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L’homme aux 300 meurtres : "Popeye", le tueur à gages de Pablo Escobar est mort

Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Décembre 2021 à 13:16 | | 0 commentaire(s)|

Jhon Jairo Velásquez, plus connu sous le nom de «Popeye», est mort d’un cancer de l’estomac mercredi. Il fut le tueur à gages le plus prolifique de Pablo Escobar.


L’homme aux 300 meurtres : "Popeye", le tueur à gages de Pablo Escobar est mort
18 août 1989, Luis Carlos Galán donne un meeting dans la ville de Soacha, en Colombie. L’homme est candidat à la présidentielle de 1990. Depuis plusieurs mois, il promet aux habitants de se débarrasser des les cartels de la drogue, ceux qui font régner violence et corruption à travers le pays. En ligne de mire, le cartel de Medellin, fondé par Pablo Escobar. Ce dernier, qui ne laisse aucune chance à ses ennemis, décide de faire éliminer le politicien. Face à la foule venue assister à son discours, Luis Carlos Galán est abattu, tué de plusieurs balles dans le corps.

Derrière l’organisation de ce crime, Jhon Jairo Velásquez, qui obéit aux ordres de Pablo Escobar. Surnommé «Popeye», il racontera plus tard avoir engagé des tueurs à gages pour assassiner le candidat. Au total, Jhon Jairo Velásquez a admis 300 meurtres, sur instruction de son patron, et la coordination de 3000 autres crimes dans les années 1980 et 1990. Parmi les plus connus, le meurtre de Luis Carlos Galán mais également l’attentat de l’avion Avianca, dans lequel 107 personnes ont perdu la vie le 27 novembre 1989. C’est le candidat à la présidentielle Cesar Gaviria qui était visé. Mais il n’était en réalité pas à bord et avait fini par être élu quelques mois plus tard.

Il n'a cessé de raconter son histoire, jusqu'à sa mort

Mercredi, les autorités carcérales colombiennes ont annoncé la mort de «Popeye», à 57 ans, des suites d’un cancer de l’estomac. Il avait été arrêté en 1992 après s’être rendu à la police et avait été condamné pour trafic de drogue. Il avait finalement été relâché en 2014 avant d’être de nouveau incarcéré en 2018 pour extorsion. Cet homme de confiance de Pablo Escobar n’a cessé, jusqu’à sa mort, de raconter son histoire.

En prison aussi, «Popeye» savait jouer de son image. Au cours de ses années d’incarcération, il n’a cessé de se vanter de ses crimes, sans jamais les regretter. Il a même livré de nombreux secrets datant de sa collaboration avec Pablo Escobar, tué en 1993 : le financement de la prise d’otage du palais de justice de Bogota les 6 et 7 novembre 1985, l’amitié de son patron avec Fidel Castro et l’ouverture d’une nouvelle route de la drogue qui passait par Cuba, ou bien encore l’assassinat du journaliste Guillermo Cano Isaza en 1986. Après sa libération en 2014, il était retourné à Medellin, où l’illustre histoire de ces criminels fascine autant qu’elle dégoûte. A cette époque, il a publié un livre «Surviving Pablo Escobar» et s’est lancé sur Internet en créant sa chaîne Youtube, «Popeye Arrepentido» («Popeye le repenti») qui compte aujourd’hui plus d’1,2 million d’abonnés. Interrogé en 2016 par le «Guardian», il justifiait cette chaîne et ses vidéos en expliquant : «On dirait que cela sert à glorifier les crimes, mais c’est surtout pour attirer les jeunes. Il y a, à un certain degré, une curiosité morbide à propos des meurtres, surtout de la part des jeunes.»