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LES ANCIENNES BASKETTEUSES INTERNATIONALES SE CRÊPENT LE CHIGNON POUR UN PRÉSUMÉ DÉTOURNEMENT DE 40 MILLIONS: Le procureur général requiert la relaxe de Rokhaya Pouye Ndiaye et demande à la partie adverse d'aller chercher des preuves

Rédigé par leral.net le Mardi 19 Janvier 2021 à 14:52 | | 0 commentaire(s)|

LES ANCIENNES BASKETTEUSES INTERNATIONALES SE CRÊPENT LE CHIGNON POUR UN PRÉSUMÉ DÉTOURNEMENT DE 40 MILLIONS: Le procureur général requiert la relaxe de Rokhaya Pouye Ndiaye et demande à la partie adverse d'aller chercher des preuves
 
L’ancienne présidente de l'Amicale des anciennes basketteuses internationales, Rokhaya Pouye Ndiaye alias Aya traînée devant le juge d'Appel de Dakar pour un détournement présumé de 40 millions, le Parquet général a demandé sa relaxe, même s'il reconnaît qu'il y a eu une faute dans la gestion. Elle sera édifiée sur son sort le 8 février prochain.
 
 
 
Après qu'elles ont disputé des matchs nationaux et internationaux à l'issue desquels certaines ont gagné des médailles d'or et honoré la nation, les anciennes basketteuses internationales du Sénégal ont quitté leur terrain de jeu pour se retrouver sur le terrain judiciaire et se crêper le chignon pour un montant de 40 millions F Cfa. Car, l'ancienne présidente de leur amicale, Rokhaya Pouye Ndiaye alias Aya a été traduite hier devant la Cour d'appel de Dakar, pour abus de confiance, par Aida Ndong qui se réclame aussi présidente de la même association. En effet, dans cette association, un an après la réélection de la mise en cause comme présidente en 2013, il y a eu une mésentente et certaines sont parties. De ce fait, une assemblée générale a été tenue le 25 mai 2013 et Aïda Ndong a été élue présidente. Mais, ayant constaté des fautes dans la gestion de l’ancienne présidente Rokhaya Pouye Ndiaye, elle a porté plainte contre elle pour des faits d'abus de confiance. Pour ces manquements, cette dernière a été condamnée en première instance à 3 mois de prison assortis du sursis et à payer 10 millions à la partie civile Aida Ndong, l'actuelle présidente de ladite entité. Toutefois, non satisfaite de cette décision, Rokhaya Pouye Ndiaye a interjeté appel. C’est ainsi qu’elle comparaissait hier devant le juge d'Appel de Dakar.
 
 
Aida Ndong s’en prend à Aya
 
 
Revenant sur l'assemblée qui a valu la destitution de Rokhaya Pouye, l'actuelle présidente de ladite amicale Aïda Ndong explique : «on l'a interpellée verbalement à plusieurs reprises pour l'organisation de cette assemblée, mais en vain. Par la suite, un huissier est allé lui signifier qu'un nouveau bureau a été mis sur pied avec une nouvelle présidente. Mais, elle a porté plainte contre nous pour l'annulation de cette assemblée et elle a été déboutée par le tribunal». Aida Ndong poursuit : «je reproche à Rokhaya Pouye un détournement portant sur 40 millions, parce qu'elle ne nous a jamais dit où elle a mis les montants qu'elle a reçus. Elle a distribué notre argent à ses propres amis, leur donnant des billets de pèlerinage pour La Mecque. On ne sait pas là où elle a injecté notre argent et nous lui réclamons ledit montant».
 
 
Aya Pouye dément les 40 millions
 
 
Interrogée à son tour, Rokhaya Pouye Ndiaye a donné des précisions sur l'assemblée générale qui l'a éjectée de la tête de cette association. «Il y a eu une assemblée générale en 2013, une année après ma réélection. Elles sont parties de leur propre chef parce que j'ai eu un antécédent avec Baba Tandian. Ce dernier a utilisé notre amicale pour la disloquer. Il s'y ajoute que je devais être à la tête de cette amicale jusqu'en 2016 et il devait y avoir un renouvellement en 2020. En fait, je n’ai pas convoqué d'assemblée en 2020 à cause de la pandémie, entre autres. Et par rapport à l'attitude de certaines des membres qui ont convoqué une assemblée en 2013, s'il y a eu une frange de personnes que je ne connais pas, c'est que pour moi elles n'existent pas. Je ne vois pas en elles des concurrentes, parce que pour moi elles n'existent pas et je ne les connais pas non plus. Je m'en arrête là. Elles sont parties elles-mêmes, je ne sais pas pour quel motif. Je le réitère, de 2012 jusqu'à nos jours, je dirige cette amicale», a fait remarquer la prévenue. Et sur la dissipation des sommes qui lui est reprochée, elle réplique : «à partir de 2008, sous ma présidence, j'ai nommé des commissaires aux comptes. Et à chaque fois que je décaissais de l'argent, je le remettais à la trésorière et à la partie concernée». Et pourtant, Rokhaya Pouye Ndiaye avait clairement soutenu devant le juge d'instruction que pour les subventions de la Primature des années 2009, 2010 et 2012 s’élevaient à 40 millions. Hélas, à la barre, elle n'a pas pu s'expliquer sur l'utilisation des 40 millions lorsque la question lui a été posée par Me Ousseynou Gaye de la partie civile. Mieux encore, elle a totalement réfuté cela en soutenant mordicus qu'il s'agissait de 20 millions. «J'ai reçu deux subventions en 2008 et 2009 pour un montant global de 10 millions. Et en 2012, le montant de 5 millions et une autre somme de 5 millions pour une soirée que nous avions organisée. Ce qui fait un total de 20 millions. Les retraits d'argent étaient visibles et j'ai déposé les relevés», a indiqué l'inculpée qui n'était même pas en mesure de justifier devant la barre d'autres sommes qu'elle a décaissées pour le «Ndeyalé de Aya».
Ses avocats ont demandé sa relaxe. Me Borso Pouye a même indiqué que sa cliente s'est appauvrie à cause de cette amicale.
 
 
L'Avocat général «blanchit» Aya Pouye
 
 
Pour sa part, l'Avocat général, qui a estimé qu'il y a une faute dans cette affaire, a demandé la relaxe de Rokhaya Pouye Ndiaye avant de renvoyer les requérants à aller chercher des preuves de leurs allégations. «Il faut caractériser de tels faits et non dire que vous avez mal géré en telle ou telle année. Je n'avais pas entendu les parties dire quel montant a été détourné. Il faut mettre le doigt sur la plaie. En matière pénale, il incombe à l'accusation d'apporter la preuve desdits détournements. La présidente a dit que c'était géré dans l'informel et qu'il n'y avait pas de rigueur. Il y a une faute, elle a même un problème avec ses justificatifs. On peut aussi lui reprocher la violation du statut d'association. Ce qu’elle a reconnu. Je suis désolé de le dire, mais dans ce cas, je n'ai pas vu un objet détourné. On veut du précis, mais cela ne suffit pas de parler d'une gestion qui remonte à des années», a martelé le Parquet général.
 
 
 
La partie civile enfonce Aya et réclame le remboursement des 40 millions
 
 
Faisant leurs réquisitions, les avocats de la partie civile Aïda Ndong ont sollicité confirmation du premier jugement qui a été rendu en première instance. Me El Hadji Diouf a réclamé comme préjudice le présumé montant détourné. Avant que Me Ousseynou Gaye ne fasse de même. Aussi, la robe noire a demandé la restitution des documents de l'amicale, y compris le récépissé. «Quand on vous dégomme, il faut quitter, parce qu'un nouveau bureau a été élu en présence du président de la Fédération du basketball et de celui de la Ligue de Dakar. Aya s'agrippe à cette association pour ne pas faire une reddition des comptes et elle n'a jamais dit ce qu'elle a reçu. Pendant son règne, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye leur a fait une part belle à Guinguinéo. Ce sont des sommes faramineuses qu'elle a reçues. Coincée devant le juge d'instruction, elle a indiqué la somme de 40 millions. Quoi de plus facile que de sortir un relevé de compte pour prouver par où est passé l'argent !», a confié le conseil. Délibéré le 8 février prochain.
 
Fatou D. DIONE



Source : https://www.jotaay.net/LES-ANCIENNES-BASKETTEUSES-...