Deux films, deux regards, une génération en quête de sens. C’est ce que propose SUNU STORIES, une campagne de sensibilisation portée par de jeunes Sénégalais et des mineurs non accompagnés vivant en Italie, réunis autour d’un projet commun : raconter l’enfance, la migration, les ruptures et les solidarités, à travers le langage du cinéma.
Au cœur de cette initiative, deux courts-métrages tournés entre Dakar et Turin. Le premier, Anta, suit une jeune fille confrontée à une situation familiale difficile, marquée par la séparation parentale. Elle trouve dans l’amitié scolaire une force inattendue pour avancer. Le second, Xaarito, adopte un ton plus léger pour explorer la romance et les espoirs de la jeunesse sénégalaise, sur fond de question migratoire.
Les deux films sont le fruit d’un travail collectif mené par une trentaine de jeunes – vingt au Sénégal et dix en Italie – ayant participé à une formation audiovisuelle en huit étapes. Accompagnés par des professionnels du secteur, ils ont appris à écrire, tourner et monter un film, tout en partageant leurs propres expériences. Le studio de production sénégalais Gaynako a assuré l’encadrement technique et artistique à Dakar, en collaboration avec la Direction générale de la protection judiciaire et sociale (DGPJS).
Derrière la caméra, une prise de conscience collective
Ces productions ne sont pas de simples exercices artistiques. Elles s’inscrivent dans le cadre du projet SUNU DOM, un programme plus large de protection de l’enfance, mis en œuvre notamment à Saint-Louis et Louga. Le projet vise à renforcer les compétences des acteurs sociaux, à mieux coordonner les structures locales et à améliorer la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité, notamment ceux en situation de migration.
Selon une étude menée par l’IBCR et l’UNICEF, le Sénégal dispose d’un cadre favorable en matière de droits de l’enfant, mais souffre d’un manque de professionnels formés. SUNU DOM cherche à répondre à ce besoin, en impliquant également les jeunes dans cette dynamique de transformation.
Un cinéma de proximité et d’engagement
La diffusion des films sur YouTube permet un accès libre au grand public, mais l’objectif va au-delà du visionnage. Il s’agit de créer des espaces de discussion dans les écoles, les quartiers, les familles. Le public est également invité à voter pour son film préféré : un geste simple, mais qui valorise l’engagement des jeunes créateurs, au Sénégal comme en Italie.
Plus de 80 % des participants ont exprimé leur envie de continuer à s’impliquer sur ces sujets. Dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, ces projets rappellent que les jeunes sont loin d’être spectateurs. Ils sont acteurs, réalisateurs, et surtout, porteurs de récits qui méritent d’être entendus.

Source : https://www.seneplus.com/societe/la-jeunesse-se-ra...