Ce mardi 12 mai 2009, Grand Médine est le quartier à la Une de presque tous les journaux de Dakar. Parce qu’il a fait chaud, très chaud dans ce quartier de la banlieue dakaroise. Sur les lieux, la tension est encore vive. Les traces de pneus brûlés sont encore visibles sur la rue qui mène aux Parcelles Assainies, de même que sur celle qui mène au quartier Keur Damel.
Vers 12 heures, un jeune homme a été retrouvé en train d’enlever les dernières traces de pneus brûlés. Sous l’œil vigilent d’une dame. A l’intérieur du quartier, le calme est revenu. Les enfants jouent dans les ruelles, sous un soleil de plomb, comme s’ils n’étaient au courant de rien. Chez les plus grands, l’affaire du déguerpissement est sur toutes les langues. Une dame est surprise dans la rue en train d’indexer une de ses amies de faire partie des familles concernées par le déplacement.
Ceux dont les familles ont reçu les fameuses sommations de déguerpissement se signalent et racontent comment la nouvelle a été accueillie. Plus loin, il y a un groupuscule de jeunes gens. Interpellés sur l’affaire, l’un d’eux lâche qu’il est né dans le quartier, et il ne peut pas comprendre qu’on vienne lui dire, aujourd’hui, de quitter ce quartier aussi vite. Avant d’ajouter qu’il n’est même pas question d’y penser. Mais pour plus d’informations, il nous indique l’endroit où se trouvent les notables du quartier.
« On ne négocie pas, on ne part pas »
Le quartier n’est pas loti. Il y a des ruelles en cul-de-sac. Les eaux usées sont déversées au milieu de la route. Apparemment, toutes les maisons n’ont pas de canaux d’évacuation. Mais, il y a du sable partout. Et rien que du sable mouillé. Du côté de la place des notables, la tension est plus vive. Tous les jeunes du quartier ont le même discours. «On ne négocie pas, on ne part pas.» Même son de cloche chez les notables. Et précisément chez le délégué de quartier. Retrouvé sur le grand’ place du quartier, M. Abou Ndiaye a accepté de se confier sur l’affaire. Il explique que c’est un Lébou qui avait un terrain au quartier Castor. Mais, il l’avait perdu. Après l’avoir cherché, il l’a retrouvé à Grand Médine comme si ledit terrain s’est déplacé. Au moment où ils s’installaient sur les lieux, c’était un cimetière. Mais vu l’existence du cimetière de Yoff, ils ont décidé de faire du terrain un lieu d’habitation. Selon lui, les soi-disant propriétaires sont venus, pour une première fois, réclamer le terrain. Mais ils ont été chassés.
«Du temps de Mamadou Diop le maire, il leur avait promis un terrain à Keur Massar pour qu’il laisse ce terrain. Il est revenu, il y a quatre ans, avec des papiers pour nous demander, encore, de quitter faute de payer de l’argent. On a pris alors un avocat de la commune pour nous défendre. Le maire avait promis de payer et de nous laisser nous installer définitivement. Pape Diop avait même dit qu’il avait réglé la question. Et comme c’est le maire, on est allé s’occuper d’autre chose. Mais à notre grande surprise, hier (lundi, ndlr), on nous envoie des sommations.» Comme tous les habitants interpellés, M. Ndiaye a dénoncé la manière dont on a voulu les jeter hors de leur maison en un délai aussi court. Avant de conclure que pour leur faire quitter les lieux, les autorités devront passer sur leurs cadavres.
En attendant cela, tout Grand Médine est dans l’expectative, suspendu à la décision du nouveau maire de Dakar, mais aussi à celle dedu chef de l’Etat Me Wade. D’ailleurs, les conclusions des rencontres initiées sont attendues. Ce qui n’a rien changé dans la vie quotidienne de Grand Médine.
source lobservateur
Vers 12 heures, un jeune homme a été retrouvé en train d’enlever les dernières traces de pneus brûlés. Sous l’œil vigilent d’une dame. A l’intérieur du quartier, le calme est revenu. Les enfants jouent dans les ruelles, sous un soleil de plomb, comme s’ils n’étaient au courant de rien. Chez les plus grands, l’affaire du déguerpissement est sur toutes les langues. Une dame est surprise dans la rue en train d’indexer une de ses amies de faire partie des familles concernées par le déplacement.
Ceux dont les familles ont reçu les fameuses sommations de déguerpissement se signalent et racontent comment la nouvelle a été accueillie. Plus loin, il y a un groupuscule de jeunes gens. Interpellés sur l’affaire, l’un d’eux lâche qu’il est né dans le quartier, et il ne peut pas comprendre qu’on vienne lui dire, aujourd’hui, de quitter ce quartier aussi vite. Avant d’ajouter qu’il n’est même pas question d’y penser. Mais pour plus d’informations, il nous indique l’endroit où se trouvent les notables du quartier.
« On ne négocie pas, on ne part pas »
Le quartier n’est pas loti. Il y a des ruelles en cul-de-sac. Les eaux usées sont déversées au milieu de la route. Apparemment, toutes les maisons n’ont pas de canaux d’évacuation. Mais, il y a du sable partout. Et rien que du sable mouillé. Du côté de la place des notables, la tension est plus vive. Tous les jeunes du quartier ont le même discours. «On ne négocie pas, on ne part pas.» Même son de cloche chez les notables. Et précisément chez le délégué de quartier. Retrouvé sur le grand’ place du quartier, M. Abou Ndiaye a accepté de se confier sur l’affaire. Il explique que c’est un Lébou qui avait un terrain au quartier Castor. Mais, il l’avait perdu. Après l’avoir cherché, il l’a retrouvé à Grand Médine comme si ledit terrain s’est déplacé. Au moment où ils s’installaient sur les lieux, c’était un cimetière. Mais vu l’existence du cimetière de Yoff, ils ont décidé de faire du terrain un lieu d’habitation. Selon lui, les soi-disant propriétaires sont venus, pour une première fois, réclamer le terrain. Mais ils ont été chassés.
«Du temps de Mamadou Diop le maire, il leur avait promis un terrain à Keur Massar pour qu’il laisse ce terrain. Il est revenu, il y a quatre ans, avec des papiers pour nous demander, encore, de quitter faute de payer de l’argent. On a pris alors un avocat de la commune pour nous défendre. Le maire avait promis de payer et de nous laisser nous installer définitivement. Pape Diop avait même dit qu’il avait réglé la question. Et comme c’est le maire, on est allé s’occuper d’autre chose. Mais à notre grande surprise, hier (lundi, ndlr), on nous envoie des sommations.» Comme tous les habitants interpellés, M. Ndiaye a dénoncé la manière dont on a voulu les jeter hors de leur maison en un délai aussi court. Avant de conclure que pour leur faire quitter les lieux, les autorités devront passer sur leurs cadavres.
En attendant cela, tout Grand Médine est dans l’expectative, suspendu à la décision du nouveau maire de Dakar, mais aussi à celle dedu chef de l’Etat Me Wade. D’ailleurs, les conclusions des rencontres initiées sont attendues. Ce qui n’a rien changé dans la vie quotidienne de Grand Médine.
source lobservateur