« Après 136 heures et 46 minutes de débat, le Parlement a adopté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe », s'est réjoui le président de l'Assemblée nationale et député PS Claude Bartolone. Le Parlement français a ouvert le mariage civil aux couples homosexuels après un vote solennel des députés, ce mardi, faisant de la France le 14e pays au monde à reconnaître le mariage gay.
Ce texte a été voté par 331 voix contre 225 et 10 abstentions dans un hémicycle comble. Ce vote à l’Assemblée était la dernière étape de la bataille parlementaire commencée en novembre et elle a été animée, à l’image du débat entre les défenseurs de la loi et les opposants. Car au dernier moment, juste avant le vote, des militants anti-Mariage pour tous qui avaient réussi à se glisser parmi les spectateurs dans les tribunes, ont tenté de faire un dernier coup d’éclat et de déployer des banderoles.
Ils ont été expulsés manu militari par les huissiers sous les huées des députés de gauche et sous les yeux de Frigide Barjot, présente depuis le début de la séance, qui s’en est ensuite allée.
Chacun campe sur ses positions
L’émotion était donc très vive quand la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a pris la parole pour saluer l’adoption de ce texte dont elle a été la principale avocate tout au long du débat. Elle s’est exprimée alors que les députés de l’opposition avaient eux quitté l’hémicycle dès le vote effectué. « C’est un texte généreux que vous avez voté aujourd’hui », a-t-elle lancé. Christiane Taubira a par ailleurs salué « les très beaux moments de démocratie » permis grâce aux parlementaires qui ont fait valoir leur opposition avec des arguments. « Ces interventions-là resteront aussi dans l’histoire », a-t-elle prédit sous les applaudissements.
La loi est votée, mais chacun campe sur ses positions. Les explications de vote qui ont eu lieu cet après-midi où les représentants de chaque groupe ont pris la parole ont été, de ce point de vue, assez parlantes. L’UMP, par la voix d’Hervé Mariton, a critiqué encore une fois un texte qui présente un triple déni : déni de démocratie, déni affectif et déni moral. « Vous provoquez des tensions, vous allumez la mèche indigne de l'homophobie », a-t-il ainsi dénoncé.
Le PS, pour lequel s’exprimait Bernard Roman, a évoqué pour sa part sa fierté d’avoir porté une loi qui défend les principes de la République : liberté, égalité, fraternité. « C'est une loi de fraternité car elle cultive notre vivre ensemble et le refus du rejet de l'autre », a-t-il affirmé. Une loi qui donne des droits aux homosexuels, mais n’en ôte aucun aux hétérosexuels, a-t-il encore argué. Le projet de loi est voté, mais les sénateurs UMP et UDI-UC (centre) ont déjà saisi la Cour constitutionnelle.
Dans la rue, entre joie et déception
Dès le texte voté, partisans et opposants au Mariage pour tous ont investi les rues. À l’Hôtel de ville de Paris, les pro s’amassent et débordent dans les rues adjacentes. Ils sont rejoints par des passants intrigués par le spectacle. Les gens s’embrassent. Au milieu de la foule, on voit des drapeaux français, mais aussi des roses blanches qu’ils agitent en l’air. Certains débouchent des bouteilles de Champagne en pleurant.
« C'est une étape historique, se réjouissent-ils, au même titre que le PACS ou l’abolition de la peine de mort ». Plus tôt dans l’après-midi, beaucoup d’entre eux étaient à l’Assemblée nationale quand le projet de loi a été voté, simplement pour dire « j’y étais ».
Les anti, eux, se sont retrouvés devant la station de métro Sèvres-Babylone, dans le 7e arrondissement de Paris. Des dizaines de personnes sont rassemblées et attendent de partir vers l’Assemblée nationale. Parmi eux, beaucoup d’étudiants. Ils portent pour la plupart le tee-shirt du collectif et des drapeaux français. Un sentiment de déception générale règne après l’adoption définitive du texte par les députés. Mais les opposants à la loi ne sont pas pour autant découragés. La mobilisation continue, disent-ils, et d’autres manifestations vont avoir lieu.
Source:Rfi
Ce texte a été voté par 331 voix contre 225 et 10 abstentions dans un hémicycle comble. Ce vote à l’Assemblée était la dernière étape de la bataille parlementaire commencée en novembre et elle a été animée, à l’image du débat entre les défenseurs de la loi et les opposants. Car au dernier moment, juste avant le vote, des militants anti-Mariage pour tous qui avaient réussi à se glisser parmi les spectateurs dans les tribunes, ont tenté de faire un dernier coup d’éclat et de déployer des banderoles.
Ils ont été expulsés manu militari par les huissiers sous les huées des députés de gauche et sous les yeux de Frigide Barjot, présente depuis le début de la séance, qui s’en est ensuite allée.
Chacun campe sur ses positions
L’émotion était donc très vive quand la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a pris la parole pour saluer l’adoption de ce texte dont elle a été la principale avocate tout au long du débat. Elle s’est exprimée alors que les députés de l’opposition avaient eux quitté l’hémicycle dès le vote effectué. « C’est un texte généreux que vous avez voté aujourd’hui », a-t-elle lancé. Christiane Taubira a par ailleurs salué « les très beaux moments de démocratie » permis grâce aux parlementaires qui ont fait valoir leur opposition avec des arguments. « Ces interventions-là resteront aussi dans l’histoire », a-t-elle prédit sous les applaudissements.
La loi est votée, mais chacun campe sur ses positions. Les explications de vote qui ont eu lieu cet après-midi où les représentants de chaque groupe ont pris la parole ont été, de ce point de vue, assez parlantes. L’UMP, par la voix d’Hervé Mariton, a critiqué encore une fois un texte qui présente un triple déni : déni de démocratie, déni affectif et déni moral. « Vous provoquez des tensions, vous allumez la mèche indigne de l'homophobie », a-t-il ainsi dénoncé.
Le PS, pour lequel s’exprimait Bernard Roman, a évoqué pour sa part sa fierté d’avoir porté une loi qui défend les principes de la République : liberté, égalité, fraternité. « C'est une loi de fraternité car elle cultive notre vivre ensemble et le refus du rejet de l'autre », a-t-il affirmé. Une loi qui donne des droits aux homosexuels, mais n’en ôte aucun aux hétérosexuels, a-t-il encore argué. Le projet de loi est voté, mais les sénateurs UMP et UDI-UC (centre) ont déjà saisi la Cour constitutionnelle.
Dans la rue, entre joie et déception
Dès le texte voté, partisans et opposants au Mariage pour tous ont investi les rues. À l’Hôtel de ville de Paris, les pro s’amassent et débordent dans les rues adjacentes. Ils sont rejoints par des passants intrigués par le spectacle. Les gens s’embrassent. Au milieu de la foule, on voit des drapeaux français, mais aussi des roses blanches qu’ils agitent en l’air. Certains débouchent des bouteilles de Champagne en pleurant.
« C'est une étape historique, se réjouissent-ils, au même titre que le PACS ou l’abolition de la peine de mort ». Plus tôt dans l’après-midi, beaucoup d’entre eux étaient à l’Assemblée nationale quand le projet de loi a été voté, simplement pour dire « j’y étais ».
Les anti, eux, se sont retrouvés devant la station de métro Sèvres-Babylone, dans le 7e arrondissement de Paris. Des dizaines de personnes sont rassemblées et attendent de partir vers l’Assemblée nationale. Parmi eux, beaucoup d’étudiants. Ils portent pour la plupart le tee-shirt du collectif et des drapeaux français. Un sentiment de déception générale règne après l’adoption définitive du texte par les députés. Mais les opposants à la loi ne sont pas pour autant découragés. La mobilisation continue, disent-ils, et d’autres manifestations vont avoir lieu.
Source:Rfi