Les mutations du monde moderne exigent des réformes de fond, si le Sénégal veut encore garder son rang dans le concert des nations et un niveau de vie décent. Et c’est tout à son honneur à ne pas tarder de les mettre en action. Elles pourront être mises en application dans un délai de trois ans et enracineront le renouveau politique que les mesures d’urgence auront illustré. On ne guérira pas la société sénégalaise, sans modifier radicalement l’approche des problèmes économiques. La logique qui prévaut depuis cinquante-trois ans est particulièrement conservatrice. Elle repose sur une vision statique et conduite à une gestion notariale de notre pays qui ne prend en compte que des données comptables et encore pas toujours à bon escient, comme en témoigne l’évolution de notre endettement. Le refus de cette logique est au cœur de la motivation du Président Macky Sall, qui a orienté toutes ses réflexions. Les expertises qu’il a sollicitées ont achevé de le convaincre que les pseudos impératifs mis en avant par les technocrates, aboutissent à l’affaiblissement de nos forces vives et à l’éclatement de notre cohésion sociale, donc à l’appauvrissement du Sénégal.
Replaçons l’homme, la femme et leurs besoins au centre du projet économique : les mêmes chiffres éclaireront une autre réalité. Posons en principe que le progrès social et le bien-être de tous, sont les seuls critères d’une réussite politique : les fatalités des analystes deviendront beaucoup moins flagrantes. Le leader républicain qui a avancé les propositions précises au cours de la campagne présidentielle, les a inscrites dans un calendrier et chiffrées celles qui demandent un effort de solidarité nationale. Tout en rappelant les buts recherchés : la justice, le mieux-être de tous, l’unité des Sénégalais. Les moyens ne sont jamais adéquats, quand le but est mal défini. Il s’agit de corriger l’inégalité des niveaux de vie, l’éducation, la santé, la culture afin que les plus démunis ne se sentent, en aucun moment, en exil dans leur propre pays. Chaque Sénégalais doit se sentir copropriétaire du Sénégal. Il doit avoir accès à une justice insensible aux pressions des puissants. Ses enfants doivent avoir accès à une école qui apprenne à lire, à écrire et compter, avant d’entrer en sixième et d’où l’on ne sorte plus sans diplôme valable et une véritable formation à un métier. De tels objectifs, je l’affirme au plus haut point, ne sont pas irréalisables. Ils ne sont pas non plus financièrement ruineux. Les calculs économiques des partisans de l’immobilisme ne prennent jamais en compte les coûts du chômage, de la délinquance, de l’exclusion, de la solitude. Les nuisances psychologiques ne sont pas toutes chiffrables ; elles n’en existent pas moins. L’inactivité, le stress, la laideur, la déprime se payent chers. Derrière les chiffres, il y a des hommes et des femmes. Ne l’oublions pas ! La seule politique qui vaille, c’est celle qui libérera leurs capacités en leur rendant l’espoir de lendemains moins pénibles. Au cours de l’an II du quinquennat présidentiel, la stratégie de la rupture doit, impérieusement, se pencher davantage aux réformes urgentes durant les six mois prochains, et s’attaquer aux réformes en profondeur au cours des trois dernières années de première mandature… Le bon sens doit les inspirer.
*L’urgence, c’est d’abord la situation dans certaines banlieues où les droits sont bafoués, à commencer par le droit à la sécurité. Il n’est pas acceptable qu’au Sénégal, qu’à l’entame de la seconde décennie du nouveau millénaire, de véritables bidonvilles forment le terreau d’une économie de type mafieux. Voués à la marginalité, parce qu’en situation d’échec scolaire, les jeunes sont l’objet des pires tentations. Une sécurité permanente dissuade toute initiative économique et contribue à rendre la situation dramatique. Il faudra lancer rapidement un plan national de ces zones, en dressant une carte prioritaire des points chauds, et en décidant d’y mettre en application des mesures dérogatoires au droit ordinaire. Ces mesures concerneront d’abord la sécurité : implantation de policiers spécialement formés et gratifiés en conséquence, car la délinquance n’est pas la même dans les banlieues nord de Dakar ou de Thiès, que dans le Sénégal profond. Parallèlement, il ne faut plus s’en tenir aux politiques d’accompagnement social, mais imposer dans ces zones un traitement économique vigoureux. Sécurité d’abord, soit. Mais rien ne sera acquis si l’on n’incite pas des commerçants, des médecins, des infirmières, des enseignants, des industriels à s’installer dans les banlieues réputées difficiles qui cumulent les handicaps. L’incitation doit être forte : dérogations fiscales, exemptions de charges sociales, primes substantielles pour les agences de l’Etat. A ce prix seulement, la pauvreté et la misère psychologiques pourront reculer, la délinquance réduite, la vie sociale ranimée et l’école redeviendra l’apprentissage de la citoyenneté et le creuset de la cohésion nationale. La revitalisation économique des zones urbaines sinistrées aidera la société à traiter calmement un problème très difficile : la délinquance qui prend une dimension de plus en plus inquiétante. Ces mesures ne sont pas anticonstitutionnelles, puisque la République a le droit et l’impérieux devoir de décréter des états d’urgence et de les traiter spécifiquement.
*L’urgence, c’est aussi la situation des Sénégalais privés d’emplois. Des millions de nos concitoyens au chômage sont sur la pente de l’exclusion ; des centaines de milliers de jeunes risquent de l’être demain. C’est intolérable ! Dans l’acte 2 de la mandature du Président, il faut qu’une campagne nationale d’insertion débouche rapidement sur la définition d’un droit nouveau : c’est la priorité absolue, à laquelle tout doit être subordonné. Une initiative solennelle devra élever l’insertion à la hauteur d’un devoir national. Elle créera aussitôt un grand mouvement où des chefs d‘entreprise, des responsables d’organisations professionnelles, sociales et des élus conjugueront leurs efforts. Tous ces acteurs mettront en commun leurs moyens, pour offrir des formules d’accueil aux demandeurs d’emploi et leur donner une activité dans une entreprise, une collectivité locale ou une association. Une notion nouvelle doit prévaloir : la pleine citoyenneté. Elle exige la prise de conscience pour tout chef d’entreprise, tout maire, tout président d’association, qui a le devoir civique de parrainer l’insertion d’un ou plusieurs démunis. Devoir civique, j’ajouterai, devoir moral. Il va de soi que des primes et des exonérations de charges rendront la formule viable sur le plan économique, car il n’est absolument pas question de faire endosser par les seules entreprises ce pacte pour l’emploi, qui relève de la solidarité nationale.
*L’urgence enfin, c’est la possibilité pour chaque sénégalais d’être logé décemment. Il faudra engager une réforme du financement des logements, qui favorise l’accession à la propriété des classes moyennes. Un nouveau type de prêt doit être créé, qui prévoie des aménagements de la dette, en cas d’accident familial ou perte d’emploi. Outre la relance immédiate qu’on peut en escompter dans le domaine du bâtiment, une telle politique libérera des logements sociaux pour les plus démunis, ceux qui ont perdu leur toit et souvent leur compagnon ou leur compagne, en même temps que leur emploi. Ainsi cessera une des conséquences les plus choquantes de la nouvelle pauvreté au Sénégal : l’errance des sans-logis voués à la misère physique ou morale, acculés à mendier leur survie. Le Président Macky Sall, infatigable défenseur de la démocratie et farouchement opposé à toute volonté de transgresser la charte fondamentale de la République, connaît trop bien leur détresse, pour n’être pas résolu à agir vite et tenter, autant qu’il est humainement possible, de réduire les risques.
Aujourd’hui, au Sénégal, le consensus social se disloque. Douze années auparavant, l’ascenseur social était en arrêt anormal de fonctionnement. Le peuple n’avait plus d’espoir d’une amélioration de ses conditions d’existence. Pas davantage l’espoir de préparer à ses enfants une vie moins dure. La demande sociale qui procède d’une réclamation du peuple sénégalais, demeure une urgence majeure. Or, quand la société perd l’espoir, sa colère finit par s’exprimer. Quand trop de jeunes, trop de femmes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d’études incertaines, ils finissent par se révolter. Reste le risque de fracture sociale qui doit primer sur toute autre considération, parce que ses conséquences peuvent être redoutables. Je suis parfaitement convaincu que le Président Macky Sall s’attèlera, au cours de la seconde année de son quinquennat, à régler cet épineux problème de l’urgence sociale. D’autant plus qu’il n’accepte pas que les aspirations du peuple soient tenues pour quantité négligeable. Ni qu’une fraction de la société soit privée des attributs, qui donnent un sens à la citoyenneté et un support à la dignité.
La rupture graduelle qui constitue une évolution bénéfique est possible, à deux conditions : le retour du politique et des transmutations d’envergure conçues à partir d’une approche nouvelle de l’économie. Toutes les améliorations des années à venir devront s’inspirer d’une philosophie de la personne et tendre vers la cohésion sociale. A quoi bon le pouvoir si elle doit mutiler les individus, les diviser, éteindre leur rêve de bonheur et leur soif de justice ? Impérativement, le Sénégal se doit de garder sa politique d’humaine compréhension, d’hospitalité et de sage ouverture sur le monde, sans oublier les Sénégalais au bord du chemin.
Son Excellence Monsieur Cheickh Sadibou DIALLO
Conseiller Spécial du Président de l’APR
Administrateur de la DES APR France
Replaçons l’homme, la femme et leurs besoins au centre du projet économique : les mêmes chiffres éclaireront une autre réalité. Posons en principe que le progrès social et le bien-être de tous, sont les seuls critères d’une réussite politique : les fatalités des analystes deviendront beaucoup moins flagrantes. Le leader républicain qui a avancé les propositions précises au cours de la campagne présidentielle, les a inscrites dans un calendrier et chiffrées celles qui demandent un effort de solidarité nationale. Tout en rappelant les buts recherchés : la justice, le mieux-être de tous, l’unité des Sénégalais. Les moyens ne sont jamais adéquats, quand le but est mal défini. Il s’agit de corriger l’inégalité des niveaux de vie, l’éducation, la santé, la culture afin que les plus démunis ne se sentent, en aucun moment, en exil dans leur propre pays. Chaque Sénégalais doit se sentir copropriétaire du Sénégal. Il doit avoir accès à une justice insensible aux pressions des puissants. Ses enfants doivent avoir accès à une école qui apprenne à lire, à écrire et compter, avant d’entrer en sixième et d’où l’on ne sorte plus sans diplôme valable et une véritable formation à un métier. De tels objectifs, je l’affirme au plus haut point, ne sont pas irréalisables. Ils ne sont pas non plus financièrement ruineux. Les calculs économiques des partisans de l’immobilisme ne prennent jamais en compte les coûts du chômage, de la délinquance, de l’exclusion, de la solitude. Les nuisances psychologiques ne sont pas toutes chiffrables ; elles n’en existent pas moins. L’inactivité, le stress, la laideur, la déprime se payent chers. Derrière les chiffres, il y a des hommes et des femmes. Ne l’oublions pas ! La seule politique qui vaille, c’est celle qui libérera leurs capacités en leur rendant l’espoir de lendemains moins pénibles. Au cours de l’an II du quinquennat présidentiel, la stratégie de la rupture doit, impérieusement, se pencher davantage aux réformes urgentes durant les six mois prochains, et s’attaquer aux réformes en profondeur au cours des trois dernières années de première mandature… Le bon sens doit les inspirer.
*L’urgence, c’est d’abord la situation dans certaines banlieues où les droits sont bafoués, à commencer par le droit à la sécurité. Il n’est pas acceptable qu’au Sénégal, qu’à l’entame de la seconde décennie du nouveau millénaire, de véritables bidonvilles forment le terreau d’une économie de type mafieux. Voués à la marginalité, parce qu’en situation d’échec scolaire, les jeunes sont l’objet des pires tentations. Une sécurité permanente dissuade toute initiative économique et contribue à rendre la situation dramatique. Il faudra lancer rapidement un plan national de ces zones, en dressant une carte prioritaire des points chauds, et en décidant d’y mettre en application des mesures dérogatoires au droit ordinaire. Ces mesures concerneront d’abord la sécurité : implantation de policiers spécialement formés et gratifiés en conséquence, car la délinquance n’est pas la même dans les banlieues nord de Dakar ou de Thiès, que dans le Sénégal profond. Parallèlement, il ne faut plus s’en tenir aux politiques d’accompagnement social, mais imposer dans ces zones un traitement économique vigoureux. Sécurité d’abord, soit. Mais rien ne sera acquis si l’on n’incite pas des commerçants, des médecins, des infirmières, des enseignants, des industriels à s’installer dans les banlieues réputées difficiles qui cumulent les handicaps. L’incitation doit être forte : dérogations fiscales, exemptions de charges sociales, primes substantielles pour les agences de l’Etat. A ce prix seulement, la pauvreté et la misère psychologiques pourront reculer, la délinquance réduite, la vie sociale ranimée et l’école redeviendra l’apprentissage de la citoyenneté et le creuset de la cohésion nationale. La revitalisation économique des zones urbaines sinistrées aidera la société à traiter calmement un problème très difficile : la délinquance qui prend une dimension de plus en plus inquiétante. Ces mesures ne sont pas anticonstitutionnelles, puisque la République a le droit et l’impérieux devoir de décréter des états d’urgence et de les traiter spécifiquement.
*L’urgence, c’est aussi la situation des Sénégalais privés d’emplois. Des millions de nos concitoyens au chômage sont sur la pente de l’exclusion ; des centaines de milliers de jeunes risquent de l’être demain. C’est intolérable ! Dans l’acte 2 de la mandature du Président, il faut qu’une campagne nationale d’insertion débouche rapidement sur la définition d’un droit nouveau : c’est la priorité absolue, à laquelle tout doit être subordonné. Une initiative solennelle devra élever l’insertion à la hauteur d’un devoir national. Elle créera aussitôt un grand mouvement où des chefs d‘entreprise, des responsables d’organisations professionnelles, sociales et des élus conjugueront leurs efforts. Tous ces acteurs mettront en commun leurs moyens, pour offrir des formules d’accueil aux demandeurs d’emploi et leur donner une activité dans une entreprise, une collectivité locale ou une association. Une notion nouvelle doit prévaloir : la pleine citoyenneté. Elle exige la prise de conscience pour tout chef d’entreprise, tout maire, tout président d’association, qui a le devoir civique de parrainer l’insertion d’un ou plusieurs démunis. Devoir civique, j’ajouterai, devoir moral. Il va de soi que des primes et des exonérations de charges rendront la formule viable sur le plan économique, car il n’est absolument pas question de faire endosser par les seules entreprises ce pacte pour l’emploi, qui relève de la solidarité nationale.
*L’urgence enfin, c’est la possibilité pour chaque sénégalais d’être logé décemment. Il faudra engager une réforme du financement des logements, qui favorise l’accession à la propriété des classes moyennes. Un nouveau type de prêt doit être créé, qui prévoie des aménagements de la dette, en cas d’accident familial ou perte d’emploi. Outre la relance immédiate qu’on peut en escompter dans le domaine du bâtiment, une telle politique libérera des logements sociaux pour les plus démunis, ceux qui ont perdu leur toit et souvent leur compagnon ou leur compagne, en même temps que leur emploi. Ainsi cessera une des conséquences les plus choquantes de la nouvelle pauvreté au Sénégal : l’errance des sans-logis voués à la misère physique ou morale, acculés à mendier leur survie. Le Président Macky Sall, infatigable défenseur de la démocratie et farouchement opposé à toute volonté de transgresser la charte fondamentale de la République, connaît trop bien leur détresse, pour n’être pas résolu à agir vite et tenter, autant qu’il est humainement possible, de réduire les risques.
Aujourd’hui, au Sénégal, le consensus social se disloque. Douze années auparavant, l’ascenseur social était en arrêt anormal de fonctionnement. Le peuple n’avait plus d’espoir d’une amélioration de ses conditions d’existence. Pas davantage l’espoir de préparer à ses enfants une vie moins dure. La demande sociale qui procède d’une réclamation du peuple sénégalais, demeure une urgence majeure. Or, quand la société perd l’espoir, sa colère finit par s’exprimer. Quand trop de jeunes, trop de femmes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d’études incertaines, ils finissent par se révolter. Reste le risque de fracture sociale qui doit primer sur toute autre considération, parce que ses conséquences peuvent être redoutables. Je suis parfaitement convaincu que le Président Macky Sall s’attèlera, au cours de la seconde année de son quinquennat, à régler cet épineux problème de l’urgence sociale. D’autant plus qu’il n’accepte pas que les aspirations du peuple soient tenues pour quantité négligeable. Ni qu’une fraction de la société soit privée des attributs, qui donnent un sens à la citoyenneté et un support à la dignité.
La rupture graduelle qui constitue une évolution bénéfique est possible, à deux conditions : le retour du politique et des transmutations d’envergure conçues à partir d’une approche nouvelle de l’économie. Toutes les améliorations des années à venir devront s’inspirer d’une philosophie de la personne et tendre vers la cohésion sociale. A quoi bon le pouvoir si elle doit mutiler les individus, les diviser, éteindre leur rêve de bonheur et leur soif de justice ? Impérativement, le Sénégal se doit de garder sa politique d’humaine compréhension, d’hospitalité et de sage ouverture sur le monde, sans oublier les Sénégalais au bord du chemin.
Son Excellence Monsieur Cheickh Sadibou DIALLO
Conseiller Spécial du Président de l’APR
Administrateur de la DES APR France