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Kanel-Ounaré / Les impactés crachent sur les “dérisoires” compensations de la Somiva

Les populations de la commune de Hamady Ounaré, ont tenu une assemblée générale extraordinaire, pour vigoureusement rejeter la somme de 162 500 000 FCfa, proposée par la Somiva. Elles accusent leur maire d’avoir diligenté la signature du protocole d’accord, autorisant la société minière à verser 90 mille francs Cfa à chaque personne impactée.


Rédigé par leral.net le Mardi 5 Mars 2024 à 10:11 | | 0 commentaire(s)|

Après avoir envoyé une forte délégation composée de leurs sages et de leurs autorités religieuses et coutumières au préfet du département de Kanel, il y a trois jours, les populations de Hamady Ounaré se sont donné rendez-vous, cet après-midi, chez le délégué de quartier de Ounaré Soninké, pour adopter une position commune face à la signature du protocole d’accord, autorisant la Société minière de la vallée du fleuve (Somiva) à verser 162 500 000 FCfa aux impactés, pour commencer ses travaux d’exploitation. Ensemble, les impactés ont craché sur la somme retenue et entérinée dans le protocole d’accord.

“Aujourd’hui, nous sommes prêts à tout. Nous interpellons le chef de l’État Macky Sall et son Premier ministre Amadou Bâ, pour qu’ils prennent des décisions fermes pour mettre fin à cette situation. "Nous ne cèderons pas nos terres pour des sommes dérisoires”, martèle Djibril Diawara, le président de la commission mise en place par les populations de la commune de Ounaré, impactées par l’exploitation des phosphates.

En effet, ces populations avaient eu écho de la signature d’un accord entre les impactés et la Somiva, dans les locaux de la Préfecture. Le protocole d’accord autorisait à verser, en guise de dédommagement, 162 500 000 FCfa aux 1 804 personnes officiellement recensées comme impactées, soit 90 000 FCfa par individu.

Mais les impactés de Ounaré, après le compte-rendu des six sages reçus par le préfet, avancent que c’est le maire, Amadou Samba Kane, qui aurait diligenté la signature du protocole d’accord. “Nous avons été chez le préfet et nous avons appris qu’une signature a été faite par une commission parallèle de Ounaré, montée par le maire Amadou Samba Kane. Aujourd’hui, nous avons tenu cette grande rencontre, qui est une assemblée générale, pour fustiger l’attitude du maire”, renseigne Djibril Diawara.

C’est le maire qui a donné son aval, pour dire au préfet de reconnaître la commission qui était venue le rencontrer. C’est lui qui a appelé au téléphone le préfet, pour lui dire clairement, que les personnes qui viendront négocier la proposition de la Somiva, sont légitimes, c’est pourquoi le préfet a accepté la signature du protocole d’accord”, ajoute l’ancien émigré au Congo. Dans une prise de parole, un propriétaire terrien n’a pas tenté de contenir la moutarde qui lui montait au nez.

La vérité est que notre maire nous a vendus. S’il était aux côtés de ses populations, je pense que jamais ce protocole ne serait signé. Mais nous allons prendre notre destin en main, nous allons nous battre avec nos moyens. Nous ne prendrons pas ces modiques sommes pour céder nos terres. Si c’est pour recevoir juste 90 000 FCfa pour nos champs, autant les céder gratuitement”, ajoute le vieil homme.

La Société minière de la vallée du fleuve, pour les besoins de ses travaux d’exploitation des phosphates, avait retenu une superficie de 193 ha appartenant à 1 804 personnes et décidé d’octroyer une indemnité de 162 500 000 FCfa. Cette somme proposée est bien en-deçà des deux milliards réclamés par les populations impactées.

Pour ces majoritairement agriculteurs, la cession de leurs champs passera par une indemnisation de 10 millions par hectare. Ainsi, après concertation, pour les 193 ha, l’enveloppe sera arrondie à 2 milliards. Mais elles vont vite déchanter, puisque, après avoir proposé 99 millions FCfa dans un premier temps, la Somiva a revu sa proposition à la hausse, en montant jusqu’à 162 500 000 FCfa.





Source EnQuête