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L'Afrique du Sud tente à nouveau de sortir le Zimbabwe de l'impasse

Rédigé par leral.net le Lundi 27 Octobre 2008 à 18:35 | | 0 commentaire(s)|

Des leaders d'Afrique australe ont entamé lundi au Zimbabwe des discussions pour tenter de sauver l'accord sur un partage du pouvoir qui butte depuis six semaines sur la répartition des ministères clés entre le président Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai.


L'Afrique du Sud tente à nouveau de sortir le Zimbabwe de l'impasse
près une première tentative le 20 octobre, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a enfin réussi à réunir autour de la table des négociations le parti au pouvoir et l'opposition.

"Les options sont limitées. Nous devons nous assurer que l'accord du 15 septembre fonctionne. Il est impossible que Mugabe fasse cavalier seul tandis que Mutambara et Tsvangirai soient obligés de le suivre", a déclaré le chef d'une faction dissidente de l'opposition, Arthur Mutambara.

"On va écouter le rapport du médiateur. Mugabe, Mutambara et Tsvangirai vont ensuite présenter leur rapport et la troïka (composée du Mozambique, de l'Angola et du Swaziland) va prendre une décision. Aucun d'entre nous ne doit aller à l'encontre de la SADC", a-t-il prévenu à son arrivée dans un hôtel de Harare où a débuté en fin de matinée la réunion.

Le président Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, et le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) n'ont fait aucun commentaire à la presse mais le principal négociateur du parti au pouvoir, Patrick Chinamasa, s'est dit d'un "optimisme prudent" sur l'issue de ce mini-sommet.

"On s'attend à ce que la réunion de la SADC mette fin à la saga sur la répartition des ministères (...) afin que le pays puisse aller de l'avant", a-t-il indiqué au quotidien d'Etat The Herald dans son édition de lundi.

L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui a échoué à rapprocher les deux parties il y a deux semaines, s'est voulu encore plus confiant. "Les progrès sur les discussions sont très bons", a déclaré le médiateur qui s'est dit "très optimiste".

Le président sud-africain, Kgalema Motlanthe, à la tête de la SADC, et les membres de la troïka, le chef de l'Etat mozambicain Armando Guebuza, le Premier ministre du Swaziland Barnabas Dlamini ainsi que le ministre angolais des Affaires étrangères Assuncao dos Anjos, essayaient lundi de faire pression sur les trois hommes pour qu'ils parviennent enfin à un accord.

Cet organe de politique, défense et sécurité de la SADC s'était déjà fixé cet objectif le 20 octobre au Swaziland, mais cette première rencontre avait échoué en l'absence du chef de l'opposition, qui avait boycotté la réunion pour protester contre ses difficultés à obtenir un titre de voyage.

Après avoir menacé de s'abstenir à nouveau, Morgan Tsvangirai s'est décidé à participer à ce mini-sommet régional, tout en soulignant samedi qu'il ne signerait pas un accord au rabais juste pour satisfaire les dirigeants de la région.

Pour sortir leur pays de la crise politique, née de la défaite du régime aux élections générales fin mars, les rivaux avaient signé le 15 septembre un accord historique prévoyant que M. Mugabe, âgé de 84 ans, reste président, M. Tsvangirai devienne Premier ministre et M. Mutambara son adjoint.

Mais ils n'ont jamais réussi à s'entendre sur la composition de leur gouvernement et le président a fini par attribuer le 11 octobre les principaux portefeuilles à son parti, provoquant la colère du MDC.

Cet accord avait pourtant laissé espérer une modification des politiques économiques et le retour de l'aide internationale dans cet ancien grenier à blé, embourbé dans une crise économique sans précédent avec une inflation record de 213 millions % et environ 83% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté.

Source: AFP