L’histoire du Prince oublié a-t-elle fait vibrer votre fibre paternelle ?
Cette expérience nous a tous les deux touchés, Michel Hazanavicius et moi. Ce moment où l’enfant se détache de nous, c’est compliqué à gérer. On l’accompagne, on le rassure, mais on est pétrifié de peur et on ne peut pas le dire. L’exprimer dans un film, ça répare quelque chose. Maintenant, je suis en âge de jouer les pères et ces histoires liées à la paternité, à la transmission, me parlent.
Enfant, aimiez-vous qu'on vous lise des histoires avant d'aller au lit ?
Dans ma culture [Omar est d'origine sénégalaise par son père et mauritanienne par sa mère, ndlr], ce rituel du quotidien n’existe pas. Cela se passe plutôt au moment des fêtes. On réunit la famille entière et, même si les enfants sont aux premières loges, l’histoire est pour tout le monde. On raconte qui sont les aïeuls, d’où vient notre nom, comment il se transmet, ce qu’il veut dire, les épopées des familles de guerriers, les pactes avec les animaux totems. Ces contes appartiennent à l’histoire orale et sont transmis par les griots. À la maison, ma femme raconte les histoires, parce qu’elle a grandi comme ça. Moi, je propose autre chose, je leur donne ce que j’ai reçu.
Devenir acteur un jour, est-ce une histoire que vous vous racontiez ?
Je n’y songeais même pas. Je le suis devenu avant d’en avoir envie. Tu fais tes sketchs, les gens se marrent, tu reçois un chèque et on te dit "bravo, tu as bien travaillé". Alors évidemment, tu veux continuer !
Que gardez-vous de la période du SAV des émissions, la rubrique que vous avez tenue avec Fred Testot sur Canal+ entre 2005 et 2012 ?
Pendant toute la période Canal, j’ai vraiment appris ce métier, la technique… Puis le cinéma est venu à moi, et ça a été un nouvel apprentissage. D’ailleurs, je fais toujours mes classes au cinéma. On n’est jamais arrivé !
Vous avez tout de même reçu le César du meilleur acteur en 2012 pour votre rôle dans "Intouchables".
Quand Éric Toledano et Olivier Nakache m’ont parlé du projet, ils m’ont dit mot pour mot : "On va t’offrir un film où on va enfin te considérer comme un acteur." Ils ne pensaient pas si bien dire, puisque j’ai eu ce César. Cette récompense m’a rassuré. Et, en effet, je me suis enfin autorisé à me voir comme un comédien.
Quel regard le gamin de Trappes porte-t-il sur l’homme que vous êtes devenu ?
Il n’en peut plus ! Il ferme les yeux, il y a trop à voir ! Il m'aide aussi à avoir du recul. Je viens de tellement loin… C’est la chance qui m’a mené là où je suis. Et ma liberté. Elle a été un bon pilote. Je me laisse porter par le vent. Mais pour que ça marche, il faut également rester concentré, ouvert aux occasions, attentif au monde.
Dans "L’Appel de la forêt", vous jouez avec une star planétaire, Harrison Ford. Que représente-t-il pour vous ?
C'est la somme de tous les personnages qu’il a interprétés, en particulier Han Solo. J’ai grandi avec Star Wars… Une fois encore, c’est une affaire de chance. Je suis allé discuter avec le réalisateur et le producteur, j’imagine qu’ils ont vu d’autres acteurs, mais c’est moi qui ai décroché le rôle. Et ça a été une belle aventure.
Jouer le rôle d’un Sénégalais en situation irrégulière (Samba en 2014), ou un flic qui doit reconduire un étranger à la frontière ( Police), une forme d'engagement ?
Me laisser porter ne m’empêche pas de faire des choses plus significatives, de m'engager. Mais dans les grosses polémiques, où chacun vient mettre son grain de sel, je préfère me taire. Tout le monde donne son avis sur tout, tout le temps, et malheureusement pas les experts, ni les sages. On est responsable de ce micro qu’on nous tend. Il y a des tas de gens à qui on ne donne jamais la parole. Mes potes d'enfance, on ne leur demande pas leur avis. Pourtant ils ont plein de réponses à apporter !
Chaque année, vous êtes parmi les leaders du classement des personnalités préférées des Français. Comment l’expliquez-vous ?
Ça fait plaisir, c’est de l’amour. Mais l’amour, ça ne s’explique pas. Rien dans mes actes ne détermine ça. Si j’étais le deuxième coureur le plus rapide du monde, je pourrais travailler ma technique, ma puissance… Mais comment travaille-t-on à devenir la personnalité préférée des Français ?
N'est-ce pas lié à la manière dont vous envisagez la vie ?
Voir le côté positif des choses, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour être heureux. C’est un parti-pris. Je ne dis pas que c’est la recette, je dis que moi, ça m’a aidé à l’être.
Vous fêtez vos vingt ans de cinéma et en même temps vos vingt ans d’amour avec votre femme Hélène. De quoi êtes-vous le plus fier ?
Des miens, évidemment. Ils ne me font pas payer ma carrière, alors que je ne suis pas souvent à la maison, malheureusement. Sans eux, je ne suis pas sûr que j’aurais eu le même parcours. Ma liberté, c’est ma famille qui me l’offre. Pour que je les quitte, il faut vraiment que ça vaille le coup !
S : programme-tv.net
Cette expérience nous a tous les deux touchés, Michel Hazanavicius et moi. Ce moment où l’enfant se détache de nous, c’est compliqué à gérer. On l’accompagne, on le rassure, mais on est pétrifié de peur et on ne peut pas le dire. L’exprimer dans un film, ça répare quelque chose. Maintenant, je suis en âge de jouer les pères et ces histoires liées à la paternité, à la transmission, me parlent.
Enfant, aimiez-vous qu'on vous lise des histoires avant d'aller au lit ?
Dans ma culture [Omar est d'origine sénégalaise par son père et mauritanienne par sa mère, ndlr], ce rituel du quotidien n’existe pas. Cela se passe plutôt au moment des fêtes. On réunit la famille entière et, même si les enfants sont aux premières loges, l’histoire est pour tout le monde. On raconte qui sont les aïeuls, d’où vient notre nom, comment il se transmet, ce qu’il veut dire, les épopées des familles de guerriers, les pactes avec les animaux totems. Ces contes appartiennent à l’histoire orale et sont transmis par les griots. À la maison, ma femme raconte les histoires, parce qu’elle a grandi comme ça. Moi, je propose autre chose, je leur donne ce que j’ai reçu.
Devenir acteur un jour, est-ce une histoire que vous vous racontiez ?
Je n’y songeais même pas. Je le suis devenu avant d’en avoir envie. Tu fais tes sketchs, les gens se marrent, tu reçois un chèque et on te dit "bravo, tu as bien travaillé". Alors évidemment, tu veux continuer !
Que gardez-vous de la période du SAV des émissions, la rubrique que vous avez tenue avec Fred Testot sur Canal+ entre 2005 et 2012 ?
Pendant toute la période Canal, j’ai vraiment appris ce métier, la technique… Puis le cinéma est venu à moi, et ça a été un nouvel apprentissage. D’ailleurs, je fais toujours mes classes au cinéma. On n’est jamais arrivé !
Vous avez tout de même reçu le César du meilleur acteur en 2012 pour votre rôle dans "Intouchables".
Quand Éric Toledano et Olivier Nakache m’ont parlé du projet, ils m’ont dit mot pour mot : "On va t’offrir un film où on va enfin te considérer comme un acteur." Ils ne pensaient pas si bien dire, puisque j’ai eu ce César. Cette récompense m’a rassuré. Et, en effet, je me suis enfin autorisé à me voir comme un comédien.
Quel regard le gamin de Trappes porte-t-il sur l’homme que vous êtes devenu ?
Il n’en peut plus ! Il ferme les yeux, il y a trop à voir ! Il m'aide aussi à avoir du recul. Je viens de tellement loin… C’est la chance qui m’a mené là où je suis. Et ma liberté. Elle a été un bon pilote. Je me laisse porter par le vent. Mais pour que ça marche, il faut également rester concentré, ouvert aux occasions, attentif au monde.
Dans "L’Appel de la forêt", vous jouez avec une star planétaire, Harrison Ford. Que représente-t-il pour vous ?
C'est la somme de tous les personnages qu’il a interprétés, en particulier Han Solo. J’ai grandi avec Star Wars… Une fois encore, c’est une affaire de chance. Je suis allé discuter avec le réalisateur et le producteur, j’imagine qu’ils ont vu d’autres acteurs, mais c’est moi qui ai décroché le rôle. Et ça a été une belle aventure.
Jouer le rôle d’un Sénégalais en situation irrégulière (Samba en 2014), ou un flic qui doit reconduire un étranger à la frontière ( Police), une forme d'engagement ?
Me laisser porter ne m’empêche pas de faire des choses plus significatives, de m'engager. Mais dans les grosses polémiques, où chacun vient mettre son grain de sel, je préfère me taire. Tout le monde donne son avis sur tout, tout le temps, et malheureusement pas les experts, ni les sages. On est responsable de ce micro qu’on nous tend. Il y a des tas de gens à qui on ne donne jamais la parole. Mes potes d'enfance, on ne leur demande pas leur avis. Pourtant ils ont plein de réponses à apporter !
Chaque année, vous êtes parmi les leaders du classement des personnalités préférées des Français. Comment l’expliquez-vous ?
Ça fait plaisir, c’est de l’amour. Mais l’amour, ça ne s’explique pas. Rien dans mes actes ne détermine ça. Si j’étais le deuxième coureur le plus rapide du monde, je pourrais travailler ma technique, ma puissance… Mais comment travaille-t-on à devenir la personnalité préférée des Français ?
N'est-ce pas lié à la manière dont vous envisagez la vie ?
Voir le côté positif des choses, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour être heureux. C’est un parti-pris. Je ne dis pas que c’est la recette, je dis que moi, ça m’a aidé à l’être.
Vous fêtez vos vingt ans de cinéma et en même temps vos vingt ans d’amour avec votre femme Hélène. De quoi êtes-vous le plus fier ?
Des miens, évidemment. Ils ne me font pas payer ma carrière, alors que je ne suis pas souvent à la maison, malheureusement. Sans eux, je ne suis pas sûr que j’aurais eu le même parcours. Ma liberté, c’est ma famille qui me l’offre. Pour que je les quitte, il faut vraiment que ça vaille le coup !
S : programme-tv.net