Le procès de douze jeunes Sénégalais et quatre Gambiens pour terrorisme et actes semblables devrait se tenir aujourd’hui à la Division criminelle de la Haute Cour de justice de Banjul. Appelée à nouveau le 24 septembre dernier, l’affaire a été encore renvoyée à ce lundi 12 octobre, pour le même motif : les accusés n’ont pas d’avocats. Or, considère le juge Justice Moses Richards, les faits dont ils sont accusés peuvent leur valoir la peine capitale. Donc, ils ne peuvent être jugés sans être assistés par un conseil.
par Aminatou M. DIOP le quotidien
Les douze Sénégalais détenus à la prison Mile 2 en Gambie, depuis 2006, ne sont pas encore jugés. Leur procès du 24 septembre dernier avait été encore renvoyé à ce lundi 12 octobre. Car, seul l’accusé Kebba Seckan dispose d’un avocat qui ne s’est pas présenté à l’audience. En effet, à l’appel de cette affaire ce jour, c’est l’avocat de l’Etat gambien Me S. H. Bakum qui s’est présenté et a précisé à la Cour, que l’avocat Lamine Camara l’a informé qu’il doit défendre le 13e accusé nommé Kebba Seckan, mais qu’il ne pourrait se présenter à l’audience du 24 septembre.
Si certains des co-accusés de M. Seckan indiquent être en concertation avec leur famille pour s’assurer les services d’un avocat, d’autres déclarent ne pas avoir du tout de quoi se payer une assistance judiciaire et sont certains que leur famille ne peut le faire pour eux.
Mais, le juge Justice Moses Richards insiste : ils sont présumés coupables d’une offense capitale. L’affaire est très sérieuse et le procès ne peut se tenir, si les uns sont assistés par des avocats et les autres laissés à leur propre sort.
Déjà, lors de l’audience du 10 septembre 2009, le juge Richards précisait à l’attention des accusés qu’il n’est pas facile pour l’Etat gambien de constituer des avocats pour eux, car la procédure pourrait durer deux mois. D’où son conseil pour qu’ils demandent à leur famille de leur trouver des avocats afin que leur procès puisse se tenir dans de brefs délais. Toutefois, a-t-il décidé de demander à la Haute Cour de justice de trouver des avocats pour ces seize accusés sénégalais et gambiens qui risquent la peine capitale.
Mais, lui explique le détenu Abdoulaye Diédhiou, supposé membre du Mfdc, au nom de ses co-accusés, la plupart de leurs parents ne sont pas informés de leur détention en Gambie et qu’ils ne sont pas tous du même village. Leurs parents ne se connaissent pas pour pouvoir se concerter afin de leur constituer des avocats. Une plaidoirie que le juge Richards dit comprendre et se dit conscient de leur longue détention préventive, mais sans avocat, leur cas ne peut connaître une évolution.
Pour rappel, ces seize détenus dont douze Sénégalais sont en détention préventive depuis plus de trois ans à la prison de Mile 2 en Gambie. Ils sont poursuivis par le ministère public gambien pour terrorisme et actes semblables, punis par la loi anti terroriste votée en Gambie en 2002. Des actes qu’ils auraient «commis, de concert, le 8 août 2006 à Darsilameh et diverses autres places dans l’Ouest de la Gambie et qui ont sérieusement déstabilisé le fondement de la Constitution et de la politique économique et des structures de la Gambie». Des faits qu’ils ont toujours niés.
Pour la première fois, leur cas avait été appelé devant le tribunal de Brikama le 10 juin 2009 avant d’être reporté au 24 juin d’abord, et au 8 juillet ensuite. Sans connaître d’évolution, l’affaire a été transférée à la Division criminelle, une section spéciale de la Haute Cour de justice de Banjul qui a connu de ces faits le 27 août 2009. Depuis, le procès ne cesse d’être reporté faute d’avocats. Cela, malgré les complaintes des accusés qui disent plaider non coupables des faits retenus contre eux et pour lesquels ils n’ont pas été entendus depuis 2006.
Il s’agit de Alassane Thomas Diédhiou, Maouloud Badji, Lansana Prosper Sambou, Ousmane Diédhiou, Mansour Diatta, Sidate Diatta, Fabia Nyafuné, Sidate Diatta, Pape Ousmane Badji, Abdoulaye Diatta, Moumini Bah et Abdoulaye Diédhiou. Tous des citoyens sénégalais supposés être des membres du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Leurs co-accusés gambiens se nomment : Kebba Seckan, Samesideen Jammeh, Sam Kambai et Kemo Conteh.
amdiop@lequotidien.sn
par Aminatou M. DIOP le quotidien
Les douze Sénégalais détenus à la prison Mile 2 en Gambie, depuis 2006, ne sont pas encore jugés. Leur procès du 24 septembre dernier avait été encore renvoyé à ce lundi 12 octobre. Car, seul l’accusé Kebba Seckan dispose d’un avocat qui ne s’est pas présenté à l’audience. En effet, à l’appel de cette affaire ce jour, c’est l’avocat de l’Etat gambien Me S. H. Bakum qui s’est présenté et a précisé à la Cour, que l’avocat Lamine Camara l’a informé qu’il doit défendre le 13e accusé nommé Kebba Seckan, mais qu’il ne pourrait se présenter à l’audience du 24 septembre.
Si certains des co-accusés de M. Seckan indiquent être en concertation avec leur famille pour s’assurer les services d’un avocat, d’autres déclarent ne pas avoir du tout de quoi se payer une assistance judiciaire et sont certains que leur famille ne peut le faire pour eux.
Mais, le juge Justice Moses Richards insiste : ils sont présumés coupables d’une offense capitale. L’affaire est très sérieuse et le procès ne peut se tenir, si les uns sont assistés par des avocats et les autres laissés à leur propre sort.
Déjà, lors de l’audience du 10 septembre 2009, le juge Richards précisait à l’attention des accusés qu’il n’est pas facile pour l’Etat gambien de constituer des avocats pour eux, car la procédure pourrait durer deux mois. D’où son conseil pour qu’ils demandent à leur famille de leur trouver des avocats afin que leur procès puisse se tenir dans de brefs délais. Toutefois, a-t-il décidé de demander à la Haute Cour de justice de trouver des avocats pour ces seize accusés sénégalais et gambiens qui risquent la peine capitale.
Mais, lui explique le détenu Abdoulaye Diédhiou, supposé membre du Mfdc, au nom de ses co-accusés, la plupart de leurs parents ne sont pas informés de leur détention en Gambie et qu’ils ne sont pas tous du même village. Leurs parents ne se connaissent pas pour pouvoir se concerter afin de leur constituer des avocats. Une plaidoirie que le juge Richards dit comprendre et se dit conscient de leur longue détention préventive, mais sans avocat, leur cas ne peut connaître une évolution.
Pour rappel, ces seize détenus dont douze Sénégalais sont en détention préventive depuis plus de trois ans à la prison de Mile 2 en Gambie. Ils sont poursuivis par le ministère public gambien pour terrorisme et actes semblables, punis par la loi anti terroriste votée en Gambie en 2002. Des actes qu’ils auraient «commis, de concert, le 8 août 2006 à Darsilameh et diverses autres places dans l’Ouest de la Gambie et qui ont sérieusement déstabilisé le fondement de la Constitution et de la politique économique et des structures de la Gambie». Des faits qu’ils ont toujours niés.
Pour la première fois, leur cas avait été appelé devant le tribunal de Brikama le 10 juin 2009 avant d’être reporté au 24 juin d’abord, et au 8 juillet ensuite. Sans connaître d’évolution, l’affaire a été transférée à la Division criminelle, une section spéciale de la Haute Cour de justice de Banjul qui a connu de ces faits le 27 août 2009. Depuis, le procès ne cesse d’être reporté faute d’avocats. Cela, malgré les complaintes des accusés qui disent plaider non coupables des faits retenus contre eux et pour lesquels ils n’ont pas été entendus depuis 2006.
Il s’agit de Alassane Thomas Diédhiou, Maouloud Badji, Lansana Prosper Sambou, Ousmane Diédhiou, Mansour Diatta, Sidate Diatta, Fabia Nyafuné, Sidate Diatta, Pape Ousmane Badji, Abdoulaye Diatta, Moumini Bah et Abdoulaye Diédhiou. Tous des citoyens sénégalais supposés être des membres du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Leurs co-accusés gambiens se nomment : Kebba Seckan, Samesideen Jammeh, Sam Kambai et Kemo Conteh.
amdiop@lequotidien.sn