L’historique de ses navigations sur Internet va-t-il dévoiler la préméditation du copilote dans la tragédie du vol de la Germanwings ?
C’est ce que semblent affirmer les dernières déclarations du parquet Allemand. Les enquêteurs on pu accéder à l’historique de navigation du copilote entre le 16 et le 23 mars, veille de la tragédie. Ses recherches portaient alors “sur les manières de se suicider" et sur “les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité”.
En l’absence d’autres éléments ou de témoignages, ce serait donc le navigateur internet de sa tablette qui permettrait d’établir une préméditation dans l’acte d’Andreas Lubitz.
Après les livres et les téléphones
Comme les lectures en bibliothèque il y a quelques décennies, ou les listes des appels téléphoniques plus récemment, l’historique de navigation pourrait bien donner des éléments probants dans le cadre d’une enquête.
Mais, s'il est gorgé d’informations sur notre localisation et nos recherches, l’historique pose des questions sur l’intention qui anime ces recherches. Thomas Mertens, avocat au barreau de Paris, a vu se multiplier les perquisitions et les analyses d’historiques ces dernières années.
“L’historique de navigation peut avoir une force de preuve importante. Dans l’enquête des attentats de janvier à Paris, il a permis de déterminer des éléments sur la préméditation et les armes de Coulibaly.
On voit de plus en plus d’expertises informatiques demandées par des juges d’instruction depuis un an ou un an et demi. Pas avant. C’est même devenu la norme dans les dossiers de terrorisme, de trafic de drogues ou de blanchiment d’argent. Les ordinateurs sont saisis, et les historiques étudiés.”
"Comment faire un cocktail Molotov ?"
Un mine d’informations qui ne permet pas pour autant de définir clairement une intention chez l’internaute ou même sa présence en personne derrière l’ordinateur. Pas de quoi limiter l'intérêt des historiques pour l’avocat.