Cependant, les initiateurs du plan ne doivent pas confondre vitesse et précipitation, même si, c’est le temps d’accélérer la cadence. Ce plan est un vaste chantier et doit être déroulé dans le cadre d’un management stratégique et opérationnel bien réfléchi.
Au demeurant, avant l’implémentation du plan, il ya nécessairement des préalables qu’il faut se garder d’occulter. Un tel plan est naturellement transversal et doit intéresser tous les secteurs de l’administration publique voire au-delà, une bonne partie du secteur privé. Mais en vérité, un tel chantier doit reposer sur des fondements. Scientifiquement, pour mener à bien le plan Sénégal émergent, les initiateurs doivent attendre de disposer des résultats du recensement général de la population. C’est à partir de ce moment, qu’il est possible de procéder à des simulations en laboratoire en travaillant avec les données issues du recensement, avant la mise en œuvre grandeur nature. D’ailleurs, il n’ya pas que les résultats du recensement qu’il faut prendre en compte. La réforme foncière est en cours et n’a pas encore abouti pour sortir des informations fiables, pour ce qui concerne l’aménagement du territoire et les perspectives agricoles, dont la centralité se trouve être l’autosuffisance alimentaire. Sur le plan de l’enseignement et de la recherche, ilfaut intégrer les conclusions de la CNAES (concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur) et des assises de l’éducation. Sans oublier le nouveau code des impôts et le code minier réformé. En vérité, il faut tenir compte de toutes ces réformes institutionnelles. Une décision stratégique, comme celle qui concerne le plan Sénégal émergent, doit être bien pensée. Une telle décision, une fois mise en œuvre est quasi irréversible et peut coûter, en cas d’échec dans sa conception et sa mise en œuvre, d’énormes ressources financières qui seront investies en vain, en fin de compte. C’est la raison pour laquelle, les universités du pays doivent être fortement impliquées dans la conception du plan. Le pays regorge d’universitaires et de chercheurs compétents dans différents domaines et qui sont en mesure de contribuer à la conception et même dans la mise en œuvre du plan et certainement à moindre coût.
Les agents de l’administration, du moins les cadres doivent être mis à contribution. Ce sont eux qui détiennent la culture et la connaissance de l’administration publique, qui demeure l’entité qui devra être chargée du pilotage du plan. Le ministère du plan est rétabli dans l’organigramme gouvernemental depuis le dernier remaniement ministériel. La légitimité revient alors à ce département pour domicilier le plan en son sein pour la centralisation, la diligence et le suivi du pilotage. Le ministre du plan doit être le responsable de la maîtrise d’œuvre de tout le processus, avec la possibilité de procéder à des délégations de maîtrise d’œuvre.
Par ailleurs, il n’est pas possible de réfléchir sur les perspectives économiques du pays pour les 10 ou 15 prochaines années sans y associer les acteurs du secteur privé, y compris les organisations paysannes. Ils doivent être au centre de ce grand chantier, car ce sont eux les véritables créateurs de valeurs. L’Etat n’a pas pour vocation de recruter en masse. Son rôle, c’est de mettre en place un environnement des affaires propice à l’investissement et à la création d’emplois. D’ailleurs, le chef de l’Etat doit avoir l’habitude d’inviter le patronat sénégalais lors de ses visites à l’étranger. Ces visites d’Etat peuvent ouvrir des portes et des opportunités aux entrepreneurs sénégalais.
C’est dire donc, que dans le cadre du plan Sénégal émergent, l’Etat doit collaborer étroitement et avec intelligence avec les acteurs du secteur privé.
Le Sénégal ne se développe pas dans l’autarcie, il évolue dans un environnement constitué d’unions économiques et monétaires telles que l’UEMOA, l’UMOA et la CEDEAO. Ces entités émettent souvent des directives que les Etats sont tenus de respecter, c’est la raison pour laquelle, l’Etat du Sénégal se doit, dans ses études prospectives, de les cadrer dans les espaces communautaires. Il est fort probable que d’ici 10 à 15 ans, les mécanismes d’intégration communautaires vont évoluer dans un sens ou dans un autre. L’espace communautaire est une opportunité que chaque Etat membre doit saisir afin d’élargir les horizons de son marché, donc ses possibilités d’expansion économique. Voilà un fait qu’il ne faut pas éluder. D’autre part, et si tant est que le Sénégal compte maintenir ses relations privilégiées avec les partenaires techniques et financiers (PTF), alors il faudra nécessairement leurs avis respectifs, pour ce qui concerne les orientations du plan Sénégal émergent. Par exemple, l’Etat du Sénégal est lié avec le FMI dans le cadre de l’ISPE Instrument de Soutien à la Politique Economique). Certainement le fonds aura son mot à dire dans l’appréciation du plan, comme du reste le club de Paris.
Voilà donc une réflexion qui va dans le sens d’une contribution pour la réussite du plan Sénégal émergent.
In fine, un tel chantier a besoin d’un leadership éclairé et audacieux pour réussir.
Serigne Ousmane BEYE
beyeouse@ucad.sn
Au demeurant, avant l’implémentation du plan, il ya nécessairement des préalables qu’il faut se garder d’occulter. Un tel plan est naturellement transversal et doit intéresser tous les secteurs de l’administration publique voire au-delà, une bonne partie du secteur privé. Mais en vérité, un tel chantier doit reposer sur des fondements. Scientifiquement, pour mener à bien le plan Sénégal émergent, les initiateurs doivent attendre de disposer des résultats du recensement général de la population. C’est à partir de ce moment, qu’il est possible de procéder à des simulations en laboratoire en travaillant avec les données issues du recensement, avant la mise en œuvre grandeur nature. D’ailleurs, il n’ya pas que les résultats du recensement qu’il faut prendre en compte. La réforme foncière est en cours et n’a pas encore abouti pour sortir des informations fiables, pour ce qui concerne l’aménagement du territoire et les perspectives agricoles, dont la centralité se trouve être l’autosuffisance alimentaire. Sur le plan de l’enseignement et de la recherche, ilfaut intégrer les conclusions de la CNAES (concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur) et des assises de l’éducation. Sans oublier le nouveau code des impôts et le code minier réformé. En vérité, il faut tenir compte de toutes ces réformes institutionnelles. Une décision stratégique, comme celle qui concerne le plan Sénégal émergent, doit être bien pensée. Une telle décision, une fois mise en œuvre est quasi irréversible et peut coûter, en cas d’échec dans sa conception et sa mise en œuvre, d’énormes ressources financières qui seront investies en vain, en fin de compte. C’est la raison pour laquelle, les universités du pays doivent être fortement impliquées dans la conception du plan. Le pays regorge d’universitaires et de chercheurs compétents dans différents domaines et qui sont en mesure de contribuer à la conception et même dans la mise en œuvre du plan et certainement à moindre coût.
Les agents de l’administration, du moins les cadres doivent être mis à contribution. Ce sont eux qui détiennent la culture et la connaissance de l’administration publique, qui demeure l’entité qui devra être chargée du pilotage du plan. Le ministère du plan est rétabli dans l’organigramme gouvernemental depuis le dernier remaniement ministériel. La légitimité revient alors à ce département pour domicilier le plan en son sein pour la centralisation, la diligence et le suivi du pilotage. Le ministre du plan doit être le responsable de la maîtrise d’œuvre de tout le processus, avec la possibilité de procéder à des délégations de maîtrise d’œuvre.
Par ailleurs, il n’est pas possible de réfléchir sur les perspectives économiques du pays pour les 10 ou 15 prochaines années sans y associer les acteurs du secteur privé, y compris les organisations paysannes. Ils doivent être au centre de ce grand chantier, car ce sont eux les véritables créateurs de valeurs. L’Etat n’a pas pour vocation de recruter en masse. Son rôle, c’est de mettre en place un environnement des affaires propice à l’investissement et à la création d’emplois. D’ailleurs, le chef de l’Etat doit avoir l’habitude d’inviter le patronat sénégalais lors de ses visites à l’étranger. Ces visites d’Etat peuvent ouvrir des portes et des opportunités aux entrepreneurs sénégalais.
C’est dire donc, que dans le cadre du plan Sénégal émergent, l’Etat doit collaborer étroitement et avec intelligence avec les acteurs du secteur privé.
Le Sénégal ne se développe pas dans l’autarcie, il évolue dans un environnement constitué d’unions économiques et monétaires telles que l’UEMOA, l’UMOA et la CEDEAO. Ces entités émettent souvent des directives que les Etats sont tenus de respecter, c’est la raison pour laquelle, l’Etat du Sénégal se doit, dans ses études prospectives, de les cadrer dans les espaces communautaires. Il est fort probable que d’ici 10 à 15 ans, les mécanismes d’intégration communautaires vont évoluer dans un sens ou dans un autre. L’espace communautaire est une opportunité que chaque Etat membre doit saisir afin d’élargir les horizons de son marché, donc ses possibilités d’expansion économique. Voilà un fait qu’il ne faut pas éluder. D’autre part, et si tant est que le Sénégal compte maintenir ses relations privilégiées avec les partenaires techniques et financiers (PTF), alors il faudra nécessairement leurs avis respectifs, pour ce qui concerne les orientations du plan Sénégal émergent. Par exemple, l’Etat du Sénégal est lié avec le FMI dans le cadre de l’ISPE Instrument de Soutien à la Politique Economique). Certainement le fonds aura son mot à dire dans l’appréciation du plan, comme du reste le club de Paris.
Voilà donc une réflexion qui va dans le sens d’une contribution pour la réussite du plan Sénégal émergent.
In fine, un tel chantier a besoin d’un leadership éclairé et audacieux pour réussir.
Serigne Ousmane BEYE
beyeouse@ucad.sn