Ces dames de fer qui nous gouvernent
Goldamer et Margareth Thatcher peuvent dormir tranquille. Le début des années 2000 coïncide avec l’accession des femmes au pouvoir : l’élection de Michèle Bachelet au Chili, d’Angela Merckel en Allemagne, et d’Ellen Johnson Sirleaf au Libéria. En France, l’ascension fulgurante de Ségolène Royal, candidate malheureuse aux récentes élections présidentielles dénote à quel point le machisme et la phallocratie semblent avoir pris du recul, au profit d’une vrai fausse parité « homme-femme » dont les limites sont plus qu’évidentes. Nicolas Sarkozy a eu le dessus sur Ségolène Royal ; idem pour Barack Obama sorti gagnant du duel l’opposant à Hilary Clinton. Ces derniers, auraient-ils été élus face à des candidats « hommes » ? Pour une fois, l’Afrique tire son épingle du jeu, et donne une leçon au monde entier avec l’élection d’Ellen Johnson, élue à plus de 50 pour cent des suffrages devant Georges Weah. Ce scénario est-il une seule fois envisageable au Sénégal ? Sommes-nous prêts à lever le voile de la discrimination, de la phallocratie et du machisme dont sont victimes les femmes, quand il s’agit d’accéder aux instances supérieures de prise de décision ?
Dieu, serait-Il « machio » ?
L’histoire des grandes civilisations humaines nous apprend que la femme, dans certaines contrées barbares (bien avant l’arrivée de la religion musulmane) n’avait pas droit à la vie. Chez les arabes par exemple, tout homme à qui était annoncé la naissance d’une fille, avait le visage renfrogné. Ce dernier se maudissait avant d’enterrer vivante ce dont merveilleux de la nature qu’est la petite fille, la femme, la compagne inconditionnelle de l’homme, la sœur ou la mère à qui tout être humain devrait rendre un brillant hommage. Elles ont toujours été derrière les hommes, en temps de paix comme en temps de guerre. Ainsi le veulent la tradition, la morale et la religion, lesquelles les ont toujours reléguées au second plan.
Aux yeux de la religion, la femme ne peut être l’égale de l’homme. La discrimination est déjà physique, donc naturelle, ce qui donne lieu à toute une théorisation sur la condition la féminine que dénonçait Simone de Beauvoir dans « La femme Indépendante. » Ce « deuxième sexe » a besoin de la bénédiction de son mari « pour entrer au paradis » : tels sont les propos entretenus par les gardiens du temple religieux dont la plupart veulent cloîtrer la femme au foyer, pour en faire une machine à bébé, et dont la seule utilité serait d’assouvir les instincts du sexe fort. Ces thèses sont confortées par des textes sacrés qui réfutent même le témoignage de la femme. Cette dernière ne serait pas crédible au point qu’en Islam, le témoignage de deux femmes équivaudrait à celui d’un homme. Pire, la religion musulmane va jusqu’à remettre en cause la capacité de la femme à gérer les affaires de la cité. Certains textes sacrés promettent le pire aux sociétés qui mettent la femme au premier plan. Est-ce l’une des raisons pour lesquelles le Djola a sombré dans les entrailles ténébreuses de l’atlantique, avec ses 2000 morts dont les fantômes hantent toujours le sommeil de la république ? Est-ce la faute à Mame Madior Boye dont le seul tort serait d’être une femme, au point que le Sénégal mérite cette « punition divine » ? En tout état de cause, la réponse à cette question est créditée par un hadith rapporté par Abu Bakr et selon lequel « un peuple qui a confié ses intérêts à une femme ne réussira jamais. »
L’Afrique de tous les tabous
L’émancipation de la femme africaine, est-elle une réalité, où juste un cheval de bataille dont se servent les politiques désireux de mieux dissimuler leur machisme invétéré ?
Il paraît évident que le poids des réalités socio culturelles constitue un blocage, voire un frein à l’émancipation et à l’autonomie dont rêvent les femmes d’aujourd’hui. Le sage Kocc Barma ne conseillait-il pas aux hommes de ne jamais faire confiance à une femme ? Cette mise en garde est-elle bien fondée, ou relève-t-elle du mépris tout simplement? L’Afrique a ses réalités, certes, et la femme, bien que reléguée au second plan, occupe dans cette société, une place non négligeable. Au Sénégal, les gouvernements successifs conduits par Mame Major Boye constituent un plébiscite, lequel fait honneur à toutes les femmes du pays qui rêvent d’accéder aux instances de prise de décision. Seulement, il n’existe aucun parti politique qui soit dirigé par une femme, hormis les candidatures de Marième Ly Wone aux présidentielles de 2000, et de Ndella Diouf qui s’est désistée en 2007. Etant donné que les hommes (Diouf et Wade) ont montré leurs limites, pourquoi ne pas mettre en avant une femme ?
Aïssata Tall Sall, une merveille du Fouta
Pourquoi pas ?
Avocate et ancienne ministre de la communication sous Diouf, Aïssata Tall Sall est connue pour son franc-parler, un charisme inégalé, un langage cohérent. Voilà une femme qui a toujours pris de la hauteur, une personne qui inspire l’autorité, le respect, l’ardeur à la tâche et un sens profond de l’honneur. Le septième art vient d’en faire une vedette. Elle n’est plus à présenter aux Sénégalais et se trouve aux antipodes de Aïda Mbodj Fantômas, la transhumante, toujours du côté des vainqueurs... Me Aïssata,…qui ne tomberait pas sous le charme ? Voilà une femme engagée, fidèle à ses idées et dont les compétences ne font l’objet d’aucun doute. Cette femme a toute la carrure et le potentiel requis pour succéder à Wade ; elle a déjà fait ses preuves et mériterait notre confiance à tous. Seulement, les Sénégalais souhaitent-ils faire revenir le PS qu’ils ont sanctionné en 2000 ? Une candidature éventuelle de Me Aïssata Sall nous éviterait certes d’avoir à choisir entre Wade et ses anciens premiers ministres, ces anciens bourreaux qui ont fini à l’échafaud avant de s’incinérer désespérément dans le mouroir de l’opposition ‘républicaine’. Me Aïssata Sall pourrait être pour l’opposition sénégalaise ce que Ségolène Royal est au parti socialiste et à la gauche française. Elle s’impose de par son charisme et son charme séduisant qui ne laissent personne indifférent. Seulement elle est Al Pulaar, ce qui ne constitue aucun handicap chez nos compatriotes wolofs qui j’espère, dépasseront leur ‘racisme’ afin de briser les barrières ethniques et culturelles. Décidément, le parti socialiste regorge de talents que Gorgui n’hésite pas à débaucher. Au Premier Secrétaire de faire le nécessaire pour propulser cette merveille du Fouta et d’en faire une candidate pour 2012, si les élections ont lieu. Osons seulement espérer que le président Wade ne trouve pas un prétexte pour les reporter encore une fois, à ses habitudes, ce qui ne surprendra personne. Le cas échéant, serions-nous prêts à élire une femme ?
Le débat reste ouvert…
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr
Goldamer et Margareth Thatcher peuvent dormir tranquille. Le début des années 2000 coïncide avec l’accession des femmes au pouvoir : l’élection de Michèle Bachelet au Chili, d’Angela Merckel en Allemagne, et d’Ellen Johnson Sirleaf au Libéria. En France, l’ascension fulgurante de Ségolène Royal, candidate malheureuse aux récentes élections présidentielles dénote à quel point le machisme et la phallocratie semblent avoir pris du recul, au profit d’une vrai fausse parité « homme-femme » dont les limites sont plus qu’évidentes. Nicolas Sarkozy a eu le dessus sur Ségolène Royal ; idem pour Barack Obama sorti gagnant du duel l’opposant à Hilary Clinton. Ces derniers, auraient-ils été élus face à des candidats « hommes » ? Pour une fois, l’Afrique tire son épingle du jeu, et donne une leçon au monde entier avec l’élection d’Ellen Johnson, élue à plus de 50 pour cent des suffrages devant Georges Weah. Ce scénario est-il une seule fois envisageable au Sénégal ? Sommes-nous prêts à lever le voile de la discrimination, de la phallocratie et du machisme dont sont victimes les femmes, quand il s’agit d’accéder aux instances supérieures de prise de décision ?
Dieu, serait-Il « machio » ?
L’histoire des grandes civilisations humaines nous apprend que la femme, dans certaines contrées barbares (bien avant l’arrivée de la religion musulmane) n’avait pas droit à la vie. Chez les arabes par exemple, tout homme à qui était annoncé la naissance d’une fille, avait le visage renfrogné. Ce dernier se maudissait avant d’enterrer vivante ce dont merveilleux de la nature qu’est la petite fille, la femme, la compagne inconditionnelle de l’homme, la sœur ou la mère à qui tout être humain devrait rendre un brillant hommage. Elles ont toujours été derrière les hommes, en temps de paix comme en temps de guerre. Ainsi le veulent la tradition, la morale et la religion, lesquelles les ont toujours reléguées au second plan.
Aux yeux de la religion, la femme ne peut être l’égale de l’homme. La discrimination est déjà physique, donc naturelle, ce qui donne lieu à toute une théorisation sur la condition la féminine que dénonçait Simone de Beauvoir dans « La femme Indépendante. » Ce « deuxième sexe » a besoin de la bénédiction de son mari « pour entrer au paradis » : tels sont les propos entretenus par les gardiens du temple religieux dont la plupart veulent cloîtrer la femme au foyer, pour en faire une machine à bébé, et dont la seule utilité serait d’assouvir les instincts du sexe fort. Ces thèses sont confortées par des textes sacrés qui réfutent même le témoignage de la femme. Cette dernière ne serait pas crédible au point qu’en Islam, le témoignage de deux femmes équivaudrait à celui d’un homme. Pire, la religion musulmane va jusqu’à remettre en cause la capacité de la femme à gérer les affaires de la cité. Certains textes sacrés promettent le pire aux sociétés qui mettent la femme au premier plan. Est-ce l’une des raisons pour lesquelles le Djola a sombré dans les entrailles ténébreuses de l’atlantique, avec ses 2000 morts dont les fantômes hantent toujours le sommeil de la république ? Est-ce la faute à Mame Madior Boye dont le seul tort serait d’être une femme, au point que le Sénégal mérite cette « punition divine » ? En tout état de cause, la réponse à cette question est créditée par un hadith rapporté par Abu Bakr et selon lequel « un peuple qui a confié ses intérêts à une femme ne réussira jamais. »
L’Afrique de tous les tabous
L’émancipation de la femme africaine, est-elle une réalité, où juste un cheval de bataille dont se servent les politiques désireux de mieux dissimuler leur machisme invétéré ?
Il paraît évident que le poids des réalités socio culturelles constitue un blocage, voire un frein à l’émancipation et à l’autonomie dont rêvent les femmes d’aujourd’hui. Le sage Kocc Barma ne conseillait-il pas aux hommes de ne jamais faire confiance à une femme ? Cette mise en garde est-elle bien fondée, ou relève-t-elle du mépris tout simplement? L’Afrique a ses réalités, certes, et la femme, bien que reléguée au second plan, occupe dans cette société, une place non négligeable. Au Sénégal, les gouvernements successifs conduits par Mame Major Boye constituent un plébiscite, lequel fait honneur à toutes les femmes du pays qui rêvent d’accéder aux instances de prise de décision. Seulement, il n’existe aucun parti politique qui soit dirigé par une femme, hormis les candidatures de Marième Ly Wone aux présidentielles de 2000, et de Ndella Diouf qui s’est désistée en 2007. Etant donné que les hommes (Diouf et Wade) ont montré leurs limites, pourquoi ne pas mettre en avant une femme ?
Aïssata Tall Sall, une merveille du Fouta
Pourquoi pas ?
Avocate et ancienne ministre de la communication sous Diouf, Aïssata Tall Sall est connue pour son franc-parler, un charisme inégalé, un langage cohérent. Voilà une femme qui a toujours pris de la hauteur, une personne qui inspire l’autorité, le respect, l’ardeur à la tâche et un sens profond de l’honneur. Le septième art vient d’en faire une vedette. Elle n’est plus à présenter aux Sénégalais et se trouve aux antipodes de Aïda Mbodj Fantômas, la transhumante, toujours du côté des vainqueurs... Me Aïssata,…qui ne tomberait pas sous le charme ? Voilà une femme engagée, fidèle à ses idées et dont les compétences ne font l’objet d’aucun doute. Cette femme a toute la carrure et le potentiel requis pour succéder à Wade ; elle a déjà fait ses preuves et mériterait notre confiance à tous. Seulement, les Sénégalais souhaitent-ils faire revenir le PS qu’ils ont sanctionné en 2000 ? Une candidature éventuelle de Me Aïssata Sall nous éviterait certes d’avoir à choisir entre Wade et ses anciens premiers ministres, ces anciens bourreaux qui ont fini à l’échafaud avant de s’incinérer désespérément dans le mouroir de l’opposition ‘républicaine’. Me Aïssata Sall pourrait être pour l’opposition sénégalaise ce que Ségolène Royal est au parti socialiste et à la gauche française. Elle s’impose de par son charisme et son charme séduisant qui ne laissent personne indifférent. Seulement elle est Al Pulaar, ce qui ne constitue aucun handicap chez nos compatriotes wolofs qui j’espère, dépasseront leur ‘racisme’ afin de briser les barrières ethniques et culturelles. Décidément, le parti socialiste regorge de talents que Gorgui n’hésite pas à débaucher. Au Premier Secrétaire de faire le nécessaire pour propulser cette merveille du Fouta et d’en faire une candidate pour 2012, si les élections ont lieu. Osons seulement espérer que le président Wade ne trouve pas un prétexte pour les reporter encore une fois, à ses habitudes, ce qui ne surprendra personne. Le cas échéant, serions-nous prêts à élire une femme ?
Le débat reste ouvert…
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr