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L’indignation

NETTALI.NET - Si les autorités avaient cru pouvoir faire de la libération du journaliste El Malick Seck une sucette pour faire passer la pilule amère que constitue, pour l’ensemble de la presse, la mise en liberté des douze nervis coupables de la mise à sac des locaux de l’As et 24 heures Chrono en juillet 2008, c’est raté. L’indignation est le sentiment le mieux partagé au sein de la corporation au lendemain de ce que plusieurs quotidiens ont qualifié de regrettable « troc ».


Rédigé par leral.net le Dimanche 26 Avril 2009 à 23:16 | | 0 commentaire(s)|

L’indignation
L’édition du jour du journal l’As, une des victimes des agresseurs graciés, est édifiante pour se convaincre que tous les journalistes sont contents pour El Malick Seck qui a recouvré la liberté mais s’émeuvent, en revanche, de la libération des nervis. Le commentateur du journal croit savoir qu’en « prenant hier la responsabilité historique de gracier les nervis qui ont nuitamment saccagé les journaux l’As et 24 H Chrono, le 17 juillet 2008, Me Wade a, de manière implicite, pris fait et cause pour l’argument des biceps au détriment du droit. Comme s’il était inspiré par les films western où la loi du plus fort est toujours la meilleure ».

Dans ce commentaire intitulé, « Agresse, je te couvre », l’auteur Daouda Thiam souhaite que « maudit soit le 24 Avril 2009, mais également le 19 Mars 2000, deux dates qui resteront gravées pour longtemps dans la conscience collective des Sénégalais. Tout comme laissera des marques indélébiles contre l’oubli le fait que Farba Senghor agresse des journalistes et que Wade semble lui dire ’’du courage, fonce, je te couvre’’ ».

La révélation faite par l’As semble aller dans le même sens. Selon le journal, une sorte de « troc d’Etat » a été proposé au directeur de publication, Thierno Talla par le garde des sceaux, ministre de la justice, Madické Niang. Il s’agit de la grâce de El Malick contre celle des nervis qui avaient saccagé L’As et 24 heures chrono. Une offre que Thierno Talla avait poliment déclinée. Une réponse qui n’a pas été bien entendue ou qui n’a pas pesé assez lourd, pour la seule et simple raison que « l’échange » a bel et bien eu lieu au détriment de la loi et de la cour d’appel qui, presque au même moment avait confirmé la culpabilité des nervis avec certes une réduction de peines.

Tout ceci fait dire à Me Baba Diop, un des conseils de l’As que ce qui s’est passé ce 24 avril n’est ni plus ni moins qu’un « désaveu du pouvoir judicaire par l’exécutif ».

Un autre fait qui semble surprendre à plus d’un titre au niveau de la rédaction de l’As, c’est cette phrase naïvement prononcée, peut-être à cause de l’euphorie de la liberté retrouvée, par un des lutteurs-nervis du nom de Babacar Diop, alias Mbaye Tyson : « nous avons été pris dans un travail pour le Président Wade… ».

- Par Hassan -

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