Après «Oser, douze propositions pour un Sénégal émergent» (L’Harmattan, 2012), l’architecte de dimension internationale revient avec un autre ouvrage. «Sénégal-Rek, Ensemble pour une Refondation» n’est pas qu’un essai ou une compilation des passions de l’auteur, l’ouvrage est un véritable projet de société.
Il prend les allures d’une profession de foi d’un Sénégalais qui, arrivé au sommet de son art, veut faire bénéficier son pays de son génie, de son expérience reconnue et de son expertise qui fait sa renommée internationale.
Dans ce texte, Pierre Goudiaby Atepa parle de tous les pans de la société : l’Armée, la Santé, l’Economie, l’Education, mais aussi de sa vision pour le Sénégal. Bref, ce livre programme publié aux Editions Continentales qui compte de prestigieux auteurs publiés à l’image de Winnie Madikizela Mandela (Ma Part de Vérité), Babacar Ndiaye (La Bad, l’Afrique et Moi), est une offre certes à l’état d’esquisse puisque devant être chiffrée, peaufinée et budgétisée, mais aussi il donne une idée exacte du rêve de l’auteur qui pourrait se présenter à la prochaine présidentielle. L’ouvrage sera présenté aujourd’hui à l’Esplanade de la Place du Souvenir en présence d’un millier de jeunes…
JE SUIS PRET
Le livre est la poursuite d’un corps-à-corps quotidien avec la vie pour le développement du Sénégal. Dans une production antérieure*, j’avais avancé des propositions pour un Sénégal émergent. Cet ouvrage est un condensé d’une passion pour mon pays né avec des fées penchées sur son berceau. Elles nous ont donné des ressources humaines dignes des grandes nations sur le plan intellectuel, spirituel, humain et même humaniste.
Un pays de moins de 200 000 kilométrés carrés, poreux à tous les souffles de notre planète, s’est bâti une place dans le monde avec moins de 16 millions de femmes et d’hommes. C’est lui qui m’a fait, qui m’a tout donné, donc je lui dois tout. Notamment cette nouvelle offre de service pour aller au delà de ma profession, de ma famille, de ma réussite personnelle, afin de tenter de rendre un peu du « trop plein » que j’ai reçu.
SENEGAL-REK
L’offre que voici est à l’état d’esquisse et a besoin d’être peaufinée, chiffrée et budgétisée. Une équipe d’experts déjà pressentie et qui va s’enrichir d’autres compétences, le fera. Pourquoi ce nouvel engagement à ce niveau de ma vie personnelle et professionnelle bien remplie par la grâce de Dieu ? Aucun besoin d’expliquer pourquoi on veut aider son pays. Mais je me permettrai de suggérer quelques pistes.
Quand je crie « Sénégal », dans ma tête tintent les hauts faits et les noms de preux chevaliers qui ont façonné cette terre et dont nous avons le devoir de prolonger l’action. Je m’engage pour être leur valeureux héritier en mettant en place un gouvernement fondé sur leur culture de dignité, d’intégrité, de travail, et de vertu que l’on nomme, en termes actuels, la bonne gouvernance.
Inspiré par leur cheminement, instruit par notre présent et anticipant sur les défis avenir, nous devons fuir la corruption, l’impunité, l’inégalité, le gaspillage, le clientélisme, l’utilisation de l’appareil d’Etat a des fins personnelles et ce parasitisme qui est l’antidote de l’efficacité et de l’efficience. Je m’engage pour que ce pays ne continue pas d’aller en vrille, qu’il professe la démocratie économique ainsi que le patriotisme du même nom et que mérite, efficacité, compétence et professionnalisme deviennent des mythes refondateurs.
Je descends dans l’arène que j’ai toujours tenue à distance pour la refondation d’une République où bonne gouvernance, vertu, justice et intégrité sont synonymes, où ces valeurs riment avec honnêteté, refus de la corruption et de la concussion, où elles invitent au dépassement des régions, des religions, des ethnies, des sectarismes et des origines sociales et autres faux particularismes. Le Sénégal, notre barque commune, mérite que nous lui consacrions notre temps, notre talent, notre expérience et nos compétences, pour lui rendre tout ce qu’il nous a toujours donné.
Or, les compétences sénégalaises foisonnent à travers le monde. Parfois on a envie de crier : « quel gâchis ! » De par le monde, ils ne se comptent plus. Un petit exemple, le jeune Seck, premier pilote africain de l’Airbus A380.
Quand on connait le CV de certains de ceux qui nous dirigent ou qui influent les décisions d’Etat, on a peur pour demain. Je vais néanmoins relativiser. Parmi ceux qui nous dirigent, certains sont bons, très bons dans ce qu’ils font. Ils ne sont pas légion. Nous les retiendrons, car c’est Ensemble que nous voulons gouverner demain pour une transition gagnante, pour le Sénégal qui n’exclut aucun de ses filles et fils de bonne volonté et de bonne moralité. Le patriotisme sera au cœur de cette révolution des mentalités et des comportements que nous appelons de tous nos vœux. Je suis prêt. Je suis sûr que vous aussi, vous êtes prêts. Nous sommes donc tous prêts.
POURQUOI JE M’ENGAGE
Aussi loin que remontent mes souvenirs, tout a été combat dans ma vie. Aujourd’hui je renouvelle mon engagement pour le bonheur de mes compatriotes en éclairant l’arène et l’horizon et en rendant le débat enrichissant. J’ai baigné, depuis mon enfance, dans une ambiance culturelle et sociale qui m’a transmis ses vertus en me léguant le désir et la volonté de servir le plus grand nombre. Ces valeurs nourries du sens du partage m’ont porté dans ma vie professionnelle. Pourquoi investir un autre champ de combat maintenant ?
Je m’engage pour poursuivre le combat que j’ai toujours mené, celui du développement de mon pays. Mon objectif est de contribuer à influer positivement sur le destin de tout un peuple à qui je dois tout, car il m’a inculqué le sens de l’honneur, le goût de la victoire, l’audace de conquérir le monde sans complexe et la détermination d’aller toujours plus loin dans la réussite. L’honnêteté, l’intégrité, la concordance entre les paroles et les actes créent la confiance.
C’est avec celle de mes collaborateurs, de mes partenaires et les sacrifices de ma famille, que j’ai réussi à bâtir les œuvres qui portent mon empreinte et qui, par la grâce divine et la religion du travail, ont traversé les mers, les terres et les océans. Du siège de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) que j’ai eu le privilège de concevoir avec mon grand frère Cheick Ngom, au projet de lancement de satellite dans la sous-région ouest africaine en coopération avec la société Aerospatiale chinoise et à celui de voitures électriques, il y a 43 ans de distance, de travail ininterrompu de jour comme de nuit, bravant les fuseaux horaires et enjambant les continents.
Servi par une opiniâtreté jamais démentie, un enfant de Ziguinchor a pu réaliser de nombreux projets en Afrique, notamment la ville nouvelle de Malabo II, l’aéroport international de Banjul, cité parmi les dix meilleurs du monde, la Place de la Nation à Ndjamena, le siège de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Lomé, la Tour Thomas Sankara à Pointe-Noire, les Merveilles de Luanda (en cours). J’ai aussi ouvert des bureaux sur les Champs Élysées à Paris, à Moscou, à Beijing et en Inde.
Ainsi, un enfant de Ziguinchor est allé à l’assaut du monde et a aujourd’hui, la chance unique de présenter ses actions à son peuple et à la jeunesse sénégalaise pour leur dire qu’il se met à leur service en leur proposant son expérience du monde et sa volonté de se consacrer à l’intérêt général. Je m’engage avec la conviction qu’il n’y a pas de réussite spontanée ni de bonheur individuel.
Il ne serait pas convenable de confondre ce que l’on obtient à la sueur de son front avec les gains faciles des professionnels de la politique politicienne, qui bradent nos économies et dont la réussite relative correspond à l’étranglement de notre cher Sénégal.
Je m’engage pour ré intéresser les Sénégalais à leur avenir dont ils doivent être les acteurs souverains. Mon engagement se justifie par la volonté de renouveler les mœurs et les pratiques politiques avec une participation plus significative des citoyens à la transformation du modèle politique.
Je m’engage aussi pour répondre aux nombreux appels de centaines de milliers de nos compatriotes à l’intérieur et à l’extérieur du pays; qui ont placé leur confiance en ma modeste personne pour une réappropriation citoyenne de la politique. Je m’engage pour le Sénégal parce que nous sommes de la lignée de ceux qui, jamais, ne courbèrent l’échine.
Je m’engage pour le Sénégal parce que je le dois 15 aux générations montantes, à nos enfants et à nos petits enfants ainsi qu’à nos illustres devanciers qui nous ont légué cette nation bénie.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’amour reçu en héritage doit être rendu au centuple et perpétué.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’expérience doit être transmise et l’expertise enseignée.
Je m’engage pour le Sénégal parce que le Savoir doit être transformé en Savoir Être et en Savoir-Faire, voire en Savoir Vivre.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’affaissement des valeurs a entrainé la perte des idéaux.
Je m’engage pour le Sénégal parce que certains professionnels de la politique politicienne qui ne vivent que par et grâce à la politique ne répondent plus aux attentes de nos concitoyens.
Je m’engage pour le Sénégal parce qu’il faut combler trop d’ambitions légitimes déçues et matérialiser trop d’espérances avortées.
Je m’engage pour le Sénégal parce que nos villes et nos campagnes sont peuplées d’une armée de femmes et d’hommes en quête d’un emploi qui devient mirage et que de nombreuses familles sont obligées de tendre la sébile pour survivre.
Je m’engage pour le Sénégal parce que j’ambitionne de rassembler dans la paix et l’honneur des millions de femmes et d’hommes qui forment cette grande nation.
Je m’engage pour le Sénégal parce que le Sénégal a pour vocation et pour destin de rester uni, exemplaire et prospère.
Je m’engage pour enfin faire jaillir l’espoir et participer pleinement à bâtir Notre Sénégal de demain, que dis-je d’aujourd’hui, parce que demain, c’est déjà aujourd’hui.
POURQUOI ENSEMBLE
J’ai étudié l’architecture, et grâce au sérieux dans le travail, mes œuvres, me semble-t-il, sont appréciées au Sénégal et partout en Afrique, mashallah, et j’ai toujours essayé de faire honneur à mon pays.
Depuis plusieurs années, je reçois des appels pour mettre ma modeste expérience au service de mon pays. J’ai toujours hésité. Mais la jeunesse sénégalaise a eu à me rappeler que j’avais un devoir à remplir. D’autres couches de la population m’ont rappelé que Dieu ne nantit pas l’homme pour lui et pour lui tout seul.
Il est vrai que sans tambours ni trompettes, j’ai toujours eu à me ranger et à combattre aux côtés de ceux dont les droits étaient bafoués. Je me suis offert en médiateur dans des conflits divers. Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles il m’est demandé un engagement sous forme de devoir national : prétendre aux plus hautes fonctions de la République. Face à des sollicitations mues par des élans de cœur empreints de générosité, je ne pouvais pas continuer à me dérober.
La fonction présidentielle n’est pas une sinécure. Toutefois, si mes compatriotes, souverainement et démocratiquement, m’ouvrent la voie de ce destin, je l’assumerais avec le plus haut degré de conscience nationale et de probité morale. Je m’entourerais comme il se doit de Sénégalaises et de sénégalais qui partagent la vision d’un Suñugal à la mesure des compétences humaines et des ressources naturelles dont il regorge.
En matière de compétences humaines, nos compatriotes à l’étranger nous font honneur. Ils comptent également parmi les fonctionnaires les plus brillants des institutions internationales. On devrait retrouver le même type d’intelligence dans la gestion des affaires publiques nationales.
Tel n’est malheureusement pas le cas, parce que la « cooptation » se fait ici par affinités partisanes. Ensemble, nous mettrons fin à cette absurdité, car la conduite d’un pays, à cette ère de concurrence débridée entre les nations, requiert que la compétence et le professionnalisme soient érigés en dogme. Nous mettrons fin aux camaraderies de parti et aux clientélismes de tous genres. Nous prendrons en compte toutes les compétences disponibles, de quelque bord qu’elles soient. Nous irons les chercher partout… y compris dans le camp de la coalition au pouvoir, car encore une fois, il y en a, même s’ils ne sont pas des masses.
Et nous mettrons les meilleurs aux postes stratégiques. Le Sénégal dont nous rêvons, pour utiliser la belle formule de mon ami Me Adama Gueye, est en effet un Sénégal inclusif, car nous avons assez perdu du temps dans des querelles inutiles, et parfois, pour ne pas dire souvent, de bas étage.
Il me semble utile de partager quelques bribes de ma pensée avec vous. Je crois que les Sénégalais sont fatigués de voir des gens faire de la politique sans que cette politique ne fasse rien pour les rendre plus heureux. Il est temps que la politique soit au service des populations et cesse d’être le lieu par excellence de l’assouvissement d’ambitions personnelles, de l’enrichissement spontanée et illicite.
Comment le citoyen sénégalais pourra-t-il faire confiance en la classe politique lorsque tel acteur, qu’il a côtoyé dans les « cars rapides», après quelques années dans le gouvernement, se retrouve à la tête d’un impressionnant parc automobile, sinon d’une prodigieuse fortune?
Mon passage au pouvoir sera celui de la « remise à niveau » de l’éthique politique. Il s’agira de refonder « la maison Sénégal ». Je travaillerai avec les compétences mais non avec les chapelles politiques. Je ne resterai pas plus de cinq ans. Mon mandat sera celui de la transition. Mon âge me commandera de me retirer, d’encourager l’implication des plus jeunes, de les encadrer et de les laisser aux commandes. Les anciennes générations doivent savoir passer le témoin aux plus jeunes.
Je resterai donc le temps de démontrer à cette classe politique, à laquelle je n’ai jamais appartenu, qu’on peut faire la politique autrement, au-delà des slogans creux et des formules tapageuses, loin des galeries qu’on cherche à amuser, parce que je reste convaincu que le but ultime de la politique, c’est la promotion du bonheur commun.
Faire de la politique autrement, c’est la faire « EN-SEMBLE». Je voudrais que tous, nous soyons impliqués dans cette grande œuvre de redressement national. C’est Ensemble que nous nous battrons pour réussir, relever les défis actuels et futurs, prendre des risques, défendre bec et ongles nos richesses nationales face aux appétits immodérés des multinationales.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Ensemble, nous allons nous réapproprier les ressources de notre sous-sol, comme du reste nous allons enfin pouvoir le faire de notre cher littoral avec mes amis de la PERL (Plateforme pour l’enrichissement et la réappropriation du littoral).
Je crois aux intelligences de cette magnifique terre qu’est le Sénégal. Toutes ces ressources humaines produiront de la valeur, créeront de la richesse en rangeant dans les tiroirs les différences idéologiques, les luttes de positionnement et les égoïsmes de toutes natures.
C’est Ensemble et rien qu’Ensemble, que nous vaincrons les adversités, la peur des lendemains sans perspectives, et c’est à la condition d’être Ensemble, que j’ai décidé de me lancer dans la rude bataille qui nous attend tous Ensemble en février 2019.
OUI, mes chers compatriotes, JE SUIS PRÊT.
Je souhaite que vous aussi, vous soyez prêts et que vous vous assuriez que vos voisins sont prêts et qu’ils s’assurent à leur tour que leurs voisins sont prêts, pour qu’Ensemble nous constituions cet arc-en-ciel du Front du refus, que personne ne saurait arrêter : la troisième voie.
DEBOUT, LE SéNéGAL !
Depuis la nouvelle alternance, notre pays vit un profond malaise poli tique. Ce malaise, les Sénégalais l’expriment de plus en plus clairement dans leur désaffection à l’égard du politique, ce qui met en péril notre tradition et culture démocratiques portées depuis plus d’un demi-siècle sur les fonts baptismaux par les pères fondateurs.
Après 40 ans de pouvoir socialiste, après 12 ans de «sopisme», avec des animateurs de la vie politique issus essentiellement des générations d’avant l’indépendance, le Sénégal s’est doté de nouveaux acteurs depuis 2012, avec à cœur de changer de paradigme pour mieux affronter les défis de l’ère numérique. De Senghor à Wade en passant par Diouf, le Sénégal a bouclé une trilogie du pouvoir dont les racines tiraient leur sève de la période coloniale.
La seconde alternance était rêvée comme une rupture avec le passé, après la révolution de juin 2011. Le réveil est douloureux au terme de six années. Au cours desquelles les Sénégalais ont vu leurs espérances se rétrécir comme une peau de chagrin. D’où la crise de confiance. D’où l’atonie ambiante. D’où le désengagement des énergies et le désarmement moral.
Ensemble, nous allons donc réagir, afin d’éviter que cette spirale ne nous fasse faire un bond en arrière de plusieurs décennies. Ensemble, nous allons donc réagir, c’est-à-dire engager notre responsabilité face à la nation.
Ensemble, nous allons donc réagir, c’est-à-dire descendre dans l’arène afin de susciter un nouvel élan national, qui ne fasse acception de personne, qui interpelle tous les Sénégalais, sans distinction de classe sociale, de religion ou d’appartenance géographique ou ethnique.
Ensemble, nous allons donc réagir, parce que dans les veines de tout Sénégalais coule un sang patriotique, qui réclame le grand réveil des consciences, le grand bond en avant, l’acte salutaire.
Depuis 45 ans, je suis au service de la nation, par le biais du métier que j’exerce. Celui de bâtir. Celui aussi d’avoir une vision du monde, de notre pays, de l’environnement qui nous a vus naître, grandir et travailler.
Grace à la passerelle jetée entre la société civile et la société politique, j’ai apporté ma modeste contribution, quelquefois officiellement, souvent officieusement, à la résolution de plusieurs conflits sociaux qui ont secoué notre pays et continuent à le secouer.
Grâce à cette passerelle, il faudra aujourd’hui investir profondément le champ de la réflexion politique. Car la politique, parce qu’elle impacte nos vies de tous les jours, parce qu’elle est vecteur de propagation de niveau et de mode de vie et donc de civilisation, est un baobab social sous lequel ne doivent pas s’asseoir seuls ceux qui font profession de faire la politique.
C’est une affaire très sérieuse qu’il serait suicidaire pour notre devenir de laisser aux seuls mains des professionnels de la politique. Je suis Sénégalais, et je me réclame avec force de la société civile sénégalaise, non seulement avec un droit de regard, mais aussi avec un devoir de réflexion et d’infléchissement des politiques mises en œuvre et dont nous serons comptables demain, politiciens ou non, devant l’histoire.
J’aime profondément mon pays comme tous les Sénégalais qui se réclament d’un patriotisme sans concession. Ils forment, sans aucun doute, l’écrasante majorité de notre peuple.
C’est avec eux que je veux rêver à nouveau d’un Sénégal dont se réjouiront les mânes des ancêtres. Je veux partager avec eux une vision de l’avenir, mettre en place des instruments de réflexion, d’action et de gestion. Je veux réarmer les cœurs, remobiliser les esprits.
Je veux que les Sénégalais se sentent à nouveau bien dans leur peau, qu’ils écrivent leur présent et leur avenir avec des mots d’espoir qui brillent comme la nouvelle lune.
Je veux, Ensemble, que nous reconstruisions, pierre par pierre, l’édifice de la fierté nationale tant soumis à de rudes épreuves. Nous allons, ensemble, rebâtir la nation.
C’est pour cela que je veux fédérer les énergies, en commençant moi-même par ré trousser les manches. Il n’existe de fatalité que celle qu’on s’impose. Nous ne nous en imposerons aucune. Je veux que nous avancions en rangs serrés, que nous ne succombions pas au piège des débats stériles et des gesticulations intellectuelles qui ralentissent la marche.
Voilà mon défi. C’est cela mon nouveau combat, celui qu’Ensemble nous mènerons. Celui de « redorer le blason» du Sénégal, notre pays. Je ne réussi rai pas sans la synergie de toutes les forces vives rassemblées en un seul creuset, celui de la nation sénégalaise.
Nous réussirons Ensemble, avec la nette conscience qu’il existe de nouveaux horizons à atteindre, et que pour cela nous aurons des murs à abattre et des forteresses à conquérir.
Nous réussirons ensemble en étant vigilants, car les ennemis du progrès pour tous sont légion. Ils ne croient pas au bonheur commun que doit promouvoir toute société humaine en quête de paix et de prospérité.
Nous réussirons ensemble en croyant en notre destin commun, en croyant en notre destin Sénégalais. Ce réveil qu’attendent et espèrent les Sénégalais de tous bords, est désormais concrétise par le mouvement «Sénégal-Rek». Il s’est donné pour mission de refonder la République, de promouvoir l’éclosion d’un type nouveau de sénégalais, avec des valeurs partagées qui tirent leurs fondements dans notre culture, dans notre éducation, dans la morale et l’éthique universelles.
C’est ce que j’ai tenté d’exposer dans ce livre. Il est ouvert, et à de nouveaux apports, et à des suggestions, et à des critiques. Dans l’âme, je suis un démocrate. Des pages restent encore à écrire. Ceux qui veulent y contribuer, sont les bienvenus. L’œuvre doit être commune pour résister au temps et à toutes les formes d’oppression.
J’ai commencé ce livre en affirmant que j’étais prêt. C’est avec vous que je le suis, parce que c’est Ensemble que nous relèverons l’ultime défi, celui de remettre le Sénégal debout ! Et pour cela, tel un sacerdoce, je suis prêt à offrir à mon pays ce qui me reste de vie active.
C’est le sens de mon engagement.
Il prend les allures d’une profession de foi d’un Sénégalais qui, arrivé au sommet de son art, veut faire bénéficier son pays de son génie, de son expérience reconnue et de son expertise qui fait sa renommée internationale.
Dans ce texte, Pierre Goudiaby Atepa parle de tous les pans de la société : l’Armée, la Santé, l’Economie, l’Education, mais aussi de sa vision pour le Sénégal. Bref, ce livre programme publié aux Editions Continentales qui compte de prestigieux auteurs publiés à l’image de Winnie Madikizela Mandela (Ma Part de Vérité), Babacar Ndiaye (La Bad, l’Afrique et Moi), est une offre certes à l’état d’esquisse puisque devant être chiffrée, peaufinée et budgétisée, mais aussi il donne une idée exacte du rêve de l’auteur qui pourrait se présenter à la prochaine présidentielle. L’ouvrage sera présenté aujourd’hui à l’Esplanade de la Place du Souvenir en présence d’un millier de jeunes…
JE SUIS PRET
Le livre est la poursuite d’un corps-à-corps quotidien avec la vie pour le développement du Sénégal. Dans une production antérieure*, j’avais avancé des propositions pour un Sénégal émergent. Cet ouvrage est un condensé d’une passion pour mon pays né avec des fées penchées sur son berceau. Elles nous ont donné des ressources humaines dignes des grandes nations sur le plan intellectuel, spirituel, humain et même humaniste.
Un pays de moins de 200 000 kilométrés carrés, poreux à tous les souffles de notre planète, s’est bâti une place dans le monde avec moins de 16 millions de femmes et d’hommes. C’est lui qui m’a fait, qui m’a tout donné, donc je lui dois tout. Notamment cette nouvelle offre de service pour aller au delà de ma profession, de ma famille, de ma réussite personnelle, afin de tenter de rendre un peu du « trop plein » que j’ai reçu.
SENEGAL-REK
L’offre que voici est à l’état d’esquisse et a besoin d’être peaufinée, chiffrée et budgétisée. Une équipe d’experts déjà pressentie et qui va s’enrichir d’autres compétences, le fera. Pourquoi ce nouvel engagement à ce niveau de ma vie personnelle et professionnelle bien remplie par la grâce de Dieu ? Aucun besoin d’expliquer pourquoi on veut aider son pays. Mais je me permettrai de suggérer quelques pistes.
Quand je crie « Sénégal », dans ma tête tintent les hauts faits et les noms de preux chevaliers qui ont façonné cette terre et dont nous avons le devoir de prolonger l’action. Je m’engage pour être leur valeureux héritier en mettant en place un gouvernement fondé sur leur culture de dignité, d’intégrité, de travail, et de vertu que l’on nomme, en termes actuels, la bonne gouvernance.
Inspiré par leur cheminement, instruit par notre présent et anticipant sur les défis avenir, nous devons fuir la corruption, l’impunité, l’inégalité, le gaspillage, le clientélisme, l’utilisation de l’appareil d’Etat a des fins personnelles et ce parasitisme qui est l’antidote de l’efficacité et de l’efficience. Je m’engage pour que ce pays ne continue pas d’aller en vrille, qu’il professe la démocratie économique ainsi que le patriotisme du même nom et que mérite, efficacité, compétence et professionnalisme deviennent des mythes refondateurs.
Je descends dans l’arène que j’ai toujours tenue à distance pour la refondation d’une République où bonne gouvernance, vertu, justice et intégrité sont synonymes, où ces valeurs riment avec honnêteté, refus de la corruption et de la concussion, où elles invitent au dépassement des régions, des religions, des ethnies, des sectarismes et des origines sociales et autres faux particularismes. Le Sénégal, notre barque commune, mérite que nous lui consacrions notre temps, notre talent, notre expérience et nos compétences, pour lui rendre tout ce qu’il nous a toujours donné.
Or, les compétences sénégalaises foisonnent à travers le monde. Parfois on a envie de crier : « quel gâchis ! » De par le monde, ils ne se comptent plus. Un petit exemple, le jeune Seck, premier pilote africain de l’Airbus A380.
Quand on connait le CV de certains de ceux qui nous dirigent ou qui influent les décisions d’Etat, on a peur pour demain. Je vais néanmoins relativiser. Parmi ceux qui nous dirigent, certains sont bons, très bons dans ce qu’ils font. Ils ne sont pas légion. Nous les retiendrons, car c’est Ensemble que nous voulons gouverner demain pour une transition gagnante, pour le Sénégal qui n’exclut aucun de ses filles et fils de bonne volonté et de bonne moralité. Le patriotisme sera au cœur de cette révolution des mentalités et des comportements que nous appelons de tous nos vœux. Je suis prêt. Je suis sûr que vous aussi, vous êtes prêts. Nous sommes donc tous prêts.
POURQUOI JE M’ENGAGE
Aussi loin que remontent mes souvenirs, tout a été combat dans ma vie. Aujourd’hui je renouvelle mon engagement pour le bonheur de mes compatriotes en éclairant l’arène et l’horizon et en rendant le débat enrichissant. J’ai baigné, depuis mon enfance, dans une ambiance culturelle et sociale qui m’a transmis ses vertus en me léguant le désir et la volonté de servir le plus grand nombre. Ces valeurs nourries du sens du partage m’ont porté dans ma vie professionnelle. Pourquoi investir un autre champ de combat maintenant ?
Je m’engage pour poursuivre le combat que j’ai toujours mené, celui du développement de mon pays. Mon objectif est de contribuer à influer positivement sur le destin de tout un peuple à qui je dois tout, car il m’a inculqué le sens de l’honneur, le goût de la victoire, l’audace de conquérir le monde sans complexe et la détermination d’aller toujours plus loin dans la réussite. L’honnêteté, l’intégrité, la concordance entre les paroles et les actes créent la confiance.
C’est avec celle de mes collaborateurs, de mes partenaires et les sacrifices de ma famille, que j’ai réussi à bâtir les œuvres qui portent mon empreinte et qui, par la grâce divine et la religion du travail, ont traversé les mers, les terres et les océans. Du siège de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) que j’ai eu le privilège de concevoir avec mon grand frère Cheick Ngom, au projet de lancement de satellite dans la sous-région ouest africaine en coopération avec la société Aerospatiale chinoise et à celui de voitures électriques, il y a 43 ans de distance, de travail ininterrompu de jour comme de nuit, bravant les fuseaux horaires et enjambant les continents.
Servi par une opiniâtreté jamais démentie, un enfant de Ziguinchor a pu réaliser de nombreux projets en Afrique, notamment la ville nouvelle de Malabo II, l’aéroport international de Banjul, cité parmi les dix meilleurs du monde, la Place de la Nation à Ndjamena, le siège de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Lomé, la Tour Thomas Sankara à Pointe-Noire, les Merveilles de Luanda (en cours). J’ai aussi ouvert des bureaux sur les Champs Élysées à Paris, à Moscou, à Beijing et en Inde.
Ainsi, un enfant de Ziguinchor est allé à l’assaut du monde et a aujourd’hui, la chance unique de présenter ses actions à son peuple et à la jeunesse sénégalaise pour leur dire qu’il se met à leur service en leur proposant son expérience du monde et sa volonté de se consacrer à l’intérêt général. Je m’engage avec la conviction qu’il n’y a pas de réussite spontanée ni de bonheur individuel.
Il ne serait pas convenable de confondre ce que l’on obtient à la sueur de son front avec les gains faciles des professionnels de la politique politicienne, qui bradent nos économies et dont la réussite relative correspond à l’étranglement de notre cher Sénégal.
Je m’engage pour ré intéresser les Sénégalais à leur avenir dont ils doivent être les acteurs souverains. Mon engagement se justifie par la volonté de renouveler les mœurs et les pratiques politiques avec une participation plus significative des citoyens à la transformation du modèle politique.
Je m’engage aussi pour répondre aux nombreux appels de centaines de milliers de nos compatriotes à l’intérieur et à l’extérieur du pays; qui ont placé leur confiance en ma modeste personne pour une réappropriation citoyenne de la politique. Je m’engage pour le Sénégal parce que nous sommes de la lignée de ceux qui, jamais, ne courbèrent l’échine.
Je m’engage pour le Sénégal parce que je le dois 15 aux générations montantes, à nos enfants et à nos petits enfants ainsi qu’à nos illustres devanciers qui nous ont légué cette nation bénie.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’amour reçu en héritage doit être rendu au centuple et perpétué.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’expérience doit être transmise et l’expertise enseignée.
Je m’engage pour le Sénégal parce que le Savoir doit être transformé en Savoir Être et en Savoir-Faire, voire en Savoir Vivre.
Je m’engage pour le Sénégal parce que l’affaissement des valeurs a entrainé la perte des idéaux.
Je m’engage pour le Sénégal parce que certains professionnels de la politique politicienne qui ne vivent que par et grâce à la politique ne répondent plus aux attentes de nos concitoyens.
Je m’engage pour le Sénégal parce qu’il faut combler trop d’ambitions légitimes déçues et matérialiser trop d’espérances avortées.
Je m’engage pour le Sénégal parce que nos villes et nos campagnes sont peuplées d’une armée de femmes et d’hommes en quête d’un emploi qui devient mirage et que de nombreuses familles sont obligées de tendre la sébile pour survivre.
Je m’engage pour le Sénégal parce que j’ambitionne de rassembler dans la paix et l’honneur des millions de femmes et d’hommes qui forment cette grande nation.
Je m’engage pour le Sénégal parce que le Sénégal a pour vocation et pour destin de rester uni, exemplaire et prospère.
Je m’engage pour enfin faire jaillir l’espoir et participer pleinement à bâtir Notre Sénégal de demain, que dis-je d’aujourd’hui, parce que demain, c’est déjà aujourd’hui.
POURQUOI ENSEMBLE
J’ai étudié l’architecture, et grâce au sérieux dans le travail, mes œuvres, me semble-t-il, sont appréciées au Sénégal et partout en Afrique, mashallah, et j’ai toujours essayé de faire honneur à mon pays.
Depuis plusieurs années, je reçois des appels pour mettre ma modeste expérience au service de mon pays. J’ai toujours hésité. Mais la jeunesse sénégalaise a eu à me rappeler que j’avais un devoir à remplir. D’autres couches de la population m’ont rappelé que Dieu ne nantit pas l’homme pour lui et pour lui tout seul.
Il est vrai que sans tambours ni trompettes, j’ai toujours eu à me ranger et à combattre aux côtés de ceux dont les droits étaient bafoués. Je me suis offert en médiateur dans des conflits divers. Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles il m’est demandé un engagement sous forme de devoir national : prétendre aux plus hautes fonctions de la République. Face à des sollicitations mues par des élans de cœur empreints de générosité, je ne pouvais pas continuer à me dérober.
La fonction présidentielle n’est pas une sinécure. Toutefois, si mes compatriotes, souverainement et démocratiquement, m’ouvrent la voie de ce destin, je l’assumerais avec le plus haut degré de conscience nationale et de probité morale. Je m’entourerais comme il se doit de Sénégalaises et de sénégalais qui partagent la vision d’un Suñugal à la mesure des compétences humaines et des ressources naturelles dont il regorge.
En matière de compétences humaines, nos compatriotes à l’étranger nous font honneur. Ils comptent également parmi les fonctionnaires les plus brillants des institutions internationales. On devrait retrouver le même type d’intelligence dans la gestion des affaires publiques nationales.
Tel n’est malheureusement pas le cas, parce que la « cooptation » se fait ici par affinités partisanes. Ensemble, nous mettrons fin à cette absurdité, car la conduite d’un pays, à cette ère de concurrence débridée entre les nations, requiert que la compétence et le professionnalisme soient érigés en dogme. Nous mettrons fin aux camaraderies de parti et aux clientélismes de tous genres. Nous prendrons en compte toutes les compétences disponibles, de quelque bord qu’elles soient. Nous irons les chercher partout… y compris dans le camp de la coalition au pouvoir, car encore une fois, il y en a, même s’ils ne sont pas des masses.
Et nous mettrons les meilleurs aux postes stratégiques. Le Sénégal dont nous rêvons, pour utiliser la belle formule de mon ami Me Adama Gueye, est en effet un Sénégal inclusif, car nous avons assez perdu du temps dans des querelles inutiles, et parfois, pour ne pas dire souvent, de bas étage.
Il me semble utile de partager quelques bribes de ma pensée avec vous. Je crois que les Sénégalais sont fatigués de voir des gens faire de la politique sans que cette politique ne fasse rien pour les rendre plus heureux. Il est temps que la politique soit au service des populations et cesse d’être le lieu par excellence de l’assouvissement d’ambitions personnelles, de l’enrichissement spontanée et illicite.
Comment le citoyen sénégalais pourra-t-il faire confiance en la classe politique lorsque tel acteur, qu’il a côtoyé dans les « cars rapides», après quelques années dans le gouvernement, se retrouve à la tête d’un impressionnant parc automobile, sinon d’une prodigieuse fortune?
Mon passage au pouvoir sera celui de la « remise à niveau » de l’éthique politique. Il s’agira de refonder « la maison Sénégal ». Je travaillerai avec les compétences mais non avec les chapelles politiques. Je ne resterai pas plus de cinq ans. Mon mandat sera celui de la transition. Mon âge me commandera de me retirer, d’encourager l’implication des plus jeunes, de les encadrer et de les laisser aux commandes. Les anciennes générations doivent savoir passer le témoin aux plus jeunes.
Je resterai donc le temps de démontrer à cette classe politique, à laquelle je n’ai jamais appartenu, qu’on peut faire la politique autrement, au-delà des slogans creux et des formules tapageuses, loin des galeries qu’on cherche à amuser, parce que je reste convaincu que le but ultime de la politique, c’est la promotion du bonheur commun.
Faire de la politique autrement, c’est la faire « EN-SEMBLE». Je voudrais que tous, nous soyons impliqués dans cette grande œuvre de redressement national. C’est Ensemble que nous nous battrons pour réussir, relever les défis actuels et futurs, prendre des risques, défendre bec et ongles nos richesses nationales face aux appétits immodérés des multinationales.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Ensemble, nous allons nous réapproprier les ressources de notre sous-sol, comme du reste nous allons enfin pouvoir le faire de notre cher littoral avec mes amis de la PERL (Plateforme pour l’enrichissement et la réappropriation du littoral).
Je crois aux intelligences de cette magnifique terre qu’est le Sénégal. Toutes ces ressources humaines produiront de la valeur, créeront de la richesse en rangeant dans les tiroirs les différences idéologiques, les luttes de positionnement et les égoïsmes de toutes natures.
C’est Ensemble et rien qu’Ensemble, que nous vaincrons les adversités, la peur des lendemains sans perspectives, et c’est à la condition d’être Ensemble, que j’ai décidé de me lancer dans la rude bataille qui nous attend tous Ensemble en février 2019.
OUI, mes chers compatriotes, JE SUIS PRÊT.
Je souhaite que vous aussi, vous soyez prêts et que vous vous assuriez que vos voisins sont prêts et qu’ils s’assurent à leur tour que leurs voisins sont prêts, pour qu’Ensemble nous constituions cet arc-en-ciel du Front du refus, que personne ne saurait arrêter : la troisième voie.
DEBOUT, LE SéNéGAL !
Depuis la nouvelle alternance, notre pays vit un profond malaise poli tique. Ce malaise, les Sénégalais l’expriment de plus en plus clairement dans leur désaffection à l’égard du politique, ce qui met en péril notre tradition et culture démocratiques portées depuis plus d’un demi-siècle sur les fonts baptismaux par les pères fondateurs.
Après 40 ans de pouvoir socialiste, après 12 ans de «sopisme», avec des animateurs de la vie politique issus essentiellement des générations d’avant l’indépendance, le Sénégal s’est doté de nouveaux acteurs depuis 2012, avec à cœur de changer de paradigme pour mieux affronter les défis de l’ère numérique. De Senghor à Wade en passant par Diouf, le Sénégal a bouclé une trilogie du pouvoir dont les racines tiraient leur sève de la période coloniale.
La seconde alternance était rêvée comme une rupture avec le passé, après la révolution de juin 2011. Le réveil est douloureux au terme de six années. Au cours desquelles les Sénégalais ont vu leurs espérances se rétrécir comme une peau de chagrin. D’où la crise de confiance. D’où l’atonie ambiante. D’où le désengagement des énergies et le désarmement moral.
Ensemble, nous allons donc réagir, afin d’éviter que cette spirale ne nous fasse faire un bond en arrière de plusieurs décennies. Ensemble, nous allons donc réagir, c’est-à-dire engager notre responsabilité face à la nation.
Ensemble, nous allons donc réagir, c’est-à-dire descendre dans l’arène afin de susciter un nouvel élan national, qui ne fasse acception de personne, qui interpelle tous les Sénégalais, sans distinction de classe sociale, de religion ou d’appartenance géographique ou ethnique.
Ensemble, nous allons donc réagir, parce que dans les veines de tout Sénégalais coule un sang patriotique, qui réclame le grand réveil des consciences, le grand bond en avant, l’acte salutaire.
Depuis 45 ans, je suis au service de la nation, par le biais du métier que j’exerce. Celui de bâtir. Celui aussi d’avoir une vision du monde, de notre pays, de l’environnement qui nous a vus naître, grandir et travailler.
Grace à la passerelle jetée entre la société civile et la société politique, j’ai apporté ma modeste contribution, quelquefois officiellement, souvent officieusement, à la résolution de plusieurs conflits sociaux qui ont secoué notre pays et continuent à le secouer.
Grâce à cette passerelle, il faudra aujourd’hui investir profondément le champ de la réflexion politique. Car la politique, parce qu’elle impacte nos vies de tous les jours, parce qu’elle est vecteur de propagation de niveau et de mode de vie et donc de civilisation, est un baobab social sous lequel ne doivent pas s’asseoir seuls ceux qui font profession de faire la politique.
C’est une affaire très sérieuse qu’il serait suicidaire pour notre devenir de laisser aux seuls mains des professionnels de la politique. Je suis Sénégalais, et je me réclame avec force de la société civile sénégalaise, non seulement avec un droit de regard, mais aussi avec un devoir de réflexion et d’infléchissement des politiques mises en œuvre et dont nous serons comptables demain, politiciens ou non, devant l’histoire.
J’aime profondément mon pays comme tous les Sénégalais qui se réclament d’un patriotisme sans concession. Ils forment, sans aucun doute, l’écrasante majorité de notre peuple.
C’est avec eux que je veux rêver à nouveau d’un Sénégal dont se réjouiront les mânes des ancêtres. Je veux partager avec eux une vision de l’avenir, mettre en place des instruments de réflexion, d’action et de gestion. Je veux réarmer les cœurs, remobiliser les esprits.
Je veux que les Sénégalais se sentent à nouveau bien dans leur peau, qu’ils écrivent leur présent et leur avenir avec des mots d’espoir qui brillent comme la nouvelle lune.
Je veux, Ensemble, que nous reconstruisions, pierre par pierre, l’édifice de la fierté nationale tant soumis à de rudes épreuves. Nous allons, ensemble, rebâtir la nation.
C’est pour cela que je veux fédérer les énergies, en commençant moi-même par ré trousser les manches. Il n’existe de fatalité que celle qu’on s’impose. Nous ne nous en imposerons aucune. Je veux que nous avancions en rangs serrés, que nous ne succombions pas au piège des débats stériles et des gesticulations intellectuelles qui ralentissent la marche.
Voilà mon défi. C’est cela mon nouveau combat, celui qu’Ensemble nous mènerons. Celui de « redorer le blason» du Sénégal, notre pays. Je ne réussi rai pas sans la synergie de toutes les forces vives rassemblées en un seul creuset, celui de la nation sénégalaise.
Nous réussirons Ensemble, avec la nette conscience qu’il existe de nouveaux horizons à atteindre, et que pour cela nous aurons des murs à abattre et des forteresses à conquérir.
Nous réussirons ensemble en étant vigilants, car les ennemis du progrès pour tous sont légion. Ils ne croient pas au bonheur commun que doit promouvoir toute société humaine en quête de paix et de prospérité.
Nous réussirons ensemble en croyant en notre destin commun, en croyant en notre destin Sénégalais. Ce réveil qu’attendent et espèrent les Sénégalais de tous bords, est désormais concrétise par le mouvement «Sénégal-Rek». Il s’est donné pour mission de refonder la République, de promouvoir l’éclosion d’un type nouveau de sénégalais, avec des valeurs partagées qui tirent leurs fondements dans notre culture, dans notre éducation, dans la morale et l’éthique universelles.
C’est ce que j’ai tenté d’exposer dans ce livre. Il est ouvert, et à de nouveaux apports, et à des suggestions, et à des critiques. Dans l’âme, je suis un démocrate. Des pages restent encore à écrire. Ceux qui veulent y contribuer, sont les bienvenus. L’œuvre doit être commune pour résister au temps et à toutes les formes d’oppression.
J’ai commencé ce livre en affirmant que j’étais prêt. C’est avec vous que je le suis, parce que c’est Ensemble que nous relèverons l’ultime défi, celui de remettre le Sénégal debout ! Et pour cela, tel un sacerdoce, je suis prêt à offrir à mon pays ce qui me reste de vie active.
C’est le sens de mon engagement.