Alors que les États-Unis commémoraient les attentats du 11- Septembre, la diffusion sur YouTube d'extraits d'un film anti-islam, réalisé par un obscur promoteur immobilier israélo-américain, a provoqué mardi une flambée de violences anti-américaines au Proche-Orient. Des manifestants ont attaqué l'ambassade des États-Unis au Caire. Le consulat américain de Benghazi en Libye a lui été attaqué par plusieurs dizaines d'hommes armés appartenant au groupe islamiste Ansar al-Charia, qui ont lancé des roquettes contre le bâtiment.
L'ambassadeur américain en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires du consulat de nationalité américaine ont été tués. Leur décès a été confirmé par le président américain Barack Obama, qui a fermement condamné l'attaque et demandé un accroissement de la sécurité entourant les représentations diplomatiques américaines dans le monde.
L'ambassadeur était au consulat avec un groupe d'employés de l'ambassade pour tenter d'évacuer le personnel. Le diplomate et les autres victimes venaient de monter à bord d'une voiture pour quitter le consulat et se réfugier dans un lieu plus sûr quand le véhicule a été pris pour cible, a précisé un officiel libyen. Toutefois la chaîne al-Jazeera affirme que les victimes ont succombé aux fumées toxiques dégagées par l'incendie.
D'après la source libyenne, les Etats-Unis ont dépêché un avion militaire pour rapatrier les corps. J. Christopher Stevens était en poste à Tripoli depuis mai 2012. Fin connaisseur de la région, il avait déjà servi comme attaché politique à Jérusalem, Damas, au Caire et à Ryad.
La violence des affrontements autour du consulat a été telle que les forces de l'ordre libyennes ont dû battre en retraite. Des pillards ont volé des bureaux, des chaises ou des machines à laver avant de que le bâtiment ne soit incendié.
Au Caire en Égypte, 2000 personnes se sont rassemblées mardi devant l'ambassade pour dénoncer ce même film, jugé blasphématoire. Des manifestants ont escaladé la façade et ont arraché le drapeau américain. Après avoir essayé en vain d'y mettre le feu, ils l'ont brûlé puis l'ont remplacé par un étendard noir proclamant: «Il n'y a qu'un seul dieu et Mahomet est son prophète». Le personnel diplomatique avait été évacué dans la journée, en raison des appels à manifester. Sur place, la police et l'armée égyptiennes ont finalement refoulé les protestataires. Plusieurs groupes, dont le leader salafiste Wesam Abdel-Wareth, avaient appelé à manifester.
Le réalisateur se cache désormais
Selon le Wall Street Journal , le film à l'origine des violences s'intitule Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans). Il a été écrit et réalisé par un Israélo-Américain, Sam Bacile, qui se cache, depuis la manifestation. Il a expliqué au quotidien américain avoir voulu montrer que «l'islam était un cancer». «C'est un long-métrage politique et non religieux», a expliqué le promoteur immobilier. D'un budget de 5 millions de dollars, financé par 100 donateurs juifs, le film de deux heures a été tourné en trois mois, l'année dernière, en Californie. Près de 60 acteurs et 45 techniciens y ont participé.
Le film a été projeté dans l'indifférence générale il y a quelques mois dans un cinéma de Los Angeles. La bande-annonce, postée en juillet sur YouTube, était passée inaperçue jusqu'à ces derniers jours, quand des utilisateurs de Twitter l'ont relayée. Entre-temps, quelqu'un avait aussi traduit en arabe le film. Les extraits qui ont filtré sur le Net laissent penser qu'il s'agit d'un film de série B lorgnant le porno. Mahomet est présenté comme un coureur de jupons qui approuve les abus sexuels contre les enfants. Interrogé par Associated Press, Sam Bacile s'est dit désolé de la mort du fonctionnaire américain mais a déploré des ambassades mal gardées.
Aux États-Unis, Innocence of Muslims a reçu le soutien du pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran et en s'opposant à la construction d'une mosquée près de Ground Zero à New York. Le pasteur a précisé qu'il comptait montrer un extrait de 13 minutes, mardi soir, dans son église de Gainesville, en Floride. «C'est une production américaine, qui n'attaque pas les musulmans mais montre l'idéologie destructive de l'islam», a-t-il expliqué. D'après le Wall Street Journal, le film a également été promu par une association de chrétiens coptes conservateurs.
La secrétaire d'État Hillary Clinton a condamné les violences, mais aussi le film, ce qui lui a valu les critiques du candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney. «Les États-Unis déplorent toute initiative délibérée de dénigrement des convictions religieuses. Mais, que les choses soient claires: rien ne peut justifier des actes d'une telle violence», a rappelé Hillary Clinton. Elle s'est entretenue avec le président de l'Assemblée nationale libyenne sur les moyens à mettre en place pour mieux protéger les Américains travaillant en Libye. Les autorités libyennes ont, elles, promis l'ouverture d'une enquête. Washington se refuse pour le moment à lier les deux manifestations, survenues lors du 11e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Par lefigaro.fr
L'ambassadeur américain en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires du consulat de nationalité américaine ont été tués. Leur décès a été confirmé par le président américain Barack Obama, qui a fermement condamné l'attaque et demandé un accroissement de la sécurité entourant les représentations diplomatiques américaines dans le monde.
L'ambassadeur était au consulat avec un groupe d'employés de l'ambassade pour tenter d'évacuer le personnel. Le diplomate et les autres victimes venaient de monter à bord d'une voiture pour quitter le consulat et se réfugier dans un lieu plus sûr quand le véhicule a été pris pour cible, a précisé un officiel libyen. Toutefois la chaîne al-Jazeera affirme que les victimes ont succombé aux fumées toxiques dégagées par l'incendie.
D'après la source libyenne, les Etats-Unis ont dépêché un avion militaire pour rapatrier les corps. J. Christopher Stevens était en poste à Tripoli depuis mai 2012. Fin connaisseur de la région, il avait déjà servi comme attaché politique à Jérusalem, Damas, au Caire et à Ryad.
La violence des affrontements autour du consulat a été telle que les forces de l'ordre libyennes ont dû battre en retraite. Des pillards ont volé des bureaux, des chaises ou des machines à laver avant de que le bâtiment ne soit incendié.
Au Caire en Égypte, 2000 personnes se sont rassemblées mardi devant l'ambassade pour dénoncer ce même film, jugé blasphématoire. Des manifestants ont escaladé la façade et ont arraché le drapeau américain. Après avoir essayé en vain d'y mettre le feu, ils l'ont brûlé puis l'ont remplacé par un étendard noir proclamant: «Il n'y a qu'un seul dieu et Mahomet est son prophète». Le personnel diplomatique avait été évacué dans la journée, en raison des appels à manifester. Sur place, la police et l'armée égyptiennes ont finalement refoulé les protestataires. Plusieurs groupes, dont le leader salafiste Wesam Abdel-Wareth, avaient appelé à manifester.
Le réalisateur se cache désormais
Selon le Wall Street Journal , le film à l'origine des violences s'intitule Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans). Il a été écrit et réalisé par un Israélo-Américain, Sam Bacile, qui se cache, depuis la manifestation. Il a expliqué au quotidien américain avoir voulu montrer que «l'islam était un cancer». «C'est un long-métrage politique et non religieux», a expliqué le promoteur immobilier. D'un budget de 5 millions de dollars, financé par 100 donateurs juifs, le film de deux heures a été tourné en trois mois, l'année dernière, en Californie. Près de 60 acteurs et 45 techniciens y ont participé.
Le film a été projeté dans l'indifférence générale il y a quelques mois dans un cinéma de Los Angeles. La bande-annonce, postée en juillet sur YouTube, était passée inaperçue jusqu'à ces derniers jours, quand des utilisateurs de Twitter l'ont relayée. Entre-temps, quelqu'un avait aussi traduit en arabe le film. Les extraits qui ont filtré sur le Net laissent penser qu'il s'agit d'un film de série B lorgnant le porno. Mahomet est présenté comme un coureur de jupons qui approuve les abus sexuels contre les enfants. Interrogé par Associated Press, Sam Bacile s'est dit désolé de la mort du fonctionnaire américain mais a déploré des ambassades mal gardées.
Aux États-Unis, Innocence of Muslims a reçu le soutien du pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran et en s'opposant à la construction d'une mosquée près de Ground Zero à New York. Le pasteur a précisé qu'il comptait montrer un extrait de 13 minutes, mardi soir, dans son église de Gainesville, en Floride. «C'est une production américaine, qui n'attaque pas les musulmans mais montre l'idéologie destructive de l'islam», a-t-il expliqué. D'après le Wall Street Journal, le film a également été promu par une association de chrétiens coptes conservateurs.
La secrétaire d'État Hillary Clinton a condamné les violences, mais aussi le film, ce qui lui a valu les critiques du candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney. «Les États-Unis déplorent toute initiative délibérée de dénigrement des convictions religieuses. Mais, que les choses soient claires: rien ne peut justifier des actes d'une telle violence», a rappelé Hillary Clinton. Elle s'est entretenue avec le président de l'Assemblée nationale libyenne sur les moyens à mettre en place pour mieux protéger les Américains travaillant en Libye. Les autorités libyennes ont, elles, promis l'ouverture d'une enquête. Washington se refuse pour le moment à lier les deux manifestations, survenues lors du 11e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Par lefigaro.fr