En 10 ans, le Burkina Faso s'est hissé au rang de quatrième producteur d'or d'Afrique. C'est l’ancien président Blaise Compaoré qui a laissé se développer sans contrôle, une furieuse ruée vers l’or qui a un temps bénéficié à la croissance du pays.
Source : https://www.francematin.info/LES-DESSOUS-DE-LA-MON...
Pourtant, cette nation reste l'une les plus pauvres du monde. A l'ombre des mines industrielles en activité, 1 million de burkinabés risquent leur vie dans des mines artisanales moyenâgeuses. Paysans pour la plupart, ces orpailleurs ont délaissé leurs terres moins fertiles et asséchées par le réchauffement climatique pour traquer le filon d'or qui les sortira de la misère.
A la pointe sud ouest du pays, la mine artisanale de Fandjora semble tout droit sortie de l'enfer. Sur 40 hectares, la terre percée de milliers de cavités n'est qu'un vaste gruyère. Ce far West de brousse draine des milliers d'orpailleurs. Ils viennent de tout le Burkina Faso mais aussi du Mali ou de Côte d'Ivoire. De jour comme de nuit et sans protection, ces assoiffés d'or suffoquent dans l'obscurité de tunnels pouvant atteindre 100 mètres de profondeur. Ils grattent la roche dans l'espoir de trouver ce métal jaune et brillant qui mérite à leurs yeux des conditions impossibles. Pour maximiser les profits, des familles entières travaillent. La main d’œuvre est composée de 40% d’enfants. Après des semaines de dur labeur, les plus chanceux parviennent à extraire quelques grammes de poussière d'or. Mais la réalité, c'est un quotidien précaire et dangereux. Chaque année, les éboulements déciment des équipes entières. Lors de la saison des pluies, les décès se comptent par dizaines. Les rejets poussiéreux, l'utilisation du mercure et du cyanure exposent ces travailleurs aux risques de cancers et de maladies pulmonaires. Ces produits toxiques polluent chaque jour un peu plus, les sols, l'air et les nappes phréatiques. Jusqu'à présent, aucune sensibilisation n'a été menée autour des conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation aurifère. Rien n'a été fait non plus pour assurer une traçabilité de la filière de l'or. Si l'Etat vérifie que les comptoirs s'acquittent bien d'un permis d'achat et de vente, il n'exige aucune information sur la provenance. Lorsque l'or est revendu à l'autre bout du monde, après avoir été raffiné en Europe, principalement en Suisse, personne n'est en mesure de savoir dans quelles conditions il a été extrait.
En première ligne dans une société encore très fragilisée par 27 ans d'inertie et de corruption sous Blaise Compaoré, les orpailleurs demeurent pour l'instant livrés à eux mêmes. Seule lueur d'espoir, un nouveau code minier voulu par le gouvernement de transition. Il vise à encadrer et à professionnaliser l'orpaillage.
A travers la mine artisanale de Fandjora, l'un des sites les plus impressionnants du pays, le film est une plongée dans le quotidien dantesque de ceux qui font le choix d'embarquer leurs familles dans le piège de l'or. Derrière cette matière première qui s'arrache aux quatre coins du globe et dont nous profitons in fine, la ruée vers l'or est devenue incontrôlable. Elle concurrence même les bancs de l'école. Source Public-Sénat
A la pointe sud ouest du pays, la mine artisanale de Fandjora semble tout droit sortie de l'enfer. Sur 40 hectares, la terre percée de milliers de cavités n'est qu'un vaste gruyère. Ce far West de brousse draine des milliers d'orpailleurs. Ils viennent de tout le Burkina Faso mais aussi du Mali ou de Côte d'Ivoire. De jour comme de nuit et sans protection, ces assoiffés d'or suffoquent dans l'obscurité de tunnels pouvant atteindre 100 mètres de profondeur. Ils grattent la roche dans l'espoir de trouver ce métal jaune et brillant qui mérite à leurs yeux des conditions impossibles. Pour maximiser les profits, des familles entières travaillent. La main d’œuvre est composée de 40% d’enfants. Après des semaines de dur labeur, les plus chanceux parviennent à extraire quelques grammes de poussière d'or. Mais la réalité, c'est un quotidien précaire et dangereux. Chaque année, les éboulements déciment des équipes entières. Lors de la saison des pluies, les décès se comptent par dizaines. Les rejets poussiéreux, l'utilisation du mercure et du cyanure exposent ces travailleurs aux risques de cancers et de maladies pulmonaires. Ces produits toxiques polluent chaque jour un peu plus, les sols, l'air et les nappes phréatiques. Jusqu'à présent, aucune sensibilisation n'a été menée autour des conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation aurifère. Rien n'a été fait non plus pour assurer une traçabilité de la filière de l'or. Si l'Etat vérifie que les comptoirs s'acquittent bien d'un permis d'achat et de vente, il n'exige aucune information sur la provenance. Lorsque l'or est revendu à l'autre bout du monde, après avoir été raffiné en Europe, principalement en Suisse, personne n'est en mesure de savoir dans quelles conditions il a été extrait.
En première ligne dans une société encore très fragilisée par 27 ans d'inertie et de corruption sous Blaise Compaoré, les orpailleurs demeurent pour l'instant livrés à eux mêmes. Seule lueur d'espoir, un nouveau code minier voulu par le gouvernement de transition. Il vise à encadrer et à professionnaliser l'orpaillage.
A travers la mine artisanale de Fandjora, l'un des sites les plus impressionnants du pays, le film est une plongée dans le quotidien dantesque de ceux qui font le choix d'embarquer leurs familles dans le piège de l'or. Derrière cette matière première qui s'arrache aux quatre coins du globe et dont nous profitons in fine, la ruée vers l'or est devenue incontrôlable. Elle concurrence même les bancs de l'école. Source Public-Sénat
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