Ayant découvert les vertus de la finance islamique, l’Etat du Sénégal compte bien la promouvoir et la développer pour en tirer le maximum dans ses emprunts annuels. Le ministère de l’Economie et des Finances vient, à cet effet, d’initier une concertation avec les différents acteurs de ce secteur et des religieux pour échanger avec eux sur les avancées de ce système financier dans notre pays et éviter tout ce qui y est proscrit par la religion dans ce mode de financement. L’Etat veut continuer l’expérience qu’il vient de faire en levant plus 100 milliards de francs Cfa sur les 400 qu’il compte emprunter en 2012 au titre des contributions des bailleurs de fonds, grâce à cette finance. Cela, après avoir ‘arraché’ l’aval de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) et du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), dit le ministre Abdoulaye Diop. L’Etat compte en effet utiliser le ‘Sukuk’ (obligation islamique : Ndlr), qui préconise de rémunérer à la place des taux d’intérêts, qui sont ‘ribba’ (l’usure) pour la Charia, le nécessairement rendement de tout investissement.
Se félicitant de cette approche du gouvernement, les religieux ont estimé que l’Etat a tardé à se tourner vers ce système. ‘C’est un système avec tout ce que la finance requiert mais qui ne transgresse pas les fondements de la religion musulmane. Les transactions qu’il y a dans les banques, les financements, les bons de trésors et autres sont très normés. Il faut que les gens puissent fructifier leur argent mais selon les règles définies par la charia.
Beaucoup de pays occidentaux expérimentent aujourd’hui la finance islamique’, dit Barham Diop. Qui pense qu’au-delà des musulmans, il peut être la solution pour le monde. Et dans notre pays, les populations pourraient également en tirer un grand profit. Elles qui ont besoin de financements alors que le financement de l’économie par les banques peine à atteindre la barre des 20 %. Pour le religieux, la multiplication des institutions financières islamiques à travers le monde, ainsi que le nombre croissant d’établissements bancaires conventionnels qui offrent aujourd’hui des solutions de financement compatibles avec la Charia, confirment l’essor du secteur d’activité de la finance islamique. Il souligne par ailleurs que l’approche du gouvernement est salutaire. Parce que, dit-il, il y a plusieurs écoles dans l’Islam qui ont des façons de voir certaines recommandations. Donc, il était bien de réunir tout le monde pour savoir ce que chacune pense de telles opérations. Barham Diop estime, en outre, que la perception d’intérêts, prohibée par l’Islam, est la conséquence de tous les chocs financiers auxquels on assiste souvent. ‘Dieu nous demande de ne pas exploiter l’autre par des intérêts lorsqu’il y a emprunt. Depuis plus d’un siècle, tout ce que les banques avaient pu engranger comme bénéfices, est gâté par soit une guerre ou une crise’, dit-il. Corroborant ses propos, Isakha Mbacké, ambassadeur du Sénégal en Turquie, qui a également pris part à la rencontre, fait remarquer que les dernières crises économiques et financières mondiales ont épargné la finance islamique et les institutions qui ont ouvert une fenêtre sur ce système. ‘Les pays occidentaux l’ont compris et l’éloignent de l’islamophobie dont ils ne cessent d’accuser les musulmans’, signale le diplomate.
Précurseur dans cette finance au niveau régional, avec la création de la Bis depuis 1983, le Sénégal n’en a pas pour autant tiré tous les avantages qu’il devrait en attirant les capitaux arabes pour financer son développement. Laquelle banque a même fini par explorer des voies qui n’étaient les siennes. En effet, elle avait souscrit à des emprunts obligataires de l’Etat du Sénégal mais la Bid lui a demandé de reverser le fruit des placements à des activités caritatives parce qu’elle n’a pas vocation de toucher à des intérêts.
Seyni DIOP
Source Walfadjri
Se félicitant de cette approche du gouvernement, les religieux ont estimé que l’Etat a tardé à se tourner vers ce système. ‘C’est un système avec tout ce que la finance requiert mais qui ne transgresse pas les fondements de la religion musulmane. Les transactions qu’il y a dans les banques, les financements, les bons de trésors et autres sont très normés. Il faut que les gens puissent fructifier leur argent mais selon les règles définies par la charia.
Beaucoup de pays occidentaux expérimentent aujourd’hui la finance islamique’, dit Barham Diop. Qui pense qu’au-delà des musulmans, il peut être la solution pour le monde. Et dans notre pays, les populations pourraient également en tirer un grand profit. Elles qui ont besoin de financements alors que le financement de l’économie par les banques peine à atteindre la barre des 20 %. Pour le religieux, la multiplication des institutions financières islamiques à travers le monde, ainsi que le nombre croissant d’établissements bancaires conventionnels qui offrent aujourd’hui des solutions de financement compatibles avec la Charia, confirment l’essor du secteur d’activité de la finance islamique. Il souligne par ailleurs que l’approche du gouvernement est salutaire. Parce que, dit-il, il y a plusieurs écoles dans l’Islam qui ont des façons de voir certaines recommandations. Donc, il était bien de réunir tout le monde pour savoir ce que chacune pense de telles opérations. Barham Diop estime, en outre, que la perception d’intérêts, prohibée par l’Islam, est la conséquence de tous les chocs financiers auxquels on assiste souvent. ‘Dieu nous demande de ne pas exploiter l’autre par des intérêts lorsqu’il y a emprunt. Depuis plus d’un siècle, tout ce que les banques avaient pu engranger comme bénéfices, est gâté par soit une guerre ou une crise’, dit-il. Corroborant ses propos, Isakha Mbacké, ambassadeur du Sénégal en Turquie, qui a également pris part à la rencontre, fait remarquer que les dernières crises économiques et financières mondiales ont épargné la finance islamique et les institutions qui ont ouvert une fenêtre sur ce système. ‘Les pays occidentaux l’ont compris et l’éloignent de l’islamophobie dont ils ne cessent d’accuser les musulmans’, signale le diplomate.
Précurseur dans cette finance au niveau régional, avec la création de la Bis depuis 1983, le Sénégal n’en a pas pour autant tiré tous les avantages qu’il devrait en attirant les capitaux arabes pour financer son développement. Laquelle banque a même fini par explorer des voies qui n’étaient les siennes. En effet, elle avait souscrit à des emprunts obligataires de l’Etat du Sénégal mais la Bid lui a demandé de reverser le fruit des placements à des activités caritatives parce qu’elle n’a pas vocation de toucher à des intérêts.
Seyni DIOP
Source Walfadjri