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L'ONU redoute la mort de 500 migrants dans un naufrage en Méditerranée

Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Avril 2016 à 15:54 | | 0 commentaire(s)|

Si ce bilan est confirmé, cette tragédie serait l'une des plus meurtrières survenues cette année en Méditerranée.


Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) redoutait mercredi jusqu'à 500 morts dans un récent naufrage dans le sud de la Méditerranée qui relance les inquiétudes sur la reprise de cette voie migratoire, avec le retour d'un climat plus propice à la traversée.

Des migrants arrivés dimanche à Kalamata en Grèce, après avoir été secourus la veille en haute mer, ont raconté avoir assisté à ce naufrage, a expliqué à l'AFP Carlotta Sami, porte-parole pour l'Europe du Sud du HCR. Alors que les départs de Libye, et dans une moindre mesure d'Égypte, enregistrent depuis quelques semaines, comme chaque année à cette saison, une forte progression, ce drame fait redouter une nouvelle année meurtrière en Méditerranée, dont la traversée a déjà coûté la vie à 761 personnes depuis janvier, selon l'ONU.

Les 41 survivants de Kalamata, dont plus de la moitié sont Somaliens, ont pris la mer à une date indéterminée près de Tobrouk, dans l'est de la Libye, à bord d'un bateau de 30 mètres de long transportant entre 100 et 200 personnes. Après plusieurs heures en mer, les passeurs ont essayé de les transférer sur un bateau plus grand qui transportait déjà «des centaines de personnes dans des conditions terribles de surcharge», selon un communiqué du HCR. «À un moment pendant le transfert, le plus grand bateau a chaviré et coulé», peut-on lire. Les 41 survivants sont ceux qui n'étaient pas encore montés à bord du second bateau, dont on ne sait pas d'où il était parti, et ceux qui ont réussi à nager jusqu'au plus petit bateau après le naufrage.
Il s'agit de 37 hommes, trois femmes et un petit garçon de 3 ans voyageant avec sa famille. Selon le HCR, 23 venaient de Somalie, 11 d'Éthiopie, 6 d'Égypte et 1 du Soudan. Ils ont dérivé en mer «pendant peut-être trois jours» avant d'être repérés et secourus samedi par un navire marchand qui les a débarqués dimanche à Kalamata, dans la presqu'île du Péloponnèse.

«Les témoignages concordent»

«Les témoignages concordent», a assuré une porte-parole du HCR en Grèce, expliquant qu'un agent de l'organisation avait pu s'entretenir avec les survivants, avec l'aide d'un interprète. «Certains disent avoir perdu des proches», a-t-elle ajouté. Selon une responsable de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Athènes, ils ont reçu un permis de séjour de 1 à 6 mois en fonction de leur nationalité.

En septembre 2014, un autre drame impliquant un transbordement en pleine mer avait déjà fait jusqu'à 500 morts: les migrants refusant de monter sur une embarcation plus petite, les passeurs avaient coulé leur bateau parti d'Égypte, dont le monde n'avait connu le sort que grâce à une dizaine de survivants exténués repêchés par hasard 36 à 48 heures plus tard.

Ce nouveau drame vient s'ajouter à une litanie déjà longue, au premier anniversaire du pire naufrage, qui avait fait jusqu'à 800 morts le 18 avril au large de la Libye. Depuis, une véritable armada patrouille au large des côtes libyennes: opération Triton de l'agence de contrôle des frontières Frontex, opération navale anti-passeurs Sophia, opération Mare Sicuro de la marine italienne, mais aussi les bateaux privés affrétés par SOS Méditerranée ou d'autres ONG.
Mais cela ne suffit pas toujours: en août, un bateau de pêche surchargé a chaviré sous l'effet d'un mouvement de foule à l'arrivée de secouristes irlandais, qui avaient sauvé 360 personnes mais ont vu plus de 225 autres se noyer. Dans un communiqué, le HCR a réclamé une nouvelle fois «l'augmentation de voies régulières pour admettre les réfugiés et les demandeurs d'asile en Europe» afin de faire baisser la demande pour «les dangereuses traversées clandestines».
Le figaro.fr