"Je ne retiens jamais les leçons de la fête. Cette fois-ci, après avoir festoyé, je vais galérer tout le reste du mois. Dur, dur sera le mois de décembre", prédit Abdoulaye Ndiaye, un technicien de l'automobile. Ces propos de M. Ndiaye traduisent les états d'âmes qui animent une frange importante de nos compatriotes.
Ce sentiment semble trouver un écho favorable auprès de Mme Faye, veuve de son état, qui étale ses regrets : "Comme leur père n'est pas vivant, je cherche à leur procurer le maximum de plaisir.
Sous ce rapport, dès que j'ai perçu le 26 dernier, j'ai dépensé sans compter. Me voilà, sans un rotin. J'ai même emprunté le billet de transport pour me rendre au travail ce lundi".
Mme jure la main sur le cœur qu'on ne l'y prendrait plus. Pour sa part, Moussa Sarr, un enseignant réputé être proche de ses sous, est tombé dans le piège de l'ostentation. Il se laisse aller à des confidences : "Tous mes principes sont tombés à l'eau comme un château de cartes. J'ai succombé aux pressions de mon épouse et de mon entourage.
Pour la première fois de ma vie, j'ai acheté un bélier à 100.000 Fcfa. Sans compter les dépenses connexes liées à cette grande fête. J'ai commencé à souffrir dès le 1er décembre.
Il me faut faire de multiples acrobaties pour assurer la dépense quotidienne. Je prie pour qu'aucun membre de la famille ne tombe malade. Je me sens coupable d'avoir géré le regard des autres". Autre personne, autre complainte.
Mor Lissa est en train de cogiter sur le mois qui risque d'être très ardu. Sa solution à lui est d'aller faire un découvert auprès de son fondé de pouvoir : "Dès demain, j'irai voir mon gestionnaire de compte pour me "dépanner". J'ai besoin de quoi vivre".
À la question de savoir s'il referait la même chose la prochaine fois, notre interlocuteur sans porter de masque répond : "Que voulez-vous ? On ne peut pas être insensible aux délices de ce monde. Les fêtes sont organisées pour être vécues même s'il faut y laisser des plumes", lâche cet épicurien qui croit à la douceur de vivre.
Son compagnon, surfe quant à lui sur les vagues du réalisme : "C'est un seul jour, je ne vais pas dépenser follement au risque de me priver de l'essentiel'", conseille Tapha. Sa sœur Oulimata s'inscrit en porte-à-faux contre cette perception : "Vivre, c'est porter en soi des contradictions.
Nous sommes des mortels, rien de ce monde ne nous est étranger. Tant qu'il y aura fête, je me ferai plaisir", déclare-t-elle sur un air gai. Le réveil a été brutal hier pour de nombreux Sénégalais. Ces derniers sont en train de trouver les voies et moyens de résoudre le quotidien sereinement.
Chose difficile pour ce quingagénaire du nom d'Alassane et qui travaille dans une Ong de la place : "J'ai différé les paiements de l'électricité et du loyer en attendant de profiter des frais d'une mission à l'étranger prévue cette semaine".
Interpellé sur cette propension des Sénégalais à fêter à tout prix, le sociologue Samba Mbaye soutient : "La réalité sociale au Sénégal a sa dynamique propre. Elle résiste aux principes les plus sacrés. Face à cette donne, chacun d'entre nous devra distinguer l'essentiel de l'accessoire".
Ce sentiment semble trouver un écho favorable auprès de Mme Faye, veuve de son état, qui étale ses regrets : "Comme leur père n'est pas vivant, je cherche à leur procurer le maximum de plaisir.
Sous ce rapport, dès que j'ai perçu le 26 dernier, j'ai dépensé sans compter. Me voilà, sans un rotin. J'ai même emprunté le billet de transport pour me rendre au travail ce lundi".
Mme jure la main sur le cœur qu'on ne l'y prendrait plus. Pour sa part, Moussa Sarr, un enseignant réputé être proche de ses sous, est tombé dans le piège de l'ostentation. Il se laisse aller à des confidences : "Tous mes principes sont tombés à l'eau comme un château de cartes. J'ai succombé aux pressions de mon épouse et de mon entourage.
Pour la première fois de ma vie, j'ai acheté un bélier à 100.000 Fcfa. Sans compter les dépenses connexes liées à cette grande fête. J'ai commencé à souffrir dès le 1er décembre.
Il me faut faire de multiples acrobaties pour assurer la dépense quotidienne. Je prie pour qu'aucun membre de la famille ne tombe malade. Je me sens coupable d'avoir géré le regard des autres". Autre personne, autre complainte.
Mor Lissa est en train de cogiter sur le mois qui risque d'être très ardu. Sa solution à lui est d'aller faire un découvert auprès de son fondé de pouvoir : "Dès demain, j'irai voir mon gestionnaire de compte pour me "dépanner". J'ai besoin de quoi vivre".
À la question de savoir s'il referait la même chose la prochaine fois, notre interlocuteur sans porter de masque répond : "Que voulez-vous ? On ne peut pas être insensible aux délices de ce monde. Les fêtes sont organisées pour être vécues même s'il faut y laisser des plumes", lâche cet épicurien qui croit à la douceur de vivre.
Son compagnon, surfe quant à lui sur les vagues du réalisme : "C'est un seul jour, je ne vais pas dépenser follement au risque de me priver de l'essentiel'", conseille Tapha. Sa sœur Oulimata s'inscrit en porte-à-faux contre cette perception : "Vivre, c'est porter en soi des contradictions.
Nous sommes des mortels, rien de ce monde ne nous est étranger. Tant qu'il y aura fête, je me ferai plaisir", déclare-t-elle sur un air gai. Le réveil a été brutal hier pour de nombreux Sénégalais. Ces derniers sont en train de trouver les voies et moyens de résoudre le quotidien sereinement.
Chose difficile pour ce quingagénaire du nom d'Alassane et qui travaille dans une Ong de la place : "J'ai différé les paiements de l'électricité et du loyer en attendant de profiter des frais d'une mission à l'étranger prévue cette semaine".
Interpellé sur cette propension des Sénégalais à fêter à tout prix, le sociologue Samba Mbaye soutient : "La réalité sociale au Sénégal a sa dynamique propre. Elle résiste aux principes les plus sacrés. Face à cette donne, chacun d'entre nous devra distinguer l'essentiel de l'accessoire".