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Karim Wade, ou le passager clandestin

Disons le très clairement, cette contribution ne sera pas axée sur le débat
portant sur une prétendue « dévolution monarchique » du pouvoir. Il reste
clair, net et précis, qu’Abdoulaye Wade se présentera ou soutiendra le
candidat (qu’il s’appelle Idrissa, Karim, Samba…) qu’il voudra et il
mobilisera tous les moyens qui sont à sa disposition. Cela tout le monde le
sait, disons même que le monde en est convaincu. Et je ne connais pas un
homme politique qui ferait le contraire.


Rédigé par leral.net le Jeudi 1 Avril 2010 à 23:51 | | 2 commentaire(s)|

Karim Wade, ou le passager clandestin
Il est vrai que depuis 1981, les sénégalais sont restés marquer, pour ne
pas dire traumatisés, par l’article 35 (qui avait permis à Senghor de
remettre le pouvoir à Abdou DIOUF). En procédant à une relecture des
journaux d’avant alternance, on constate que, ce que l’on dit sur Karim
aujourd’hui, on le disait sur Tanor (même s’il y a un fait aggravant, Karim
étant le fils du Président). Et c’est que l’on dira demain de n’importe
quel probable dauphin. En effet, tout le monde disait que c’était Tanor le
vrai candidat du PS, parce que DIOUF allait lui laisser le pouvoir, 1 à 2
ans après sa réélection. Il serait intéressant qu’un psychanalyste nous
édifie sur le rapport que les sénégalais entretiennent avec le mot «
dauphin ».
Donc, nous parlerons de Karim Wade, ses méthodes, sa manière d’être en
politique et non pas de ses droits civils (électeur et éligible) garantis
par la constitution. Nous utiliserons aussi un langage simple.
A l’issue des élections locales du 22 mars, des responsables libéraux nous
ont dit, ce n’est pas Karim qui a fait perdre la liste de la Coalition Sopi
dans la capitale. Nous, nous savons que Karim n’a pas pu faire gagner la
liste de la Coalition Sopi. Et nous disons, quand on ne peut ni faire
gagner, ni faire perdre, c’est parce qu’en réalité on n’est pas en mesure
de faire la différence.
D’autres responsables nous ont dit, que « c’est le PDS qui a gagné le PDS
». Nous, nous savons qu’un parti c’est pour gagner. Et nous disons, quand
un parti devient son propre adversaire, c’est parce qu’en réalité il n’a
plus sa raison d’être, ou tout au moins il a trahi sa raison d’être.
Mais nous précisons ici, une bonne fois pour toute, que s’il y a une
coalition qui arrive en tête à l’issue des élections locales, au plan
national, c’est bien la coalition Sopi. A moins qu’arriver en tête ait une
signification autre qu’être devant tout le monde. Elle a obtenu le plus de
votants, le plus d’élus, et le plus de collectivités locales.
Pour en revenir au patron de la génération du concret et concernant
toujours la capitale, ses partisans ont tenu à préciser que Karim n’avait
pas échoué. Nous, nous savons qu’il n’avait pas gagné non plus. Et nous
disons, quand on a ni gagné, ni perdu, c’est parce qu’en réalité on n’a
pas joué.
Karim Wade serait alors l’homme politique qui ne fait pas de la politique,
l’homme politique qui figure sur une liste et qui ne serait pas candidat.
On dirait que Karim Wade veut "sortir" la belle dame, mais il aurait peur
de la réponse de celle-ci, et donc, il passe son temps à chercher à la
plaire mais sans jamais avoir le courage de l’aborder.
Cette manière de faire la politique a donné les résultats que l’on sait. Un
lamentable échec aux locales du 22 mars, dans la capitale.
Karim Wade devrait admettre, qu’on ne peut pas faire de la politique en
ayant peur d’afficher ses ambitions. Force est de reconnaître qu’il se
comporte comme une sorte de passager clandestin (défini en économie comme
l’usager d’un bien ou service qui ne veut pas payer le prix juste).
D’ailleurs, bon nombre de ses frères de parti, l’ont invité (subtilement) à
descendre dans l’arène et à se mouiller le maillot.
Mais jusqu’ici, Karim semble privilégié une autre démarche. En effet, il
semble dire à ses frères, laissez moi travailler, les sénégalais (la belle
dame) seront séduits et me choisiront.
Karim semble oublié qu’un bilan ne peut pas faire gagner des élections,
sinon Jospin n’aurait pas perdu en 2002, que Bush ne serait pas réélu en
2004 et dans une certaine mesure, les Sénégalais n’auraient pas sanctionné
Abdou DIOUF en 2000 (LOUM avait quand même réalisé des performances
remarquables, même si on peut dire que c’était trop tard) ...
Une élection, elle est, avant tout, politique. On ne l’a gagne pas avec
quelques technocrates, confortablement installés dans des bureaux
climatisés, et qui passent leur temps à essayer d’expérimenter des
concepts importés.
Malheureusement, ni Karim Wade, ni le PDS, ni le Président de la République
ne semblent avoir tiré toutes les leçons des élections locales.
Parlons de manière simple. Si le Président admet que le PDS a gagné le PDS,
il doit admettre que c’est principalement par indiscipline. Et si les
grands responsables sont aussi indisciplinés, au point de faire perdre leur
parti une élection, il faut admettre que ces même responsables peuvent donc
faire preuve d’une indiscipline caractérisée dans la gestion des
responsabilités qui leur sont confiés au niveau de l’Etat. Le principal
problème de la majorité, aujourd’hui, c’est l’indiscipline.
C’est peut être à ce niveau que l’entrée en politique de Karim Wade devrait
servir la majorité : aider le PDS à être plus conscient de ses points
faibles, disons à faire plus d’autocritique.

Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Site web : www.limedia.org email : info@limedia.org

Sambou Biagui


1.Posté par Jules SAKHO le 02/04/2010 00:27 | Alerter
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LIVRE A PARAITRE TRES BIENTOT
A LIRE ABSOLUMENT DES PARUTION

Alassane Khodia KITANE LE SÉNÉGAL
SOUS WADE par Alassane Khodia KITANE

La faiblesse des démocraties modernes réside dans le fait qu’il leur faut
trouver des solutions à des problèmes qui n’y ont pas toujours une place
légitime. Au Sénégal celle-ci est encore embryonnaire et hybride, le mal est
d’autant plus profond que les difficultés économiques rendent aléatoire, voire
complètement caduque, la notion de citoyenneté. En effet, dans un univers où
l’ignorance et l’indigence des masses sont le pain béni des prélats politiques
dont la liturgie quotidienne porte sur la psychose d’un éclatement toujours
imminent de la société, les citoyens sont tout juste des ustensiles politiques.
Le paradoxe de la société sénégalaise actuelle est que l’élite, constituée des
politiques, de la société civile, des marabouts et de la presse, s’emploie à
snober le peuple et à l’abrutir, plutôt qu’à lui inculquer une culture démocratique
qui l’affranchirait des chaines de la mal-gouvernance et de la pauvreté.
Après le syncrétisme religieux, les Sénégalais sont en train de développer une
espèce de syncrétisme politique : une société et des moeurs politiques à michemin
entre l’aristocratie, la conception monarchique du pouvoir et la
démocratie. Le régime de Wade, et son opposition, en promiscuité avec une
presse souvent harponnée dans des astuces délicates, perpétuent curieusement
des pratiques archaïques et aristocratiques. La démocratie sénégalaise est
orpheline de vrais démocrates : il n’est donc pas étonnant qu’elle soit turbulente
et vacillante malgré l’éveil de la citoyenneté qu’a suscité l’avènement de
Wade.
Né le 16 Décembre 1967 à Gandiaye à 200 km de Dakar,
Alassane K. Kitane a fait ses études à Kaolack où il décroche le
Bac littéraire en 1990 ce qui lui ouvre les portes de l’université
Cheikh Anta Diop de Dakar, où il décroche le DEA de philosophie
en 1997. Formé à l’École Normale Supérieure de Dakar, il est
nommé en octobre 1999 professeur de philosophie au Lycée
Djignabo de Ziguinchor. En service à Thiès depuis 2004, il publie
régulièrement divers articles dans les quotidiens de la presse
locale.

2.Posté par om le 02/04/2010 21:32 | Alerter
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on s'en fou!!!!!!

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