«Nous bouteront-ils hors de l'Europe?», se demande le grand quotidien roumain Adevarul. «Soyons sérieux!», se reprend-il aussitôt: la Commission n'a pas sanctionné la Hongrie de Viktor Orban, ni «les abus commis par Nicolas Sarkozy envers les Roms»…
Pour l'instant, l'UE n'en est qu'à exprimer sa «sérieuse préoccupation». La crise politique en Roumanie constitue un «grand danger» et pourrait mettre en cause ses progrès vers une «pleine intégration» à l'Union européenne, a averti mercredi la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding. Dans une interview au Monde, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a pour sa part trouvé le Conseil «un peu trop silencieux» sur cette crise. «Propagande politique!», a répliqué le premier ministre roumain, Victor Ponta. Avant de rencontrer, jeudi, le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission José Manuel Barroso, il a appelé ses «partenaires européens à nous juger sur nos actions».
Un référendum le 29 juillet
Ils auront de quoi faire. Car en l'espace d'une semaine, juste avant les vacances parlementaires, les partis de la majorité, regroupés au sein de l'Union sociale-libérale (USL, centre gauche), ont réussi à suspendre le chef de l'État Traian Basescu, leur principal rival politique, et à le remplacer par le leader de l'USL Crin Antonescu. Cet ultime épisode d'une guerre politique sans merci intervient après toute une série de mesures contestées: réduction des pouvoirs de la Cour constitutionnelle par décret, attaques contre certains de ses juges et remplacement surprise du médiateur, seul habilité à contester les décrets du gouvernement. Les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ont également été destitués, du jour au lendemain. Quant au Conseil national d'attestation des diplômes universitaires, après avoir confirmé que la thèse de doctorat de droit de Victor Ponta était un plagiat, il a été supprimé sur le champ!
Si le processus de destitution du président, prévu par la Constitution, a été validé par la Cour Constitutionnelle, la manière dont il a été mené suscite de vives inquiétudes de la Commission européenne, des États-Unis, comme de l'Allemagne ou de la France. «Nous restons préoccupés par la rapidité et les conséquences des décisions prises ces dernières semaines et nous avons beaucoup de questions pour ce qui est du respect de l'indépendance de la Cour constitutionnelle», a déclaré la porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrenkilde Hansen.
Pour être validée, la destitution de Traian Basescu doit encore être soumise à un référendum, qui sera organisé le 29 juillet. Mais après les mesures d'austérité drastiques imposées en 2010, la popularité du président, usé par huit ans de pouvoir, est au plus bas… Victor Ponta a promis qu'après le référendum il présenterait un programme de «réformes qui rendront irréversible notre pleine intégration au reste de l'Europe». La Commission se réunira la semaine prochaine sur la crise politique roumaine.
Par Stéphane Kovacs
Pour l'instant, l'UE n'en est qu'à exprimer sa «sérieuse préoccupation». La crise politique en Roumanie constitue un «grand danger» et pourrait mettre en cause ses progrès vers une «pleine intégration» à l'Union européenne, a averti mercredi la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding. Dans une interview au Monde, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a pour sa part trouvé le Conseil «un peu trop silencieux» sur cette crise. «Propagande politique!», a répliqué le premier ministre roumain, Victor Ponta. Avant de rencontrer, jeudi, le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission José Manuel Barroso, il a appelé ses «partenaires européens à nous juger sur nos actions».
Un référendum le 29 juillet
Ils auront de quoi faire. Car en l'espace d'une semaine, juste avant les vacances parlementaires, les partis de la majorité, regroupés au sein de l'Union sociale-libérale (USL, centre gauche), ont réussi à suspendre le chef de l'État Traian Basescu, leur principal rival politique, et à le remplacer par le leader de l'USL Crin Antonescu. Cet ultime épisode d'une guerre politique sans merci intervient après toute une série de mesures contestées: réduction des pouvoirs de la Cour constitutionnelle par décret, attaques contre certains de ses juges et remplacement surprise du médiateur, seul habilité à contester les décrets du gouvernement. Les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ont également été destitués, du jour au lendemain. Quant au Conseil national d'attestation des diplômes universitaires, après avoir confirmé que la thèse de doctorat de droit de Victor Ponta était un plagiat, il a été supprimé sur le champ!
Si le processus de destitution du président, prévu par la Constitution, a été validé par la Cour Constitutionnelle, la manière dont il a été mené suscite de vives inquiétudes de la Commission européenne, des États-Unis, comme de l'Allemagne ou de la France. «Nous restons préoccupés par la rapidité et les conséquences des décisions prises ces dernières semaines et nous avons beaucoup de questions pour ce qui est du respect de l'indépendance de la Cour constitutionnelle», a déclaré la porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrenkilde Hansen.
Pour être validée, la destitution de Traian Basescu doit encore être soumise à un référendum, qui sera organisé le 29 juillet. Mais après les mesures d'austérité drastiques imposées en 2010, la popularité du président, usé par huit ans de pouvoir, est au plus bas… Victor Ponta a promis qu'après le référendum il présenterait un programme de «réformes qui rendront irréversible notre pleine intégration au reste de l'Europe». La Commission se réunira la semaine prochaine sur la crise politique roumaine.
Par Stéphane Kovacs