Depuis le 19 juin 2008, le transformateur de Gti, qui a signé un contrat de fourniture exclusif d’énergie électrique sur quinze ans avec la Senelec, est en panne. Ce qui cause un déficit de 50 mégawatts dans l’approvisionnement. N’empêche, l’Etat a, de juin 2008 à août 2009, payé mensuellement à Gti 800 millions de F Cfa, soit un total de 11,2 milliards de nos francs ! Cette somme atteint les 15 milliards de FCFA si on prend en compte les arriérés payés par l’Etat à son fournisseur durant la même période ! Cause de cette situation : l’Etat ne peut résilier ce contrat le liant à Gti, qui, il faut le préciser, a été signé en 1996, sous l’ancien régime. Les termes de ce contrat léonin sous le modèle « take or pay » stipulent que toute résiliation unilatérale entraînerait le paiement de 40 milliards de F Cfa. Pressé il y a une quinzaine de jours par les autorités pour rendre fonctionnelles ses machines à l’arrêt depuis plus d’un an, Gti a tout bonnement affirmé qu’il a commandé un transformateur, qui lui sera livré en…novembre prochain. Mais, en attendant cette date, l’Etat ne compte pas rester les bras croisés. Il réfléchit plutôt sur un moyen de se « débarrasser » de ce contrat encombrant et révoltant à la fois. Selon des sources sûres, l’Etat du Sénégal a proposé à Gti le rachat de ses actifs, d’autant que la maison-mère de l’entreprise américaine, Greenwich Turbine Inc, connaît actuellement des difficultés, qui ont nécessité la vente de certains de ses actifs à travers le continent. C’est ainsi que les autorités étatiques ont mis sur la table la somme de plus de 13 milliards. Il reste maintenant à savoir si Gti, qui a été saisi de cette proposition, va y donner une suite favorable.
Cheikh Mbacké GUISSE
Cheikh Mbacké GUISSE