À peine huit mois après son arrivée au pouvoir, Kim Jong-un poursuit son apprentissage. Le jeune leader nord-coréen doit relever son premier défi humanitaire après des pluies torrentielles à répétition qui ont submergé le petit État autoritaire. La Croix-Rouge, qui a dépêché des représentants dans les zones sinistrées avec les Nations unies, a déjà annoncé un budget de plus de 300.000 dollars pour venir en aide aux victimes. Le déluge a fait 119 morts et mis à la porte de chez elles quelque 84.000 personnes, selon les chiffres rapportés par l'agence officielle Korean Central News Agency (KCNA). Un bilan que les nouvelles pluies attendues pourraient encore alourdir.
Les conséquences agricoles sont préoccupantes. Plus de 45.000 hectares de cultures auraient été emportés par les eaux, alors que le pays fait régulièrement face à des pénuries alimentaires depuis les années 1990. Les famines auraient coûté la vie de centaines de milliers de Nord-Coréens ces dernières décennies. En juin, un rapport des Nations unies estimait que les deux tiers des 24 millions d'habitants du nord de la péninsule coréenne ne mangent pas à leur faim. L'institution espérait alors lever près de 200 millions de dollars d'aide humanitaire auprès de la communauté internationale. La météo meurtrière du mois de juillet pourrait accroître les besoins.
Les mines de charbon de Kaechon et Tokchon ont aussi été touchées par les eaux, qui auraient noyé des équipements et quelques dizaines de milliers de tonnes de charbon, principale source d'énergie de la Corée du Nord. Un coup dur supplémentaire pour l'économie du régime, que le nouveau leader souhaite relancer.
Mainmise sur l'armée
Le fils et successeur de Kim Jong-il, qu'il aurait convaincu d'autoriser l'usage des téléphones portables au royaume ermite, a doucement initié un nouveau style à la tête du régime le plus fermé du monde. Kim Jong-un a fait annoncer son mariage par les médias officiels, s'est affiché aux côtés de son épouse lors de cérémonies officielles et a même assisté à un spectacle faisant apparaître sur scène Mickey Mouse, symbole conspué de l'impérialisme.
Autant d'attitudes inédites de la part d'un dirigeant suprême à Pyongyang. Voilà pour la forme. Sur le fond, il a renforcé sa mainmise sur l'armée, procédant au limogeage du chef de l'armée, mi-juillet. Ri Yong-ho était réputé pour être un «dur» du régime, compagnon de route du fondateur de la petite République démocratique, Kim Il-sung. Il aurait précipité sa disgrâce en s'opposant aux réformes économiques que le nouveau dirigeant, nommé maréchal, veut initier.
Mais ces changements, souhaités par la communauté internationale, pourraient encore se faire attendre, car les forces de résistance demeurent. Un représentant du Comité du Nord pour la réunification pacifique de la Corée, chargé de gérer les relations entre Pyongyang et Séoul, estimait ainsi, le week-end dernier, que toutes ces spéculations relevaient d'un «rêve stupide et bête», espérant visiblement doucher les espoirs d'une quelconque ouverture.
Par Julie Desné
Les conséquences agricoles sont préoccupantes. Plus de 45.000 hectares de cultures auraient été emportés par les eaux, alors que le pays fait régulièrement face à des pénuries alimentaires depuis les années 1990. Les famines auraient coûté la vie de centaines de milliers de Nord-Coréens ces dernières décennies. En juin, un rapport des Nations unies estimait que les deux tiers des 24 millions d'habitants du nord de la péninsule coréenne ne mangent pas à leur faim. L'institution espérait alors lever près de 200 millions de dollars d'aide humanitaire auprès de la communauté internationale. La météo meurtrière du mois de juillet pourrait accroître les besoins.
Les mines de charbon de Kaechon et Tokchon ont aussi été touchées par les eaux, qui auraient noyé des équipements et quelques dizaines de milliers de tonnes de charbon, principale source d'énergie de la Corée du Nord. Un coup dur supplémentaire pour l'économie du régime, que le nouveau leader souhaite relancer.
Mainmise sur l'armée
Le fils et successeur de Kim Jong-il, qu'il aurait convaincu d'autoriser l'usage des téléphones portables au royaume ermite, a doucement initié un nouveau style à la tête du régime le plus fermé du monde. Kim Jong-un a fait annoncer son mariage par les médias officiels, s'est affiché aux côtés de son épouse lors de cérémonies officielles et a même assisté à un spectacle faisant apparaître sur scène Mickey Mouse, symbole conspué de l'impérialisme.
Autant d'attitudes inédites de la part d'un dirigeant suprême à Pyongyang. Voilà pour la forme. Sur le fond, il a renforcé sa mainmise sur l'armée, procédant au limogeage du chef de l'armée, mi-juillet. Ri Yong-ho était réputé pour être un «dur» du régime, compagnon de route du fondateur de la petite République démocratique, Kim Il-sung. Il aurait précipité sa disgrâce en s'opposant aux réformes économiques que le nouveau dirigeant, nommé maréchal, veut initier.
Mais ces changements, souhaités par la communauté internationale, pourraient encore se faire attendre, car les forces de résistance demeurent. Un représentant du Comité du Nord pour la réunification pacifique de la Corée, chargé de gérer les relations entre Pyongyang et Séoul, estimait ainsi, le week-end dernier, que toutes ces spéculations relevaient d'un «rêve stupide et bête», espérant visiblement doucher les espoirs d'une quelconque ouverture.
Par Julie Desné