En inscrivant dans le projet de loi, l’attribution du poste de vice-président à une femme, il savait pertinemment, en bon juriste que cette disposition susciterait des vagues et une forte désapprobation de la part des démocrates et spécialistes du droit constitutionnel. L’option d’une procédure d’urgence adoptée pour faire passer la loi, entre également dans cette même logique politicienne qui fonde l’initiative de la révision constitutionnelle intervenue dans un contexte de crise sociale profonde où, les priorités sont d’un autre ordre.
Le Président Wade n’en a effet cure des jérémiades et autres pleurnicheries de cette « opposition poltronne » (sic) qui n’a jamais osé investir les rues pour lui faire comprendre le ras-le-bol général des populations, face aux tripatouillages incessants de la Constitution, dont le dessein est invariablement et intimement lié à sa vie d’après-pouvoir et à celle de sa famille. Wade le fait à sa manière, comme au temps de ses beaux jours d’opposant au régime de Diouf, quand, au prix d’une répression policière féroce ou de la prison, les Sénégalais de donnaient les moyens de se faire entendre.
Les cinglantes défaites de la « Coalition Sopi » au pouvoir dans les principales villes et la capitale du Sénégal, lors récentes élections locales auxquelles, il a activement pris part, devraient suffire au chef de l’Etat pour savoir qu’au-delà d’une insatisfaction manifestée, les populations ont donné un signal fort et tracé les limites à ne pas franchir dans la gestion des affaires publiques. Ni l’argent, ni les prébendes distribuées encore moins les infrastructures, ou tout autre moyen de campagne et de pression, ne les conduiraient à laisser aux tenants du pouvoir, l’abominable besogne de casser inéluctablement les fondements de la République, sans réagir.
Or, en procédant de la manière que l’on sait, depuis son message à la nation du 3 avril, à la veille de la célébration des 49 ans de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, Me Abdoulaye Wade a mis beaucoup d’eau dans la bouche de ses détracteurs : il n’en fait qu’à sa tête ! Et ce n’est pas une offense au chef de l’Etat, c’est un constat.
Au regard des actes posés depuis son accession à la magistrature suprême, combien de fois il a eu à prendre des mesures impopulaires et parfois quelque peu… dangereuses ? La triste loi Ezzan, l’augmentation du nombre de députés, le report d’élections, la dissolution arbitraire de conseils municipaux, ruraux et régionaux, l’exclusion de députés de l’Assemblée nationale dont le mandat du Président passé de cinq à un an, l’emprisonnement de leaders politiques et entrepreneurs, la création d’un Sénat coûteux et inutile, la liste est loin d’être exhaustive. Tout cela avec la complicité active d’une Assemblée nationale moribonde parce qu’ayant perdu de sa crédibilité, même si de courageux députés minoritaires s’y battent encore pour le principe, avec force, mais sans illusion, et d’un Sénat créé de toutes pièces pour caser les frustrés du parti libéral.
Du génie politique qu’on lui prête, il y a fort à en douter aujourd’hui à la lumière de l’évolution du régime libéral et de celle du Pds, la principale composante de la mouvance présidentielle. La force majeure sur laquelle Me Wade s’est appuyée pour bouter Abdou Diouf et les socialistes en dehors du pouvoir, est présentement dans le camp de l’opposition et le seul parti qui en en restait, And-Jëf de Landing Savané accroché à ses basques jusqu’à la nomination du gouvernement Souleymane Ndéné Ndiaye, vient de grossir le rang des adversaires. C’est dire qu’une nouvelle recomposition est en gestation sur la scène politique où, le Pds est de plus en plus isolé.
La naissance de ses flancs de l’Alliance pour la République (APR) fondée par l’ancien Premier Ministre et Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall complique davantage les choses. La mutation de l’association Génération du concret dirigée par Karim Wade Ministre d’Etat et fils du président, en mouvement politique n’a pas encore donné les résultats escomptés. Il faudra beaucoup plus que le statut possédant de dauphin de son père-président pour gagner le cœur des sénégalais. La constitution du gouvernement du 1er mai conforte les mal pensants ayant depuis toujours décelé en Me Wade, les qualités de ce Tartuffe version tropicale qui « parle en démocrate et agit en monarque » pour la formule oh combien révélatrice, de Me Ousmane Ngom, un de ses anciens-fils putatifs revenus au bercail après une rupture fracassante, et deveu ministre d’Etat chargé des Mines, de l’Industrie, des PME-PMI et de… la Transformation alimentaire des produits agricoles. Ouf !
Abdoulaye n’a pas renoncé à la carte Karim pour lui succéder à la tête de l’Etat, il faut être naïf et absolument incrédule pour ne pas accorder de crédit à cette hypothèse. Qu’importe la manière, l’essentiel pour lui est que l’acte n’entraîne le moindre trouble à même de rendre pays ingouvernable. L’instauration de ce poste de vice-président jusque-là inconnu de l’architecture institutionnelle de notre République cadre parfaitement avec ce plan machiavélique de dévolution du pouvoir.
Mais Karim (appuyé par sa mère Viviane) qui s’est toujours opposé au retour d’Idrissa Seck auprès de son père, semble maintenant revenir à de meilleurs sentiments, si l’on en juge par le silence assourdissant pour ne pas dire… approuvant de ses amis et partisans de la Génération du concret dont les cris d’indignation à l’annonce du retour de l’enfant banni, résonnent encore dans nos oreilles. Peut-être la fameuse femme muée… en homme pour reprendre le député libéral rebelle le jeune Wack Ly à qui on a taillé ces habits de vice-président-assistant du chef de l’Etat, est bien Idrissa Seck. A l’heure du partage du butin logé dans les banques-trust de l’autre côté de l’Atlantique, il faut nécessairement une bonne part au maire de Thiès. Des poches de résistance existent encore heureusement pour contrer tout cela, même si les chances de réussite sont minces.
Dans tous les cas, l‘idée du « baara-yeggo » est irréfutable. Reste maintenant à savoir si d’ici la prochaine présidentielle de 2012, le changement progressif des règles du jeu ne va pas conduire à la dérive et précipiter les échéances. Depuis le 22 mars, il y a comme une nouvelle ère qui s’ouvre dans la construction de l’avenir du Sénégal avec une conscience citoyenne de plus en plus élevée. Tout projet, si généreux soit-il, aura besoin pour aboutir de l’approbation de l’intelligence nationale et de l’adhésion massive des consciences populaires. Il y va de la stabilité du pays. Tant mieux si le Président de la République, garant de l’intégrité de la nation et de la sécurité du peuple le comprend ainsi. Que vive la République…
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Le Président Wade n’en a effet cure des jérémiades et autres pleurnicheries de cette « opposition poltronne » (sic) qui n’a jamais osé investir les rues pour lui faire comprendre le ras-le-bol général des populations, face aux tripatouillages incessants de la Constitution, dont le dessein est invariablement et intimement lié à sa vie d’après-pouvoir et à celle de sa famille. Wade le fait à sa manière, comme au temps de ses beaux jours d’opposant au régime de Diouf, quand, au prix d’une répression policière féroce ou de la prison, les Sénégalais de donnaient les moyens de se faire entendre.
Les cinglantes défaites de la « Coalition Sopi » au pouvoir dans les principales villes et la capitale du Sénégal, lors récentes élections locales auxquelles, il a activement pris part, devraient suffire au chef de l’Etat pour savoir qu’au-delà d’une insatisfaction manifestée, les populations ont donné un signal fort et tracé les limites à ne pas franchir dans la gestion des affaires publiques. Ni l’argent, ni les prébendes distribuées encore moins les infrastructures, ou tout autre moyen de campagne et de pression, ne les conduiraient à laisser aux tenants du pouvoir, l’abominable besogne de casser inéluctablement les fondements de la République, sans réagir.
Or, en procédant de la manière que l’on sait, depuis son message à la nation du 3 avril, à la veille de la célébration des 49 ans de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, Me Abdoulaye Wade a mis beaucoup d’eau dans la bouche de ses détracteurs : il n’en fait qu’à sa tête ! Et ce n’est pas une offense au chef de l’Etat, c’est un constat.
Au regard des actes posés depuis son accession à la magistrature suprême, combien de fois il a eu à prendre des mesures impopulaires et parfois quelque peu… dangereuses ? La triste loi Ezzan, l’augmentation du nombre de députés, le report d’élections, la dissolution arbitraire de conseils municipaux, ruraux et régionaux, l’exclusion de députés de l’Assemblée nationale dont le mandat du Président passé de cinq à un an, l’emprisonnement de leaders politiques et entrepreneurs, la création d’un Sénat coûteux et inutile, la liste est loin d’être exhaustive. Tout cela avec la complicité active d’une Assemblée nationale moribonde parce qu’ayant perdu de sa crédibilité, même si de courageux députés minoritaires s’y battent encore pour le principe, avec force, mais sans illusion, et d’un Sénat créé de toutes pièces pour caser les frustrés du parti libéral.
Du génie politique qu’on lui prête, il y a fort à en douter aujourd’hui à la lumière de l’évolution du régime libéral et de celle du Pds, la principale composante de la mouvance présidentielle. La force majeure sur laquelle Me Wade s’est appuyée pour bouter Abdou Diouf et les socialistes en dehors du pouvoir, est présentement dans le camp de l’opposition et le seul parti qui en en restait, And-Jëf de Landing Savané accroché à ses basques jusqu’à la nomination du gouvernement Souleymane Ndéné Ndiaye, vient de grossir le rang des adversaires. C’est dire qu’une nouvelle recomposition est en gestation sur la scène politique où, le Pds est de plus en plus isolé.
La naissance de ses flancs de l’Alliance pour la République (APR) fondée par l’ancien Premier Ministre et Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall complique davantage les choses. La mutation de l’association Génération du concret dirigée par Karim Wade Ministre d’Etat et fils du président, en mouvement politique n’a pas encore donné les résultats escomptés. Il faudra beaucoup plus que le statut possédant de dauphin de son père-président pour gagner le cœur des sénégalais. La constitution du gouvernement du 1er mai conforte les mal pensants ayant depuis toujours décelé en Me Wade, les qualités de ce Tartuffe version tropicale qui « parle en démocrate et agit en monarque » pour la formule oh combien révélatrice, de Me Ousmane Ngom, un de ses anciens-fils putatifs revenus au bercail après une rupture fracassante, et deveu ministre d’Etat chargé des Mines, de l’Industrie, des PME-PMI et de… la Transformation alimentaire des produits agricoles. Ouf !
Abdoulaye n’a pas renoncé à la carte Karim pour lui succéder à la tête de l’Etat, il faut être naïf et absolument incrédule pour ne pas accorder de crédit à cette hypothèse. Qu’importe la manière, l’essentiel pour lui est que l’acte n’entraîne le moindre trouble à même de rendre pays ingouvernable. L’instauration de ce poste de vice-président jusque-là inconnu de l’architecture institutionnelle de notre République cadre parfaitement avec ce plan machiavélique de dévolution du pouvoir.
Mais Karim (appuyé par sa mère Viviane) qui s’est toujours opposé au retour d’Idrissa Seck auprès de son père, semble maintenant revenir à de meilleurs sentiments, si l’on en juge par le silence assourdissant pour ne pas dire… approuvant de ses amis et partisans de la Génération du concret dont les cris d’indignation à l’annonce du retour de l’enfant banni, résonnent encore dans nos oreilles. Peut-être la fameuse femme muée… en homme pour reprendre le député libéral rebelle le jeune Wack Ly à qui on a taillé ces habits de vice-président-assistant du chef de l’Etat, est bien Idrissa Seck. A l’heure du partage du butin logé dans les banques-trust de l’autre côté de l’Atlantique, il faut nécessairement une bonne part au maire de Thiès. Des poches de résistance existent encore heureusement pour contrer tout cela, même si les chances de réussite sont minces.
Dans tous les cas, l‘idée du « baara-yeggo » est irréfutable. Reste maintenant à savoir si d’ici la prochaine présidentielle de 2012, le changement progressif des règles du jeu ne va pas conduire à la dérive et précipiter les échéances. Depuis le 22 mars, il y a comme une nouvelle ère qui s’ouvre dans la construction de l’avenir du Sénégal avec une conscience citoyenne de plus en plus élevée. Tout projet, si généreux soit-il, aura besoin pour aboutir de l’approbation de l’intelligence nationale et de l’adhésion massive des consciences populaires. Il y va de la stabilité du pays. Tant mieux si le Président de la République, garant de l’intégrité de la nation et de la sécurité du peuple le comprend ainsi. Que vive la République…
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