Dans ce communique Ansar Dine, un des groupes terroristes islamistes qui occupent le septentrion malien, a annoncé sa décision de se rejeter l’offre de cessation des hostilités faite en décembre 2012 à Alger.
Pour rappel, Ansar Dine est l'un des groupes islamistes armés dominant le Nord du Mali avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), tous prônant l'application de la charia (loi islamique) au nom de laquelle ils commettent diverses exactions dans leurs zones d'influence.
Ces groupes islamistes et le MNLA avaient pris ensemble le contrôle de ces vastes régions désertiques fin mars-début avril 2012, après deux mois et demi d'attaques contre l'armée malienne et quelques jours après un coup d'Etat militaire à Bamako le 22 mars 2012. Les jihadistes ont ensuite évincé du Nord, fin juin 2012, leurs ex-alliés rebelles touaregs.
Une décision d’Ansar Dine en totale contradiction avec celle prise le 21 décembre 2012 dans la capitale algérienne, qui annonçait que ce groupe islamiste et le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) s'étaient déclarés disposer à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités de Bamako, au lendemain du feu vert du Conseil de Sécurité de l'ONU pour l'envoi d'une force internationale pour chasser les jihadistes occupant le Nord du pays.
Cette volte-face d’Ansar Dine, pourtant sous influence des autorités algériennes au même titre que les autres groupes islamistes terroristes et séparatistes présents au Nord Mali, interroge sur le rôle nuisible des décideurs algériens dans la résolution de la crise malienne et du rétablissement de la sécurité dans la région sahélo-saharienne et au-delà en Afrique et en Europe.
En effet, alors que l’accord d’Ansar Dine et du MNLA de cesser les hostilités au Nord Mali avait été annoncé en décembre par le pouvoir algérien avec fanfares, tambours, youyous et médiatisation outrancière on découvre aujourd’hui avec ce revirement les véritables intentions funestes des détenteurs réels du pouvoir à Alger.
Tout d’abord, il convient de signaler que le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, est d’origine Algérienne et comme tous ceux qui commandent les groupes salafistes terroristes qui sévissent dans la région sahélo-sarienne et au Nord Mali, ne porteront jamais atteinte à leur pays qu’est l’Algérie.
De plus, Iyad Ag Ghaly est considéré comme un terroriste infiltré des services algériens au même titre que les agents de la DRS algérienne que sont Abdelmalek Droukdel, Abou Zeid ou encore Bel Mokhtar.
D’aiileurs, en novembre 2012 s’est tenue une réunion des leaders de l’ensemble des mouvemements terroristes présents au Nord Mali.
Un conclave placé sous l'autorité de l'algérien Yahya Abou El Hamame, nouvel émir d'AQMI au Sahel et regroupait tous les hauts gradés de la DRS algérienne (Département du Renseignement et de la Sécurité, services de renseignements) dans l'Azawad mais aussi le terroriste Abou Zeid dont la katiba Tariq ibn Ziyad contrôle une partie de la région de Tombouctou, du Nigérien Djamal Okacha, nouveau leader de la katiba El Moulethemine, Abdel Karim Targui, représentant la katiba Ansar Essuna d'AQMI était également représenté par son leader Abdel Karim Targui, Iyad Ag Ghaly, leader et fondateur de la secte terroriste Ansar Adine ainsi que les chefs de l'organisation terroriste MUJAO.
A l’issue de cette réunion, Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, décida d'incorporer son quartier général opérationnel dans celui d'AQMI directement sous le controle de Yahya Abou El Hamame, plaçant ainsi ses combattants salafistes extrémistes sous le commandement d'AQMI.
L’incorporation du Q.G d’Ansar Dine dans celui d’AQMI n’est pas innoncent et répond à des intérêts stratégiques des décideurs algériens.
En effet, en transférant son centre de commandement de Kidal à Tombouctou, fief actuel d'AQMI, Iyad Ag Ghaly ne fait que répondre à une demande pressante des sécuritaires algériens dans la prévision d’évènements futurs dans lesquels les terroristes islamistes tenteront de transformer l'Azawad en Afghanistan sur instigation de l'Algerie.
Il semblerait que les autorités algériennes aient donné leurs instructions aux leaders terroristes qui pillulent dans cette région et au Nord Mali pour entamer l’ultime phase de préparation à savoir l’intensification des recrutements et des entrainements à l’arme lourde.
Pour completer ce sombre tableau des manœuvres algériennes au Nord Mali et dans la région sahélo-saharienne, il est fait état d’une réorganisation sur des bases ethniques des terroristes islamistes dans le septentrion malien et ce, sur instigation du chef d’Ansar Dine.
Une OPA qui permettra Iyad Ag Ghali d’accroitre son influence tout en tentant d’affaiblir celui d’Al Qaïda au Maghreb Islamique.
Dans cette perspective, Ansar Dine a publié sur le web une vidéo dans laquelle s’enchaînent scènes de combats et de prières, ainsi que des interventions de ses leaders ou de ses otages. Un mélange de revendications envers les autorités maliennes et de propagande destinée à inciter les jeunes à rejoindre le mouvement.
Il est donc clair, à lecture de ce qui est écrit en supra, que certaines mains occultes algériennes s’atellent à perpétuer la partition du Mali et à péréniser l’insécurité et l’instabilité de toute la région sahélo-saharienne
Une stratégie qui répond à des intérêts internes et externes.
Interne en raison du marasme économique, social et politique dans lequel se débat le peuple algérien le tout aggravé par la maladie de son Président qui fait que les responsables militaires et sécuritaires algériens sont à la recherche de son successeur.
Sur le plan externe, tout simplement le fiasco de toutes les entreprises de la diplomatie algérienne devenue inaudible et décrédibilisée par ses déboires à répétition.
La preuve le pacte conclu à Alger entre Ansar Dine et le MNLA et annoncé en fanfare n’a finalement tenu 14 jours, le temps pour la diplomatie de tenter de se refaire une petite santé médiatique et de vouloir redorer en vain son blason.
Aujourd’hui, l’Algérie doit être disqualifiée pour les questions concernant la crise malienne et le rétablissement de la sécurité dans la région sahélo-saharienne. Un secteur où vadrouillent plus 6 000 terroristes islamistes et près de 15 000 porteurs d’armes venus de nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, des Amériques en sus de ceux mis à disposition par le polisario.
L’Algérie, de par son comportement qui défie les règles internationales, est donc bien le maitre d’oeuvre de la partition du Mali et le fauteur de troubles dans la région sahélo-saharienne.
Un comportement qui fait du Mali et de la zone sahélo-saharienne, avec l’aval tacite des services algériens, un laboratoire de destabilisation transformant la crise au Mali en une crise internationale qui touche en premier lieu les pays d’Afrique, mais aussi le reste du monde.