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L’OPPOSITION DOS AU MUR, SE RÉAJUSTER OU PÉRIR

Rédigé par leral.net le Mardi 7 Janvier 2025 à 00:41 | | 0 commentaire(s)|

Après la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar, les partis historiques de gauche comme le PS, l’AFP, la LD et le PIT se retrouvent face à un défi majeur : se réinventer pour éviter de sombrer dans l'oubli politique.

Au sortir d’élections législatives désastreuses pour les partis de gauche, l’heure de l’introspection est arrivée. Avec la fin brutale de la coalition Benno Bokk Yaakaar et n’ayant plus de filet protecteur, le PS, l’AFP, la LD, le PIT… doivent reprendre leur destin en mains.

Le Parti socialiste a ce destin bien singulier que deux fois de suite, il s’est retrouvé face aux dures réalités de la perte du pouvoir. La première fois directement avec la chute du PS en 2000, après 40 ans de règne sans partage. La seconde fois, de façon indirecte, puisque le Parti socialiste est cette fois acteur en tant qu’allié. Mais un des alliés les plus stratégiques et sans doute le mieux considéré par le président Macky Sall.

Ce n’est sans doute pas pour rien que l’essentiel des ténors de ce parti s’est retrouvé à des postures importantes du gouvernement, directions et institutions majeures. Par exemple, Serigne Mbaye Thiam a battu le record de longévité politique en étant le seul à rester ministre du début à la fin du magistère de Macky Sall. Alors qu’Alioune Ndoye a géré des portefeuilles stratégiques comme les Pêches et l’Économie maritime, en plus d’être maire de Dakar-Plateau. Figure emblématique du Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye a elle aussi fait l’expérience gouvernementale dès 2012 comme ministre de l’Élevage avant d’atterrir au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), en novembre 2019. Même après le décès d’Ousmane Tanor Dieng, quelques mois seulement après la réélection pour un second mandat de Macky Sall à la tête de l’État, le PS reste au premier plan du régime.

Mais une situation nouvelle se présente avec la chute de Macky Sall et la dissolution de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui s’en est suivie, bien logiquement. Une douche froide.

La malédiction n’est pas que verte. Les formations politiques classiques qui ont récolté, malgré les coalitions, des scores honteux lors des dernières Législatives, ont bien intérêt à se secouer, si elles ne veulent pas simplement disparaître de la scène politique sénégalaise. Il ne s’agit sans doute pas de singer les méthodes de Pastef. Très rarement l’histoire se répète en politique. L’originalité du Parti socialiste,  de l’Alliance des forces de progrès, du Parti de l’indépendance et du travail, de la Ligue démocratique, etc., formations qui ont assurément marqué leur époque, a toujours consisté dans leur capacité à se renouveler, à se refaire sur la base d’une analyse concrète de la réalité.

‘’Que toute la gauche réunie ne puisse même pas avoir un député à l’Assemblée nationale est grave. Cette seule situation devrait créer un électrochoc’’, estime un membre de la défunte coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).

Si l’ancienne présidente régionale des femmes du Parti socialiste, Rokhaya Camara, a pu être élue députée, c’est sous la bannière de la liste Jamm ak Jarin qu’elle a pu passer à travers les mailles de la nasse.

Il faut dire que les contestations n’ont pas manqué au sein de ces formations politiques dans les choix idéologiques et stratégiques, lorsque la rue a commencé à chauffer et que Pastef a pris son envol. Mais les concepts érodés de ‘’discipline’’ ou de ‘’ligne’’ du parti ont empêché aux directions de ces partis d’apprécier à sa juste dimension l’ampleur de la cassure entre la classe politique et les masses populaires, plus particulièrement avec la frange jeune.

Il s’y ajoute que le mépris ou l’ignorance des nouveaux outils de communication ont créé un isolement systémique de la vieille classe politique engluée dans des erreurs d’appréciation en chaîne. ‘’Nous avons passé plus de temps à essayer de contenir les problèmes que certains camarades nous posaient de l’intérieur qu’à apprécier correctement la situation politique’’, confie-t-on, à bas verbe.

C’est dire que l’opposition, pour ce qui en reste encore, devra faire le dur exercice d’une remise en cause profonde, sans aucun esprit de complaisance, loin de la bonne vieille politique de l’autruche. Si tant est qu’elle tienne encore à exister.

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Alioune


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