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Mardi 27 Mars 2018

L’économie nationale : Le secteur informel en queue du peloton (dossier Leral)


Les politiques d’incitation mises en place par le gouvernement pour faciliter l’accès au crédit pour les Petites et moyennes entreprises, n’ont aucun impact. C’est ce qui ressort des résultats de la dernière étude de la Direction de la prévision et des études économiques, réalisée sur les impacts d’une amélioration de la productivité du secteur informel sur l’économie sénégalaise. Décryptage…



La contribution du secteur informel dans l’économie nationale, reste très faible par rapport à celui du secteur formel. En plus, il reste confronté à des difficultés pour accéder au crédit auprès des institutions bancaires. C’est ce qui ressort des résultats de l’étude de la Direction de la prévision et des études économiques, sur les impacts d’une amélioration de la productivité du secteur informel sur l’économie sénégalaise.

Ainsi, les unités de production industrielle, révèle-t-on, ont toujours des difficultés pour accéder au crédit auprès des institutions bancaires. Selon l’étude,  ces dernières, utilisent principalement leurs propres épargnes pour financer leurs activités. L’étude précise que cette méthode de financement concerne 70% des unités de production industrielle.

Tandis que près 18,1% d’entre elles utilisent des prêts auprès de particuliers ou membres de leurs familles. « Elles font peu recours aux banques et aux institutions de microfinance pour l’installation de leur capital. Et, le développement du secteur n’est pas favorisé par le système financier formel », relève le document.

Toutefois, explique-t-on, dans cette étude, que même si la proportion demeure faible, plus de 30% des entreprises du secteur informel font recours aux banques ou aux institutions de microfinance pour financer leurs investissements. Et, plus de 20% d’entre elles sont financées par leurs fournisseurs.
L’étude souligne que les unités de production industrielle rencontrent de sérieuses difficultés, aussi bien conjoncturelles que structurelles.

En ce qui concerne les problèmes d’ordre conjoncturel, le document note que 60,4% de ces unités déclarent être confrontées au manque de clientèle. Pour cause, signale la note,  les produits du secteur informel ne sont pas souvent de bonne qualité ou sont parfois prohibés, suscitant un manque de confiance de la part des consommateurs. L’étude renseigne également que ces unités évoluent dans un environnement fortement concurrentiel qui affecte négativement l’écoulement des produits.

Les résultats de l’étude révèlent que 40% d’entre elles, déclarent avoir subi une forte concurrence sur le marché. Ce, malgré le fait qu’il existe au sein du secteur informel, un système de marchandage, source d’asymétrie d’informations qui perturbent le bon fonctionnement des marchés. Quant aux difficultés structurelles, l’étude montre que les petites unités rencontrent des problèmes d’accès au crédit, soit 27,3%, de manque de local adapté, soit 19,2%, de règlementation trop contraignante, soit 19,1%  des taxes et impôts trop élevés de 15,4%.

Faible contribution du secteur informel

L’étude renseigne que le secteur informel a créé en moyenne 55% de la valeur ajoutée brute entre 1980 et 2014. Ainsi, son poids dans la valeur ajoutée est un peu plus élevé, soit 57% en moyenne durant les périodes 1984-1991 et 1995-2002. Depuis 2002, il s’est stabilisé autour de 54%. Il ressort des résultats que ces unités utilisent la presque totalité de la mai- d’œuvre non qualifiée et une partie de celle qualifiée. Alors que,  la rémunération des facteurs de production du secteur informel est en moyenne très faible, comparée à celle du secteur formel.

Se voulant plus précise, l’étude signale que  la consommation intermédiaire dans le secteur formel représente 57% de la production, contre 34% dans le secteur informel. Cependant, dans le secteur formel, les salaires représentent 46% en moyenne de la valeur ajoutée, alors que dans l’informel, 4% seulement de la valeur ajoutée sont alloués aux salaires. Une situation qui s’explique, selon les services du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan: le secteur informel est généralement composé en grande partie, de travailleurs indépendants et de salariés faiblement rémunérés.

Par contre, l’étude relève que l’impôt sur les bénéfices payés par les entreprises du secteur informel ne représente en moyenne que 2% de leur valeur ajoutée brute. Ainsi, soutient les auteurs de l’étude, le secteur informel n’apporte pas une contribution considérable dans les recettes fiscales. «  Les entreprises du secteur informel sont souvent inconnues au niveau de l’administration fiscale et les entrepreneurs font souvent des sous-déclarations. Les recettes recouvrées sont loin d’atteindre les niveaux escomptés. Ainsi des mesures sont à envisager pour mieux comprendre les activités du secteur afin d’adopter un programme optimal de fiscalisation des UPI sans compromettre leurs activités », recommande l’étude.

Par ailleurs, en termes de structure, le secteur informel est largement dominé par le commerce qui réalise 64% du chiffre d’affaires et 37% de leur valeur ajoutée. Pis, l’ensemble des services crée environ 72% de la valeur ajoutée du secteur informel, suivi par le secondaire avec 27,4%. Ce dernier, indique-t-on, est dominé par les industries alimentaires et le Btp, créant respectivement 35,4% et 34,6% de la valeur ajoutée du secteur.





O WADE Leral






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