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Khalifa Sall, Bamba Dièye, Abdoulaye Baldé : Le tiercé gagnant des élections locales

Le scrutin du 22 mars a propulsé au-devant de la scène trois hommes politiques. Il faudra désormais compter avec eux. Ils sont jeunes et disposent chacun d’un fief local, d’une solide base - comme on dit dans le jargon politique - qui peut donc leur servir de rampe de lancement pour l’échelon supérieur. Ils sont ‘neufs’. Ou presque. Ils ne sont pas encore touchés par ce mélange d’usure et de discrédit qui semble frapper une bonne partie de la classe politique sénégalaise. Et de ce fait, ils répondent parfaitement à l’appel, de plus en plus pressant, de renouvellement de la faune politicienne.


Rédigé par leral.net le Samedi 28 Mars 2009 à 15:30 | | 1 commentaire(s)|

Khalifa Sall, Bamba Dièye, Abdoulaye Baldé : Le tiercé gagnant des élections locales
Khalifa Ababacar Sall : l’homme capital
Il est le prochain maire de Dakar. Il incarne le renouveau de l’opposition sénégalaise après neuf longues années de torpeur. Sur le plan personnel, c’est lui qui, sans doute, tire le meilleur parti des élections locales. Il a gagné en galons et jouit d’un nouvel élan de sympathie. Sa rédemption a été d’autant plus facile qu’il a été, dans les moments durs, fidèle à son camp. Sa loyauté a joué en sa faveur, mais surtout lui a servi sa relative ‘fraîcheur’ politique. Car bien qu’étant un homme du sérail, il a été ce qu’on appelle un ‘second couteau’ du défunt régime de Diouf. Avec son ‘jeune’ âge, il ne peut être raisonnablement comptable de la totalité des quarante ans de socialisme catastrophique. Relégué à des portefeuilles ministériels moins mœlleux, Khalifa Sall est aujourd’hui plus facilement accepté au sein de l’opinion que les barons socialistes. A la tête de la ville la plus riche du Sénégal, avec un budget annuel qui oscille entre 35 et 45 milliards, il est désormais le responsable de l’opposition qui dispose de plus de moyens politiques… qui peuvent valablement servir ses ambitions. Sans compter l’avantage d’une bonne maîtrise de la machine politique, le Ps, qui est encore l’une des rares formations à avoir une assise nationale.

Cheikh Bamba Dièye : nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique

C’est un phénomène qui a surpris plus d’un observateur politique. Probable futur maire de Saint-Louis, il a coiffé au poteau les caciques du Parti démocratique sénégalais, et pas des moindres : Cheikh Tidiane Sy, Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye. On peut légitimement dire que son alliance avec Benno Siggil Senegaal a été décisive dans la ville du nord ; mais sa percée dans différents coins du pays, notamment dans les banlieues, fait de lui une sorte de nouveau ‘chouchou’ de l’arène politique. Cheikh Bamba Dièye, c’est la virginité politique par excellence. Il n’a jamais exercé le pouvoir. Elu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 2007, il a naturellement endossé les habits du député du peuple, dans un hémicycle boycotté par l’opposition significative. A la place Sowéto, il s’est fait le porte-parole remarqué des masses populaires sur des sujets aussi sensibles et divers que l’inondation dans la banlieue, la crise de l’énergie ou la cherté de la vie. Le principal atout de Cheikh Bamba Dièye est qu’il jouit d’un crédit certain au sein de l’opinion publique. Héritier politique de son père, Cheikh Abdoulaye Dièye, l’auteur du fameux slogan religieux, ‘Allahou Wahidoune’, il tient de celui-ci un discours intègre, porté volontiers sur l’assainissement des mœurs politiques. Sans être forcément charismatique, Dièye fils personnifie - ou du moins c’est l’image qu’il renvoie - la droiture morale et intellectuelle dans un environnement politique corrompu.

Abdoulaye Baldé : le rescapé du Sud

C’est l’un des rares responsables libéraux qui peuvent encore regarder Wade le père droit dans les yeux. Il a réussi la prouesse de déboulonner Robert Sagna, maire de Ziguinchor depuis 25 ans. Avec la défaite cinglante de Karim Wade, il est le rescapé du naufrage de la Génération du concret. S’il a jusqu’ici avancé à pas feutrés, la conquête du bastion sud semble lui avoir donné des ailes politiques. Sur les ondes de Rfi, hier, Baldé a clairement affiché son ambition de contrôler l’appareil du Pds.

Le Secrétaire général de la présidence de la République a plusieurs atouts de son côté. Pour faire neuf, il peut passer pour la nouvelle carte de Wade. Car l’homme, habituellement réservé, s’est démarqué des turbulences du pouvoir libéral. Sans avoir trempé les mains dans le cambouis politique, Baldé peut revendiquer une expérience de technocrate non négligeable, car - ce qu’on oublie souvent - il était déjà au Palais sous Diouf. Enfin, un détail qui a son importance : c’est une tête bien faite (il a un doctorat en Finances publiques), et le Pds n’est pas très gâté sur ce plan, hormis quelques ‘transhumants’ opportunistes. Avec la défaite quasi générale des lieutenants de Wade, il a la légitimité politique pour bâtir du ‘concret’ sur les ruines du Pds.

source walfadri

Pape Alé Niang


1.Posté par capa le 29/03/2009 20:36 | Alerter
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Moussa Sy ou le destin d’un militant atypique

Parmi les noms qui vont marquer les élections municipales, régionales et rurales qui viennent de se dérouler au Sénégal, il y a celui de Moussa SY, député-maire de la commune d’arrondissement des Parcelles Assainies et candidat à sa propre succession.
Pur produit des milieux associatifs et sportifs dans lesquels il s’est fait remarquer par son leadership, son esprit combatif et sa clairvoyance, il entre en politique comme simple militant chargé, à ses débuts de convoyer le courrier adressé aux différents responsables politiques du parti démocratique sénégalais de sa localité. C’est une tache qu’il prenait à cœur et avec tellement de conviction qu’il n’hésitait pas à arpenter les rues sablonneuses des Parcelles Assainies pour remplir sa mission. De fil en aiguille, il a gravi les échelons pour devenir d’abord Conseiller municipal à l’occasion des élections municipales de 1996 puis Député avec l’avènement de l’alternance et du Président Abdoulaye Wade à la tête du Sénégal. Depuis, en plus d’être Conseiller municipal, il préside la commission Education, Jeunesse, Sports et Loisirs à l’assemblée nationale. En sa qualité d’adjoint au maire de Dakar, il est aussi chargé du personnel, de la Jeunesse, de l’Education, des Sports et de la Culture.
Il s’est singularisé en associant son nom à un amendement portant sur un projet de loi qui a fait grand bruit à l’époque. En effet, le 21 novembre 2001, Moussa SY, jeune député de la majorité parlementaire, décide de bouleverser le cours de l’histoire des collectivités décentralisées en proposant un amendement du projet de loi prorogeant le mandat des élus locaux qui devait expirer dans les trois prochains jours. Cet amendement qui a été soutenu et voté permettait désormais aux délégations spéciales de gérer les conseils régionaux, municipaux et ruraux, en lieu et place des élus locaux jusqu’aux élections locales du 12 mai 2002. Sur un autre registre, Moussa SY, habitant des Parcelles Assainies à l’unité 11 depuis 1982, s’est également beaucoup investi dans le social mais aussi dans la lutte pour la sauvegarde du cadre de vie dans sa commune. Les opérations set sétal et autres actions à caractère collectif qu’il a initiées sont nombreuses. Son opposition à son prédécesseur est de notoriété et a souvent fait les choux gras des quotidiens de la place. En effet, fort de sa fonction de Conseiller municipal, il s’est toujours mis en rempart des déviations de celui-ci sur la gestion des biens de la collectivité locale des Parcelles Assainies.
Ce n’est donc pas par hasard que le choix de Monsieur le Président de la République s’est porté sur lui pour conduire les destinées des Parcelles à la faveur de l’éviction par décret de son prédécesseur. Il lui revenait alors la lourde tache de remplacer le maire sortant qui n’avait plus la confiance du chef de l’Etat du fait de sa gestion désastreuse de la commune, très souvent décriée par les populations. Bien que le choix du Président se portât sur lui, Moussa a souhaité que les choses se passent suivant les règles définies par la loi. En effet, le maire est élu parmi les Conseillers municipaux à l’issue d’un vote démocratique.
Dès son installation, il a entrepris de redresser la barre pour ramener la commune dans la bonne direction. Il a défini de nouvelles règles de gestion transparentes et surtout entrepris de reprendre langue avec les habitants de la commune qui avait perdu toute confiance en leurs élus. Sa tache s’avérait d’autant plus difficile que son installation s’est faite à quelques trois mois des élections locales fixées au 22 mars 2009. Seulement, il importe de savoir que Moussa n’a pas attendu d’être maire pour commencer à œuvrer pour sa commune. Les témoignages sont nombreux pour l’attester. Toutefois, ses premières actions à la tête de la mairie ont été de rétablir la confiance avec les fournisseurs en réglant les factures en souffrance, de fournir des subventions aux ASC, des fournitures scolaires aux écoles et daaras, d’apporter l’appui de la collectivité aux institutions et personnalités religieuses, de procéder au désensablement de certaines artères, de réhabiliter les abords des marchés, de procéder à l’enlèvement des ordures qui s’amoncelaient dans les points de collecte et qui mettaient en péril la santé des commerçants et des habitants, etc.
Tête de liste majoritaire de la coalition Sopi pour les élections locales du 22 Mars dernier, il s’est investi, corps et âme, pour défendre un programme ambitieux et réaliste pour le développement de la commune. Durant toute la campagne, avec ses proches et l’ensemble des candidats investis sur les listes de la coalition Sopi, il n’a ménagé aucun effort pour, jusqu’à des heures tardives, faire des visites de proximité aux identités remarquables de la cité, aux personnes âgés, aux femmes, aux jeunes, aux opérateurs économiques, aux sportifs, bref, à tous les acteurs de la vie communale afin de les convaincre de la pertinence de son programme et solliciter leur soutien et leurs prières.
Bien que sa tache fût difficile dans un environnement marqué par la récession économique et par ricochet les difficultés auxquels les populations sont quotidiennement confrontées, il a eu l’intelligence de parler honnêtement à ses interlocuteurs. Il a surtout pris des engagements personnels pour achever de les convaincre qu’il était le meilleur candidat sur qui ils pouvaient placer leur confiance.
Huit listes étaient engagées dans la lutte pour la conquête de la mairie. La bataille s’avérait d’autant plus serrée que des ex camarades de parti étaient présents dans l’arène sur des listes concurrentes. Malgré tout cela, Moussa SY est resté calme, confiant. Il exhortait ses militants à redoubler d’efforts et à privilégier le travail sur le terrain, le porte à porte. Tel un soldat, il arrivait le premier à son directoire de campagne pour en repartir le dernier après avoir laissé des instructions. Il était animé d’un tel courage et d’une telle foi qu’il lui était facile de manœuvrer ses troupes, de les canaliser afin de les conduire sur le chemin de la victoire.
Le verdict des urnes est tombé, sans appel. La liste conduite par Moussa SY a gagné de hautes luttes. Il vient de gagner là où beaucoup prédisaient sa défaite dans la conquête de la plus grande commune du Sénégal avec près de 300.000 habitants. Ce n’est pas rien. Cette victoire relève des travaux d’hercule si l’on tient compte que la coalition Sopi a disposé de peu de moyens et qu’il lui a fallu mettre la main à la poche afin de mettre toutes les chances de son côté. Avec cette victoire, Moussa SY permet à la coalition de garder la tête hors de l’eau et de ne pas sombrer dans le naufrage comme certains grands ténors dans leur localité. Le député-maire a gravi ainsi un échelon qui le place au rang des grands responsables du Pds à Dakar et qui lui octroie, de facto, une envergure nationale. Nous osons espérer que le premier responsable du Parti Démocratique Sénégalais, en l’occurrence Maître Abdoulaye Wade, saura tirer les leçons de ces dernières élections à la lumière des résultats des uns et des autres. Malgré la déception de certains échecs cuisants, ces élections auront eu comme avantage de débusquer ceux-là qui ne mouillaient pas le maillot et qui passaient leur temps à vivre loin de leurs bases respectives et aussi à se complaire de gloires passées. Le militantisme politique est un sacerdoce. Il est fondé sur un travail continuel de formation, d’information et de renforcement des liens avec ceux-là qui vous ont investi de leur confiance et qui attendent en retour que l’on réponde à leurs attentes.
Moussa SY l’a si bien compris qu’en militant discipliné, il continue, vaille que vaille, à rester disponible pour les militants PDS de sa localité et pour ses nombreux sympathisants, toujours à la disposition de son parti et de son chef, le Président, Maître Abdoulaye Wade. Cette constance, cette détermination, cette fidélité à toute épreuve ne méritent-elles pas une récompense ? Le Président Abdou Diouf ne disait-il pas que « kou def lou rey am lou rey » ? La question mérite d’être posée. En attendant, Moussa assume son destin et a le regard fixé sur l’autre rive où l’attendent d’autres combats.

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