Khalifa Ababacar Sall : l’homme capital
Il est le prochain maire de Dakar. Il incarne le renouveau de l’opposition sénégalaise après neuf longues années de torpeur. Sur le plan personnel, c’est lui qui, sans doute, tire le meilleur parti des élections locales. Il a gagné en galons et jouit d’un nouvel élan de sympathie. Sa rédemption a été d’autant plus facile qu’il a été, dans les moments durs, fidèle à son camp. Sa loyauté a joué en sa faveur, mais surtout lui a servi sa relative ‘fraîcheur’ politique. Car bien qu’étant un homme du sérail, il a été ce qu’on appelle un ‘second couteau’ du défunt régime de Diouf. Avec son ‘jeune’ âge, il ne peut être raisonnablement comptable de la totalité des quarante ans de socialisme catastrophique. Relégué à des portefeuilles ministériels moins mœlleux, Khalifa Sall est aujourd’hui plus facilement accepté au sein de l’opinion que les barons socialistes. A la tête de la ville la plus riche du Sénégal, avec un budget annuel qui oscille entre 35 et 45 milliards, il est désormais le responsable de l’opposition qui dispose de plus de moyens politiques… qui peuvent valablement servir ses ambitions. Sans compter l’avantage d’une bonne maîtrise de la machine politique, le Ps, qui est encore l’une des rares formations à avoir une assise nationale.
Cheikh Bamba Dièye : nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique
C’est un phénomène qui a surpris plus d’un observateur politique. Probable futur maire de Saint-Louis, il a coiffé au poteau les caciques du Parti démocratique sénégalais, et pas des moindres : Cheikh Tidiane Sy, Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye. On peut légitimement dire que son alliance avec Benno Siggil Senegaal a été décisive dans la ville du nord ; mais sa percée dans différents coins du pays, notamment dans les banlieues, fait de lui une sorte de nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique. Cheikh Bamba Dièye, c’est la virginité politique par excellence. Il n’a jamais exercé le pouvoir. Elu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2007, il a naturellement endossé les habits du député du peuple, dans un hémicycle boycotté par l’opposition significative. A la place Sowéto, il s’est fait le porte-parole remarqué des masses populaires sur des sujets aussi sensibles et divers que l’inondation dans la banlieue, la crise de l’énergie ou la cherté de la vie. Le principal atout de Cheikh Bamba Dièye est qu’il jouit d’un crédit certain au sein de l’opinion publique. Héritier politique de son père, Cheikh Abdoulaye Dièye, l’auteur du fameux slogan religieux, ‘Allahou Wahidoune’, il tient de celui-ci un discours intègre, porté volontiers sur l’assainissement des mœurs politiques. Sans être forcément charismatique, Dièye fils personnifie - ou du moins c’est l’image qu’il renvoie - la droiture morale et intellectuelle dans un environnement politique corrompu.
Abdoulaye Baldé : le rescapé du Sud
C’est l’un des rares responsables libéraux qui peuvent encore regarder Wade le père droit dans les yeux. Il a réussi la prouesse de déboulonner Robert Sagna, maire de Ziguinchor depuis 25 ans. Avec la défaite cinglante de Karim Wade, il est le rescapé du naufrage de la Génération du concret. S’il a jusqu’ici avancé à pas feutrés, la conquête du bastion sud semble lui avoir donné des ailes politiques. Sur les ondes de Rfi, hier, Baldé a clairement affiché son ambition de contrôler l’appareil du Pds.
Le Secrétaire général de la présidence de la République a plusieurs atouts de son côté. Pour faire neuf, il peut passer pour la nouvelle carte de Wade. Car l’homme, habituellement réservé, s’est démarqué des turbulences du pouvoir libéral. Sans avoir trempé les mains dans le cambouis politique, Baldé peut revendiquer une expérience de technocrate non négligeable, car - ce qu’on oublie souvent - il était déjà au Palais sous Diouf. Enfin, un détail qui a son importance : c’est une tête bien faite (il a un doctorat en Finances publiques), et le Pds n’est pas très gâté sur ce plan, hormis quelques ‘transhumants’ opportunistes. Avec la défaite quasi générale des lieutenants de Wade, il a la légitimité politique pour bâtir du ‘concret’ sur les ruines du Pds.
source walfadri
Il est le prochain maire de Dakar. Il incarne le renouveau de l’opposition sénégalaise après neuf longues années de torpeur. Sur le plan personnel, c’est lui qui, sans doute, tire le meilleur parti des élections locales. Il a gagné en galons et jouit d’un nouvel élan de sympathie. Sa rédemption a été d’autant plus facile qu’il a été, dans les moments durs, fidèle à son camp. Sa loyauté a joué en sa faveur, mais surtout lui a servi sa relative ‘fraîcheur’ politique. Car bien qu’étant un homme du sérail, il a été ce qu’on appelle un ‘second couteau’ du défunt régime de Diouf. Avec son ‘jeune’ âge, il ne peut être raisonnablement comptable de la totalité des quarante ans de socialisme catastrophique. Relégué à des portefeuilles ministériels moins mœlleux, Khalifa Sall est aujourd’hui plus facilement accepté au sein de l’opinion que les barons socialistes. A la tête de la ville la plus riche du Sénégal, avec un budget annuel qui oscille entre 35 et 45 milliards, il est désormais le responsable de l’opposition qui dispose de plus de moyens politiques… qui peuvent valablement servir ses ambitions. Sans compter l’avantage d’une bonne maîtrise de la machine politique, le Ps, qui est encore l’une des rares formations à avoir une assise nationale.
Cheikh Bamba Dièye : nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique
C’est un phénomène qui a surpris plus d’un observateur politique. Probable futur maire de Saint-Louis, il a coiffé au poteau les caciques du Parti démocratique sénégalais, et pas des moindres : Cheikh Tidiane Sy, Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye. On peut légitimement dire que son alliance avec Benno Siggil Senegaal a été décisive dans la ville du nord ; mais sa percée dans différents coins du pays, notamment dans les banlieues, fait de lui une sorte de nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique. Cheikh Bamba Dièye, c’est la virginité politique par excellence. Il n’a jamais exercé le pouvoir. Elu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2007, il a naturellement endossé les habits du député du peuple, dans un hémicycle boycotté par l’opposition significative. A la place Sowéto, il s’est fait le porte-parole remarqué des masses populaires sur des sujets aussi sensibles et divers que l’inondation dans la banlieue, la crise de l’énergie ou la cherté de la vie. Le principal atout de Cheikh Bamba Dièye est qu’il jouit d’un crédit certain au sein de l’opinion publique. Héritier politique de son père, Cheikh Abdoulaye Dièye, l’auteur du fameux slogan religieux, ‘Allahou Wahidoune’, il tient de celui-ci un discours intègre, porté volontiers sur l’assainissement des mœurs politiques. Sans être forcément charismatique, Dièye fils personnifie - ou du moins c’est l’image qu’il renvoie - la droiture morale et intellectuelle dans un environnement politique corrompu.
Abdoulaye Baldé : le rescapé du Sud
C’est l’un des rares responsables libéraux qui peuvent encore regarder Wade le père droit dans les yeux. Il a réussi la prouesse de déboulonner Robert Sagna, maire de Ziguinchor depuis 25 ans. Avec la défaite cinglante de Karim Wade, il est le rescapé du naufrage de la Génération du concret. S’il a jusqu’ici avancé à pas feutrés, la conquête du bastion sud semble lui avoir donné des ailes politiques. Sur les ondes de Rfi, hier, Baldé a clairement affiché son ambition de contrôler l’appareil du Pds.
Le Secrétaire général de la présidence de la République a plusieurs atouts de son côté. Pour faire neuf, il peut passer pour la nouvelle carte de Wade. Car l’homme, habituellement réservé, s’est démarqué des turbulences du pouvoir libéral. Sans avoir trempé les mains dans le cambouis politique, Baldé peut revendiquer une expérience de technocrate non négligeable, car - ce qu’on oublie souvent - il était déjà au Palais sous Diouf. Enfin, un détail qui a son importance : c’est une tête bien faite (il a un doctorat en Finances publiques), et le Pds n’est pas très gâté sur ce plan, hormis quelques ‘transhumants’ opportunistes. Avec la défaite quasi générale des lieutenants de Wade, il a la légitimité politique pour bâtir du ‘concret’ sur les ruines du Pds.
source walfadri