Il y a beaucoup de non dit dans les relations entre la France et l’Afrique. L’Assemblée nationale française a essayé de tout dire dans un rapport de 80 pages rendu public ce mercredi. Mais rien n’étant simple dans ce domaine, même la rédaction de ce rapport a été problématique.
L’idée de tout coucher sur le papier est née en juillet 2006. Un an plus tard, une première mouture était enfin prête. Mais une querelle a éclaté au sein de la mission parlementaire. Querelle de fond, sur la prééminence de l’économie dans la relation franco-africaine, le rapport privilégiant une approche réaliste, débarrassée des bonnes intentions du passé. La meilleure façon de parler avec l’Afrique, c’est de parler business ! Le député Jean-Louis Christ, du parti de Nicolas Sarkozy (UMP), a vivement critiqué cette approche économiste, et soutenu par les députés de gauche, il a obtenu que le rapport soit remanié. Ce qui explique sa publication seulement aujourd’hui, six mois plus tard.
Une genèse incertaine liée aux hésitations de l''Élysée
Les tribulations du rapport sont à rapprocher des hésitations de la politique africaine de Nicolas Sarkozy au début de son mandat. Le ministre Bockel, prônant la fin des troubles pratiques de la Françafrique, a été sèchement remercié et remplacé par le ministre Joyandet et son approche plus classique.
Après une gestation aussi agitée, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Après avoir lu le rapport, on n’a pas forcément des idées plus claires qu’avant. Dans leurs conclusions, les députés ont légèrement corrigé le tir : il est moins question d’économie. Il est donc écrit : "La France doit continuer d’incarner et de défendre sur un plan politique les principes démocratiques d’égalité des chances, de respect des droits et libertés individuels et de solidarité."
Un rapport qui mise sur la dimension culturelle et éducative
Il n’a pas échappé aux députés que "d’autres acteurs", la Chine et les Etats-Unis, sont de plus en plus présents en Afrique, et que la France "doit enrayer le repli de ses entreprises sur le continent." Mais le rapport conclut que c’est la "dimension culturelle et éducative qui donne à la présence française sa spécificité." L’économie d’accord, mais la culture d’abord.
Le rapport insiste enfin sur le rôle accru que devrait jouer le Parlement français dans ce dossier, pour plus de démocratie et plus de transparence.
C’est une critique très prudente du rôle toujours majeur joué par l’Elysée dans ce dossier. Critique de forme plus que de fond car, sur les questions comme la nature des relations entre certains chefs d’Etats africains et l’Elysée, le rôle des intermédiaires et plus encore la question centrale de l’immigration, le rapport reste globalement silencieux. Pour la grande clarification France-Afrique, il faudra sans doute encore attendre.
L’idée de tout coucher sur le papier est née en juillet 2006. Un an plus tard, une première mouture était enfin prête. Mais une querelle a éclaté au sein de la mission parlementaire. Querelle de fond, sur la prééminence de l’économie dans la relation franco-africaine, le rapport privilégiant une approche réaliste, débarrassée des bonnes intentions du passé. La meilleure façon de parler avec l’Afrique, c’est de parler business ! Le député Jean-Louis Christ, du parti de Nicolas Sarkozy (UMP), a vivement critiqué cette approche économiste, et soutenu par les députés de gauche, il a obtenu que le rapport soit remanié. Ce qui explique sa publication seulement aujourd’hui, six mois plus tard.
Une genèse incertaine liée aux hésitations de l''Élysée
Les tribulations du rapport sont à rapprocher des hésitations de la politique africaine de Nicolas Sarkozy au début de son mandat. Le ministre Bockel, prônant la fin des troubles pratiques de la Françafrique, a été sèchement remercié et remplacé par le ministre Joyandet et son approche plus classique.
Après une gestation aussi agitée, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Après avoir lu le rapport, on n’a pas forcément des idées plus claires qu’avant. Dans leurs conclusions, les députés ont légèrement corrigé le tir : il est moins question d’économie. Il est donc écrit : "La France doit continuer d’incarner et de défendre sur un plan politique les principes démocratiques d’égalité des chances, de respect des droits et libertés individuels et de solidarité."
Un rapport qui mise sur la dimension culturelle et éducative
Il n’a pas échappé aux députés que "d’autres acteurs", la Chine et les Etats-Unis, sont de plus en plus présents en Afrique, et que la France "doit enrayer le repli de ses entreprises sur le continent." Mais le rapport conclut que c’est la "dimension culturelle et éducative qui donne à la présence française sa spécificité." L’économie d’accord, mais la culture d’abord.
Le rapport insiste enfin sur le rôle accru que devrait jouer le Parlement français dans ce dossier, pour plus de démocratie et plus de transparence.
C’est une critique très prudente du rôle toujours majeur joué par l’Elysée dans ce dossier. Critique de forme plus que de fond car, sur les questions comme la nature des relations entre certains chefs d’Etats africains et l’Elysée, le rôle des intermédiaires et plus encore la question centrale de l’immigration, le rapport reste globalement silencieux. Pour la grande clarification France-Afrique, il faudra sans doute encore attendre.