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La France "ne peut plus travailler" avec Dadis

La France estime qu'"on ne peut plus travailler" avec le chef de la junte en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, après la répression sanglante d'une manifestation lundi dernier à Conakry, a affirmé dimanche le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Octobre 2009 à 14:56 | | 0 commentaire(s)|

La France "ne peut plus travailler" avec Dadis
Le ministre français, interrogé par le quotidien le Figaro, la chaine de télévision LCI et la radio RTL dans une émission conjointe, a précisé que la France travaillait à une forme d'"intervention internationale" pour résoudre la crise en Guinée.

"Peut-on faire une mission internationale ? Nous avons alerté la Cedeao (communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), il faut que le Nigeria soit d'accord, nous y travaillons", a déclaré Bernard Kouchner.

"Le danger de guerre inter-communautaire est immense. Il s'est passé cette chose effrayante et sauvage, nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-il également dit. "Il me semble qu'aujourd'hui, on ne peut plus travailler avec Dadis Camara et qu'il faut qu'il y ait une intervention internationale", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas à la France de prendre des décisions"

Bernard Kouchner a rappelé que le président burkinabè Blaise Campaoré se rendait lundi à Conakry pour tenter de faire baisser la tension, dans le cadre d'une mission confiée par ses pairs de la Cedeao.

Il a souligné que la France voulait agir avec ses partenaires africains sur le dossier guinéen. "Ce n'est pas à la France de prendre des décisions là-dessus, on n'est plus au temps de la Françafrique", cette relation opaque et complexe entretenue pendant des décennies par Paris avec ses anciennes colonies, a-t-il ajouté.

"Même Amin Dada n'avait pas fait ça"

Le ministre français a souligné l'extrême violence de la répression lundi dernier à Conakry, qui a fait au moins 157 morts et 1. 200 blessés, selon une ONG.

"Il y a eu un déferlement de violence. . . Même (l'ex-dictateur ougandais Idi) Amin Dada n'avait pas fait ça (. . . ) Là on égorgeait les femmes sous les yeux de leurs maris, on les violait, on les tuait", a dit le ministre français.

Pape Alé Niang