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L'étau se resserre autour du tueur de Brindisi

Rédigé par leral.net le Mardi 22 Mai 2012 à 09:50 | | 0 commentaire(s)|

Tandis que l'Italie se recueillait avec émotion aux obsèques de Melissa, le suspect aurait été identifié par la police.


L'étau se resserre autour du tueur de Brindisi
L'auteur présumé de l'attentat qui a tué une adolescente de 16 ans et en a blessé six autres, samedi matin devant l'école professionnelle Giovanni Falcone, aurait été identifié lundi après-midi par la police italienne. Il aurait disparu, selon des sources proches de l'enquête citées par Reuters. Mais, selon d'autres sources judiciaires évoquées par l'AFP, cet homme de 45 ans, bénéficiaire d'une pension d'invalidité, aurait été interpellé et interrogé ainsi que son frère, lundi. Il aurait été reconduit à son domicile, situé à 200 mètres du lieu de la tragédie, dans la soirée. «Des contrôles sont en cours sur l'alibi», indiquait-on de source judiciaire. Quoi qu'il en soit, l'auteur de l'attentat sera inculpé de «massacre» avec circonstance aggravante pour avoir commis un acte terroriste, a fait savoir le procureur national antimafia Pietro Grasso. Le scénario de la tragédie a été reconstitué grâce à une caméra de télévision accrochée à la façade d'un magasin, face à l'école. On voit distinctement un homme à demi caché par un kiosque de couleur verte de l'autre côté de la rue, à vingt mètres de l'entrée de l'établissement.

Il est habillé d'un pantalon clair, d'une veste foncée et de chaussures de sport. Il paraît calme et ne porte pas de gants, ce qui le trahira car il a une malformation très visible à la main gauche. Il boite. On le voit plonger la main droite dans sa ­poche pour en extraire une télécommande. Quelques instants plus tard, la caméra enregistre le souffle d'une puissante déflagration. Puis l'individu s'éloigne du kiosque à petits pas, sans se soucier de l'enfer qu'il a déclenché.

La télécommande a servi à actionner un capteur volumétrique analogue à ceux dont sont équipés les dispositifs d'alarme à l'entrée des magasins ou des appartements. Le capteur était relié à deux bouteilles de gaz déposées dans une benne à ordures amenée sur place la veille. Quand les jeunes filles sont descendues du car de ramassage scolaire, le capteur a enregistré leur passage et donné le signal de l'explosion.

«Elle nous manquera»
Le mode choisi pour l'attentat confirme la préméditation. Son auteur devait avoir des compétences en électronique et connaissait bien les lieux et habitudes de l'école. À ce stade, rien ne prouve qu'il ait agi seul.

L'Italie a réservé lundi des funérailles d'État à Melissa Bassi à Mesagne, aux portes de Brindisi. L'émotion était intense. Au premier rang dans la cathédrale avaient pris place le président du Conseil, Mario Monti, rentré précipitamment du G8 aux États-Unis, le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini et trois ministres.

À un balcon avait été accrochée une grande photo de Melissa souriante, des mèches rouges dans les cheveux encadrant un visage lumineux. «C'était une adoles­cente solaire. Elle nous manquera», a déclaré le curé de sa paroisse, Pietro di Punzio. Par dizaines de milliers, les messages ont afflué de toute l'Italie sur Twitter et Facebook pour lui rendre hommage et dénoncer la lâcheté de son assassin. Ils ont été plus de 100.000 samedi, le jour de l'attentat, à crier leur indignation.


Par Richard Heuzé