©️ Atlanticactu & AA / Khartoum / Adel Abdelrheem et Mohammad Sio
Le gouvernement soudanais s’est officiellement opposé à la décision du Royaume-Uni d’organiser une conférence internationale sur le Soudan, le 15 avril, sans inviter les autorités soudanaises à y participer.
Le ministre soudanais des affaires étrangères, Ali Yusuf, a fait part de cette position dans une lettre adressée, la semaine dernière, à son homologue britannique David Lammy, selon un communiqué du ministère soudanais des affaires étrangères, rendu public ce dimanche.
Le ministère a déclaré que la lettre de Yusuf exprimait « l’objection du Soudan à ce que le Royaume-Uni organise une conférence sur le Soudan sans inviter le gouvernement soudanais ».
Il a critiqué « l’approche du gouvernement britannique, qui met sur un pied d’égalité l’État souverain du Soudan, membre des Nations unies depuis 1956, et une milice terroriste (les Forces de soutien rapide, FSR) qui commet un génocide, des crimes contre l’humanité et des atrocités sans précédent contre les civils ».
L’armée et les FSR se livrent, depuis avril 2023, à une guerre qui a fait plus de 20 000 morts et 15 millions de déplacés, selon les Nations unies et les autorités locales. Des recherches menées par des universités américaines estiment toutefois que le nombre de victimes s’élèverait à environ 130 000 morts.
Yusuf a souligné ce que le ministère a qualifié de « preuve de l’indulgence britannique à l’égard de la milice », exhortant le Royaume-Uni à réévaluer sa politique relative au Soudan et à établir un dialogue constructif avec le gouvernement « sur la base des liens historiques entre les deux nations ».
Une conférence internationale de haut niveau sur la crise soudanaise doit se tenir à Londres le 15 avril.
Ces dernières semaines, les FSR ont vu leur emprise territoriale se réduire rapidement au profit de l’armée dans plusieurs États, dont Khartoum, tout en contrôlant la majeure partie d’Omdurman, à l’exception de certaines parties de l’ouest et du sud.
Depuis la fin du mois de mars, les victoires de l’armée se sont accélérées à Khartoum, où elle a notamment pris le palais présidentiel, les sièges des ministères, l’aéroport et les principaux sites militaires et de sécurité, pour la première fois depuis le début de la guerre, il y a deux ans.
Dans les autres États du Soudan, les FSR ne contrôlent plus que des parties du Kordofan du Nord et de l’Ouest, des poches dans le Kordofan du Sud et le Nil Bleu, ainsi que quatre des cinq États du Darfour, à l’ouest. L’armée contrôle toutefois El Fasher, la capitale du Darfour Nord, le cinquième État de la région.
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