« Le Sénégal, dont la population est en majorité musulmane, est aussi menacé ? » par la révolution du Jasmin qui a fait chuter les régimes de Ben Ali et de Moubarack ? C’est la question que que le journal Le Télégramme a posée à l’ex-ambassadeur de France au Sénégal, dans une interview réalisée après le limogeage du ministre français des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. Pour Jean-Christophe Rufin, il ne s’agit pas de faire la fine bouche. « Un des points positifs, c’est que le règne des fils de… qui entendaient prendre la place de leur père sera beaucoup plus difficile à enclencher ».
Et de se faire plus précis. « Certes, Karim Wade veut prendre la succession de son père et personne ne peut lui contester le droit de se faire élire démocratiquement, mais le Sénégal n’est pas une dictature », a souligné Jean-Christophe Rufin. Le prédécesseur de Nicolas Normand à l’ambassade de France au Sénégal ajoute que le Sénégal est « une démocratie imparfaite, qui laisse une place à l’opposition, et elle a d’ailleurs gagné les mairies de Dakar et de Saint-Louis mais les tensions sociales sont fortes, notamment à cause des coupures de courant, et Karim Wade est ministre de l’Énergie… »
La situation du Sénégal ressemble relativement à celle du Maroc où « le roi a su créer un lien direct avec son peuple. Le fait qu’il porte le titre de Commandeur des croyants, amir al-mu minin, coupe l’herbe sous le pied des islamistes radicaux. L’équation est donc différente », croit savoir Rufin pour qui, « il existe aussi une liberté d’expression qui est sans comparaison avec la Tunisie ou l’Algérie.
Evoquant les problèmes que ces mouvements sociaux ont créés dans la diplomatie française, Rufin écarte la thèse de l’effet-surprise. « Je suis extrêmement choqué que l’on fasse porter le chapeau aux diplomates sur le manque de clairvoyance de la France. Je peux vous affirmer qu’ils ne sont pas aveugles et qu’ils disent ce qu’ils voient. Dans le cas de la Tunisie, Paris était informé de la situation et le voyage de Michèle Alliot-Marie montre que les contacts directs ne manquaient pas non plus ». Et de dénoncer plutôt l’inertie de l’Elysée : « c’est le pouvoir politique qui décide de la conduite à tenir et qui nomme les diplomates. Et à Tunis, la consigne était claire : ne pas faire de vagues ». Rufin ne manque d’ailleurs pas de jeter un pont entre ce qui s’est passé en Tunisie et son éviction de son poste d’ambassadeur de France à Dakar. « Mon successeur (Ndlr, Nicolas Normand) à Dakar a même été désigné à la demande de la présidence sénégalaise, pour complaire au pouvoir en place ! »
Et de se faire plus précis. « Certes, Karim Wade veut prendre la succession de son père et personne ne peut lui contester le droit de se faire élire démocratiquement, mais le Sénégal n’est pas une dictature », a souligné Jean-Christophe Rufin. Le prédécesseur de Nicolas Normand à l’ambassade de France au Sénégal ajoute que le Sénégal est « une démocratie imparfaite, qui laisse une place à l’opposition, et elle a d’ailleurs gagné les mairies de Dakar et de Saint-Louis mais les tensions sociales sont fortes, notamment à cause des coupures de courant, et Karim Wade est ministre de l’Énergie… »
La situation du Sénégal ressemble relativement à celle du Maroc où « le roi a su créer un lien direct avec son peuple. Le fait qu’il porte le titre de Commandeur des croyants, amir al-mu minin, coupe l’herbe sous le pied des islamistes radicaux. L’équation est donc différente », croit savoir Rufin pour qui, « il existe aussi une liberté d’expression qui est sans comparaison avec la Tunisie ou l’Algérie.
Evoquant les problèmes que ces mouvements sociaux ont créés dans la diplomatie française, Rufin écarte la thèse de l’effet-surprise. « Je suis extrêmement choqué que l’on fasse porter le chapeau aux diplomates sur le manque de clairvoyance de la France. Je peux vous affirmer qu’ils ne sont pas aveugles et qu’ils disent ce qu’ils voient. Dans le cas de la Tunisie, Paris était informé de la situation et le voyage de Michèle Alliot-Marie montre que les contacts directs ne manquaient pas non plus ». Et de dénoncer plutôt l’inertie de l’Elysée : « c’est le pouvoir politique qui décide de la conduite à tenir et qui nomme les diplomates. Et à Tunis, la consigne était claire : ne pas faire de vagues ». Rufin ne manque d’ailleurs pas de jeter un pont entre ce qui s’est passé en Tunisie et son éviction de son poste d’ambassadeur de France à Dakar. « Mon successeur (Ndlr, Nicolas Normand) à Dakar a même été désigné à la demande de la présidence sénégalaise, pour complaire au pouvoir en place ! »