Vêtu d'un boubou traditionnel en bazin blanc, le visage marqué par la fatigue, c'est un Pape Fall, très serein, qui nous a accueillies hier en début de soirée à Ouagou Niayes, dans cet endroit qui lui sert de fief pour se retrouver avec ses frères. Debout au balcon, le nouveau veuf termine sa conversation au téléphone avant de nous rejoindre au salon. Il est entouré de ses frères et cousins. Les uns et les autres se concertent depuis ce matin sur la décision à prendre après tout ce qui s'est passé (voir Walf Grand-Place n° 1276 des 6-7 mars 2010).
Lamine Fall, l’aîné, ouvre les discussions. Le sourire constamment aux lèvres, corpulence un peu moins force que celle de ses jeunes frères, il commence par sortir une pile de tous les documents relatifs à cette affaire. Mais Pape, mari éploré, ne semble pas voir ces papiers étalés devant lui. La tête entre les deux mains, les yeux baissés pendant deux bonnes minutes sur la table, il est là, mais est comme absent. Il se ressaisit, fait le tour de la table d'un coup d'œil furtif et dit : «maintenant que les résultats de l'autopsie sont sortis, tout est clair.»
En effet, les résultats de l'autopsie demandée par les parents de Mame Coumba sur les véritables raisons de la mort de leur fille disculpent Pape Fall de la mort de son épouse survenue en Italie. Après une première autopsie réalisée en Italie, le médecin du pavillon Bichat de l'hôpital Aristide Le Dantec de Dakar a confirmé que la mort de Mame Coumba Guèye est tout ce qu'il y a de plus naturel. C'est ainsi qu'hier matin, à 8 h, la famille était déjà sur les lieux pour prendre connaissance du document.
Lamine Fall explique : «l'un d'entre nous, qui a été le premier à Le Dantec, y est allé à 10 h. Nous savions tous que notre frère n'avait rien à se reprocher.» A la question de savoir quelle a été la réaction de sa belle-famille à la connaissance des résultats, Pape répond qu'à son arrivée à l'hôpital, il n'a pas trouvé sa belle-famille pour connaître sa réaction. Mais, il juge que tout ceci est désormais fini. «L'essentiel présentement, c'est qu'on enterre tranquillement Mame ».
Pour l'époux de Mame Coumba Guèye, la dame décédée en Italie il y a quelques jours laissant derrière elle trois petites filles, respectivement âgées de 9 ans, 6 ans et 4 mois, l'urgence de voir les choses se clarifier chez sa belle-famille devrait être ailleurs. Car, depuis le début, Pape précise qu'il savait que la mort de son épouse était naturelle.
Se disant soulagé de l'aboutissement des choses, Pape argue que l'affront qu'il a subi lui reste encore en travers de la gorge. Au lieu de se soucier de la souffrance intérieure qu'il a traversée ces derniers jours, il se dit choqué par la tournure des évènements. Et son plus grand souci a été ces histoires qui ont tourné autour du décès de Mame Coumba. «Elle ne mérite pas cela. C'était une femme exemplaire», s'indigne Pape.
Son jeune frère, Mame Mor Fall, y va de ses témoignages. D'une salve de tristesse, Fall raconte : «Elle fut une femme exemplaire. Durant les sept années que nous avons vécu ensemble, en Italie, jamais Mame Coumba ne m'a laissé laver une cuillère.» Mieux, poursuit l'aîné, «c'est vrai qu'il y a des problèmes dans tous les couples. Mais, ce couple fut un exemple d'harmonie.»
Il sera interrompu par le veuf qui ajoute que « tous les jeunes mariés demandaient à leurs épouses de se référer sur elle. Tout cela pour vous dire combien elle fut soumise et dévouée à ma famille.»
Jugeant que les choses sont déjà allées trop loin, celui que sa belle-famille accusa de tous les péchés d'Israël refusa de rendre les coups. A la demande de ses proches, il a décidé de jeter l'éponge afin que la famille soit réunie à nouveau : «Je pardonne une bonne fois pour toutes. C'est vrai que tout ceci m'a fait très mal, mais je préfère oublier. Mes beaux-parents ne sont pas mauvais ...»
Cependant, Pape Fall estime que ces derniers ont été «influencés par des proches qui veulent désunir leur famille qui veulent qu'elle soit enterrée à Thiès et non à Touba.»
C'est aujourd'hui que la dépouille sera acheminée sur Touba où elle reposera.
Aïssatou THIOYE
Source Walf Grand Place
Lamine Fall, l’aîné, ouvre les discussions. Le sourire constamment aux lèvres, corpulence un peu moins force que celle de ses jeunes frères, il commence par sortir une pile de tous les documents relatifs à cette affaire. Mais Pape, mari éploré, ne semble pas voir ces papiers étalés devant lui. La tête entre les deux mains, les yeux baissés pendant deux bonnes minutes sur la table, il est là, mais est comme absent. Il se ressaisit, fait le tour de la table d'un coup d'œil furtif et dit : «maintenant que les résultats de l'autopsie sont sortis, tout est clair.»
En effet, les résultats de l'autopsie demandée par les parents de Mame Coumba sur les véritables raisons de la mort de leur fille disculpent Pape Fall de la mort de son épouse survenue en Italie. Après une première autopsie réalisée en Italie, le médecin du pavillon Bichat de l'hôpital Aristide Le Dantec de Dakar a confirmé que la mort de Mame Coumba Guèye est tout ce qu'il y a de plus naturel. C'est ainsi qu'hier matin, à 8 h, la famille était déjà sur les lieux pour prendre connaissance du document.
Lamine Fall explique : «l'un d'entre nous, qui a été le premier à Le Dantec, y est allé à 10 h. Nous savions tous que notre frère n'avait rien à se reprocher.» A la question de savoir quelle a été la réaction de sa belle-famille à la connaissance des résultats, Pape répond qu'à son arrivée à l'hôpital, il n'a pas trouvé sa belle-famille pour connaître sa réaction. Mais, il juge que tout ceci est désormais fini. «L'essentiel présentement, c'est qu'on enterre tranquillement Mame ».
Pour l'époux de Mame Coumba Guèye, la dame décédée en Italie il y a quelques jours laissant derrière elle trois petites filles, respectivement âgées de 9 ans, 6 ans et 4 mois, l'urgence de voir les choses se clarifier chez sa belle-famille devrait être ailleurs. Car, depuis le début, Pape précise qu'il savait que la mort de son épouse était naturelle.
Se disant soulagé de l'aboutissement des choses, Pape argue que l'affront qu'il a subi lui reste encore en travers de la gorge. Au lieu de se soucier de la souffrance intérieure qu'il a traversée ces derniers jours, il se dit choqué par la tournure des évènements. Et son plus grand souci a été ces histoires qui ont tourné autour du décès de Mame Coumba. «Elle ne mérite pas cela. C'était une femme exemplaire», s'indigne Pape.
Son jeune frère, Mame Mor Fall, y va de ses témoignages. D'une salve de tristesse, Fall raconte : «Elle fut une femme exemplaire. Durant les sept années que nous avons vécu ensemble, en Italie, jamais Mame Coumba ne m'a laissé laver une cuillère.» Mieux, poursuit l'aîné, «c'est vrai qu'il y a des problèmes dans tous les couples. Mais, ce couple fut un exemple d'harmonie.»
Il sera interrompu par le veuf qui ajoute que « tous les jeunes mariés demandaient à leurs épouses de se référer sur elle. Tout cela pour vous dire combien elle fut soumise et dévouée à ma famille.»
Jugeant que les choses sont déjà allées trop loin, celui que sa belle-famille accusa de tous les péchés d'Israël refusa de rendre les coups. A la demande de ses proches, il a décidé de jeter l'éponge afin que la famille soit réunie à nouveau : «Je pardonne une bonne fois pour toutes. C'est vrai que tout ceci m'a fait très mal, mais je préfère oublier. Mes beaux-parents ne sont pas mauvais ...»
Cependant, Pape Fall estime que ces derniers ont été «influencés par des proches qui veulent désunir leur famille qui veulent qu'elle soit enterrée à Thiès et non à Touba.»
C'est aujourd'hui que la dépouille sera acheminée sur Touba où elle reposera.
Aïssatou THIOYE
Source Walf Grand Place
Accueil
Envoyer à un ami
Partager sur facebook
