses enfants peuvent faire du Sénégal ce qu’ils veulent sans rendre compte. Mais les autres, eux, payeront toujours leurs erreurs.

S’il y a un groupe de compatriotes qui connait le pétrole, c’est bien Itoc. La présence de ses experts sur le marché international ne date pas de l’alternance. Elle est la seule qui, pendant que tout le monde fuit le Sénégal, à cause du gangstérisme de ses autorités, est resté à lui donner ses produits, sans aucune assurance d’être payé à temps. Et cette société qui a, en charge, la fourniture du gaz butane n’a jamais été mêlée à aucun scandale. Et à priori, l’homme à qui on veut porter le chapeau du malfaiteur, n’a pas l’âme du diable. À Itoc, les employés ont un sens très élevé du patriotisme. Jamais ils ne chercheront à fourguer du pétrole frelaté à la Sénélec. Pour rien au monde ils ne le feront.

Le bon sens voudrait que l’innocence d’une personne soit présumée et sa culpabilité prouvée. Mais ce à quoi nous assistons dans cette affaire n’est rien d’autre qu’un règlement de compte, une diabolique cabale montée de toutes pièces pour détruire un concurrent gênant. Un homme d’honneur au crépuscule de sa vie et qui veut laisser, au Sénégal, son premier un groupe de trading entièrement constitué de jeunes amoureux de leur pays. Le fondateur d’Itoc n’a plus besoin de rien dans la vie; il veut juste remettre son pays sur pieds.

S’il n’avait pas croisé le chemin de Samuel Sarr, accepté de jouer les roues de secours à un régime dont l’incurie et la corruption ont fini par faire perdre toute crédibilité aux yeux des hommes d’affaires, s’il ne s’était pas approché de cette mafia étatique en déliquescence et à qui personne ne veut plus rien prêter, l’un des tous premiers diplômés de l’école du Pétrole de Paris n’aurait jamais été connu de la plupart de ses compatriotes. Il serait resté ce patriarche éclairé et communicatif que tout le monde venait consulter et qui avait toujours un mot pour chaque situation. Car, Abdoulaye Diao, le patron d’Itoc est un homme conscient et consciencieux, travailleur et patriote de la première heure.

C’est en 2006 que j’ai, pour la première fois de ma vie, rencontré l’homme, à sa demande. On était à la veille du Maagal de Touba et les services secrets sénégalais avaient informé le Président sur la volonté des pétroliers français de vouloir sevrer le pays de carburant et priver, ainsi, les mourides de se rendre à Touba le 19 mars. Le Bulletin de Renseignement a été déposé le 9 mars. Dans leur plan, les conspirateurs s’étaient dit que les mourides privés de pèlerinage n’hésiteraient pas à marcher sur le palais pour y chasser Abdoulaye Wade.

Mais jusqu’au 14, le gouvernement -qui avait pourtant dépêché Madické Niang, ministre de l’Energie, auprès du Nigérian, Oléségun Obassanjo-, a été incapable de régler le problème. De Dakar où il était, c’est ce compatriote, Abdoulaye Diao et son directeur, Mactar Diop, qui sont venus au secours du Sénégal. C’est eux qui ont convaincu Trafigura -fournisseur suisse- de nous donner le carburant, en mettant leur argent sur la table sans aucune garantie que l‘Etat les rembourse à temps. C’est grâce à Itoc, cette société aujourd’hui mise au banc des accusés, que le pays n’a pas connu la révolte mouride en 2006. Depuis et avant cet événement, Itoc n’a jamais cessé de venir au secours du Sénégal.

Supposer que ces hommes puissent être à l’origine d’un sabotage de l’outil national est une malhonnêteté inadmissible. Même s’ils sont des hommes d’affaires, ces hommes et femmes sont des patriotes déterminés à servir leur pays. S’il est vrai qu’’il y a conspiration, contre le matériel de la Sénélec -parce que moi je me méfie des déclarations de la Sénélec comme de celles du gouvernement- alors il faut la chercher du côté des pétroliers écartés du circuit; ces chasseurs de primes qui ont jeté leur dévolu sur le Sénégal et qui, par cette opération, ont été privés de marché.

Depuis son arrivée au ministère de l’Energie, Samuel a imposé une mafia dont tout le monde a peur. Et c’est elle seule qui décide qui doit gagner ou perdre les marchés. Itoc a perdu de nombreux marchés et elle n’a jamais tenté de saboter son exécution. Elle en a gagné aussi et jamais personne ne s’est plaint de la qualité de ses produits. J’ai été écœuré aussi, en 2008 lorsque, après avoir gagné le marché de la fourniture en carburant du Sénégal, Addax a été tout simplement écarté au profit d’Arcadia. Depuis que Samuel a pris le contrôle de l’énergie, si ce n’est pas Arcadia c’est Trafigura qui gagne les marchés de l’approvisionnement du pétrole au Sénégal. Comprendre comment ces sociétés, pour une fois, ont été supplantées par Itoc, facilitera d’avoir une idée précise des saboteurs- s’ils existent.

Pour un homme de son âge et par respect pour tous les sacrifices consentis pour le Sénégal, M. Diao mérite mieux que le traitement déshonorant que les Wade veulent, à travers la Sénélec et via la Dic, lui réserver. Si cette enquête confiée à la police allait jusqu’à son terme, c’est mon sentiment, Itoc sortira blanchie de cette affaire. Malheureusement, elle sera bientôt classée sans suite.

Itoc ne va pas et ne pas se retirer du circuit. Ce serait laisser le secteur de l’énergie aux mains des criminels économiques parrainés par Samuel et les Wade. Quelque soit la dureté et la durée du complot, Itoc n’a pas le droit d’abandonner ce pays. Quand on s’accompagne avec des criminels, on ne doit pas s’offusquer de faire l’objet d’un vérification d’identité. Le régime libéral est une mafia; il implique dans ces crimes tous ceux qui s’approchent de lui. Mais la vérité finit toujours par blanchir innocents.
Comme ce vieux sage de Damas à des notables syriens vaincus, j’aimerais, à l’endroit de tous ceux qui continuent de troquer avec les Wade, rappeler cette leçon de sagesse: «Lorsqu’une association de malfaiteurs prend possession d’un Etat, il corrompt ses élites, compromet ses notables et discrédite ses juges. Pour ne pas être comptables de leurs actes, les hommes justes et intègres n’ont de place qu’en prison ou à l’exil».

Bacary Touré
Journaliste-écrivain.
Kimikikiko@yahoo.fr

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par kanar le 22/07/2010 17:15 | Alerter
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C' é curieux! tous les commentateurs sont des fugitifs. rentrez à menner le combat avec nous ici dans le pays.

2.Posté par Diagne le 23/07/2010 12:28 | Alerter
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Parce que nous ne voulons pas être comptables des errements de Wade. Rester au Sénégal sous Wade c'est conforter les liberaux à croire que tout va bien dans le pays.

3.Posté par Pape modou gueye le 25/07/2010 00:16 | Alerter
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Wade et ses enfants (karime, samuele, tierno o sy) et la dame vivi n'ont absolument rien de Sénégalais. Ils ne sont au Sénégal que pour piller nos ressources...

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