Wal Fadjri : Vous avez été nommé dans un contexte de crise. Quelle est, six mois après, votre lecture de la situation de l’école ?
Kalidou Diallo : J’ai été nommé dans un contexte difficile pour notre école. Lorsque que je suis arrivé, les enseignants m’ont pris à bras ouverts puisque je suis un des leurs. Nous nous sommes rencontrés avec l’aide du ministre de l’époque, Farba Senghor. Et nous sommes parvenus à un accord qui a abouti pour l’essentiel à la suspension de la grève. Par la suite, avec l’aide du doyen Youssoupha Wade, nous nous sommes retrouvés à Saly pour créer les conditions d’une rentrée scolaire paisible. Et le gouvernement a fait aux enseignants une proposition de verser une allocation de 60 000 francs en juin 2007, 60 000, 70 000 francs et 90 000 francs pour la dernière année. L’idée était que cette allocation leur permettrait de s’abonner à Internet et d’avoir l’outil informatique, de s’abonner à des journaux et d’avoir un petit matériel.
Concernant les examens, je peux dire que nous avons été impliqués dans l’organisation. Parce que certains syndicats étaient favorables pour le report, d’autres étaient pour le maintien. J’ai coupé la poire en deux, en organisant pour ce qui concerne le Cfee et l’entrée en examen en juin pour ceux qui étaient prêts et en octobre pour les autres qui avaient accusé un retard. Au finish, tout s’est bien déroulé et l’histoire nous a donné raison. Je dois préciser que, depuis lors, le dialogue avec les syndicats ne s’est pas arrêté. Avec mon collègue, le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, l’innovation est d’instaurer le dialogue permanent avec les syndicats. Dès qu’un syndicat dépose un préavis de grève, il est reçu dans les quarante-huit heures au moins. Cela augure d’une année scolaire apaisée et stable.
Wal Fadjri : Mais, en dépit des négociations entamées avec les syndicats d’enseignants, beaucoup ont déposé des préavis de grève…
Kalidou Diallo : Oui, malheureusement, dans la culture syndicale, certains syndicats pensent que la seule manière d’amener le gouvernement à s’occuper de ses revendications, c’est de déposer un préavis de grève. Moi-même, j’ai reçu en audience plusieurs syndicats d’enseignants. Mais, jusqu’à présent, certains pensent que c’est mieux de déposer un préavis de grève. Cette année, le premier syndicat à déposer un préavis de grève, c’est le Cusems et il y a eu deux séries de rencontres avec eux. Le Sels a déposé un préavis, deux jours après, il a été reçu. Ensuite l’Ues. Aujourd’hui, nous avons entamé les premières tranches de négociations avec les syndicats. J’espère que, bientôt, nous allons finaliser. Nous avons négocié avec l’Ois dans un très bon esprit. Au finish, c’est maintenant terminé le fait de dire que l’ouverture des hostilités dépend du refus du gouvernement de négocier. Nous répondons aux demandes des syndicats, nous réagissons et, s’il le faut, nous anticipons.
Pour ce qui concerne les retards de salaires, pour le moment, nous gérons bien la situation. La situation au mois d’août était liée à des difficultés de trésorerie. Pour ce qui est des corps émergents avec la loi de finance rectificative, le nouveau budget 2009 et surtout l’accord signé avec Ecobank qui s’est engagé à payer les salaires, dès la fin du mois, après le gouvernement rembourse, cette situation est derrière nous. C’est vrai que, pour le moment, il y a des difficultés d’avoir un fichier fiable. Mais, d’ici mars, cette situation sera définitivement réglée.
Pour ce qui est des indemnités de correction au Bac et au Bfem, le gouvernement est en train de payer, mais il y a un gap. Et nous avons bien expliqué aux syndicats, surtout au Cusems, que nous avons pris une circulaire pour dire à l’ensemble des inspections d’académie et des Iden de prendre des engagements à payer très rapidement.
Wal Fadjri : Pourtant, certains syndicats menacent de rendre l’année blanche s’ils n’obtiennent pas l’Ird ?
Kalidou Diallo : Aucun syndicat ne peut rendre l’année scolaire blanche. Maintenant la liberté d’aller en grève est là. La liberté de manifester est là. Mais proclamer comme cela que l’on peut rendre l’année blanche, est très prétentieux. Par le passé, nous avons vu des syndicats qui ont boycotté les examens et d’autres qui ont travaillé. Un syndicat peut aller en grève, mais il ne peut pas dire qu’il peut rendre l’année blanche, c’est prétentieux. En ce qui concerne cette Indemnité de recherche documentaire (Ird), le gouvernement a fait le nécessaire, un arbitrage a été donné. C’est la réponse syndicale qui est attendue. Je ne comprends pas qu’avant même de donner la réponse des syndicats, on proclame sur tous les toits qu’on va rendre l’année blanche. Et le syndicat qui a déclaré qu’il va rendre l’année blanche ne contrôle pas les corps émergents. Ils sont essentiellement dans les différents Sels. Mais en tout état de cause, la liberté d’aller en grève est là, la liberté de manifester est là, mais le gouvernement fera respecter la loi.
Wal Fadjri : En octroyant une indemnité d’encadrement de 150 000 francs mensuels aux inspecteurs, le gouvernement ne jette-t-il pas de l’huile sur le feu ?
Kalidou Diallo : Par rapport aux inspecteurs, je ne comprends pas. Les inspecteurs sont un corps d’élite. Ils ont au moins le baccalauréat plus six années d’études. Si vous comparez les inspecteurs aux instituteurs, depuis l’alternance, ils n’ont bénéficié d’aucune indemnité. Les inspecteurs ont, pendant toute l’année 2008, lutté à leur manière. Ils ont boycotté les examens professionnels comme le Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) et le Certificat élémentaire d’aptitude professionnelle (Ceap). Le gouvernement a discuté avec eux, a étudié leur situation et nous sommes parvenus à un accord. Tout instituteur ambitieux a vocation de devenir inspecteur ou autre chose. Ils peuvent tous devenir des inspecteurs. Donc, c’est une ouverture, une revalorisation des instituteurs.
Par rapport aux indemnités données aux autres corps, vous verrez que ce n’est pas grand-chose. J’ai toujours dit que les inspecteurs de l’éducation sont l’épine dorsale du système éducatif. Non seulement, ils ont cette mission de gestion et d’administration, mais aussi de formation. Je considère tout à fait normal de les mettre dans des conditions de bien travailler. Du point de vue syndical, je n’ai jamais vu un syndicat s’attaquer aux acquis d’un autre syndicat ou d’autres travailleurs. Cela démontre qu’il y a une nouvelle génération de syndicalistes qui s’éloignent des valeurs du syndicalisme.
Wal Fadjri : Mais, convenez-en avec nous que nous assistons à une précarisation de la fonction enseignante ?
Kalidou Diallo : Oui, cela est vrai. Mais cela remonte aux Plans d’ajustement structurel (Pas) imposés par le Fmi et la Banque mondiale. Les recrutements étaient gelés. L’Etat n’avait plus les moyens d’augmenter la masse salariale. Il fallait donc recruter des commissionnaires parce que la masse salariale avait atteint les niveaux exigés. L’autre situation était que le taux de scolarisation dans les années 90 était au tour de 57 %. Que faire par rapport à cette situation pour élargir l’accès à l’enseignement ? Il fallait opter. Et le gouvernement de l’époque avait opté d’instaurer le volontariat. C’est-à-dire de recruter des enseignants moins cher. En ce moment, il y avait une demande sociale très forte, même des maîtrisards sont entrés là-dedans. Dès lors la précarisation est instaurée. Et c’est le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), le syndicat où j’étais, qui a déposé une plainte contre le Sénégal auprès du Bureau international du travail pour violations de ses recommandations. Et c’est cette plainte qui a obligé le gouvernement à organiser en 1998 des concertations qui ont abouti à la création du corps des maîtres contractuels et des professeurs contractuels. Et à partir de maître contractuel ou de professeur contractuel, on a la possibilité de quitter le volontariat pour avoir une carrière dans la fonction publique et être moins précarisés. Et en même temps, il était interdit à ces volontaires de l’époque d’être syndiqués. D’une bourse de 50 000 francs, avec l’alternance, les choses ont évolué très rapidement. Les volontaires et les professeurs contractuels ont connu une évolution financière positive très rapidement. On est passé à 70 000 francs et aujourd’hui le volontaire démarre à 95 000 francs. Mais leur situation devient plus intéressante avec la décision du Premier ministre Hadjibou Soumaré selon laquelle tout enseignant qui a un diplôme pédagogique (Ceap, Cap ou autres) intègre la fonction publique. La balle est maintenant dans le camp des enseignants. J’ai envie même de dire : ‘Enseignants à vos plumes’. Dans le domaine de la formation, on est passé de 40 jours à une formation diplômante, aujourd’hui. Le président de la République m’a reçu, pour me dire de créer les conditions de formation de tous les enseignants à partir de l’outil informatique avec l’appui de Microsoft pour que chaque enseignant ait son ordinateur. Ça, c’est la mission que le président m’a donnée. Et dans sa vision, il met en avant la formation. Et je pense que l’allocation que nous avons donnée, doit servir à cela. Quand un enseignant propose de 150 000 à 190 000 francs à un vendeur, il a son ordinateur. A partir de 2008-2009, nous aurons un enseignant un ordinateur. Je ne sais pas si les enseignants mesurent les chantiers que le président a pour l’école, mais ce que je sais, c’est qu’il y a de belles perspectives.
Wal Fadjri : Quels sont vos liens avec la Génération du concret ?
Kalidou Diallo : Je suis membre de la Génération du concret où je suis chargé des questions syndicales et de la prospective. Pour moi la Génération du concret est à la fois une porte d’entrée et de sortie. Je m’explique : c’est une porte de sortie de l’opposition pour se préparer à entrer dans le Pds. Deuxièmement, je considère également que la Génération du concret est un large espace de captage de gens de divers horizons, ce qu’on appelle les transhumants. Ils sont, par exemple, dans d’autres partis, les associations, les dahiras pour se repositionner plus tard dans une perspective de prise du pouvoir. Moi, je ne vois pas la Génération du concret au plan individuel, mais au plan générationnel, de groupe. En résumé, la Gc est partout et nulle part. Les militants de la Génération du concret sont dans l’opposition, dans le Pds.
Wal Fadjri : Quels sont vos liens avec Karim Wade ?
Kalidou Diallo : Non ! Je ne peux pas me prononcer. (Il coupe).
Kalidou Diallo : J’ai été nommé dans un contexte difficile pour notre école. Lorsque que je suis arrivé, les enseignants m’ont pris à bras ouverts puisque je suis un des leurs. Nous nous sommes rencontrés avec l’aide du ministre de l’époque, Farba Senghor. Et nous sommes parvenus à un accord qui a abouti pour l’essentiel à la suspension de la grève. Par la suite, avec l’aide du doyen Youssoupha Wade, nous nous sommes retrouvés à Saly pour créer les conditions d’une rentrée scolaire paisible. Et le gouvernement a fait aux enseignants une proposition de verser une allocation de 60 000 francs en juin 2007, 60 000, 70 000 francs et 90 000 francs pour la dernière année. L’idée était que cette allocation leur permettrait de s’abonner à Internet et d’avoir l’outil informatique, de s’abonner à des journaux et d’avoir un petit matériel.
Concernant les examens, je peux dire que nous avons été impliqués dans l’organisation. Parce que certains syndicats étaient favorables pour le report, d’autres étaient pour le maintien. J’ai coupé la poire en deux, en organisant pour ce qui concerne le Cfee et l’entrée en examen en juin pour ceux qui étaient prêts et en octobre pour les autres qui avaient accusé un retard. Au finish, tout s’est bien déroulé et l’histoire nous a donné raison. Je dois préciser que, depuis lors, le dialogue avec les syndicats ne s’est pas arrêté. Avec mon collègue, le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, l’innovation est d’instaurer le dialogue permanent avec les syndicats. Dès qu’un syndicat dépose un préavis de grève, il est reçu dans les quarante-huit heures au moins. Cela augure d’une année scolaire apaisée et stable.
Wal Fadjri : Mais, en dépit des négociations entamées avec les syndicats d’enseignants, beaucoup ont déposé des préavis de grève…
Kalidou Diallo : Oui, malheureusement, dans la culture syndicale, certains syndicats pensent que la seule manière d’amener le gouvernement à s’occuper de ses revendications, c’est de déposer un préavis de grève. Moi-même, j’ai reçu en audience plusieurs syndicats d’enseignants. Mais, jusqu’à présent, certains pensent que c’est mieux de déposer un préavis de grève. Cette année, le premier syndicat à déposer un préavis de grève, c’est le Cusems et il y a eu deux séries de rencontres avec eux. Le Sels a déposé un préavis, deux jours après, il a été reçu. Ensuite l’Ues. Aujourd’hui, nous avons entamé les premières tranches de négociations avec les syndicats. J’espère que, bientôt, nous allons finaliser. Nous avons négocié avec l’Ois dans un très bon esprit. Au finish, c’est maintenant terminé le fait de dire que l’ouverture des hostilités dépend du refus du gouvernement de négocier. Nous répondons aux demandes des syndicats, nous réagissons et, s’il le faut, nous anticipons.
Pour ce qui concerne les retards de salaires, pour le moment, nous gérons bien la situation. La situation au mois d’août était liée à des difficultés de trésorerie. Pour ce qui est des corps émergents avec la loi de finance rectificative, le nouveau budget 2009 et surtout l’accord signé avec Ecobank qui s’est engagé à payer les salaires, dès la fin du mois, après le gouvernement rembourse, cette situation est derrière nous. C’est vrai que, pour le moment, il y a des difficultés d’avoir un fichier fiable. Mais, d’ici mars, cette situation sera définitivement réglée.
Pour ce qui est des indemnités de correction au Bac et au Bfem, le gouvernement est en train de payer, mais il y a un gap. Et nous avons bien expliqué aux syndicats, surtout au Cusems, que nous avons pris une circulaire pour dire à l’ensemble des inspections d’académie et des Iden de prendre des engagements à payer très rapidement.
Wal Fadjri : Pourtant, certains syndicats menacent de rendre l’année blanche s’ils n’obtiennent pas l’Ird ?
Kalidou Diallo : Aucun syndicat ne peut rendre l’année scolaire blanche. Maintenant la liberté d’aller en grève est là. La liberté de manifester est là. Mais proclamer comme cela que l’on peut rendre l’année blanche, est très prétentieux. Par le passé, nous avons vu des syndicats qui ont boycotté les examens et d’autres qui ont travaillé. Un syndicat peut aller en grève, mais il ne peut pas dire qu’il peut rendre l’année blanche, c’est prétentieux. En ce qui concerne cette Indemnité de recherche documentaire (Ird), le gouvernement a fait le nécessaire, un arbitrage a été donné. C’est la réponse syndicale qui est attendue. Je ne comprends pas qu’avant même de donner la réponse des syndicats, on proclame sur tous les toits qu’on va rendre l’année blanche. Et le syndicat qui a déclaré qu’il va rendre l’année blanche ne contrôle pas les corps émergents. Ils sont essentiellement dans les différents Sels. Mais en tout état de cause, la liberté d’aller en grève est là, la liberté de manifester est là, mais le gouvernement fera respecter la loi.
Wal Fadjri : En octroyant une indemnité d’encadrement de 150 000 francs mensuels aux inspecteurs, le gouvernement ne jette-t-il pas de l’huile sur le feu ?
Kalidou Diallo : Par rapport aux inspecteurs, je ne comprends pas. Les inspecteurs sont un corps d’élite. Ils ont au moins le baccalauréat plus six années d’études. Si vous comparez les inspecteurs aux instituteurs, depuis l’alternance, ils n’ont bénéficié d’aucune indemnité. Les inspecteurs ont, pendant toute l’année 2008, lutté à leur manière. Ils ont boycotté les examens professionnels comme le Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) et le Certificat élémentaire d’aptitude professionnelle (Ceap). Le gouvernement a discuté avec eux, a étudié leur situation et nous sommes parvenus à un accord. Tout instituteur ambitieux a vocation de devenir inspecteur ou autre chose. Ils peuvent tous devenir des inspecteurs. Donc, c’est une ouverture, une revalorisation des instituteurs.
Par rapport aux indemnités données aux autres corps, vous verrez que ce n’est pas grand-chose. J’ai toujours dit que les inspecteurs de l’éducation sont l’épine dorsale du système éducatif. Non seulement, ils ont cette mission de gestion et d’administration, mais aussi de formation. Je considère tout à fait normal de les mettre dans des conditions de bien travailler. Du point de vue syndical, je n’ai jamais vu un syndicat s’attaquer aux acquis d’un autre syndicat ou d’autres travailleurs. Cela démontre qu’il y a une nouvelle génération de syndicalistes qui s’éloignent des valeurs du syndicalisme.
Wal Fadjri : Mais, convenez-en avec nous que nous assistons à une précarisation de la fonction enseignante ?
Kalidou Diallo : Oui, cela est vrai. Mais cela remonte aux Plans d’ajustement structurel (Pas) imposés par le Fmi et la Banque mondiale. Les recrutements étaient gelés. L’Etat n’avait plus les moyens d’augmenter la masse salariale. Il fallait donc recruter des commissionnaires parce que la masse salariale avait atteint les niveaux exigés. L’autre situation était que le taux de scolarisation dans les années 90 était au tour de 57 %. Que faire par rapport à cette situation pour élargir l’accès à l’enseignement ? Il fallait opter. Et le gouvernement de l’époque avait opté d’instaurer le volontariat. C’est-à-dire de recruter des enseignants moins cher. En ce moment, il y avait une demande sociale très forte, même des maîtrisards sont entrés là-dedans. Dès lors la précarisation est instaurée. Et c’est le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), le syndicat où j’étais, qui a déposé une plainte contre le Sénégal auprès du Bureau international du travail pour violations de ses recommandations. Et c’est cette plainte qui a obligé le gouvernement à organiser en 1998 des concertations qui ont abouti à la création du corps des maîtres contractuels et des professeurs contractuels. Et à partir de maître contractuel ou de professeur contractuel, on a la possibilité de quitter le volontariat pour avoir une carrière dans la fonction publique et être moins précarisés. Et en même temps, il était interdit à ces volontaires de l’époque d’être syndiqués. D’une bourse de 50 000 francs, avec l’alternance, les choses ont évolué très rapidement. Les volontaires et les professeurs contractuels ont connu une évolution financière positive très rapidement. On est passé à 70 000 francs et aujourd’hui le volontaire démarre à 95 000 francs. Mais leur situation devient plus intéressante avec la décision du Premier ministre Hadjibou Soumaré selon laquelle tout enseignant qui a un diplôme pédagogique (Ceap, Cap ou autres) intègre la fonction publique. La balle est maintenant dans le camp des enseignants. J’ai envie même de dire : ‘Enseignants à vos plumes’. Dans le domaine de la formation, on est passé de 40 jours à une formation diplômante, aujourd’hui. Le président de la République m’a reçu, pour me dire de créer les conditions de formation de tous les enseignants à partir de l’outil informatique avec l’appui de Microsoft pour que chaque enseignant ait son ordinateur. Ça, c’est la mission que le président m’a donnée. Et dans sa vision, il met en avant la formation. Et je pense que l’allocation que nous avons donnée, doit servir à cela. Quand un enseignant propose de 150 000 à 190 000 francs à un vendeur, il a son ordinateur. A partir de 2008-2009, nous aurons un enseignant un ordinateur. Je ne sais pas si les enseignants mesurent les chantiers que le président a pour l’école, mais ce que je sais, c’est qu’il y a de belles perspectives.
Wal Fadjri : Quels sont vos liens avec la Génération du concret ?
Kalidou Diallo : Je suis membre de la Génération du concret où je suis chargé des questions syndicales et de la prospective. Pour moi la Génération du concret est à la fois une porte d’entrée et de sortie. Je m’explique : c’est une porte de sortie de l’opposition pour se préparer à entrer dans le Pds. Deuxièmement, je considère également que la Génération du concret est un large espace de captage de gens de divers horizons, ce qu’on appelle les transhumants. Ils sont, par exemple, dans d’autres partis, les associations, les dahiras pour se repositionner plus tard dans une perspective de prise du pouvoir. Moi, je ne vois pas la Génération du concret au plan individuel, mais au plan générationnel, de groupe. En résumé, la Gc est partout et nulle part. Les militants de la Génération du concret sont dans l’opposition, dans le Pds.
Wal Fadjri : Quels sont vos liens avec Karim Wade ?
Kalidou Diallo : Non ! Je ne peux pas me prononcer. (Il coupe).