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Vendredi 20 Avril 2018

L'histoire jamais racontée de Richard Picard, le fondateur de Richard-Toll au Sénégal




Caroline Picard et Claude Richard : ces deux personnages sont des rescapés de l’expédition de la Méduse en 1816. Caroline était la fille du greffier de St-Louis, Picard, qui disgracié, finit misérablement sa vie sur l’île de Safal près de de Babagèye. Elle est aussi la sœur de Charlotte, auteur de La Chaumière Africaine.

Claude Richard, quant à lui, était le botaniste du roi qui fonda, à proximité de St-Louis, le jardin d’essais appelé Richard Toll (« le champ de Richard » en wolof). Après son séjour au Sénégal, il poursuivit sa carrière à St-Denis de la Réunion. Il était apparenté à une lignée très fameuse de botanistes du Roi, parmi lesquels un autre Claude Richard avait créé le jardin du Petit Trianon à Versailles. Nos deux personnages eurent trois filles. Ces deux portraits rarissimes proviennent de la page très intéressante : 

https://medusepicard.wordpress.com/2016/01/09/caroline-picard-et-claude-richard/
 
 

 

Caroline Picard et Claude Richard

par Bernard Ducros



La tradition orale nous a appris de longues dates la place de Caroline Picard et de Claude Richard dans nos origines. Encore fallait-il le traduire dans un tableau cohérent, c’est ce qu’ont entrepris Jean My et Bernard Bernier (ce dernier l’ayant diffusé sur le réseau internet).
Pour consulter ces documents cliquez sur ces liens: Jean My  , Bernard Bernier .

Qui était Caroline Picard ?
Caroline_Picard La fille de Charles Picard et la sœur de Charlotte Picard (épouse Dard), auteur de La Chaumière africaine (réédité aux éditions l’Harmattan).
Parmi ces 3 survivants de l’aventure africaine, il faut noter également Alphonse Fleury qui fut recueilli par le couple Dard et qui par la suite réussit sa vie dans l’administration maritime. Il nous a laissé des notes biographiques très précieuses sur celui qu’il appelle son oncle, se considérant comme le fils du couple Dard ses parents adoptifs.

Qui était Claude Richard ?
Claude_Richard Claude Richard est né à Dampierre dans la Doubs en 1783, donc à l’aube d’une période très troublée. En effet la révolution le conduit à être séparé de sa famille sans que l’on connaisse les évènements qui ont présidé à sa jeune destinée. Il ne fut cependant pas abandonné. On le retrouve tout jeune en Suisse à Genève puis dans le Valais élevé par un pasteur protestant. Ce dernier lui donne une bonne éducation et lui inculque des connaissances sérieuses en latin et en botanique (déjà !). Il fréquente très tôt le botaniste Pyramus de Candolle puis son fils Alphonse de Candolle tous deux connus des milieux scientifiques.
Il débute sa carrière sous Napoléon Ier qui le charge de l’organisation des jardins du Corso à Rome puis des jardins de Fontainebleau. Napoléon le fait chevalier de la légion d’honneur en 1808 à l’âge de 22ans.
En 1816, Claude Richard est envoyé au Sénégal pour y étudier la flore, faire des essais et diffuser des méthodes de culture adaptées. Il crée une station agronomique sur la fleuve Sénégal au lieu encore appelé, aujourd’hui, Richard Toll (Jardin de Richard en wolof). C’est au Sénégal qu’il fait la connaissance de Caroline Picard qui devient son épouse.
Rentré en France en 1821, il repart très vite en Guyane où il effectue un travail sur le palmier à huile pour lequel la Société Scientifique de Calcutta lui décerna une médaille d’or. Alphonse Fleury nous donne une précision très précieuse pour situer sa position familiale. Il indique qu’il fit ce travail sur les palmiers en collaboration avec son cousin Achille Richard, naturaliste, professeur à l’Ecole de Médecine de Paris. En dépit d’une erreur, (Achille était médecin de la marine, c’est son père Louis Claude Marie qui était professeur à l’école de médecine), on peut donc situer Claude Richard par rapport à une lignée connue des Richard, jardiniers du roi comme nous le verrons plus loin.
En 1829 Claude Richard est envoyé à Saint-Denis de la Réunion comme directeur du Jardin Botanique. Il y œuvra pendant 36 ans introduisant dans la colonie 3000 espèces de plantes et réalisant de nombreuses recherches sur orchidées, cryptogames et fougères en collaboration avec le Dr Bernier son gendre. Richard et Bernier ont eu le mérite de recréer la végétation des montagnes de la Réunion qui était très dégradée.
Il passa 2 ans à Madagascar à une époque indéterminée pour toujours des recherches sur la flore.
Claude Richard est mort en 1869 à St Denis de la Réunion à l’âge très avancé pour l’époque de 87 ans.

L’énigme « Claude Richard » :
La lignée des Richard débute en France avec François Richard, jardinier venu en France en 1688 avec Jacques II chassé du trône d’Angleterre. Jacques II vécut à St Germain en Laye où il est enterré.
Un des fils de François Richard est Claude (1) Richard né le 13 Août 1705 et décédé le 21 novembre 1784 à Versailles. C’est lui le plus célèbre des jardiniers du roi de la lignée, il fut entre autre créateur des jardins du Trianon sur demande de Louis XV en 1750.
Un de ses fils Antoine Richard devint son adjoint puis son successeur.
Un autre de ses enfants était le professeur cité plus haut qui avait un fils, Achille Richard, qu’Alphonse Fleury désigne comme le cousin de notre Claude (2) Richard.
Le père de Claude (2) Richard est Charles (2) Richard né en 1747 à Dampierrre dans le Doubs
Le père de Charles (2) Richard est Charles (1) Richard décédé en 1750 à Vollon en Haute-Saône à l’âge de 41 ans, ce qui situe sa naissance en 1709.

Jean My porte en note, au courrier de la mairie de Vollon : « Pour que Claude (2) Richard soit un cousin d’Achille Richard il faudrait que le dit Charles (1) Richard soit le frère de Claude (1) Richard fils du premier des Richard ». Cela est plausible et même probable compte tenu du témoignage d’Alphonse Fleury, mais non prouvé en l’absence dans les actes dont disposait Jean My de ses origines et de son lieu de naissance. Il reste à savoir si à Versailles ou à St Germain-en-Laye il existe l’acte de naissance de Charles Richard né en 1709 avec mention de ses parents.
Jean My n’a pas eu la capacité de mener à bonne fin cette enquête si bien entamée. Peut-être cette recherche a-t-elle été réalisée par un membre de la famille, féru de généalogie, des vocations peuvent aussi se révéler.







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