Les engagements et les promesses du candidat Macky SALL avaient suscité un énorme espoir et, pour certains alliés, un rêve de passeur de révolution en gestation et d’un « Grand Soir » .Or, les politiques publiques, souvent en décalage avec les programmes annoncés et les attentes des citoyens , sont décidées de manière unilatérale .En effet, les décisions et les postures sont élaborées essentiellement dans une verticalité descendante .C’est ainsi que le régime a réinventé la cour de répression de l’enrichissement illicite qui sommeillait dans une obsolescence depuis près de trente ans. Pourtant, celle-ci ne figurait pas dans les tablettes des revendications des mouvements sociaux et politiques .Par contre, les audits des politiques publiques, la récupération des biens mal acquis et le rapatriement des capitaux détournés et planqués dans des banques étrangères ou des paradis fiscaux constituaient , au demeurant, des exigences citoyennes fortes .c’est pourquoi le régime actuel essaie de focaliser l’attention sur sa nouvelle cour alors que beaucoup de citoyens doutent de son utilité .En effet, nombreux sont les sénégalais , parmi lesquels des juristes favorables au régime de Macky SALL , estiment que le corpus juridique actuel comportait suffisamment d’outils pour dépister et poursuivre , le cas échéant , les responsables de malversations et de détournements de deniers publics .Dès lors s’impose une question : la cour de répression de l’enrichissement illicite n’est-elle pas un instrument de répression sélective et de règlement de comptes entre clans ?
De toute façon, les mises en scène comme celle présentée lors de l’arrestation du ministre de l’intérieur de l’ancien régime peuvent flatter les sentiments de revanche et endormir les citoyens mais elles ne fondent pas une justice.
Pourtant, dans le chapitre gouvernance exemplaire, le programme « Yonnu Yokkute » préconise : « la réalisation d’un audit des comptes et des politiques publiques suivi d’un débat public parlementaire sur les recommandations ».Et, la plupart des mouvements sociaux et politiques partagent la revendication des audits et exigent le contrôle citoyen. De plus, le président SALL ne s’était-il pas engagé pour l’audit de la dette multilatérale ?
Il faut, au passage, dissiper quelques malentendus .En effet, des dossiers d’audit antérieurs à l’alternance de 2012 sont agités .Ils doivent être transmis à la justice sans ostracisme .Mais cela n’épuise pas la revendication des audits .Celle-ci réclame l’audit des politiques publiques, des gestions, des services et des agences ; elle ne saurait se limiter à la séquence temporelle commençant en 2008 .Un bornage objectif remonterait à 2000 ou à 1960 si on veut investir la dette multilatérale.
Par ailleurs, on assimile parfois les audits à des poursuites judicaires .Or, si celles-ci peuvent être leurs conséquences, on ne peut pas les superposer ou les assimiler .C’est pourquoi il n’est pas acceptable que les dirigeants nous abusent en rétrécissant le champ d’investigation des audits ou en leur substituant la cour de répression de l’enrichissement illicite. Serait-ce l’étonnante fortune affichée par la déclaration de patrimoine du président qui gêne ? Chercherait-on à rattraper une revanche ?
La problématique des audits sous le contrôle citoyen installe des perspectives qui dépassent le contrôle de la régularité, de l’efficacité et de l’efficience .En effet, le contrôle citoyen implique l’information et la sensibilisation des citoyens afin qu’ils participent à l’évaluation des politiques publiques. Il s’agit, dans une certaine mesure, de provoquer de nouvelles situations dans lesquelles les citoyens prennent conscience s’engagent et assument directement leur souveraineté .Cette pratique atténue les effets pervers de la délégation et de la démocratie représentative .Elle tire sa légitimation dans l’essence de la démocratie.
Par ailleurs, la plupart des dirigeants agglutinés actuellement autour de l’appareil d’Etat ont participé à la gestion et, directement ou indirectement, au pillage qu’ils dénoncent. C’est pourquoi, il est juste de s’opposer aux manipulations sélectives des audits en mettant en exergue le contrôle citoyen. Du reste, évoquer la défaillance du magistère de WADE comme une cause rédhibitoire des audits qui devaient se faire en 2000 ne peut pas escamoter la revendication citoyenne de l’audit. Le peuple a le droit de savoir ce qu’on a réalisé en son nom.
De toute façon, la revendication des audits des politiques publiques sous le contrôle citoyen mérite d’être soulevé par les mouvements sociaux et les citoyens car le magistère du président SALL nous a déjà habitués aux reniements .Force est d’admettre que les tenants du pouvoir renoncent progressivement aux engagements et aux promesses énoncés dans le programme « Yoonu Yokkute » et les thèses de la charte de gouvernance démocratique des Assises nationales .C’est dans cette veine que le gouvernement de 25 ministres au maximum préconisé par le programme « Yoonu Yokkute » est passé à 30 ,omission faite des ministres conseillers. De la même manière, les dirigeants font mine d’oublier leur engagement à appliquer et faire appliquer le principe interdisant au président de la république d’être chef de parti ou de coalition .C’est comme si les élites intellectuelles et politiques cherchaient à convaincre les citoyens que le salut réside dans le côté obscur du « Wax Waxeet ».Et, dans cette foulée on impose l’arrogance et le reniement comme contenu du discours officiel.
Incontestablement, la question des audits occupe le devant de la scène dans les débats passionnés en cours au Sénégal et suscite des rumeurs, des confusions et beaucoup d’affabulations .c’est pourtant le président et son gouvernement qui, en décidant de manière unilatérale, de réinstaller une justice sélective et revancharde, ont cherché à rendre opaque et occulte un problème clair .En effet, personne ne conteste la pertinence de l’établissement des audits car ceux-ci s’inscrivent dans le cours normal et constituent une exigence citoyenne .De plus, la plupart des segments constitutifs du pouvoir actuel enregistraient les audits dans leurs revendications antérieures .Ils préfèrent aujourd’hui y renoncer ou les différer afin de consolider un pouvoir personnel et clanique .C’est pourquoi, face à ces manipulations et ces reniements les mouvements sociaux et les citoyens doivent repréciser leurs positions résister et empêcher les déviations et les démagogies .De toute évidence, les demandes de ruptures et les changements économiques et sociaux réclamés au paravant sont encore actuels et l’ampleur de la crise restent certainement porteuse de risques de secousses et de luttes sociales .
Alioune DIOP
Président du CIMAC
(Comité d’Initiative pour une Mobilisation Alternative et Citoyenne)
De toute façon, les mises en scène comme celle présentée lors de l’arrestation du ministre de l’intérieur de l’ancien régime peuvent flatter les sentiments de revanche et endormir les citoyens mais elles ne fondent pas une justice.
Pourtant, dans le chapitre gouvernance exemplaire, le programme « Yonnu Yokkute » préconise : « la réalisation d’un audit des comptes et des politiques publiques suivi d’un débat public parlementaire sur les recommandations ».Et, la plupart des mouvements sociaux et politiques partagent la revendication des audits et exigent le contrôle citoyen. De plus, le président SALL ne s’était-il pas engagé pour l’audit de la dette multilatérale ?
Il faut, au passage, dissiper quelques malentendus .En effet, des dossiers d’audit antérieurs à l’alternance de 2012 sont agités .Ils doivent être transmis à la justice sans ostracisme .Mais cela n’épuise pas la revendication des audits .Celle-ci réclame l’audit des politiques publiques, des gestions, des services et des agences ; elle ne saurait se limiter à la séquence temporelle commençant en 2008 .Un bornage objectif remonterait à 2000 ou à 1960 si on veut investir la dette multilatérale.
Par ailleurs, on assimile parfois les audits à des poursuites judicaires .Or, si celles-ci peuvent être leurs conséquences, on ne peut pas les superposer ou les assimiler .C’est pourquoi il n’est pas acceptable que les dirigeants nous abusent en rétrécissant le champ d’investigation des audits ou en leur substituant la cour de répression de l’enrichissement illicite. Serait-ce l’étonnante fortune affichée par la déclaration de patrimoine du président qui gêne ? Chercherait-on à rattraper une revanche ?
La problématique des audits sous le contrôle citoyen installe des perspectives qui dépassent le contrôle de la régularité, de l’efficacité et de l’efficience .En effet, le contrôle citoyen implique l’information et la sensibilisation des citoyens afin qu’ils participent à l’évaluation des politiques publiques. Il s’agit, dans une certaine mesure, de provoquer de nouvelles situations dans lesquelles les citoyens prennent conscience s’engagent et assument directement leur souveraineté .Cette pratique atténue les effets pervers de la délégation et de la démocratie représentative .Elle tire sa légitimation dans l’essence de la démocratie.
Par ailleurs, la plupart des dirigeants agglutinés actuellement autour de l’appareil d’Etat ont participé à la gestion et, directement ou indirectement, au pillage qu’ils dénoncent. C’est pourquoi, il est juste de s’opposer aux manipulations sélectives des audits en mettant en exergue le contrôle citoyen. Du reste, évoquer la défaillance du magistère de WADE comme une cause rédhibitoire des audits qui devaient se faire en 2000 ne peut pas escamoter la revendication citoyenne de l’audit. Le peuple a le droit de savoir ce qu’on a réalisé en son nom.
De toute façon, la revendication des audits des politiques publiques sous le contrôle citoyen mérite d’être soulevé par les mouvements sociaux et les citoyens car le magistère du président SALL nous a déjà habitués aux reniements .Force est d’admettre que les tenants du pouvoir renoncent progressivement aux engagements et aux promesses énoncés dans le programme « Yoonu Yokkute » et les thèses de la charte de gouvernance démocratique des Assises nationales .C’est dans cette veine que le gouvernement de 25 ministres au maximum préconisé par le programme « Yoonu Yokkute » est passé à 30 ,omission faite des ministres conseillers. De la même manière, les dirigeants font mine d’oublier leur engagement à appliquer et faire appliquer le principe interdisant au président de la république d’être chef de parti ou de coalition .C’est comme si les élites intellectuelles et politiques cherchaient à convaincre les citoyens que le salut réside dans le côté obscur du « Wax Waxeet ».Et, dans cette foulée on impose l’arrogance et le reniement comme contenu du discours officiel.
Incontestablement, la question des audits occupe le devant de la scène dans les débats passionnés en cours au Sénégal et suscite des rumeurs, des confusions et beaucoup d’affabulations .c’est pourtant le président et son gouvernement qui, en décidant de manière unilatérale, de réinstaller une justice sélective et revancharde, ont cherché à rendre opaque et occulte un problème clair .En effet, personne ne conteste la pertinence de l’établissement des audits car ceux-ci s’inscrivent dans le cours normal et constituent une exigence citoyenne .De plus, la plupart des segments constitutifs du pouvoir actuel enregistraient les audits dans leurs revendications antérieures .Ils préfèrent aujourd’hui y renoncer ou les différer afin de consolider un pouvoir personnel et clanique .C’est pourquoi, face à ces manipulations et ces reniements les mouvements sociaux et les citoyens doivent repréciser leurs positions résister et empêcher les déviations et les démagogies .De toute évidence, les demandes de ruptures et les changements économiques et sociaux réclamés au paravant sont encore actuels et l’ampleur de la crise restent certainement porteuse de risques de secousses et de luttes sociales .
Alioune DIOP
Président du CIMAC
(Comité d’Initiative pour une Mobilisation Alternative et Citoyenne)