Leral.net | S'informer en temps réel

L’histoire jamais racontée de Serigne Sidy Ahmed Sy fils ainé du Maître Seydi Hadji Malick Sy

Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Octobre 2022 à 09:28 | | 0 commentaire(s)|

Serigne Sidy Ahmed Sy fils de Sokhna Rokhaya Ndiaye membre d’une famille de l’aristocratie de Saint Louis et du Maître Seydi Hadji Malick Sy. Il était un savant accompli, malgré son âge précoce il maîtrisait l’ensemble des sciences Islamiques. Les anciens avaient coutume de dire à son sujet « Dafa Tèleu fèss » qui signifie littéralement « il s’est rempli très tôt ».


L’histoire jamais racontée de Serigne Sidy Ahmed Sy fils ainé du Maître Seydi Hadji Malick Sy
Serigne Sidy Ahmed Sy est un fils méconnu du Maître Seydi Hadji Malick car il n’a vécu que 34 ans. Serigne Sidy Ahmed Sy est né à Saint Louis le 15 janvier 1882. Le premier disciple du Maître Seydi Hadji Malick Sy en l’occurrence El Hadji Malick Sarr a été à sa demande le formateur et l’éducateur de Serigne Sidy Ahmed Sy. D’ailleurs pour la petite histoire, El Hadji Malick Sarr disait que 3 choses le ferait entrer irrémédiablement au paradis : « je suis le premier disciple du Maître Seydi Hadji Malick Sy; je suis le Professeur de son fils aîné et j’ai épousé sa fille ainée ».


El Hadji Malick Sarr emmenait avec lui Serigne Sidy Ahmed Sy lors de ses différents déplacements. Lorsque l’enfant Serigne Sidy Ahmed fût plus solide il fût confié à Mame Mor Khoudia Sy puis à Mame Mor Amina Sy pour une formation plus pointue en sciences Islamiques.

Serigne Sidy Ahmed Sy était à la fois l'intendant et le confident de son père qui avait beaucoup d'estime et de considération à son égard. Bien avant les évènements de 1914, et comme pour préparer sa succession, le Maître Seydi Hadji Malick Sy avait un jour fait parvenir à Serigne Sidy Ahmed Sy un document contenant des secrets très importants. Au jeune Babacar qui avait présenté ledit document à son frère ainé Serigne Sidy Ahmed celui ci répondit: " Notre vénéré père vous a dit de me remettre ce document si important. Mais je vous le retourne car il vous revient. Mon destin est de partir et je ne serais pas l'héritier. Notre père a fait son devoir, mais Dieu le veut autrement".

Lors de son dernier entretien avec Serigne Babacar Sy, Serigne Sidy Ahmed n'avait pas manqué de formuler de ferventes prières en faveur de celui qui allait devenir le premier et digne Khalife du Maître Seydi Hadji Malick Sy : " Au revoir! Oh toi fils de Malick. Que le maitre du trône te protège a l'intérieur (batinan) comme a l'extérieur (Zahiran). Qu'il te protège de tous les méfaits des campagnes comme des villes. Que ton élévation vers le sommet ne soit jamais interrompue…"

Fort d’un lourd bagage intellectuel, il fût récupéré par le Maître Seydi Hadji Malick en personne durant l’année 1902 à Tivaouane et Serigne Sidy Ahmed commença à donner des cours aux plus jeunes de l’école du Maître.

Lors de la première guerre mondiale, Blaise Diagne faisait un enrôlement massif de jeunes Sénégalais au nom de la France pour les emmener au front, le Maître Seydi Hadji Malick Sy fût le seul érudit du Sénégal qui refusa de donner ses disciples. Ce jour là, le Maître répondit à l’administration qu’il ne pouvait pas donner ces disciples car il allait rendre compte de ce fait au Créateur, à la place il se résigna à leur donner ses propres fils en l’occurrence Serigne Sidy Ahmed Sy qui n’avait que 32 ans à l’époque et Serigne Babacar Sy.

Serigne Babacar ne fût pas apte à partir pour des raisons de santé. Serigne Sidy Ahmed Sy fût envoyé à Salonique en Grèce après un bref passage en France plus précisément à Marseille et à Toulon pour combattre aux côtés des forces alliés de même que d’autres fils de Chefs religieux.

Serigne Sidy Ahmed fût envoyé à Salonique en compagnie de serigne Amadou Sall, fils aîné du Cadi de Saint Louis Tafsir Amadou Sall; il y avait Serigne Fallou Fall fils de Cheikh Ibra Fall; il y avait aussi Amadou Lamine Sow, père du docteur Moustapha Sow médecin traitant de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh.

Serigne Sidy Ahmed Sy avait deux épouses, la première s’appelait Mame Marième Paulel Diagne qui lui donna 3 enfants. Parmi ces enfants avec Mame Marième Paulel Diagne il y avait sa fille aînée Sokhna Seynabou Sy né en 1912 qui ne vécut pas longtemps; il y’avait Sokhna Safietou Sy né en 1914.

La seconde épouse de Serigne Sidy Ahmed Sy s’appelait Mame Aimé Sao originaire de Saint Louis et Dagana qui n’avait qu’une seule fille qui s’appelle Sokhna Mame Fama Sy né en 1916 après le départ de serigne Sidy Ahmed pour Salonique, d’ailleurs c’est par telegram qu’on lui annonça la naissance de sa fille. Avant de partir Serigne Sidy Ahmed avait demandé à ce qu’on donne le nom de Mame Fawade Wélé à sa fille.

Serigne Sidy Ahmed Sy fût recruté en mai 1916, puis il effectua une formation accélérée de 1 mois au niveau d’une base militaire à Thiès.

Serigne Sidy Ahmed disparut le 13 octobre 1916 à Salonique après seulement 5 mois passé au front. Acculés par les Allemands sur le front de l’Ouest en 1916, les Alliés basés aux Dardanelles se replient vers Salonique pour former l’Armée d’Orient face aux Boches, Autrichiens et Bulgares. 250.000 soldats alliés tombèrent aux Dardanelles où ils s’étaient repliés après avoir été assiégés par leurs ennemis. Beaucoup d’Africains ne sont pas revenus des tranchées qui ont vu l’une des plus effroyables boucheries de l’histoire contemporaine.

Serigne Alioune Sall de Diamalaye est un petit fils direct de Serigne Sidy Ahmed Sy.

Le Pr. Iba Der Thiam a révélé lundi 19 mai 2008 que les tombes de deux importantes figures religieuses Sénégalaises, tombées au champ d’honneur lors de la première guerre mondiale, ont été identifiées. Il n’est pas exclu que des procédures soient entamées pour le retour, sur leur terre natale, de leurs cendres.

L’historien sénégalais s’adressait à la presse en vue des preparatifs de la célébration de la journée du tirailleur qui a été portée sur les fonts baptismaux en 2004.

A Salonique, en Grèce, deux tombes ont été identifiées. L’une serait celle de Sidy Ahmet Sy, fils aîné de Cheikh El Hadji Malick Sy, grand propagateur de la tidjanya au Sénégal, et l’autre celle de Serigne Fallou Fall, fils de Cheikh Ibrahima Fall, compagnon de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme.

Lors de la première guerre mondiale, alors que Van Vollenhoven était gouverneur de l’Aof et que la politique de recrutement de troupes coloniales (les fameux tirailleurs Sénégalais) battait son plein, beaucoup de chefs religieux ont tenu à donner l’exemple en demandant à certains de leurs fils de s’engager pour aller combattre sur le sol glacial de l’Europe pour la France.

Par Alphahim Mayoro