Israël est intervenu auprès du FMI pour obtenir un prêt d'un milliard de dollars en faveur de Ramallah.
Israël a récemment demandé au Fonds monétaire international un prêt d'un milliard de dollars au profit de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Celle-ci n'a pas la possibilité de recourir directement aux prêts du FMI, réservés aux seuls États. Israël, qui contrôle de facto les Territoires palestiniens, s'est donc présenté comme un intermédiaire. La demande aurait été rejetée, le FMI n'ayant pas voulu créer un précédent octroyant un prêt à une entité non étatique, selon le quotidien israélien Haaretz qui a révélé cette information, confirmée de façon anonyme par des officiels israéliens.
La situation financière de l'Autorité palestinienne est, selon l'avis des experts, préoccupante. Lors de la conférence annuelle du FMI en avril dernier à Washington, le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, aurait expliqué au gouverneur de la banque centrale israélienne, Stanley Fischer, qu'il lui manquait 1 milliard de dollars pour payer les salaires de la fonction publique, et notamment de la police et des services de sécurité. Fayyad et Fischer, tous deux anciens hauts fonctionnaires du FMI, auraient ainsi imaginé de demander par l'intermédiaire d'Israël une aide financière.
L'Autorité palestinienne dépend étroitement de l'aide internationale, dont les contributions couvrent plus de la moitié du budget annuel. Parmi les donateurs, plusieurs pays arabes n'auraient pas tous versé les sommes promises, pour des raisons diverses. Certains états du Golfe notamment, se seraient montrés réticents à financer à fonds perdus le gouvernement de Ramallah. L'Arabie saoudite, qui a régulièrement aidé par le passé l'Autorité palestinienne à boucler son budget, ne disposerait plus d'autant de liquidités qu'auparavant. La crise financière américaine et européenne rend aussi difficile une augmentation de l'aide occidentale, déjà importante.
Sous perfusion financière
La perspective d'une faillite palestinienne représente un sujet de préoccupation majeur pour Israël. Théoriquement responsable du coût financier de l'administration des Territoires occupés, Israël n'a pratiquement plus à subvenir à ces dépenses depuis les accords d'Oslo de 1993 et la création de l'Autorité palestinienne, qui bénéficie d'une importante aide internationale. Malgré les réformes de Salam Fayyad, et la relative reprise économique des Territoires palestiniens, l'Autorité palestinienne fonctionne sous perfusion financière internationale.
Or, les services de sécurité palestiniens, réorganisés au milieu des années 2000, contribuent largement à la relative stabilité qui règne en Cisjordanie depuis la fin de l'intifada, notamment par leur action contre les groupes d'activistes et les cellules du Hamas et du Djihad islamique. L'effondrement de cet appareil sécuritaire obligerait Israël à reprendre au moins en partie le contrôle des Territoires palestiniens.
Par Adrien Jaulmes
Le Figaro
Israël a récemment demandé au Fonds monétaire international un prêt d'un milliard de dollars au profit de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Celle-ci n'a pas la possibilité de recourir directement aux prêts du FMI, réservés aux seuls États. Israël, qui contrôle de facto les Territoires palestiniens, s'est donc présenté comme un intermédiaire. La demande aurait été rejetée, le FMI n'ayant pas voulu créer un précédent octroyant un prêt à une entité non étatique, selon le quotidien israélien Haaretz qui a révélé cette information, confirmée de façon anonyme par des officiels israéliens.
La situation financière de l'Autorité palestinienne est, selon l'avis des experts, préoccupante. Lors de la conférence annuelle du FMI en avril dernier à Washington, le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, aurait expliqué au gouverneur de la banque centrale israélienne, Stanley Fischer, qu'il lui manquait 1 milliard de dollars pour payer les salaires de la fonction publique, et notamment de la police et des services de sécurité. Fayyad et Fischer, tous deux anciens hauts fonctionnaires du FMI, auraient ainsi imaginé de demander par l'intermédiaire d'Israël une aide financière.
L'Autorité palestinienne dépend étroitement de l'aide internationale, dont les contributions couvrent plus de la moitié du budget annuel. Parmi les donateurs, plusieurs pays arabes n'auraient pas tous versé les sommes promises, pour des raisons diverses. Certains états du Golfe notamment, se seraient montrés réticents à financer à fonds perdus le gouvernement de Ramallah. L'Arabie saoudite, qui a régulièrement aidé par le passé l'Autorité palestinienne à boucler son budget, ne disposerait plus d'autant de liquidités qu'auparavant. La crise financière américaine et européenne rend aussi difficile une augmentation de l'aide occidentale, déjà importante.
Sous perfusion financière
La perspective d'une faillite palestinienne représente un sujet de préoccupation majeur pour Israël. Théoriquement responsable du coût financier de l'administration des Territoires occupés, Israël n'a pratiquement plus à subvenir à ces dépenses depuis les accords d'Oslo de 1993 et la création de l'Autorité palestinienne, qui bénéficie d'une importante aide internationale. Malgré les réformes de Salam Fayyad, et la relative reprise économique des Territoires palestiniens, l'Autorité palestinienne fonctionne sous perfusion financière internationale.
Or, les services de sécurité palestiniens, réorganisés au milieu des années 2000, contribuent largement à la relative stabilité qui règne en Cisjordanie depuis la fin de l'intifada, notamment par leur action contre les groupes d'activistes et les cellules du Hamas et du Djihad islamique. L'effondrement de cet appareil sécuritaire obligerait Israël à reprendre au moins en partie le contrôle des Territoires palestiniens.
Par Adrien Jaulmes
Le Figaro